drabbles ? topic général

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

lebibou
Sannin
Messages : 3872
Inscription : mer. 14 sept. 2005, 23:06
Localisation : Qui t'as dis que j'existais ?

Message par lebibou »

Commentaires...?
Euh… Un wow à la Neo suffirait il ?
Visiblement non.
Bon, j'avoue, j'hésite. Suicide ou invocation désespéré de Hugo, Zola et Oscar Wilde réuni, pour essayer de faire aussi bien ?
Non, il font grêve me dit on dans l'oreillette.

Pour faire simple, j'ai trouvé ça géniale. Il ne se passe grand chose mais la façon dont c'est écrit est extraordinaire, quasi divin.
On a l'impression d'y être, tout est à sa place. Tout. Et même un peu plus.

J'aimerai chercher des défauts mais j'ai pas eu le temps. Trop occupé à observer la scène.

Sinon que dire ? J'aime beaucoup la façon dont est décrit le courtiseur, ne sachant pas trop si c'est un enfant ou un adulte, son image variant au fil des positions.
On est pas seulement ce qu'on est mais aussi ce que l'on pense être. (Vous me suivez ?)

Bref, du très grand Arakasi selon moi.
Pour tout dire, j'ai adoré.

/

/Me a intérêt à se bouger pour finir Relève toi.
Image
Aya Völsunga
Gennin
Messages : 524
Inscription : lun. 29 août 2005, 22:48
Localisation : Sur la lune ou avec Opabinia^^
Contact :

Message par Aya Völsunga »

C'est raffiné tout comme les alcoves des courtisanes.
Une ambiance feutrée, discrète, on chuchote, on observe... On se tait tout simplement.
Et on admire le style fin et percutant. Le malaise palpable des débuts et le soulagement de la fin...

Un bon moment de lecture, poétique et délicat.
Hitto-sama
Aspirant ninja
Messages : 210
Inscription : sam. 06 mai 2006, 20:08
Localisation : Je suis un ninja-caché donc je ne suis pas localisable.
Contact :

Message par Hitto-sama »

Je suis contente de voir qu'il y a des auteurs qui pensent quand même de façon réaliste. Kishimoto a beau bien faire, son univers est très naïf et gentil (en même temps, je sais que c'est un shônen et qu'il ne veut pas virer dans l'esprit seinen et c'est bien dommage =_____= ).

En tout cas, tu m'ôtes une belle épine du pied XD J'avais en cours d'écriture une fic similaire (mais sur Gai, histoire de changer un peu) aussi vais-je la mettre de côté car la tienne comble amplement mes attentes. C'est simple et efficace, sans fioriture, sans double, triple voire quadruple sens.
On en redemanderait presque.

Y'a juste eu au niveau du placement des personnages et du décord que j'ai pas tout suivi, c'était un peu confus mais j'imagine que c'était voulu.
Image
A regarder le ciel sans connaissances, on prend de vulgaires cailloux pour des étoiles.
Tayuya
Gennin
Messages : 322
Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

On se croirait dans une fic d'Hitto ^^

Ce genre de shots me mettent toujours un peu mal à l'aise 'et oui que voulez-vous? je suis une âme sensible, j'aime les fleurs et les oiseaux :lol: ) de par leur réalisme justement. Et celui là l'était particulièrement. Réaliste mais sans excès. Style fluide et précis.

Sauvagerie. Malaise. C'était bien foutu la façon dont tu fais changer le visage de kakashi. Ado, Vieillard ? les deux ?

Bravo ;-)
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Message par Jainas »

Que dire ? Très bon, vraiment.

Bien écrit, avec une athmosphère empreinte d'un sentiment de tristesse et de lassitudeun peu evanescent. Comme kakashi en fait, qui oscille entre la faiblesse dlun 'enfant perdu et l'épuisement d'un homme qui en a trop vu...

ET les autres ne l'ont pas souligné, mais j'aime énormément la courtisane (j'aime que tu l'appelle comme ça d'ailleurs, c'est plus tamisé que "prostitué", ça convient mieux à l'ambiance). Elle est touchante, plus que Kakashi presque, et la note de fin douce amer est excellente, juste dans le ton qu'il faut.
Arakasi
Gennin
Messages : 462
Inscription : dim. 11 sept. 2005, 09:57

Message par Arakasi »

:jap:
Merci à tous.

C'est un plaisir de lire vos commentaires (et c'est vraiment trés mauvais pour mon égo. Heureusement que je garde sous la main une bibli couteusement garnie et quelