Relève toi et marche comme un homme [FINI]

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Jainas
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Message par Jainas »

Départ pour le lit ???
Mais t'es ou, au Quebec ??


Bref, Bon anniversaire Lebibou :D (quel âge ça te fait ?)
Et je dois avouer qu'une telle review de Messir Smog est effectivement un agréable cabeau d'anniversaire... :D
L'intéret des review de smog je trouve, c'est quelles poussent a approfondire les explications "à côté du texte"... pourquoi on a fait ça; ce qu'on en pense, etc...

Pour le cas d'Hijo, je l'avais déjà mentionné, mais je vais moi aussi l'emprunter (Hijo superstar : Arakasi peut être contente ^^)... On ppourra comparer et regarder ce que ça donne sous ma plume. :D

Et pour ce qui est du sujet des thèmes/situations/personnages utilisés et réutilisés ainsi que des idées qui viennent en même temps... Ca prouve qu'on voit les choses de la même façon (je me rapelle qu'Arakashi et moi même avions écrit des paragraphes quasiment similaires sur le sujet "Orochimarau découvre que Sasuke s'est fait la malle... et le ninja qui lui apporte la nouvelle se dissout de trouille."
C'est a la fois très amusant, et assez frustrant, parce qu'évidement on tient plus ou moins a notre originalité... Mais c'est vrai que ta fic, après les avoir dangereusement cotoyés au début, s'éloigne assez rapidement des lieux communs... C'est l'un des bons intérets...

Bon, je :arrow: ...

Et encore Zoyeux Z'anniv' :yes:
lebibou
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Message par lebibou »

Bref, Bon anniversaire Lebibou :D (quel âge ça te fait ?)
Dix-huit ans ! A moi l'alcool et les prosti… Euh… Les boîtes de nuits.
Attention, je n'accuse personne de copie, hein. Je sait bien d'expérience que certaines idées ou personnages plus ou moins similaires peuvent surgir indépendament dans des fics.
C'est vrai que c'est intéressant de voir l'émergence d'idée commune entre les écrivains. Un point de plus pour la théorie de l'idéosphère (Lieu qui n'aurait pas de réalité physique et où serait entreposé toutes les idées du monde).
D'ailleurs, en faisant mon set, je n'avais qu'une peur. Que quelqu'un l'ai fait avant moi. Bref. A partir du moment où l'on invente, on stresse comme un idiot.


Smog, petites précisions avant le départ pour le lit.
Rassure toi. Je n'avais pas pris ses remarques comme des attaques et encore moi comme des critiques négatives.
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Aya Völsunga
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Message par Aya Völsunga »

Pfiouuuuuuuuuuuuuuuuu! Ayé j'ai fini de tout lire!
Hé bien hé bien hé bien! Que dire? Que dire?

Tout d'abord chapeau! Au fur et à mesure de ma lecture, j'ai vu ton style évoluer murir et par rapport au tout début, on peux dire que ça en a fait un changement! :bravo:

Au début, l'histoire avec L'Akatsuki et l'histoire du sauvetage d'un Sasuke présumé mort parti venger une Sakura pas vraiment morte m'avait intriguée mais avec le basculement de l'histoire avec une guerre inattendue, un revirement de situation, des intrigues politiques, une alliance plus qu'improbable.... J'accroche, j'accroche et je ne vais pas lâcher!

Punaise ça passe tout seul ce que tu nous fait là. Franchement je suis épatée!

A vrai dire, j'ai décidé de me lancer dans la lecture de ta fic après la review de Smog. Et ce passage:
Smog, le rewiever éclairé a écrit :Mais qui a déjà écrit une fic où l'ennemi se trouve être Suna? De même, qui s'embêterai à faire un TemaShika aussi bien fait pour le casser en deux secondes chrono à cause de dispositions politiques qui ont entraîné cette même guerre? Qui a déjà osé faire s'allier le son et la feuille ensemble, contre leur gré qui plus est, alors que leurs relations se trouvaient être dans les fics limitées à des échanges de shuriken? Qui a pu trouver un fond crédible pour faire à nouveau combatre les sannin ensemble? Qui trouve le moyen de faire entrer Naruto dans l'Akatsuki sans que cela passe pour un délire de fanboy qui trouve ça cool et se fiche complètement du bon sens? Qui arrive, à de rares exeption près, à faire passer les membres de ce même Akatsuki pour des êtres humains au lieu de l'image classique de la bande de psychopathes omnubilés?
(Oui je m'autospoile, je sais...) m'a grandement donné envie de lire, juste pour voir comment tu avais fait tout ça.

Et bien moi je dis bravo! :bravo: (j'applaudis, tu vois) :banane: (et puis je danse aussi.)

Sinon, bah en gros, bah je suis le courant d'encouragements et de commentaires qui suivent cette fiction, car je suis trop feinéante pour répéter.

Juste un peu quelques tournures de phrases étranges, quelques fautes par-ci par là, quelques coquilles m'ont fait un peu tiquer. Parfois tu oublies des mots aussi... Mais bon, faut bien un peu critiquer, sinon ce n'est plus drôle! ;-)

Alors continue, j'attends, je veux savoir comment ça va se passer ça. :razz: Mais je sens que ça va pas être joyeux... Tant mieux j'adore ça! J'aime pas les happy end trop sucrés. ;-)

La suite! :happy:
Dernière modification par Aya Völsunga le jeu. 22 juin 2006, 21:55, modifié 1 fois.
lebibou
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Message par lebibou »

Smog a écrit :Voilà un voeu ma foi bien étrange; d'habitude c'est le contraire, les gens n'aiment pas passer par mes reviews. Enfin bon, bref, voeu exaucé, y'a qu'a lire les lignes qui suivent.
Aya Völsunga a écrit :A vrai dire, j'ai décidée de me lancer dans la lecture de ta fic après la review de Smog.
Tu comprends pourquoi maintenant, Smog ? :mrgreen:

Blague à part, je remercie Aya Völsunga pour sa review digne d'éloge, remplis de compliments adressé à ma petite personne. Quoi ? J'ai pas lu les petits reproches adressé en fin de texte ? Pas grave. C'est pas le plus important.

Alors continue, j'attends, je veux savoir comment ça va se passer ça. Mais je sens que ça va pas être joyeux... Tant mieux j'adore ça! J'aime pas les happy end trop sucrés.
Pour être tout à fait sincère, je ne sais pas encore comment l'histoire va se finir. Certes, je serai le premier au courant, mais ça ne sera pas tellement longtemps avant les autres.
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Ythanos
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Message par Ythanos »

/fan
/clap
/courage


Bon alors c'est la première fanfic dont je suis fan et pourtant je suis exigeant.
Trame stable sans gros sauts d'éléments pouvant paraître majeurs, le fil rouge est bien choisi...
Je suis complètement sous le charme, à quand un volume relié ? ^^
Arakasi
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Message par Arakasi »

D'abords bon aniversaire, Lebibou! ;-)

Et le Grand Smog est ressucité!!! Et il se remet aux reviews-pavé, ça commencait à nous manquer et je comprend ta frustration, Lebibou. :lol:

Bon je viens mettre mon grain de sel dans la conversation puisqu'on y cause tout de même de mes personnages.

Je ne sais trop dire si Ohira et Juubi ont été créés simultanemment ou non. Je ne me suis mise à la fic de Lebibou qu'assez tard durant des plus ou moins vacances (stage en imprimerie d'une semaine mais pour ce que j'y faisait...).
Il me suivait lui-même depuis le début et je commencait à me sentir vaguement honteuse de n'avoir toujours pas entamé sa fic. Je ne les pas regretter d'ailleurs: un scénar du tonnerre comme je l'ai dit je ne sais combien de fois (mais il ne faut pas avoir peur de se répéter ^ ^).
J'ai remarqué tout de suite la ressemblance entre les deux zigotos (intelligents, manipulateurs, charmeurs au besoin, souverainement ammoraux, avec un gros faible pour le son de leur propre voix semble-t-il :roll: , etc...).
Mais tout en conservant ces points communs, des différences sont apparues avec le temps: je ne considére pas Juubi commeun personnage détestable et je ne pense pas qu’il soit censé l’être. Au fond je le trouve plutôt attristant. Il attirerait presque la compassion par certain aspects. C’est un personnage qui semble extrêmement seul. En revanche je me suis donné beaucoup de mal pour faire d’Ohira une impressionante ordure, partant du principe qu’une bonne histoire ne peut exister sans bon méchant.

Il semblerait que Lebibou et moi ayons la même vision d’un «bon» méchant.
Mon psychopathe est en fait trés inspiré de nombreux personnages de roman, bizarrement quasiment toujours des persos positifs (bon tout est relatif mais en grande partie positifs)

Mais Ohira vire lentement mais surement avec le sourire à la plus parfaite enflure. Je ne trouve pas Juubi sadique: il fait ce qui doit être fait pour parvenir à ses fins et ne semble même pas en tirer un plaisir particulier. On peut dire qu’il ne manque pas d’efficacité mais il ne me fait pas l’effet d’un être réellement «mauvais» (ouais je sais c’est l’incarnation du mal, et alors?).
Quels que soient ses buts en tout premier lieu: Ohira s’amuse.
Je l’aime beaucoup (mon perso tout de même!) mais je ressentirais presque de la sympathie pour Juubi. D’ailleurs je suis vraiment impatiente de voir sa prochaine confrontation avec Kyubi... ^ ^

Pour Hijo. Bah... Perso, j’aime bien la façon dont Lebibou le présente. Le mien paraît tout de même un peu moins dépressif bien qu’avec tout de même un gros gros complexe d’infériorité (vis-à-vis de Kakashi, vis-à-vis des anbus, vis-à-vis des jouins, vis-à-vis de euh... un peu tout le monde en fait) et une fixation sur les choux.
Je pense que j’ai déjà assez de dépressifs dans ma fichue fic.
C’est amusant de le voir évoluer comme ça (hâte de voir celui de Jainas moi! Héhéhé!)

Vala et moi je retourne à mon stage en espérant avoir enfin le temps de boucler mon maudit chapitre 20.
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lebibou
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Message par lebibou »

Chapitre 32 : Etincelle, sang et sueur…

-¤ 1 ¤-


ll flottait dans l'air cette odeur boisante et épicéene. Quelques légers craquements résonnaient à intervalles réguliers, comme si le bois s'évertuait à signaler qu'il était trop vert pour être brûlé.
Himiko traversa le salon avant de se poser à côté d'Itachi dans le canapé rouge qui jouxtait la cheminée. Celui-ci arborait une stature pour le moins raide, en totale opposition avec celle de sa compagne, qui avait adopté une attitude nettement plus féline et sensuelle.
Néanmoins, cela pouvait s'expliquait par le fait qu'Itachi était continuellement sur le qui-vive, ne relâchant jamais sa concentration. De plus, il était connu de tous que les fauteuils des Uchiwa étaient pour le moins très durs et inconfortables, les forçant à jouer avec leur dos et leur conférant cet aspect si rigide.
Ce côté froid et distant était pour beaucoup dans leur côte de popularité auprès de la gent féminine. Apparaissant inaccessible, il comblait les femmes qui pouvaient ne serait-ce que les caresser du bout des doigts. Elles s'imaginaient que toucher l'intouchable leur conférait la même aura. A cela s'ajoutait bien évidemment leur côté ténébreux, presque mauvais garçon (du moins, c'est comme ça qu'elle le définissait) qui finissait par les hisser au rang de divinité.
Et évidemment, Himiko n'échappait pas à la règle. Quoique… Certes elle le trouvait très séduisant mais ce n'était pas ça qui pesait dans la balance. Le plus important était qu'il était le seul homme valable de l'Akatsuki. Entre les requins, les plantes, les hermaphrodites (quoiqu’en fait, ça l’aurait intéressée), les immondes porcs, les démons et les marionnettes, Itachi était le seul avec qui elle se sentait d'assouvir ses envies.
Elle commença par poser sa main sur son genou, avec le moins de précipitation possible, pour éviter qu'il n'interprète ça comme une intrusion non-programmée de son espace vital. Elle préférait éviter le bain de sang si c'était possible.
Lorsqu'elle commença à sentir l'étoffe douce dans le creux de sa main, elle tenta de croiser le regard du beau brun. Celui n'avait pas bronché, continuant de fixer le mur de pierre comme si celui-ci était une fenêtre donnant sur l'extérieur.
Quelque peu enhardie par l'absence de réaction d'Itachi, elle tenta de caresser son visage. Mais avant que les deux épidermes ne fussent entrés en contact, Itachi lança d'une voix aussi froide qu'un iceberg en hiver :
« Si tu touches mon visage, je me verrai dans l'obligation de considérer cela comme une attaque. Je répliquerai alors en conséquence. »
Cachant du mieux qu'elle put sa surprise, elle interrompit son geste, fit claquer sa langue par dépit et se leva. Elle se retourna et adressa un regard pour le moins colérique.
« C'est quoi ton problème ? l'interpella-t'elle. Je suis pas à ton goût ? »
Itachi ne répondit rien, toujours captiver par son mur.
« Pire que ça ? T'es gay ? »
Cette fois-ci, l'Uchiwa consentit à fixer Himiko de son regard le plus inexpressif. Il pensait que cette remarque l'avait blessé dans son orgueil. En fait, cela était plus profond. Ça l'avait blessé dans son orgueil d'Uchiwa, chose qu'il pensait avoir abandonné depuis bon nombre d’années, juste après avoir exterminé ce ramassis de raclures.
Cependant, il n'était pas difficile de se débarrasser de treize ans de règlements et de protocoles et il n'était pas rare que des fragments du « code de conduite des Uchiwa » refassent surface dans son esprit.
Cette fois-ci, ce fut le passage qui concernait les rapports sexuels déviants :
« Les rapports charnels entre deux garçons ne sont pas interdits. Ils peuvent même être encouragé pour renforcer la cohésion d'un groupe en cas de guerre, ou même en temps de paix. Cependant, il est important que cette relation ne soit pas exposée aux yeux de tous et elle ne restera que ponctuelle. En public, les Uchiwa afficheront obligatoirement une sexualité normale, épanouie mais discrète, tout en promouvant l'importance de la reproduction. »
« Non, je ne suis pas gay, repliqua t'il d'un ton assez sec. Mais puisque tu as l'air tellement porté sur le sexe, va faire équipe avec Hishiki. Je suis persuadé qu'il sera d'accord.
- Jamais, au grand jamais ce porc ne me touchera ! Je préférerais mourir plutôt mourir que coucher avec lui. »
Itachi ne répondit rien, se contenta de l'englober de ses grands yeux noirs. Himiko soupira et retourna s'asseoir sur le canapé mais laissant un espace vide entre eux. Elle sortit une cigarette d'on-ne-sait-où avant de la lancer dans le feu puis de la rattraper avec un fil une fois que l'une des extremité avait caressé les flammes. Elle laissa reposer sa tête sur le dossier et porta sa cigarette au lèvres. Elle tira une longue bouffée. Son visage finit noyer dans un nuage de fumée, insaisissable comme l'éclair, à la fois réel et fugitif. Celui-ci disparut après qu'elle eut soufflé la dernière cigarette de son paquet. Lorgnant sur le bout encore fumant de son substitut, elle marmonna :
« Ça vaut pas une bonne partie de jambe en l'air. Mais bon, fautes de grives… Enfin, de toute façon, il me reste toujours Ryuusaki.
- Je doute que tu réussisses à l'approcher aujourd'hui.
- Pourquoi, qu'est-ce qu'il fait ?
- Il est parti chasser. »

-¤ 2 ¤-

Il sautait de branche en branche à un rythme régulier, se laissant bercer par le doux froux-froux des feuilles. Quelques branches cassaient lorsqu'il n'arrivait pas à conserver ses pas de velours à cause de sa vitesse ou de son équilibre.
Il aurait aimé s'arrêter quelques secondes pour admirer ses arbres, ses feuilles à double-face, l'une verte, l'autre blanche, qui donnait naissance à un patchwork naturel d'une beauté à couper le souffle.
Sauf qu'il n'avait pas le temps. Son oeil lui annonçait avec certitude que sa cible se rapprochait.


-¤ 3 ¤-

La lumière du soleil filtrait entre les feuilles des arbres. Les vents conféraient à ses rayons un caractère joueur, voire taquin, tant ceux-ci semblait vouloir échapper à toute tentative de captures, que ce soit par les yeux ou par la main.
Neji n'aimait pas ça. Même si la lumière en elle-même ne le gênait pas (de toute façon il était incapable de voir les couleurs.) il préférait quand elle restait stoïque. Il pouvait jouer avec les reflets de son bandeau, de façon à révéler ou non sa position, manipulant ses adversaires au gré de ses envies ou des impératifs de la mission. Il était passé maître dans l'art de la diversion et de l'embuscade, distillant peur et surprise avec une infinie parcimonie, les plus aguerris de ses adversaires sombrant peu à peu dans une folie dévorante.
Cependant, ce n'était pas cette lumière irréfléchie qui le gênait vraiment.
« C'est gentil d'être venu me chercher, s'amusa une voix derrière lui. Je ne te savais pas si soigneux. »
Neji tourna la tête pour lui répondre. En fait, il n'avait pas besoin de se retourner pour pouvoir l'observer à son aise, mais il savait qu'il était malpoli de ne pas regarder la personne à qui l'on s'adressait.
« Combien de fois devrais-je te dire que c'est un hasard si c'est moi qui me suis occupé de ton extraction ? Je devais assassiner quelqu'un dans les parages et on m'a assigné cette mission sur le chemin du retour. »
Cette affirmation, d'un ton pour le moins sévère, n'ôta pas pour autant le sourire qui s'était dessiné sur le visage de Tenten quelques heures auparavant.
« Pas grave, répliqua-t'elle. Le plus important reste que c'est toi est là, et pas un autre. »
Neji reporta son attention sur la route, sans accorder la quelconque importance à Tenten. Ils marchèrent en silence pendant les trente minutes qui suivirent, faisant des brèves pauses régulièrement pour que Neji inspecte le territoire avec son byakugan. Il préférait ne l'utiliser que par à-coups, de façon à ne pas réduire ses réserves de chakra.
Au repos, son « oeil » lui permettait de voir sur une distance de cinq mètres, ce qui était amplement suffisant pour contre-attaquer en cas d'assaut impromptu. De plus, le simple fait que ses ennemis soient informés de sa présence dans une unité pour qu'il renonce à l'usage de l'embuscade. Il était devenu un outil de dissuasion et il n'était pas rare que des fuites d'informations erronées soient savamment orchestrées, l'intégrant lui ou d'autres Hyuuga dans des équipes qu'il n'avaient jamais croisées.
L'ambiance qui régnait commençait à être pesante, et Neji s'en voulait pour le ton sec qu'il avait eu précédemment. Tenten était une excellente amie, et elle venait de sortir de sa première mission en solitaire. Au lieu de la réprimander, il aurait dû être plus doux, mais quelque part, il la tenait responsable de leur aventure. Cette relation lui avait valu bons nombres de remontrances de la part de son clan et lui avait fait perdre l'estime des siens pour longtemps. Or, leur approbation était capitale pour le projet qu'il s'était fixé : libérer le Bunke. Et pour parvenir à ses fins, il lui fallait être encore meilleur, encore plus respectable qu'il ne l'avait jamais été. C'était une dure voie qu'il avait choisi d'emprunter mais il la suivrait jusqu'à sa mort. Et il était prêt à sacrifier tous ses liens s'il le devait. Lee et tous les autres le savaient et l'accepteraient le cas échéant. Mais ils n'avaient pas pour autant envie de les gâcher inutilement.
Le regard toujours porté vers l'horizon, il tacha d'engager la conversation sur un ton léger.
« Sinon, comment s'est passé ta mission ?
- Pas trop mal. J'étais sur le point de devenir la favorite du chef du village. Encore une petite semaine et j'avais accès à ses archives sans la moindre difficulté.
- Et… (Il semblait hésiter et sa voix se fit moins assurée) Est ce que tu as eu à… Enfin…Tu sais…
- Non. Mais si j'étais resté plus longtemps, ça serait arrivé. »
Il cacha un bref soupir de soulagement. Le poids qu'il traînait depuis le début de la mission de Tenten s'évanouit, laissant place à un sentiment de vide réconfortant.
Elle approchait des dix-neuf ans et depuis un an, elle était en âge de se voir affecter à des rôles de courtisanes ou, si l'on souhaite utiliser un terme plus cru, de putain. Ino était passée par là quelques mois auparavant. Tenten avait manqué de le faire. Hinata, pour sa part, ne le ferait jamais de par sa position aristocratique.
Il exécrait ce genre de missions, qu'il trouvait inacceptable. Les kunoichi n'étaient elles pas des ninja au même titre que les hommes ? Alors pourquoi devaient-elles remplir des missions aussi peu… conventionnelles. Pourtant, il savait aussi que les femmes ne possédaient la même force physique qu'un homme et devait ruser pour accomplir certaines missions. De même, leurs charmes n'étaient-ils pas une arme au même titre que son byakugan ? Et n’était il pas dégoûté simplement parce que Tenten menaçait d'y participer ?
Ils arrivèrent dans un magnifique champ d'une fleur blanche dont ils ignoraient le nom. Une rafale arracha un nombre incalculable de pétales blancs qui se mirent à virevolter au gré des courants atmosphériques avant de s'échouer dans leur visage. L'un d'entre eux s'inséra dans le décolleté de Tenten, lui arrachant un éclat de rire.
Neji tourna une nouvelle fois la tête, pour pouvoir la voir de face, pour qu'il puisse partager son sourire. Il ouvrit la bouche, pour prononcer quelque chose. Peut-être était-ce un compliment, ou bien allait-il la réprimander parce qu'elle faisait trop de bruit.
Mais il n'eut pas le temps de prononcer le moindre mot.
Une personne venait d'apparaître derrière lui.

Il se baissa par pur réflexe. Quelque chose fendit l'air au-dessus de sa tête, et au même moment, quelques mèches couleur jais passèrent devant ses yeux.
Qu'est-ce… Je n'ai même pas vu la lame ?
Il repéra Tenten à environs sept heures derrière lui. Elle avait déjà sorti des armes, et une bonne dizaine de kunaï fusèrent en direction de l'inconnu, visant chacun de ses points vitaux avec une précision chirurgicale. Celui-ci bougea à peine, esquivant ceux qui manquèrent de toucher son visage. Le reste s'enfonça dans son manteau et s'arrêta net. Cependant, aucune goutte de sang n'apparut et les armes retombèrent par terre, vierges.
Neji fronça les sourcils, presque d'incrédulité.
Il n'y a eu aucune émission de chakra. Et il ne peut pas avoir parer ces kunaï à mains nues ! Il doit cacher une arme sous son manteau.
C'est alors qu'il remarqua la veste noir, clairsemée de nuages rouges. C'est alors qu'il Le vit, les cheveux blonds dans le vent, les deux iris cerclé par un un mince trait noir.
« L'Akatsuki ! s'exclama Neji »
Ryuusaki posa les yeux sur le Hyuga. Il cligna lentement des paupières en guise d'assentiment, avant d'ajouter :
« Qu'avons-nous là ? Un… »
Il toisa pendant quelque seconde Neji, l'analysant de la tête au pied.
« Un Hyuga, si l'on se fie à ses yeux blancs et à ses cheveux noirs. A ce frêle ninja s'ajoute une toute aussi frêle kunoichi dont j'ignore le nom. Et à vrai dire, cela m'importe peu. »
Un gigantesque shuriken, parcouru de reflet verts foncés, preuve qu'il était empoisonné. Son oeil étincelait entre deux branches de son arme.
« Je me nomme Tenten, et je vais me faire un plaisir de te l'imprimer sur ton corps refroidi, gronda-t'elle. »
Cette remarque ne sembla pas impressionner Ryuusaki. Il la fixa, le regard dénué de toute expression, avant d'acquiescer.
« Tenten… Très bien, je tacherai de m'en souvenir. »
Elle arma son shuriken, croisant le regard blanc de Neji. Il allait lancer leur attaque. Mais avant ça, leur adversaire ajouta quelque chose :
« Mais, voyez vous, Tenten. Je ne souhaite pas vous affronter. J'ai pour habitude de ne pas tuer les femmes et les enfants. Alors si vous voulez bien vous retirez… »
Pour toute réponse, elle envoya son colossal shuriken. Ryuusaki l'esquiva en sautant, laissant une ouverture à Neji qui s'y engouffra. La paume des mains faisant face à son adversaire, il s'apprêtait à utiliser son jyuken. Cependant, de sa tête au fin fond de ses tripes, tout son corps lui criait « danger ! »
Il émit du chakra par tous les pores de son corps et commença à tourner. Nombres de pétales l'accompagnèrent dans son mouvement, dansant, ondoyant au rythme de Neji. Au même moment, il sentit quelque chose rentrer en contact avec son chakra. Il n'eut pas le temps d'apercevoir ce que c'était.
Tenten tenta de prendre le membre de l'Akatsuki par derrière, lança trois shurikens qui devaient échouer dans son dos. Il sauta pour les esquiver, passant derrière Neji. Elle tira un coup sec sur une ficelle qu'elle tenait, bloquant ses armes de jets avant qu'il ne rentre en contact avec la barrière de Neji.
Ryuusaki atterrit de façon peu gracieuse, fit une roulade pour prendre son équilibre et reprit ses distances avec ses adversaires. Il fit craquer quelques-unes de ses articulations avant de retirer son manteau.
Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ? jura Neji en son for intérieur.

-¤ 4 ¤-


Lorsqu'elle lui avait confié (sous la menace) les rennes du service stratégique, il pensait qu'il n'avait jamais autant haï la Godaime. Il avait eu tort. Lorsqu'elle lui avait confié la délicate tache d'annoncer le plan de bataille, les alliances et tout ce qui allait avec, au conseil et à l'ensemble de juunin, il se dit qu'il avait eu tort.
Ce fut lorsqu'il se tint à côté de la chef intérimaire du conseil qu'il en vînt à cette conclusion : Jamais il n'avait autant detesté l'Hokage.
Par ailleurs, il ne manqua pas de faire quelques bourdes, comme s'asseoir sur le fauteuil de l'Hokage en attendant l'arrivé de tous les juunin. Par flemme évidemment. Ce ne fut que lorsque le murmure, qui avait envahi la salle, devînt assourdissant, qu'il se rendit compte de sa bourde. Il marmonna deux-trois mots d'excuses, ponctué de galère plus ou moins sous-entendue, avant de se relever et de se tenir droit comme un i devant le bureau.
La salle fut enfin remplie par la quasi-totalité des juunin, les membres du conseil étaient à leur place. Il allait pouvoir commencer son discours.
N'étant pas du genre à dorer la pilule lorsque ce n'était pas nécessaire, il commença par annoncer, dans des mots très simples, que Oto et Konoha feraient équipe dans la prochaine guerre. Personne ne broncha. Ils savaient combien les alliances étaient fugaces, et que les ennemis d'un soir finissaient par devenir les alliés d'un jour. L'Ennemi allait et venait, revêtant des visages et des formes inattendus. Mais quelque soit sa forme, tous savaient qu'il leur faudrait combattre pour la seule chose qui ne changerait jamais : leur amour pour Konoha.
Ce qui le surprenait, c'était que personne n'avait semblé surpris. Puis il se rappela qu'Orochimaru avait à peine dissimulé sa présence, que nombre d'ANBU avait été impliqués dans l'affaire et il suffisait qu'un seul d'entre eux eut la langue trop pendue pour que l'information se soit propagée à travers le village. En bon sexiste, ce qui lui avait valu bon nombre de disputes enflammées avec Temari, il ajouta une remarque en aparté :
La fuite doit provenir d'une fille. Sans le moindre doute…
Le terme fille lui fit immédiatement pensé à sa bien aimée et il eut un léger pincement au coeur. Il arrêta de parler quelques secondes, le temps qu'un toussouttement le remette sur ses rails.
Il récapitula ensuite les différents points importants, la plupart tournant autours des alliances et des détails dont l'assemblé n'avait que faire (à l'exception de la chef du conseil) . Tout ce qu'ils attendaient, c'était la stratégie qu'il allait mettre en place.
Pour la première fois, Shikamaru prit conscience que tous les regards étaient tourné vers lui, que tous attendaient qu'il fasse ses choix. Il sentit monter en lui une excitation peu commune. Pour une des premières fois de sa vie, il se dit qu'il avait eu raison de se lever le matin. Pour la première fois de sa vie, il trempa ses lèvres dans cette drogue nommée pouvoir, et il en appréciait la saveur.
Pour la deuxième fois en deux minutes, quelqu'un lui fit reprendre le cours de ses esprits à travers une toux malhabile.
« Bien. Je vais maintenant faire part des recommandations lors des patrouilles. »
Il prit une profonde respiration avant d'ajouter :
« Bien, au niveau des patrouilles, nous allons appliqué la tactique : appui-couverture-débordement. Je vais vous expliquer ça plus en détail. Tout d'abord, les patrouilles seront composées de trois équipes, chacune composée de trois juunin. »
Quelques « Quoi ? » et autre « Pardon ?» fusèrent dans la salle.
« Je sais que ça surprend et que ça va à l'encontre de tout ce que vous avez appris jusqu'à maintenant. Normalement, les équipes ne dépassent pas quatre membres pour des raisons de vitesse et de discrétion. Cette méthode à l'avantage d'être utilisable dans toutes les situations. Néanmoins, nous sommes dans un cas particulier. Nous sommes attaqués sur notre territoire. C'est pourquoi des équipes plus importantes peuvent êtres employées, sans qu'il y ait perte de vitesse ou de discrétion, tout simplement parce que vous connaissez le terrain. D'autre part, Suna et Iwa se contenteront sans doute des tactiques habituelles, parce qu'ils connaissent peu le terrain. Ainsi, nous aurons une supériorité numérique dans la plupart des premiers conflits. Mais revenons à la tactique appui-couverture-débordement.
« Tout d'abord, les équipes conserveront une relative distance entre elle. Si vous êtes repéré, et vous le serez parce que c'est l'objectif, vous ne dévoilerez pas la présence des autres unités. L'objectif de l'équipe découverte ou équipe d'appui sera de détourner l'attention des adversaires pendant que les deux autres unités se mettent en place. Une deuxième unité se tient en retrait, servant de réserve, de couverture et surveillant une autre direction potentiellement dangereuse. Enfin, la troisième unité prendra l'Ennemi à revers, lui coupant toute chance de fuite.
« Deux point doivent retenir votre attention. Vous devez impérativement (il accentua le dernier mot) repérer l'adversaire avant qu'il ne vous repère. Sinon cette tactique n'a aucun intérêt. D'autre part, vous ne devez en aucun cas laisser l'adversaire s'échapper. Sinon ma stratégie sera à mettre à la poubelle. C'est pourquoi je préfère que vous évitiez l'affrontement si vous pensez tomber sur une unité trop puissante pour vous. Je ne tiens pas à perdre des hommes, en plus de jeter ma tactique au feu.
« Bien. Maintenant, en ce qui concerne la défense du village, on va utiliser la théorie de la défense élastique. Si nous avons à subir un assaut, au lieu de défendre à tout prix toute la bordure du village, nous allons volontairement laissé quelques brèches. La première règle dans la prise d'une cité est de profiter des failles. Ils vont s'engouffrer dedans, et nous n'aurons plus qu'à les cueillir, embuscades après embuscades. Néanmoins, avant ça, il faudra d'abord évacuer les civils et les protéger, ce qui nous ôtera une partie de nos effectifs. C'est pourquoi, et j'insiste sur ce point, ne mourez pas.»
Shikamaru marqua une pause d'une minute, le temps de reprendre son souffle, ainsi que pour permettre à tous d'assimiler ce qu'il venait de dire.
« Bien, c'est tout pour les tactiques de base. De toute façon je ne peux pas voir plus loin sans avoir reçu les rapports des éclaireurs. J'en viens maintenant au point qui va le plus porter à contestation. Je vais vous demander à tous de retirer vos bandeaux à l'effigie de Konoha, ainsi que vos vestes de juunin. » Un silence suivit cette requête. Puis, un à un, chacun des ninja présents dans la salle s'exécuta avec une infinie douceur, déposant sur le sol leur bandeau et leur veste, ses deux artefacts qui faisaient ce qu'ils étaient, des ninja de la feuille. Ils jetèrent, les uns après les autres, l'une des choses qu'il considérait comme vitale, qui était leur honneur le plus précieux.
Une bouffé de respect pour ses hommes monta en Shikamaru. Aucun ne s'était opposé à lui. Personne n'avait crié au scandale alors qu'on les séparait d'une partie de leur âme.
Tous avaient en lui, le croisement entre un paresseux et un lézard, un respect sans borne lorsqu'il s'agissait de stratégie. Shikamaru baissa la tête et un mince sourire se dessina sur ses lèvres.
Ça va être galère de diriger une bande de tête brûlée comme eux.
« Je vous remercie de la confiance que vous m'accordez et il est normal que je vous explique pourquoi je vous ai demandé ça. Le bandeau ne sert à rien. Pire, il dessert ceux qui le porte.
« Même si il est poli, le bandeau réfléchit la lumière. Combien de fois vous êtes vous retrouvé à guetter le petit rayon qui vous révélera la position de votre cible ? Et demandez vous combien de fois votre cible en a fait de même ? Et puis, vous est il arrivé de vous en servir en combat ? Nul doute que mise à part quelques rares exceptions, il n'a servi à rien. Le bandeau est un symbole, votre premier pas en tant que ninja, votre premier grade. Pour les vestes de juunin, c'est différents. Je ne nie pas leur qualité quant à l'ergonomie, mais ils sont malheureusement spécifique à Konoha.
« Mon objectif est de faire en sorte qu'aucun pays ne puisse pas prendre connaissance de nos effectifs. Orochimaru a fait de même avec ses hommes, et ils ne portent aucun signe propre à leur village. Ainsi, si l'un des notre est tué, il sera impossible à nos Ennemis de savoir à quel village il appartenait, ni quel était son grade. Ils ne pourront que se baser sur des suppositions qui peuvent être erroné.
Par contre, cette stratégie sera inutile avec certains ninja comme Kakashi, qui est connu de part le monde, ou Gai. »
La même pensée traversa l'esprit de toutes les personnes présentes.
Mais qui ne connaît pas Gai ?
« Je suis conscient que mes méthodes sont hors de tout ce qui a été fait auparavant, mais je n'ai pas le choix. Si nous voulons gagner la guerre avec le moins de pertes possible, nous n'avons d'autres choix que d'innover et de surprendre. De même que j'anticipe l'après-guerre, en embrouillant l'adversaire quant à nos effectifs, pour éviter que certains pays n'ait envie de envahir pendant la reconstruction. »
Les derniers mots de Shikamaru ressemblaient beaucoup à une fin de discours, et la plupart des personnes présentes commencèrent à se lever en vue de préparer leur équipement. Néanmoins, Shikamaru avait une dernière chose à dire :
« Avant que vous ne partiez, j'aimerai émettre une dernière requête. La plupart d'entre-vous savent que j'entretenais une liaison avec une ninja du sable : Temari, la soeur du Kazekage… »
Il s'interrompit et massa son cou.
« Je… »
Il se rendit compte que sa voix n'était qu'un murmure. Le détachement avec lequel il avait tenu ses recommandations avaient laissé place à un profond désarroi.
Merde Shika, tu es censé être un meneur d'homme ! C'est pas comme ça que tu vas t'attirer leur respect !
À la grande surprise de toute l'assemblé, un homme se leva. Il prit une étrange position, le bras gauche tendu, le pouce levé, un sourire éclatant dessiné sur le visage.
« T'inquiètes pas Shika, on va te ramener ta donzelle ! cria t'il a qui voulait l'entendre (ou non.) Et sans lui faire sans lui faire trop de bobo je te le garantis ! »
Shikamaru écarquilla les yeux, un peu sous le choc. Il venait de demander la capture d'un ennemi, sa petite amie en l'occurrence, et Gai répondait présent, au dam de toutes les règles pré-existantes.
Un petit sourire déforma le visage quelque peu accablé de Shikamaru, puis il articula un faible merci.

-¤ 5 ¤-

Neji ne comprenait pas. Ce qu'il voyait n'avait aucun sens. Son adversaire venait de retirer son long manteau, il s'était alors attendu à voir nombre d'armes. Sauf que Ryuusaki ne portait qu'un T-shirt noir. Et un fourreau à la ceinture.
Vide.
J'ai pourtant bien senti une lame au-dessus de ma tête. Et ma barrière a bien paré quelque chose.
Il fixa alors la main droite de son opposant et remarqua qu'elle donnait l'impression de serrer une arme. Il reporta alors son attention sur l'ombre de Ryuusaki et il vit de drôle de reflet, identique à ceux que l'on observe lorsque la lumière traverse un verre.
Ne me dites pas que…
Ryuusaki aperçut la surprise qui s'était dessinée sur le visage de Neji. Il eut un sourire étrange, mystérieux et effrayant.
« Tu ne rêves pas Hyuuga. Mon épée est transparente. »
Il agita son arme, enchaînant deux ou trois moulinets. L'air se fendait à chaque passage de la lame, un mirage irréel apparaissant et donnant l'impression que l'espace se courbait à intervalle régulier. Un bruit grave accompagnait chacun de ses mouvements, semblable à une respiration.
Neji se tendit quelque peu. Il n'était pas habitué à affronter des ninja usant de l'arme blanche. C'était les adversaires qu'il exécrait le plus, lui-même n'utilisant aucune arme blanche. Il allait devoir s'appuyer sur la couverture de Tenten et garder ses distances grâce à sa paume de Hakke. Et si son adversaire avait le malheur de perdre son arme ou de baisser sa garde quelques secondes, il encaisserait les 64 poings du Hakke.
Ouai… Plus facile à dire qu'à faire… Et puis, combien sont les jinchuuriki ou ninja de grands talents que se sont fait la même réflexion avant de l'affronter ?
Ses mains accusèrent un faible tremblement. Il serra le poing pour le dissimuler, ne sachant pas si ses légers soubresauts traduisaient de la peur… ou de l'excitation.
La même excitation qui l'envahissait chaque fois qu'il mettait sa vie en jeu, chaque fois qu'il avait l'impression que son destin lui appartenait. Tout était entre ses mains, de la moindre esquive au coup mortel.
Tout.
Il lança un bref coup d'oeil à Tenten pour lui signaler qu'il allait passer à l'attaque. Elle acquiesça.
Il aurait voulu prendre le temps de s'inquiéter pour elle. Si Ryuusaki réussissait à l'approcher, elle n'aurait aucune chance. Son adversaire était spécialisé au corps à corps et elle, dans l'attaque à distance. Avec une minute supplémentaire, ils auraient pu mettre au point une stratégie un peu plus avancée qui augmentait leur chance de réussite.
Il n'avait pas cette minute.
Ils ne pouvaient qu'utiliser des stratégies de base. Et espérer.

Neji prit sa garde habituelle, la main gauche en avant, son pied droit légèrement en retrait alors que son pied gauche servait de pivot. Son adversaire, qui se tenait droit comme un i à une dizaine de mètres, ne moufta pas.
Neji brûlait d'envie d'utiliser sa paume de Hakke mais il se retenait. Peut-être que son adversaire connaissait déjà cette technique (l'homme au sabre semblait bien trop familiariser aux caractéristiques de son clan qui qu'il puisse exclure cette possibilité. Rare était les ninja extérieurs à Konoha qui était capable de le reconnaître au premier coup d'oeil.) Et dans le cas où il ne la connaissait pas, il ne voulait pas la dévoiler sans avoir moins de 90% de réussite.
Ou 70%
Allez, va pour 50%
Il fit glisser son pied pour réduire la distance entre lui et sa cible. Le premier kunaï de Tenten fusa, Ryuusaki pencha la tête pour l'esquiver avec le moins de mouvement possible. Et ainsi s'abattit l'enfer sur cette terre blanche.
Neji bondit et réduisit l'espace qui le séparait en un très court laps de temps. Une fine couche de chakra commença à poindre au bout de ses doigts avant même qu'il ne lance son bras. Ryuusaki esquiva promptement, la main s'arrêtant à quelques centimètres de son torse. Il voulut répliquer, mais une nuée de shuriken fondit sur lui. Il n'eut d'autre choix que de reculer pour les éviter.
Tenten ragea. Elle aurait préféré qu'il les pare, laissant une ouverture pour Neji. Mais à quoi s'était elle attendue alors qu'elle faisait face à l'Akatsuki.

-¤ 6 ¤-

Elle aurait voulu pouvoir conserver son mordant qui l'avait suivi pendant plus de cinquante ans.
Elle aurait voulu lancer une réplique cinglante à cet abruti d'Hijo qui avait quitté son poste à quelques jours (voire quelques heures) d'une guerre. (Par ailleurs, il avait précisé que l'entrée était sous bonne surveillance. Un enfant qui jouait dans les environs avait accepté de patrouiller le temps qu'il fasse son aller-retour.)
Elle aurait voulu faire bien des choses mais pour le moment, elle n'en était capable. Même pas de prononcer un petit mot de bienvenu à cet invité pour le moins impromptu.
Celui-ci tentait d'attraper un papillon qui s'était engouffré dans la pièce, un grand sourire enfantin étalé sur son visage d'ange. D'un geste habile, il finit par le capturer, le pauvre papillon finissant emprisonné dans son poing entr'ouvert.
C'est cet homme le fameux démon Sanbi ? S'interrogea Tsunade. Il est à mille lieux de l'image que je m'en faisais. Que l'humanité s'en faisait. Par ailleurs, il n'est mentionné nulle part, si ce n'est dans quelques écrits lyriques. Il faut bien que je garde à l'esprit que les démons n'étaient que des hommes à la base. Rien que des hommes avec leurs rêves et leurs espoirs… Qui sont maintenant doté d'une puissance ridiculement monstrueuse.
Avec douceur il ouvrit la main et fit partir le papillon en soufflant dessus avec une infini douceur.
« Si les Hommes pouvaient mettre les arc-en-ciels en cage, il le ferait… murmura t'il. Mais les arc-en-ciels, les papillons et tous ses artefacts si magnifiques au milieu de rien, de tout, ne perdent-ils pas irrémédiablement leur beauté une fois sorti de leur contexte ? N'êtes vous pas d'accord maître Hokage, puisque tel est votre nom ? »
Tsunade le considéra pendant quelques secondes, la bouche grande ouverte, ne pouvant toujours pas parlé.
L'Homme qui venait de lui parler émettait une aura étrange, mélange de tendresse et de douceur, à mille lieux de toute celle qu'elle avait eu l'occasion de croiser. Même le Sandaime et son grand-père, bien que possédant une aura inhabituellement calme, conservaient toujours cette tension sous-jacente, nécessaire à leur survie.
Elle se surprit à repenser à son enfance, époque bénie où son plus gros problème était de savoir si elle devait mettre plus de confiture que de beurre sur sa tartine. Une étrange nostalgie l'envahit, accompagné par ce petit côté euphorisant que procure ces voyages dans le temps.
« Maître Hokage ? lança Sanbi. Vous êtes réveillé ? Rêver le jour est très agréable mais il nous éloigne de la réalité. Et je crois comprendre que ce n'est pas le moment.
- Hein ? Ah… Euh… Oui oui, vous avez raison. »
Raison sur qui ou sur quoi, elle n'en savait rien. Elle n'avait répondu ça que pour se donner une contenance. Ça n'échappa pas à son interlocuteur qui la dévisagea la tête penchée à l'instar d'un chien qui découvre quelque chose qu'il ne connaissait pas.
Elle secoua la tête pour reprendre ses esprits et la moue rêveuse qu'elle affichait s'évapora. Ça déplut à Sanbi qui ne dit rien. Il la trouvait beaucoup plus jolie lorsqu'elle souriait.
« Bien, si j'ai bien compris, vous êtes Sanbi, le démon à trois queues et vous êtes à la recherche de Kyubi, c'est ça ?
- Tout à fait, confirma-t'il.
- Et pourquoi la cherchez vous ? »
Pour la première fois, il sembla gêné. Il ne répondit pas dans l'immédiat, pesant mentalement le pour et le contre avant de se décider.
« Ce que je vais vous dire doit rester entre nous. (Tsunade acquiesça) Un démon millénaire vient de refaire surface et nous devons l'éliminer. C'est pourquoi j'ai besoin de la voir. La dernière fois qu'elle a été aperçue, c'était à côté de votre village. J'ai estimé que c'était le bon endroit pour commencer mes recherches et j'ai pensé venir vous voir en espérant que vous ayiez quelques informations. »
Tsunade le dévisagea d'un air quelque peu surpris. Mais Sanbi trouva qu'elle trahissait une déception certaine, à son grand regret. Son côté « homme de spectacle » l'avait habitué à surprendre ses spectateurs et il savait quand il faisait un flop.
Tsunade reprit la parole, omettant volontairement de répondre à sa question.
« Vous n'êtes pas sans savoir qu'une guerre se prépare. Quel sera votre rôle dans cette guerre ? »
S'en suit un long silence, qui Sanbi finit par briser, l'air circonspect.
« Vous n'avez pas répondu à ma question. Je ne vois pas pourquoi je répondrais à la vôtre. »
Tsunade était bien ennuyée. Elle ne voyait pas comment annoncer que la personne qu'il cherchait était sous le contrôle de la personne qu'il combattait.
L'ironie, c'est quand le destin s'amuse à vous faire comprendre qu'il se moque de vous, philosopha Tsunade.
« Si je réponds à votre question, vous répondrez à la mienne. »
Sanbi acquiesça
« Bien. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a dix-huit ans, Kyubi a attaqué notre village…
- D'ailleurs je ne sais toujours pas pourquoi elle a fait ça, l'interrompit Sanbi. Ce n'est pas son genre de massacrer des innocents sans raison. »
Tsunade lui coula l'un de ses longs regards dont elle avait le secret. Il se tut.
« Kyubi a été scellé par notre Hokage. Il y a laissé la vie.
- Quoi !!! Mais… Mais… Comment avez-vous osé scellé une personne si droite, si pure ? Mais… Mais…
- Elle a attaqué notre village et nous étions à court d'option je vous signale ! trancha t'elle. »
Tsunade crut entendre un vague murmure d'excuse, entrecoupé par quelques légers «mais quand même»
« Je reprends. Elle a été scellée dans un nouveau-né, Naruto Uzumaki, et pour faire court, cette personne est maintenant sous le contrôle de Juubi. »
Tsunade jura en son for-intérieur. Elle avait prononcé le nom de Juubi alors que Sanbi ne l'avait pas fait. Elle avait dévoilé plus d'informations qu'elle ne voulait. Pour le moment du moins.
Merde ! Ce n'est pas le genre d'erreur que ferait Shikamaru. Pourvu qu'il ne remarque rien.
Par chance, Sanbi n'avait même pas fait attention à ce détail, trop secoué par les mots de l'Hokage.
Il n'y avait pas de mot pour décrire le visage de Sanbi. Mélange de stupeur, d'incompréhension et de panique. C'était l'un des visages les plus expressifs que la Godaime eut jamais croisé. Il rivalisait aisément avec celui de Naruto.
Sanbi s'assit sur le fauteuil qui trônait face au bureau de l'Hokage, la mine déconfite, se triturant le menton d'une main tremblante.
« C'est une catastrophe… murmura t'il. Je suis le seul démon encore en liberté. Je n'ai aucune chance face à Juubi… Il faut que je pense un plan. »
Il soupira.
Un long silence.
Tsunade reprit la parole.
« J'ai répondu à votre question, à vous de répondre à la mienne. »
Le démon releva la tête et plongea son regard bleu dans les yeux noisette de l'Hokage. Par instants, dans ce bleu parfait s'insinua quelques teintes rouges, vertes. Tsunade remarqua que le calme avait laissé place à la tension.
Quelque part, ça la rassura.
Elle faisait belle et bien face à un démon.
Et les auras remplies de tension et de colère, elle savait les gérer.
« Pour tout vous dire, je vais rester neutre dans cette guerre. Elle ne me concerne pas. Ma seule cible reste Juubi. Mais pour vous remercier des informations que vous m'avez donné, je vais vous confier un petit secret. »
Son corps devint flou, semblable à de la vapeur d'eau.
« Un jinchuuriki est sur le point d'arriver. »

-¤ 7¤-


Etincelles.
Sang.
Sueur.
Souffrance.

Cela faisait dix minutes
(une heure ? une journée ? J'ai perdu la notion du temps…)
que l'échange durait. Neji, le corps balafré, d'infime coupure le vidant peu à peu de son sang, revenait inlassablement à l'assaut. Ses cheveux étaient depuis longtemps collé à son visage, à cause de la transpiration, lui conférant un aspect négligé pour le moins inhabituel pour le moins inhabituel. Il avait de plus en plus de mal à malaxer son chakra correctement pour qu'il affleure dans sa main. C'était la première fois qu'il ressentait ça.
Sa concentration avait du s'égrener au fil des échanges et il ne pouvait plus que former une boule de chakra quasi-informe, bien loin du gant dont il était si fier.
Enfin, l'important reste que mes réserves ne soient pas encore vide.
Il n'avait pas encore usé de sa paume du Hakke mais il savait que s'il attendait trop longtemps, il n'aurait plus de chakra.
Son adversaire était fort. Bien plus qu'il ne l'avait imaginé. Rapide, puissant, ne s'immisçant dans aucun de ses pièges, il esquivait chacun de ses coups avec une aisance rare, et si Tenten n'était pas là pour le couvrir et pour lui offrir quelques secondes de repos, ça fait longtemps qu'il aurait passé l'arme à gauche, un sabre lui ayant transpercé le plastron de part en part.
Foutu sabre ! En plus, il est transparent. Je ne sais même pas où se trouve la lame. Je ne peux même pas l'approcher. Heureusement qu'elle est moins coupante que les lames visibles.
Il repartit à l'assaut, priant pour qu'une ouverture l'autorise à utiliser sa paume du Hakke sans qu'il échoue. Il lança son poing, fit glisser son pied pour réduire la distance sans avoir à approcher trop brusquement. Sans surprise, Ryuusaki évita et abaissa son sabre.
Neji attendit alors le kunaï protecteur qui allait lui permettre de prendre du recul.
Sauf que celui-ci n'arriva pas.
Son coeur accéléra, de l'adrénaline s'immisça dans son sang dans des quantités anormalement élevées. Et il se prépara au choc, libérant le maximum de chakra pour diminuer l'intensité du choc. Il n'avait pas le temps de commencer une rotation, mais il limiterait les dégâts au maximum. Ou alors il mourrait.
La lame commença à percer sa défense, avec une aisance remarquable. Sa barrière perdait 75% de sa résistance lorsqu'il ne tournait pas, son chakra n'étant pas déformé par sa vitesse de rotation.
Oui, il allait mourir.
Cependant, Tenten s'interposa, son énorme shuriken dans la main. Un gerbe d'étincelle manqua de l'aveugler, mais ce n'était que bien peu de chose en comparaison de sa vie.
Et il l'aperçut.
L'ouverture pour laquelle il avait patienté pendant ses longues minutes. Cette putain d'ouverture qu'il avait espérée sans jamais la déceler. Et il s'y engouffra.
Profitant de l'immobilité temporaire de son adversaire (merci Tenten…), il utilisa sa paume de Hakke, frappant la main de Ryuusaki de plein fouet. Le chakra, propulsé avec une énergie folle, arrachant une mimique de douleur à son assaillant, avant que celui ne lâche son arme, qui tomba avec une lenteur infinie.

Neji savoura ce moment. Il ne pouvait pas admirer les couleurs, mais ils pouvaient imaginer les rayons lumineux qui traversaient le sabre. Il pouvait voir l'ombre diffuse qui se dessinait sur le sol. La lame se planta dans les fleurs blanches, droite comme un i. Un mince filet de sang, de son sang, dessina les contours de l'arme, et il faillit rester en admiration devant cette épée ensanglantée. Mais l'heure n'était pas à la contemplation.
Tenten se dégagea laissant le champ libre à Neji. Dans son esprit, les marques du terrain d'entraînement sur lequel il avait perfectionné son Hakke. Le Ying et le Yang à ses pieds, différents cercles l'entourant, son adversaire se trouvant dans le premier. Il était parfaitement situé pour utiliser les soixante-huit poings du Hakke. Sa main gauche trouva place à côté de son pied gauche, sa main droite se posant en plein de son angle mort. Habituellement, il prononçait les mêmes paroles : « tu es dans l'aire de mon Hakke. » Néanmoins, il allait faire exception cette fois-ci.
Son adversaire n'avait pas bougé, se tenant le poignet, prêt à recevoir le châtiment sans même tenter de s'y soustraire.
Il bondit, lançant ses deux mains qui percutèrent deux méridiens. Puis quatre. Puis huit. Il dansait comme il aimait le faire. Cette danse avait la plupart du temps un goût de victoire et il la savourait.
Seize.
Trente-deux.
Soixante-quatre.
Ryuusaki fut propulsé contre un jeune arbre qu'il manqua de déraciner à cause de l'impact.
Pour Neji, il était clair qu'il avait gagné. Chacun de méridiens qu'il avait percuté s'était fermé lorsqu'il les avaient touchés. Tous sans exception. Il n'avait pas eu l'impression de frapper un bloc comme durant son combat face à Kidoumaru. Et des personnes possédant une deuxième source de chakra comme Naruto n'existait pas.
Alors pourquoi ce sentiment d'angoisse ne le quittait pas.
Il reporta son attention sur son adversaire mais celui avait disparu. Il eut à peine le temps de distinguer la lame qui apparut devant ses yeux. Puis ce fut l'obscurité.
Du moins une obscurité partielle.
Il pouvait toujours voir derrière lui. Il distinguait Tenten, les pétales qui s'envolaient. Il y avait toujours cet angle mort, symbolisé par une tache noir. Mais devant il ne voyait rien. Il porta ses mains au visage et sentit une énorme coupure qui lui bardait son visage. Et au centre de cette coupure, ses deux yeux.
Neji n'eut pas le temps de gémir, ni même de ressentir la douleur. Son adversaire venait d'apparaître derrière lui.
Un instant, il faillit se retourner pour le frapper mais se retînt. S'il se tournait, il ne pourrait plus le voir.
J'ai un sérieux problème, ironisa t'il.
En désespoir de cause, il tenta de lancer un coup pied.
Peine perdu. Son adversaire avait déjà disparu de son champ de vision. Il se retourna pour l'apercevoir, mais il se prit un coup de poing dans le visage qui le déséquilibra. Il tomba sur le dos.
Pendant une seconde, une terreur immense monta en lui. Il était aveugle. Pour la première fois de sa vie, il ne voyait rien, absolument rien. Lui qui n'avait jamais eu à craindre l'obscurité, se sentait maintenant comme un enfant égaré face à ce démon inédit.
Il se releva, surpris de ne pas s'être fait achevé alors qu'il était au sol. La lumière revînt et un immense sentiment de soulagement l'envahit.
Il tourna la tête à la recherche de Tenten. Il l'aperçut, aux prises avec son adversaire, qui se contentait d'éviter les assauts de kunaï déchaînés. Faisant fi de toutes les règles qu'on lui avait inculquées, il fonça la tête la première en marche arrière.
Neji n'avait aucune chance et il le savait. Toute sa vie, il s'était appuyé sur un oeil avec une telle ferveur que tous ses autres sens s'était irrémédiablement atrophiés. Certes, ses capacités sensorielles restaient au-dessus de tous les êtres humains normaux, mais face à Kakashi qui avait poussé chacune de ses capacités à son maximum, il ne faisait pas le poids. Et face à cette personne, qui un temps lui avait paru accessible, ça ne suffirait pas non plus.
Comme avait été merveilleux le moment où il avait cru pouvoir le battre. Maintenant, tout était clair. Ryuusaki n'avait jamais combattu à pleine puissance. Il s'était contenté d'esquiver et d'attaquer mollement. Cependant, Neji ne comprenait pas comment il avait fait pour se relever après les six-quatre poings du Hakke. Et il lui semblait évident que son adversaire avait haussé le niveau. Le simple fait qu'il n'est pas pu anticiper son attaque tenait lieu de preuve.
Et toi Naruto, qu'est ce que tu ferais à ma place ? Crierais-tu des insanités dans le style « Un jour, je serai Hokage, je ne peux pas mourir ici ! » ? Ou bien est ce que tu fixerais ton adversaire de ton regard le plus noir, lui susurrant que ta victoire ne faisait aucun doute ? Ou bien…
Un sourire morbide déforma ses traits. Toujours à l'envers, il percuta son opposant de toutes ses forces, manquant de le faire chanceler.
Il savait qu'il n'avait aucune chance, qu'il n'en avait jamais eu une seule, mais il voulait que Tenten vive.
Parce que c'était ce qu'aurait fait cette imbécile de Naruto. Il se serait sacrifié pour lui et les autres.
« Cours Tenten ! Rentre rapporter le plus d'information que tu peux sur ce gars. »
Elle voulut le contre-dire, argumenter. Mais ce n'était pas le bon moment. Et puis, seul Lee réussissait à sortir vainqueur d'un argumentaire avec Neji.
Elle tourna le dos et commença à courir, priant pour que Neji survive.

-¤ 8 ¤-

Elle avait réussi à s'enfuir. Du moins l'espérait-il. Il tenta de repérer son assaillant à l'oreille mais c'était peine perdu. Celui-ci était silencieux et ne risquait pas de se trahir. Pas à ce niveau de la partie.
Ce fut donc à sa grande surprise qu'il entendit la voix de Ryuusaki à sa gauche. Par pur réflexe, il lui fit face.
« Tu as réussi à me retenir suffisant longtemps pour qu'elle puisse partir. Je te félicite. Surtout lorsqu'on voit dans quel état tu te trouves, privé de ton principal atout… »
Il marqua une légère pause que Neji ne voulut pas briser. Plus il gagnait du temps, plus ses chances de survie augmentaient.
« Très intéressant ton œil vois-tu ? Rien qu'à partir de ses caractéristiques, je peux aisément comprendre comment il fonctionne. Je peux, par exemple, conclure que tu ne perçois pas les couleurs et que tu as un angle mort situé dans le dos.
- Comment…
- Comment je le sais ? l'interrompit Ryuusaki. C'est facile à deviner. A la base, ton œil est fait pour le combat. Les couleurs sont inutiles. J'en conclus donc que ton oeil n'est recouvert que par des bâtonnets, cellule photo-réceptrice propre à l'oeil, qui capture les mouvements mais pas la couleur (NdA : Ce sont les cônes qui capture les couleurs). De même qu'après t'avoir infligé cette blessure, j'ai remarqué que tu tentais de capturer mon image en me tournant le dos. J'en conclus que je n'ai abîmé que les bâtonnets situés sur la face antérieure de l'oeil, qui te permettent de voir devant. J'en déduis que tu as aussi des bâtonnets sur la face postérieure qui te permettent de voir derrière. Par ailleurs, tout le monde possède ce qu'on appelle un “point d'aveugle.” C'est l'endroit d'où arrive tous les vaisseaux sanguins qui irriguent l'oeil. Cette zone est dépourvue de capteur visuel et ton oeil ne fait pas exception. C'est ce qui explique cet angle mort… »
Neji comprit une nouvelle fois qu'il n'avait eu aucune chance. Les capacités de raisonnement de son opposant étaient du niveau de Shikamaru. Mais ça n'expliquait pas comment il avait fait pour se relever après la fermeture de sous méridiens.
« Comment as-tu fais pour te relever ? demanda t'il d'une voix blanche. Tu ne devrais plus pouvoir utiliser de chakra.
- Oh ça… »
Neji sentit quelque chose de froid dans son ventre. Derrière lui, il aperçut une pointe transparente recouverte par son sang. Il toussota, et même s'il ne pouvait pas voir, il savait qu'il venait de cracher de grosse quantité de sang.
Il posa un genou sur le sol, le corps toujours transpercé. Ryuusaki s'accroupit et colla ses lèvres près de l'oreille de Neji.
« Avant de mourir, je voudrais que tu saches deux choses : la première, c'est que je ne suis pas un ninja et que par conséquent, je n'utilise pas de chakra. La deuxième, c'est qu'avant même d'arriver ici, je savais que tu allais mourir. Mes yeux voient juste et ton destin était déjà tracé. »
Neji posa son deuxième genou sur le sol. Une violente douleur lui martela le crâne. Il trouva la force de rire. C'était un rire nerveux. Un rire terrifiant au vue des circonstances. Celui-ci s'évanouit, terrassé par une quinte de toux des plus violente. A son tour, il colla ses lèvres sur l'oreille de son assassin :
« Je connaissais un fou qui prononçait ses paroles pendant chaque combat… »
Son bandeau tomba, dévoilant un swastika bardé de reflets rouge vif. La marque qui l'avait accompagnée depuis ses quatre ans remplissait pleinement son rôle. Il sentit que ses yeux le brûlaient davantage, et alors qu'il sentait la vie le quitter, celle-ci lui fit un ultime cadeau.
Il eut l'occasion d'apercevoir une unique couleur, une feuille verte tombant d'un arbre. Celle ci échoua à côté de lui et il passa de vie à trépas avec le sourire, comme un ultime pied-de-nez au destin qui ne l'avait pas épargné.
Ryuusaki considéra le cadavre pendant une longue minute, marmonnant une prière bouddhiste (Namo Guru Beh… Namo Buddha Ya…Namo Dharma Ya… Namo Shanga Ya).
Puis il leva les yeux vers un arbre avant poser, d'une voix implacable :
« Hishiki. Élimine la fille. »

___________________________

Vous aviez perdu espoir ? Tout le monde me pensait lessiver, proche de l'agonie ?
Et bien non, me voilà, et je vous pond le chapitre le plus long jamais écrit par mes petites paluches (assez grande aux demeurant)
En espérant que vous ayez apprécié ma lecture.
(Auto-review après les premières review)
Dernière modification par lebibou le mer. 12 juil. 2006, 22:16, modifié 1 fois.
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Aya Völsunga
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Message par Aya Völsunga »

:shock: :shock: Quel chapitre. Je ressens l'étau qui se resserre sur nous-autres lecteurs, les éléments se mettent en place. J'en frissone :-)

Ohohoho la mort de Neji va t'attirer le courroux de certains, mais quelle mort! Il n'a pas démérité, Neji face à cet inquiétant Ryuusaki 8-)

Un bon chapitre. J'aime bien Sanbi, je le trouve... hum... poétique :razz: J'aime bien les personnalités que tu donnes aux bijuu. Elles sont remarquables. Trop humaines parfois... Mais j'aime, j'aime! :happy:

Quelles petites coquilles et une répétition d'un morceau de phrase ont capté mon attention, mais c'est négligeable ;-)

Continue comme ça^^ J'attends la suite avec impatience. :good:
Flyers
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Message par Flyers »

Pas mal du tout, la separation a l'interieur du chapitre sont sobres puisque constituée d'un unique chiffre.

Comme l'a dit Aya, quelques coquilles et une repetition, mais un tres bon chapitre. Ca avance tres vite d'un coup, et les differentes actions sont bien séparées et bien ordonnées.
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aioros-sagitarius
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Message par aioros-sagitarius »

Trés bon chapitre;
Certe il est trés long, mais ceci ne ma pas géner bien au contraire, car les differentes parties que tu a intégrées sont toutes captivantes.
Surtout la partie special shika, j'apprecie enormement le personnage de shikamaru que tu a mis en place.

Ps: ne serais tu pas toi aussi un petit génie militaire pour avoir imaginé les tactiques de shika
lebibou
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Message par lebibou »

Merci pour vos review enthousiaste :oops:
Quelques petits approfondissement de certaines de vos remarques

Aya Völsunga a écrit :Un bon chapitre. J'aime bien Sanbi, je le trouve... hum... poétique J'aime bien les personnalités que tu donnes aux bijuu. Elles sont remarquables. Trop humaines parfois... Mais j'aime, j'aime!
Tu as parfaitement cerné le personnage. Au départ, je voulais en faire un personnage qui s'exprime comme "V" dans V pour Vendetta, avec de nombreuses références à des auteurs connus (Shakespear & Co). Bon je ne suis pas allé aussi loin mais ça peut venir.
A noter un petit clin d'oeil à Calvin et Hobbes. Reconnaitra qui pourra. (Un jour je ferai un récapitulatif de toutes ses clins d'oeil. Je ne suis mê^me pas sur que m'en souvenir.)
Pour les personnalités, elles sont typiquement humaine, mais j'essaie d'introduire un brin de folie à certain moment.

Flyers a écrit :Pas mal du tout, la separation a l'interieur du chapitre sont sobres puisque constituée d'un unique chiffre.
Là, j'ai carrément piqué ce que fait Stephen King avec ses chapitres. Il les sépare à l'aide de nombre (ça peut aller jusqu'à cinquante). J'aimais bien, et puis, j'ai moins de remord à pondre des tous petits bouts de paragraphes comme pour la partie 2.
aioros-sagitarius a écrit :Surtout la partie special shika, j'apprecie enormement le personnage de shikamaru que tu a mis en place.
C'est le personnage que j'ai le plus de facilité à manipuler. Sans doute parce qu'on réagit de la même façon.
Ps: ne serais tu pas toi aussi un petit génie militaire pour avoir imaginé les tactiques de shika
Merci du compliment mais de là à penser que je suis un génie militaire il y'a un grand pas que je franchirai presque pas ^^'
Pour les tactiques qu'ils dévoilent dans ce chapitre, j'ai fait quelques recherches. La tactique appui-couverture-débordement, j'ai dû l'adapter à l'univers ninja.
Normallement, on s'en sert pour des unités d'infantrie composé de 36 soldats. L'unité chargeait de l'appui, par contre, est en général une aviation.
Dans le précédent chapitre, où l'on explique pourquoi Shikamaru a décidé d'orchestrer le vol de l'argent de Daymo, c'est une idée que j'ai tiré de l'art de la guerre de je-sais-plus-qui.

Voilà ^^
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Arakasi
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Message par Arakasi »

Désolée de te commenter si tard mais ma semaine a été un peu chargé et je voulais me réserver ton chapitre pour un moment où j'aurais l'esprit tranquille.
Faut savoir aprécier :grin:

Que te dire?
Je ne vais pas pleurer sur le sort de Neji que je n'aime pas mais, l'avourai-je? il m'a presque ému vers la fin

M'enfin plus sérieusement:
Trés bon chapitre avec un bon combat trés rythmé, haletant, dramatique et tout et tout mais ma partie préférée reste le discours de Shikamaru et la préparation de la guerre. Bluffant... :shock:
On voit que tu t'es bien creuser la tête, recherches à l'appui. Ca fait plaisir un travail aussi soigné! Le tout semble trés réaliste et trés crédible

Et Gai est mon copain... :grin:
lebibou a écrit : « Les rapports charnels entre deux garçons ne sont pas interdits. Ils peuvent même être encouragé pour renforcer la cohésion d'un groupe en cas de guerre, ou même en temps de paix. Cependant, il est important que cette relation ne soit pas exposée aux yeux de tous et elle ne restera que ponctuelle. En public, les Uchiwa afficheront obligatoirement une sexualité normale, épanouie mais discrète, tout en promouvant l'importance de la reproduction. »
Magnifique Lebibou magnifique... :mrgreen:
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Itachi-san
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Message par Itachi-san »

Châpitre 31 (chui à la bourre, et j'ai lu toute la review de Smog qui est aussi longue qu'un châpitre mdr ><)
Genma avait entendu des histoires horribles sur des ninja qu'on avait retrouvés à l'hôpital, le corps broyé par les poings de Tsunade. Motif : ils avaient apporté un thé trop amer.
Enorme ce passage :kamool:

Sinon je plussoie les hypothèses de Shikamaru sur le Fushi no Jutsu, d'ailleurs dans le manga ça m'étonnerait pas que la volonté de son réceptacle acutel refasse surface sans prévenir (via les bras notamment, puisque rappelons que Sandaime a "coupé" les bras d'Oro donc l'âme qui est à cet endroit-là n'est plus la sienne logiquement...).

Enfin sinon le génie de SHikamaru est comme qui dirait sidérant... pour Hijo au début j'ai cru lire un PoV de Shikamaru avec les mêmes traits et aspirations (épouser une fille pas trop moche, mourir de vieillesse, grosse flemme, il est devenu ninj parcequ'il croyait que ça serait amusant...), ça m'a un peu dérangé, mais bon c'était sympa quand même :razz:

Orochimaru nous apparraît encore plus pervers que d'habitude (c'est possible ? ô_Ô), et la fin est assez surprenante...

J'imagine déjà Sasuke se faufiller derrière les lignes ennemies en rampant avec un bandeau sur l'oeil droit à la Naked Snake XD

Quelques coquilles et mots oubliés par-ci par-là mais rien de dramatique...

Bon châpitre, certes ça ralentit quelques peu depuis pas mal de châpitres (depuis le requiem pour une naissance en fait...) mais bon ça n'est qu'une étape après tout^^

edit : Châpitre Soeur Titou :

Magnifique à tous les niveaux malgré quelques coquilles (entre les soixante-huit poings du Hakke et les Six-quatre poings du Hakke notamment X) ).
Cependant, il n'était pas difficile de se débarrasser de treize ans de règlements et de protocoles et il n'était pas rare que des fragments du « code de conduite des Uchiwa » refassent surface dans son esprit.
Je crois que tu voulais dire "il n'était pas facile" plutôt non ? Itachi je le voyais froid, toi tu nous l'a fait limite coincé X) C'est vrai qu'en y pensant c'est le seul type "humain" de l'oganisation : entre la plante carnivore, l'homme-poisson, monsieur "bouche dans les mains"(quoique pour quelqu'un comme Himiko ça peut être interessant si elle est à la recherche de sensations nouvelles :dehors: ), la marionnette "humaine" (toujours entre guillemets :siffle: ), et Tobi le teubé, y a pas l'embarras du coix dans l'Aka :lol: Ça me fait penser qu'elle pourrait jeter son dévolu sur Naruto au final^^''

Tu dis que c'est le châpitre le plus long, pourtant je l'ai trouvé très court moi :hein:

La stratégie de Shikamaru c'est sûr que c'est quelque chose ô_Ô

D'ailleurs moi aussi je me suis toujours demandé à quoi servait ce foutu bandeau :lol: En toutre j'aime beaucoup Sanbi, qui en plus dans le manga, n'avait pas l'air particulièrement belliqueux...

L'explication sur le Byakugan est magnifique, t'as réussi à expliquer scientifiquement et de façon presque crédible une chose totalement fictive... ça relève même plus du talent à ce niveau là... Même si je crois qu'il n'y a que lorsque le Byakugan est activé que les Hyûga ne voient pas les couleurs il me semble :columbo: Du coup le coup de la couleur comme "dernier cadeau" j'ai trouvé ça un peu en trop...

Ah et aussi le fait que Ryuuzaki ne ressente pas les effets des 64 coups "parcequ'il n'est pas un ninja et donc n'utilise pas le Chakra", est assez incohérent. Quand Naruto se les prend, ce n'est pas seulement son Chakra qui est bloqué : on voit bien que c'est très douloureux et que ça handicape sérieusement les mouvements, le Chakra étant présenté dans Naruto comme un élément vital au même titre que le sang, qu'on soit Ninja ou pas(la preuve, si on n'a plus de Chakra, on meurt)...

Il n'empêche que j'ai beaucoup aimé la mort de Neji, limite la fin je l'ai trouvée "drôle", non pas qu'elle m'ait fait rire, mais de par l'incongruité de la situation(courir la tête la première à reculon et tourner le dos à son adversaire pour pouvoir le voir, faut avouer que c'est pas banal ^^''), ...

Enfin bref très bon châpitre, mais ça j'ai plus besoin de le dire :razz:
Nanarland, le monde des mauvais films sympathiques

Reflexions of fear make shadow of nothing...
Shadow of Nothing...
You're still blind if you see winding road
'cause ther's always a straight way to the point you see.


Pour arrêter le hoquet, prendre un sucre avec du vinaigre : dégueu mais efficace :mrgreen:
lebibou
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Message par lebibou »

Chapitre 33 : Dieu, la liberté, les Hommes…

-¤ 1 ¤-


Tenten crispa sa main sur son kunaï. Elle n'allait pas pouvoir tenir sa promesse : survivre coûte que coûte.
Non pas qu'elle n'ait pas voulu. Elle avait couru de toutes ses forces. Pendant des heures, son ennemi s'était contenté de la suivre. Il n'avait rien tenté. Il n'avait même pas eu la décence de lancer le moindre petit kunaï, ni même de se camoufler pour la prendre par surprise.
Non, au lieu de ça, il s'était contenté de suivre Tenten, conservant une distance de sécurité d'environs dix mètres. Au départ, bien sûr, elle avait posé des pièges, jeté des kunaï à tort et à travers, espérant que l'un d'eux sectionnerait un nerf ou, qui sait, pénétrerait-il par l'orifice oculaire et mettrait fin à la vie du monstre. Rien n'avait réussi à l'atteindre.
Par dépit, elle s'était contentée de suivre le défi qu'il lui avait adressée : qui avait le plus d'endurance ?
Elle avait confiance en ses capacités. Elle s'était entraînée pendant des années avec Gai et Lee. Certes, elle ne s'était jamais lancée dans les séries de quinze mille pompes et quinze mille abdos de son professeur (même Lee n'arrivait pas à le suivre, ce qui était peu dire)mais elle estimait en avoir fait beaucoup. Beaucoup plus que n'importe quelle kunoïchi de Konoha. Elle qui n'avait jamais connu son père, Juunin de haut-vol décédé au cours de l'attaque de Kyubi, elle s'était imaginé qu'en devenant la meilleure ninja du monde, elle pourrait lui faire signe depuis la Terre.
La première heure s'était déroulée sans incident. Elle avait continué de progresser en direction de Konoha, son adversaire n'avait rien tenté mais elle avait déjà compris que pour lui échappé, il faudrait être la plus résistante. Lorsque cet état de fait lui avait sauté aux yeux, elle avait murmuré, un sourire au lèvre :
« Qu'il vienne se frotter à mon endurance.»
Ça lui était apparu comme une chance. Elle n'avait plus de munitions, suite à l'affrontement avec Ryuusaki, et un combat à main nu était un suicide si on se fiait à la différence de gabarit. Elle n’avait pas les capacités de Sakura et son seul talent était de lancer avec une précision défiant toute logique.
La deuxième heure avait été identique à la première. Pas de point de côté, une respiration à peine plus saccadée qu'auparavant.
La troisième heure avait annoncé les premières difficultés. Un point de côté venait de faire son apparition. Il était assez léger mais ne pouvait qu'augmenter si elle ne se reposait pas.
Les premières gouttes de sueurs firent leur apparition pendant la quatrième heure.
La cinquième heure marqua l'apparition du deuxième point de côté. Son corps était alors entièrement couvert de sueur et son premier point de côté enflait de manière exponentielle, lui coupant la respiration. Elle se risqua à jeter un coup d'œil vers son adversaire. Celui-ci ne trahissait aucun trouble et semblait frais comme un gardon.
Son corps l'abandonna au cours de la sixième heure alors que le jour commençait à tomber. Exténuée et incapable de se concentrer, elle manqua une branche et fit une chute d'une vingtaine de mètres avant de s'échouer sur le sol. Elle réussit à amortir sa chute avec une main tenant despespérement de se coller au tronc grâce au chakra. Là, elle se brisa trois côte, en fissura cinq autre et se tordit la cheville. Elle resta allonger une longue minute, attendant que son adversaire ne vienne l'achever.
Il n'en fit rien. Elle le chercha du coin de l'oeil et l'aperçut, toujours à dix mètres d'elle.
Ignorant la douleur, elle prit appui sur ses bras pour se relever et s'appuya sur l'arbre duquel elle venait de chuter avant de hurler :
« Qu'est ce que tu attends pour venir me tuer ?! »
Hishiki ne répondit rien, se contentant de le fixer de son oeil le plus inexpressif. Cela eut pour effet d'intensifier la colère de Tenten.
« Alors hein ? Pourquoi tu ne viens pas me tuer ?! Je suis à ta merci, au bout du rouleau et tu refuses de m'achever ?! »
Hishiki soupira et secoua la tête.
« Deux choix s'offrent à toi. Ou bien tu décides de t'arrêter ici et je t'achève sans souffrance. Ou bien tu décides de continuer jusqu'à ce que tes jambes ne te portent plus et à ce moment-là, tu périras. »
Evidemment , pensa Tenten.
Hishiki était le genre de sadique savourant l'entêtement avec lequel ses cibles s'accrochaient à la vie. Il s'amusait de les voir marcher sur leur moignon sanguinolent, juste pour pouvoir respirer une minute de plus. Il savait que l'Homme avait une peur infinie de la mort et qu'il était prêt au moindre sacrifice pour goûter une seconde de plus à ce délice qu’était la vie. Même en elle, pourtant une ninja et connaissant mieux la mort que la plupart des hommes, il subsistait un mince espoir auquel elle se raccrochait avec colère.
Elle ne pouvait mourir maintenant. Elle avait beaucoup trop de chose à faire, de promesse à tenir. Elle n'allait quand même pas périr de la façon la plus déplorable, face à un ennemi s'amusant de la voir se débattre avec sa propre douleur.
Pourtant, c'est ce qu'elle fit. Elle tourna le dos à Hishiki et commença à marcher, boitant chaque fois que son pied gauche touchait le sol, lâchant un petit cri douloureux à chaque expiration. Elle n'avait aucun mal à imaginer le sourire sadique déchirant le visage d'Hishiki.
Environs dix mètres plus loin, elle s'écroula une nouvelle fois, sous le coup de la douleur. Néanmoins, elle ne s'en formalisa pas et se releva, deux petits ruisseaux se dessinant sous ses yeux.
Vint alors le moment où le sang qui s'était infiltré dans sa cavité pulmonaire voulut sortir. Elle toussa à grand renfort, son dos soubresautant de manière ératique. S'ajouta alors une petite rivière pourpre sur son menton.
Une crise de tétanie ne tarda pas à envahir ses jambes. Elle les frappa avec le peu de force qui lui restait, marmonnant des « Pas tout de suite » colérique. Sa voix se brisa à la troisième injonction, avant qu'elle ne s'écroule le long d'un arbre.
Hishiki brisa la sacro-sainte règle des dix mètres pour se rapprocher de proie. Elle était à point comme ils les aimait. Prêt à recevoir la mort mais présentant toujours une lueur d'espoir dans le fond des yeux.
Je me vais me faire plaisir.
« Tu en as assez ? Tu veux que j'en finisse ?
- NON ! hurla Tenten, haïssant au même moment le ton implorant de sa voix. »
Prenant appui sur ses bras, elle tenta de se relever. Ce fut peine perdue. A peine eut-elle réussi à se redresser que ses jambes la lâchèrent. Une nouvelle fois, elle glissa le long du tronc.
« Pourquoi t'accrocher à la vie ? lança Hishiki. Le soleil est en train de se coucher, une légère brise te caresse le visage, les animaux se taisent en attendant ta libération prochaine. Alors pourquoi ne pas te laisser glisser dans cet abîme si doux ?»
Tenten ne répondit pas. Hishiki avait raison, tout était réuni pour sa mort alors pourquoi lutter ? Elle n'avait qu'à fermer les yeux et attendre que tout se finisse. Elle ignora les injonctions de Neji, lui intimant de vivre coûte que coûte. Elle avait fait tout ce qu'elle pouvait, la différence de niveau était trop grande pour être comblée. Elle pouvait partir en paix.
A ce stade de fatigue, ça ne servait à rien de retarder l’échéance.
La dernière lueur d'espoir disparut de son regard.
« Bien, il semblerait que tu sois prête. »
Il arma son bras. Tenten ferma les yeux, attendant la délivrance.
Le poing fendit l'air mais n'atteint jamais sa cible. Au lieu de ça, Tenten ressentit un formidable déferlement d'énergie brut. Elle ouvrit les yeux et vit Neji. Il était là, fier, le poing droit d'Hishiki dans le creux de sa main droite.
Puis le mirage laissa place à la réalité et ce fut un autre homme, plus grand, de long cheveux blond tombant en cascade jusqu'à ses fesses. Il se tenait droit, un nuage de fumée dans le creux de la main.
« Et bien mon cher, lança t'il d'une voix fluette riche en intonation, que penserez votre très chère mère si elle voyez son fils adoré alors qu'il brutalise une frêle fille sans défense. »
Hishiki ne répondit pas, affichant alors une moue de surprise. Il regarda sa main droite d'un air circonspect, comme si quelque chose clochait.
« Je vous prierai de ne plus importuner cette demoiselle en détresse. Laissez-lui regagner ses appartements en tout quiétude après que je l'ai soignée. »
Pour toute réponse, Hishiki attaqua à une vitesse effarante. L'inconnu esquiva avec légèreté, penchant la tête. Néanmoins, quelques uns de ses beaux cheveux furent brûlés pendant l'attaque.
« Je vous prierai de bien vouloir arrêter. Je ne suis pas venu pour combattre.
- Ah ouai ? Répliqua Hishiki. Et t'es venu pour quoi alors ? »
Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de l'inconnu, de même que son aura devint nettement plus agressive.
« Conduisez-moi à Juubi. »

-¤ 2 ¤-

L'unité de Tsume Inuzuka combinait le byukugan d'un Hyuuga de la Bunke, les insectes d'un Aburame et le flair de son chien. Les capacités en récolte d'information étaient de loin supérieures à la majorité des équipes et personne ne fut surpris de les retrouver dans le rôle d'équipe d'appui, ou appât comme elle était sommairement appelée entre ninja.
La deuxième équipe, ou équipe de couverture, était composée de trois ninja du son, des frères pour être précis.

Shikamaru avait mis un point d'honneur à créer des formations hétéroclites au possible, intégrant obligatoirement des ninjas du son dans toutes ses stratégies. Bien évidemment, il y avait eu des réclamations. La plupart des ninja, même s'il n'avait rien dit, n'étaient pas rassurés avec Oto à leur côté. Ils acceptaient l'alliance mais estimaient qu'aller jusqu'à faire directement équipe avec eux étaient trop dangeureux.
Shikamaru, lui habituellement si posé, avait rétorqué qu'intégrer les Sons étaient le meilleur moyen de s'assurer de leur loyauté. Pour le moment, les conséquences en cas de trahison restaient minimes et il fallait donc en profiter au maximum. A la fin, il avait ajouté, sur un ton de défi, que si quelqu'un s'estimait meilleur que lui pour organiser les déploiements tactiques et stratégiques, ce serait avec un immense plaisir qu'il céderait sa place. Personne n'avait donc fait de réflexions lorsqu'il avait annoncé la composition des équipes, la plus remarquable étant probablement celle de Kakashi, composée dudit Kakashi, de Gai et enfin de Kabuto. Quelques-uns s'étaient même laissés à sourire, sachant qu'un soir où il était bien éméché (grâce au concours plus que favorable de Gai), il avait déclaré qu'il « exploserait la gueule de ce binoclard merdeux» la prochaine fois qu'il le croiserait. La citation avait vite fait le tour du village, d'une part parce que les citations de Kakashi se comptaient sur les doigts d’une main de manchot, d'autre part parce que rare était les ninja que Kakashi ne réussissait pas à vaincre du premier coup. L’autre point portant à sourire était la présence de Gai. Il s’était rencontré dans les ANBU, y avait survécu pendant des années mais n’avait fait qu’une seule mission ensemble, ce qui en soit, n’était pas un hasard.
Kakashi, dans l’un de ses rares accès de fureur, était allé jusqu’à menacer le Yondaime de lui enfoncer son kunai dans une partie que l'on ne dévoile pas en public si cet «endimanché d’ornythorynque» se retrouvait une nouvelle fois dans son équipe.

Kurumaro, croisement entre un husky et un loup, était le chien de Tsume et accessoirement le chef de meute. Il avait perdu son oeil droit au cours d'une mission de classe S. Il avait paré un shuriken qui filait droit vers sa maîtresse.
Kurumaro émit un léger jappement et il vit sa Tsume acquiescer. Cette dernière lança un regard à Echizen Aburame, l'oncle de Shino, et une vague d’insectes sortit de sa main. Ils se dirigèrent vers la cible, prêt à les prendre à revers. Au même moment, Maki Hyuuga activa son byakugan prêt à en découdre. La seconde équipe prit ses distances. Tsume ne s'inquiéta pas pour la troisième équipe. Elle avait toujours été incapable de la repérer, cette même remarque valant pour Echizen et Maki. C'était comme si la troisième équipe n'existait pas.
La seconde phase du plan allait commencer.

À cent mètres de là, une équipe composée de quatre juunin de Suna patrouillaient avec une extrême prudence. Hier, deux unités avaient disparu. Certes elle n'avait pas leur niveau, trois chuunin parrainés par un juunin ne pouvaient rivaliser avec quatre juuni, néanmoins cela restait très intriguant. A peine dix minutes après le perte du contact radio, toujours précédé par la même phrase (« Avons repéré une unité ennemie »), une équipe avait dépêché en renfort. Lorsqu'ils étaient arrivés, il n'avait rien trouvé. À peine quelques écorchures sur un arbre, quelques feuilles brûlés. Juste quelques détails, donnant l'impression qu'ils n'avaient même pas eu le temps de se défendre.
Ces deux disparitions avaient quelque peu entamé le moral des troupes, même si leurs missions n’étaient pas primordiales. Il devait juste poser quelques pièges histoire de freiner Konoha lors d’un possible déploiement. Le conseil avait alors décidé d'envoyer une équipe ne réunissant que des juunin. Ainsi, la mission ne pouvait échouer et la réussite ne pouvait qu'améliorer le moral des troupes.
Le chef de troupes, un certain Takishi, expert dans le maniement des tonfa, une arme s'utilisant par paire. Il s'agit d'un morceau de fer d'environs soixante centimètres, une deuxième barre en metal beaucoup plus courte étant rattaché au un cinquième du grand morceau. On peut la faire tournoyer pour augmenter à la fois sa défense et son attaque, et elle s'avère redoutable en combat rapproché. De même, si par hasard, son adversaire se trouvait à distance, Takishi pouvait envoyer son tonfa sur son adversaire, ce dernier en ayant toujours cinq de rechange. Takishi était l'un des rares ninja du monde à les manier et il le faisait à la perfection.
Au loin, il entendit un faible aboiement. Un mince sourire déforma son visage basané au mille et une cicatrice. Il connaissait les Inuzuka de réputation et n'avait jamais pu comprendre comment on pouvait faire confiance à cette espèce inférieure. D'autant plus que cette fois-ci, elle allait causer la mort de toute une unité.
Du plat de la main, il fit à signe à son unité de s'arrêter. Celle-ci était composée d'une bande de Juunin fraîchement promu. L'organisation de la guerre n'avait pas laissé le temps à Suna d'organiser son examen et le choix des recrues s'était effectué en fonction des états de service. Le conseil souhait la réussite de la mission mais n'était pas allé jusqu'à mettre ses meilleurs hommes sur le coup.
Takishi coupa sa radio. Il ne voulait pas contacter la base pour leur dire qu'il avait repéré des ennemis. Les seules fois où il s'autorisait à la contacter, c'était lorsqu'il avait réussi la mission (ce qui était bientôt le cas. Plus qu'un parchemin à poser et la barrière serait opérationnelle.) et lorsqu'il avait éliminé les gêneurs.
Il indiqua à son unité la position présumée des ninja de la feuille et organisa un déplacement en conséquence. Il s'approcha lentement sans faire de bruit. Tout paraissait normal. Trop normal. Un rapide récapitulatif de la situation suffisit à lui faire comprendre que quelque chose clochait.
Il avait le vent dans le dos alors son odeur était forcément parvenu au nez des Inuzuka. De même qu'il aperçut un Hyuuga et à sa gauche, une colonie d’insectes semblait fort agiter.
En un mot comme en mille, il en était arrivé à une conclusion qui l'effraya au plus haut point : il s'était fait avoir comme un débutant.
Il voulut prévenir ses hommes mais ceux ci était déjà en train de se mouvoir vers leur cible.
Au moment où ils bondirent de leur cachette, le plus jeune du groupe n'acheva pas son saut. Même de loin, il aperçut qu'un mince filet de sang venait de sortir de son oreille.
Il a les canaux semi-circulaires d'atteints. Il est foutu.
Mais ce n’était pas ce qui le surprenait. Pour que ses canaux semi-circulaires puissent exploser de cette façon, ça nécessitait un son extrèment aigu et puissant.
Pourquoi diantre seul lui a été atteint ?
Le secret était détenu par les ninja du son. Ils avaient la capacité d’émettre des ultrasons, onde sonore unidirectionnelle mais inaudible. Néanmoins, en combinant leurs ultrasons, les ondes s’additionnaient pour former une onde sonore audible, extrèment aigue, néanmoins, toujours unidirectionnel.
La vague sonore pouvait passer au-dessus de l’épaule de Tsube Inuzuka sans qu’elle n’entende le moindre bruit.
Le second ninja réussit à survivre quelques secondes de plus. Il réussit même à égratiner l'Inuzuka avant que le chien ne bondisse sur lui, le bousculât et ne l'envoya valdinguer sur un tronc d'arbre. Le ninja se releva, prêt à en découdre mais au même moment le Hyuuga bondit sur lui et ferma tous ses méridiens.
Un deuxième de foutu.
Le troisième ne serait qu'une formalité, il le savait, seul contre…
Seul contre combien d'ailleurs ?
Takishi prit alors conscience du machiavélisme du plan. Il y avait plus d'une équipe. Ça allait à l'encontre de toutes les stratégies élémentaires enseignées à l'académie mais c'était la seule solution. Sinon comment expliquer alors que le plus jeune se retrouvait alors avec l'oreille interne de détruite ?
C'était donc qu'une autre équipe était présente, forcément.
Salopard. Je suis sûr que vous êtes aller jusqu'à intégrer des ninja de son dans votre unité.
Il se retourna prêt à s'enfuir. De toute façon, il ne pouvait rien faire pour eux et ramener cette information était vitale. Suna avant tout.
Alors qu'il commençait à s'enfuir. Une lame trancha l'air en direction de son cou. Par un réflexe étayé par des années d'entraînement, son tonfa le para instinctivement et le deuxième tournait déjà prêt à frapper la personne de l'autre côté de la lame.
Sauf que, au même moment, un son atroce lui parvint au oreille, explosant simultanément ses deux oreilles. Il voulut se les tenir, dans un vague geste de réconfort, mais ne pouvait lacher sa prise.
En même temps, il sentait huit autres ninja qui s'approchaient.
Malgré tout son talent pour le maniement des tonfa, ses années d’expériences, son détours chez les SAMP, équivant des ANBU et son habilité à se sortir des situations dites « de merde, » il était arrivé à une conclusion au final assez banale pour un ninja : c'était fini pour lui. Il cracha par terre pour leur dire tout le bien qu'il pensait d'eux.

Tsume ordonna à la troisième unité de brûler tous les corps. Ceux-ci étaient en train de s'exécuter alors qu'elle entendit un drôle de son à sa droite. Ça ressemblait à s'y méprendre au "pouf" propre au téléportation mais avec une basse nettement plus douce et agréable. Un seul regard à Maki Hyuuga suffit à lui faire comprendre ce qu'elle attendait de lui. Il activa son byakugan avant d'ajouter d'une voix douce :
« Une seule personne. Une femme à mon avis. Quinze mètres sur la droite. »
Avec une relative prudence, elle s'approcha de ladite personne. Celle-ci était allongée sur le sol, entre deux buissons. Elle mit quelques seconde à placer un nom sur son visage.
« Tenten ?»

-¤ 3 ¤-

Inspirez, expirez. Inspirez, expirez. Surtout, ne pas s'énerver. Un ninja ne dévoile pas ses émotions. Un ninja ne dévoilent pas ses émotions.
Kazu Ria, chef de la section stratégique de Suna, avait beau répéter les exercices de relaxation que lui avait enseignés sa femme, la boule de colère ayant pris place dans ses tripes refusait de disparaître. Pire, elle enflait à chacune de ses inspirations.
Assis derrière son bureau, il ouvrit les yeux, souffla un grand coup et brisa la table en chêne d'un coup de coude. Celle-ci se fendit en son centre et s'effondra. La bouteille d'encre tomba, se brisa, son précieux liquide noir barbouillant le magnifique tapis en peau de tigre.
Bon dieu, y'a pas dire. Y'a vraiment que ça qui me calme.
Il se leva et commença à faire les cent pas. Kazu Ria était un homme au caractère impatient ce qui jurait assez paradoxalement avec son poste. Il était un habitué des guerres éclairs, se gérant en une voire deux vagues d'attaque. C'était lui qui avait eu l'idée d'infiltrer le Shukaku au milieu de l'examen chuunin pour affaiblir Konoha de l'intérieur.
Grand, chauve sous son bandeau, le visage sévère et vieilli prématurément de par son métier, il méditait sur la marche à suivre. Le conseil attendait son compte rendu journalier et il allait devoir leur dire qu'il ne progressait, et ceux malgré l'association avec le pays de la Roche. Il allait devoir leur dire que les trois unités qu'il avait envoyé s'enfoncer plus profondément dans le territoire de Konoha avait disparu. Juste disparu.
Il faisait des aller-retours depuis un certain déjà, un nuage de poussière ayant envahi la tente. Il n'y fit pas attention. Si ses trois unités avaient toutes disparu, c'était parce qu'ils étaient tombés sur plus fort qu'eux. Mais il refusait de croire que c'était le cas.
Il devait être plus nombreux… C'est ça ! Ils étaient forcément plus nombreux ! Vu que les unités ont été dépêchées à des horaires différents, il est peu probable que ce soit toujours les mêmes adversaires. Donc, pour être plus fort à chaque fois, ils étaient forcément plus nombreux. Bon dieu, je ne sais pas qui est le gars qui gère leur stratégie mais il est bon. Il va à l'encontre des stratégies habituelles pour en créer des nouvelles. Il profite de la connaissance du terrain pour envoyer plus d'unité que d'habitude. Je serais pas surpris qu’ils aient mis leur ancien stratège au placard pour un autre plus jeune. Comment il s’appelle déjà ce petit génie ? Shikaku Nara ou quelque chose dans ce goût là. Bon le gamin mais malheureusement inexpérimenté.
Bien, un problème de régler. Il va falloir que je m’occupe de la demande un peu spéciale de Kiogi Mirua. Qu’est ce que je vais bien pouvoir utiliser comme argument ?

Il s'arrêta de marcher. Il venait d'avoir deux excellentes idées pour dorer la pilule lorsqu'il ferait son compte-rendu au conseil. Il saisit un cailloux gros comme son poing et le balança à travers le tissu de la tente. Celui-ci manqua de tuer le garde devant sa porte, qui ne dut sa survie qu'aux réflexes qu'il avait étayé pour tenir le coup à son poste.
Il pénétra dans la tente et demanda ce que voulait son supérieur.
« Va me chercher Temari ! »
Le garde disparut dans un nuage de fumée et fut de retour avec Temari quelques minutes plus tard. Il s'effaça lorsque Kazu Ria lui fit signe de partie.
« Qu'attendez vous de moi Kazu Ria ? s'enquit Temari.
- Assis-toi, dit-il simplement. »
Elle s'exécuta et prit place sur une chaise en bois assez simple. En face d'elle, Kazu Ria s'assit sur l'un des rares fauteuils qui est survécu à ses crises de colères. Bien évidemment, celui-ci avait un piètement plus long, lui permettant de surplomber tous ses interlocuteurs, même lorsqu'ils étaient plus grands que lui.
Temari n'avait pas eu le temps de se coiffer, faisant sa toilette alors que le garde était venu la chercher, et ses longs cheveux ondulaient sur ses épaules.
Elle n'aimait pas ses cheveux et c'était pourquoi elle les coiffait toujours en deux queue-de-cheval. Ils avaient la désagréable habitude de venir se loger dans ses yeux pendant les entraînements. Il y avait une autre raison nettement moins avouable. Elle trouvait ses cheveux trop bouclés et aurait préféré les avoir beaucoup plus raide. Bien entendu, elle n'en avait jamais soufflé mot à quiconque, même pas à son frangin. (Elle faisait bien évidemment référence à Kankuro. D'ailleurs, elle n'était même pas sur que Gaara puisse comprendre des concepts aussi futile tel que l'élégance ou la jalousie. C'était toujours elle qui était chargée de choisir ses vêtements.) Un matin, Shikamaru lui avait dit qu'il l'aimait beaucoup lorsque ses cheveux étaient lâches. Pour toute réponse, elle s'était contentée de les remettre en place le plus vite possible.
« Temari, tu n'es pas sans savoir que nous avons perdu trois unité en deux jours. »
Elle acquiesça. Ses nouvelles avaient vite fait le tour du campement.
« Il semblerait que Konoha utilise de nouvelles stratégies. Étant donné que tu as passé beaucoup de temps la-bas, tu n'aurais pas une idée de qui aurait pu mettre sur pied ses tactiques ?»
Il y avait un double sens dans cette question et Temari s'en rendit compte. Même si sa relation avec Shikamaru dit le génie de Konoha était resté relativement discrète, avec la guerre, nul doute que les langues s'étaient déliées.
C’était toujours comme ça. Pour profiter des quelques minutes de repos avant la bataille, on aimait se raconter la vie des autres, oublaint la sienne l’espace d’un battement de cils.
Si elle répondait oui, Kazu Ria aurait vite fait de lui demander un compte-rendu des forces et des faiblesses de Shikamaru. Pour, et c’était fort possible, un assaut visant à assiner le chef de la stratégie adversaire. C’était assez courant surtout lorsque celui-ci s’avérait bon. Trop bon pour rester en vie.
Si elle répondait non, Kazu Ria prendrait cela comme une trahison. Sans le moindre.
Elle n’avait pas le temps de vraiment poser le pour et le contre, aussi dit-elle la première chose qui lui vint à l'esprit :
« Non. »
C'était fait. Elle venait de trahir Suna. Pour un ennemi. Pour un abruti fainéant, incapable de se débarrasser de ses vieilles chaussettes trouées et oubliant toujours de baisser la cuvette des toilettes. Celui-là même qui lui mettait raclée sur raclée aux échecs, l’enervant au plus haut point.
Pourtant, ce n’était que lorsqu’elle était entre ses bras qu’elle pouvait se reposer, oublier qu’elle était une ninja, ayant fait du meutre son métier. Ce n’était qu’avec lui qu’elle se laissait vraiment aller. Il l’avait amusée lorsqu’il avait rougi et lui avait demandé si elle faisait quelque chose le soir, et que, si c’était le cas, ça ne serait pas grave. Il avait même fini par lui demander d’oublier ce qu’il venait de dire. Elle avait adoré le moment où, pour la première fois, il avait osé rompre le mêtre qui les séparait pour tenter de l’embrasser. Elle l’avait envoyé balader immédiatement.
Enfin, lorsqu’elle avait ouvert un œil et l’avait vu à côté d’elle, dormant profondément, elle l’avait aimée.
Oui, c’était cet homme-là qu’elle aimait.
« Tu en es certaine ? répéta son supérieur. »
Son ton était un mélange de déception et d'agacement, avec une pointe de satisfaction. Temari ne put qu'acquiescer.
« Garde ! hurla Kazu Ria. Mettez cette femme aux arrêts pour trahison. »
Temari ne dit rien, fixant le chef de la section stratégique d'un regard noir. Elle n’avait pas protesté. Il était évident qu’il voulait la faire arrêter, trahison ou pas trahison. Ce n'était pas simplement parce qu'elle avait réfusé de balancer Shikamaru qu'elle se retrouvait derrière les barreaux.
Alors qu'on lui mettait les menottes, Kazu Ria lui lança un sourire satisfait à Temari avant de se pencher et de coller ses lèvres sur son oreille.
« Vous savez c'est quoi le plus marrant, chuchota t'il pour que seule Temari l'entende. C'était que même si vous disiez ce que je voulais savoir, vous auriez fini derrière les barreaux. J'avais reçu l'ordre de vous arrêter sous n'importe quel motif. Il semblerait que le conseil ne souhaite pas qu'il y est nouveau prétendant au titre de Kazekage. Vous m'avez retiré une sacrée épine du pied en refusant de coopérer. »
Temari se retint de lui cracher au visage. Elle fut sortie de la tente et conduite en direction de ses nouveaux «appartements.»
Non loin d'ici, une fourmilière était très active.

De nouveau seul et satisfait, Kazu Ria s'assit derrière les restes de son bureau. Il posa ses pieds sur le fauteuil en face de lui. Pour la troisième fois de la journée, il appela le garde posté devant la tête.
« Qu'y a t'il ?
- Dit à l'équipe scientifique qu'elle est libre d'utiliser son nouveau jouet. »
Kazu Ria inspira profondément. La boule de colère s’était évanouie.

-¤ 4 ¤-

« Napalm tu dis que ça s'appelle ? Répéta Shikamaru. Du pétrole sans aucun doute. Colle aux arbres et aux humains ce machin-là. »
Il se tenait sur les toits du centre administratif, une masse informe de documents à ses pieds. Derrière lui, Shino, le visage anormalement crispé. Ensemble, il regardait l'immense nuage de fumée qui venait d'apparaître à l'horizon.
Shikamaru se frotta les yeux et caressa son menton mal rasé. Il avait prévu le coup mais n'avait pas cherché à le prévenir. Il avait déjà réfléchi aux dispositions que prendrait Suna et Iwa et l'incendie était la seule solution viable. Elle détruisait leur couverture et la surprise consécutive aux attaques en nombre n'existait plus. De plus, l'absence de foret permettait un déploiement complet des troupes sans risque de tir croisé. Enfin, elle limitait les ressources de Konoha en employant la tactique de la terre brûlée.
Cependant, ils limitaient leurs propres ressources de la même façon. Suna et Iwa n'étaient pas des pays riches en eau et gibier. De plus, étant les attaquants, il n'avait pu emporter toutes leur réserves sous peine de réduire leur vitesse de déplacement.
Son adversaire sur l'échiquier était quelqu'un d'impatient et pressé d'en finir. Il en était intiment persuadé.
Il reporta son regard sur le feu se propageant au loin. Il soupira. C'était de sa faute et il en était pleinement conscient. Il avait su que ça finirait comme ça au moment même où il avait commencé à fomenter des nouvelles stratégies. Qu'il le veuille ou non, il avait fait évolué la guerre. L'époque où tout se jouait sur la destruction d'un pont, où tous les pays respectés scrupuleusement les formations basiques, celle où tout le monde se battait de la même façon venait de prendre fin. Par sa faute. En modifiant les règles, il forçait son adversaire à en faire de même.
Dans l'air flotté cet odeur caractéristique d'huile de roche.
« Nous avons seulement perdu trois hommes. »
La voix de Shino était aussi froide et détachée qu'à l'habitude. Pourtant, elle trahissait une douleur sourde.
Shikamaru posa sa main sur l'épaule de son ami. Il savait que Shino devait se faire violence pour ne pas courir vers l'incendie. Les Aburame était beaucoup plus proche de la nature que lui et ils devaient tous être en train de pleurer la forêt en flamme, la mort de toutes les espèces qui n'étaient pas concerné par le conflit.
Si ça ne tenait qu'à lui, Shikamaru aurait envoyé cet ANBU qui contrôle les plantes tout de suite après l'incendie pour qu'il fasse repousser la forêt. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait dévoiler ainsi son Joker, celui qui maîtrise les démons. Par ailleurs, l'ANBU avait déjà fort à faire avec le Jinchuuriki qui venait d'arriver. Et puis surtout, il avait besoin que l'adversaire soit en confiance pour la dernière phase de son plan. Les informations amenées par Shino lui avaient permi de mettre un point final à sa stratégie et il avait trouvé de mettre fin à la guerre avec le minimum de perte pour tout le monde. Il ne lui restait plus qu'à espérer que tout irait comme il voudrait.
Shino crispa son poing. Les insectes étaient anormalement énervés dans son organisme et menaçaient de sortir. Il augmenta légèrement la dose de chakra qu'il leur distribuait. Ils se calmèrent aussi tôt.
Deux choses énervaient ses insectes : d'une part l'incendie qui se propageait dans la foret , d'autre part sa propre crispassion. Il avait volontairement omis de lui donner deux informations : la première concernait la découverte du cadavre de Choji par une des unités sous ses ordre, la seconde tenant au fait que Temari venait d'être arrêté, tout comme son frère quelques heures auparavant. Baki, leur ancien senseï et proche du Kazekage, avait trouvé la mort dans un accident de charrette.
Ils ne prennent même pas la peine de camoufler les meurtres.
Le conseil de Suna était en train de se lancer dans une petite épuration au sein de ses plus proches conseillers, sous l'ordre de Kiogi Mirua, le président de la cour judiciaire. BakiDepuis les dix dernières années, le conseil s'était retrouvés souvent avec le village en main, le poste de Kazekage vacant, et nombreux étaient ceux qui avaient pris goût au pouvoir. Et Temari, de par sa position de fille et soeur de Kazekage, aurait tout naturellement prétendre au poste, d'autant plus que c'était une shinobi extrêmement capable.
Il refusait de transmettre toutes ses informations à Shikamaru, ne sachant pas comment il réagirait. Il était habituellement calme, autant par nature que par entraînement. À vrai dire, il ne pouvait pas se permettre d'être énervé. Pas en ce moment où son intelligence était requise.
S'il apprenait que les deux personnes qu'il aimait le plus venaient à disparaître, personne ne savait comment ça réagirait. Pas même l'Hokage.
Alors pour le moment, Shino se tairait. Tant pis si ça allait au contraire de son code de conduite.
« Tu sais ce qu'il va se passer maintenant Shikamaru ?
- Oui. Maintenant que tous les pions ont été joués, il va nous falloir sortir le cavalier. Le Jinchuuriki va nous être des plus utiles. »

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« Tu m'as l'air bien pâle Ryuusaki, fit Himigi lorsque ce dernier pénétra dans le château. »
Pour toute réponse, ledit Ryuusaki lui coula un regard torve, signifiant clairement de lui foutre la paix et de se mêler de ses affaires. Cela ne désarma nullement Himigi qui lui répliqua d'un ton colérique :
« Oh ça va ! Pas la peine de me prendre de haut ! Si tu veux paraître plus crédible dans le gars que rien ne touche, tu ferais bien d'enlever le sang qui coule de tes lèvres. »
Ryuusaki passa ses doigts sur ses lèvres et fut surpris de remarquer qu'il y avait du sang. En fait, sa bouche entière était remplie de plasma sanguin. Il ne s'en était pas rendu compte, le reste de son corps étant trop douloureux pour qu'il fasse attention à ce genre de détail. Ce Hyuuga l'avait beaucoup plus durement atteint qu'il ne l'avait laissé paraître pendant son combat.
Le Jyuken était une technique bénie des dieux. Il n'avait eu aucune blessure superficielle mais avait ressenti une impulsion gigantesque à l'intérieur de son corps. Pendant quelques secondes, il avait bien cru que tous ses organes internes avaient explosé et qu'il ne se relèverait pas. Puis au final, les dégâts s'étaient vus bien assez faible. Exténué par le combat, l'attaque du Hyuuga avait perdu pour beaucoup de sa puissance. De même, comme il ne se servait pas de chakra, les canaux parcourant le corps s'étaient atrophiés, limitant le passage du chakra. Seuls ceux de son visage avait subsisté. Pour son oeil évidemment.
Il se laissa tomber dans un des fauteuils du salon et ferma les yeux, sombrant alors dans une semi-inconscience récupératrice.
Il fit un rapide diagnostique de son corps. Les cours d'anatomie de son maître était parfait pour tuer quelqu'un en un minimum de mouvement. Néanmoins, leur utilité n'était plus à démontrer lorsqu'il s'agissait de soigner quelqu'un.
Coeur… Pulsation ok.
Foie… Disons qu'on va éviter l'alcool pendant quelques temps.
Poumon… Ok. Pas de souffle.
Rate… Pas d'hématome sous-capulaire ni d'épanchement.
Organes digestifs… C'est bon. Pas d’occlusion intestinale en vue.

Il avait évité le pire. Subsistait néanmoins quelques ruptures de vaisseaux sanguin, inévitable. Il allait avoir mal pendant quelques jours, cracher du sang suite à une hémoptysie mais rien de très grave. Il n'avait pas à demander de soin à Himigi, la seule du groupe ayant des connaissances en jutsu de soin, et son corps se chargerait tout seul de réparer de dégâts.
Il dégaina sa lame jusqu'à hauteur du habaki, ce qui lui permettrait de dégainer plus vite en cas d'attaque surprise, et se laissa sombrer dans une inconscience réparatrice.


-¤ 6 ¤-


« Voyez vous ça, marmonna Juubi lorsque Sanbi pénétra dans son bureau. Mes hommes le pourchassent pendant des mois sans succès, il reste invisible à toutes nos recherches. Mais un seul de mes appels aura suffi. Étonnant non ?
- Le terme exact serait ironique, répliqua Sanbi. »
Juubi sourit à pleines dents, dévoilant une mâchoire remplie de croc. Le démon millénaire se tenait derrière son bureau fait d'un bloc. Il était taillé grossièrement et ne disposait pas de tiroir ou d'autre cache de rangement.
A bien y réfléchir, ça ressemble plus à une table qu'à un bureau.
Par ailleurs, le taillage était étrange. Sanbi jurerait que Juubi l'avait fait tout seul avec ses ongles et ses dents s'il en croyait les diverses traces sur les bords. Sur cette écritoire, un nombre incalculable de livres reposait, comme fauché par une quelconque grippe littéraire. Enfin, il aperçut une cigarette allumée sur un macabre cendrier, formé par les os d'une main humaine.
Il préféra ignorer ce détail et son regard fut happé par les volutes de fumée, capricieux petit nuage gris s'évaporant alors qu'il s'élevait. Juubi remarqua que Sanbi était passionné par les émanations de sa cigarette.
« Magnifique n'est-ce pas ? lança t'il d'une voix grave. Un peu moins lorsque l'on sait que les volutes sont le meilleur moyen qu'ait trouvé la fumée pour se mélanger avec l'atmosphère de la façon la plus rapide possible. »
Sanbi secoua la tête.
« Je n'aime pas la science. Elle s'évertue à expliquer la beauté là où il faut seulement l'apprécier. »
Un très long silence.
« Puis-je savoir ce qui t'amènes Sanbi ? Peut-être viens-tu me proposer une alliance même si j'en doute fort. Ou mieux, ton allégeance.
- Vous avez raison de douter. Je ne suis venu ici que pour une seule raison. Libérer Kyubi. »
Un éclat de rire que personne n'oserait qualifiait de cristallin envahit la pièce. Juubi se leva, fit le tour du bureau avant de se diriger vers un petit placard face à son bureau. Il l'ouvrit et en dégagea une grande bouteille. Sanbi ne parvint pas à voir ce qu'elle contenait tant elle était vieille et couverte de poussière (le fait que la bouteille était verte ne l'aida pas.) Juubi en versa le contenu dans deux verres.
Sanbi eut la surprise de reconnaître de l'eau, néanmoins, lorsque Juubi lui tendit le verre à pied, à la place se tenait un liquide rougeâtre fort semblable à du vin;
« Joachim n'a rien inventé, se contenta d'expliquer Juubi. N'importe qui maîtrisant le chakra en est capable. »
Observant l'hésitation de Sanbi, il l'encouragea à boire :
« Voyons, n'ayez pas peur. Ce n'est pas mon style d'empoisonner. Je préfère les morts violentes. C'est nettement plus marquant. Joachim Wrist en sait quelque chose. »
Sanbi porta le verre à sa bouche et trempa ses lèvres dans le liquide amer bien que légèrement sucré. C'était du vin tout ce qu'il y avait de plus classique. Un assez bon cru par ailleurs.
Juubi reprit place derrière son bureau, l'une des ses jambes pris place sur l'accoudoir et il commença à la balancer.
« Vous savez (Juubi avala une grande gorgée avant de faire claquer sa langue.) je pense que Kyubi a fait un excellent choix en vous choisissant. Culotté, bourré de charisme et d'une beauté à couper le souffle. Non, vraiment. Son choix est très bon. Rien à redire à ce niveau-là.
- Je veux que vous libériez Kyubi, répéta Sanbi d'une voix forte.
- Et pourquoi ferai-je ça ? Elle est à ma merci ou plutôt, son porteur est à ma merci, tout ça pour la vie d'une femme. Pensez vous que le destin de l'humanité vaille la vie d'une femme. »
Sanbi ne répondit pas. Du moins pas dans l'immédiat.
« Selon moi, il est normal que l'on s'attache à une personne que l'on côtoie plutôt qu'à une vague notion que personne n'arrive à saisir.
- Et en plus de ça, vous êtes intelligent, complimenta Juubi. Il est vrai que l'humanité est une notion que peut se targue d'avoir saisie. À juste titre par ailleurs. A mon sens, seul deux personnes peuvent réussir à appréhender le monde dans sa globalité.
- Dieu et le Diable ? s'enquit Sanbi.
- Non. Dieu et moi. À mon sens, l'Homme ne pourra jamais réussir à comprendre les mots qu'il emploie. Tout simplement parce qu'il en change le sens selon le contexte. Par ailleurs, l'Homme est limité par son contexte tout entier. Un jour, un scientifique a dit « Tout ce que l'imagination humaine est capable de concevoir peut se réaliser. » Je pense que cet homme a touché du doigt les deux caractéristiques de l'Homme, il est illimité et limité par sa propre condition. Savez-vous combien il est difficile pour quelqu'un comme moi, c’est-à-dire qui est apparu — à défaut d'être né — avec une liste de chose à faire, de voir une chose aussi insignifiante que l'Homme se dépatouiller avec une liberté de mouvement infini.
- C'est pour ça que vous voulez détruire le monde ? Pour vous vengez de l'Homme ?
- Vous vous trompez. A vrai dire, je n'ai rien à reprocher à l'Homme, même si dire que je ne l'envie pas serait un mensonge. C'est de Lui que je veux me venger (il pointa vers le plafond.) Lui dont je ne sais même pas s’il existe mais qui par un sacré concours de circonstance des plus absurdes m'a créé. Lui qui m'a confié ce rôle prédéterminé de grand méchant, d'homme de main chargé de faire le sale boulot. Mais ai-je seulement un peu d'importance à ses yeux ?
- Alors c'est ça votre grande guerre. Une simple discussion avec un créateur dont on ne sait même pas s'il existe.
- Non c'est pire que ça. C'est une quête de la liberté. Je veux détruire le monde comme preuve de mon existence, comme preuve que je ne suis pas un simple objet dans des mains divines. Je veux dire à ce fils de pute qu'il ne contrôle pas. Mieux ! Je veux prouver qu'il n'existe pas car s'il me laisse faire, je détruirai son oeuvre la plus précieuse. Si Dieu porte un quelconque intérêt aux Hommes alors il devra m'arrêter. Je suis comme beaucoup de monde, je n'aspire qu'à une chose, la liberté. Tant pis si l'humanité doit y passer. »
Les seuls mots que réussirent à sortir Sanbi furent :
« Vous êtes un monstre.
- Merci du compliment. »
Un silence.
Juubi se leva et s'approcha de Sanbi.
« Cela faisait longtemps que je n'avais pas argumenté avec quelqu'un. Je vous remercie grandement du bien que vous m'avez fait. Néanmoins, il me reste une derrière formalité à accomplir. »
Sur ses derniers mots, il transperça le corps de Sanbi qui n'avait même pas eu le temps de réagir. Ce dernier tomba sur le sol, sans-vie. Cependant, au lieu d'une grimace douloureuse, il souriait.

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Merci de m'avoir lu. (Je n'aime pas en dire plus dans mes commentaires, de peur d'influer sur la review du lecteur.)
J'espère juste avoir contenté Itachi-san qui restait sceptique face à la résistance de Ryuusaki.
Dernière modification par lebibou le ven. 22 sept. 2006, 00:14, modifié 9 fois.
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Aya Völsunga
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Message par Aya Völsunga »

Arg, c'est déjà fini? T____________T

Un chapitre que j'ai trouvé très passionnant. Punaise, j'adore. J'aime bien comment tu amènes chacune des scènes, j'aime bien la façon dont sont mises en place les tactiques.
On apprend pas mal de choses, quand même. Punaise, Choji est mort! Snif.

On voit aussi d'autres personnages, qui même s'ils sont secondaires, ont quand même une importance et sont assez détaillés, c'est pas genre "je mets des persos pour combler et puis basta".

Mais ce qui m'a plus plu c'est ce qu'il se passe à Suna. Punaise, j'aime cette tension, on se demande ce qu'il se prépare. Le complot se précise. Quel enfoiré ce Kazu Ria! On a envie de le détester!

Et Juubi est vraiment tordu, ce personnage est très travaillé, je l'aime bien, ce côté un peu machiavélique mais avec ses airs de "j'en ai rien à f...tre"...

Punaise, la façon dont ce chapître s'est terminé me laisse sur ma faim. Cruel! Oh cruel!

Ah juste un truc. Pas mal de fautes m'ont faites tiquer. Des fautes faciles à éliminer avec une bonne relecture, il manque parfois des mots. C'est dommage parce que cela gâche un peu le plaisir de lire.
Dernière modification par Aya Völsunga le jeu. 21 sept. 2006, 23:22, modifié 1 fois.
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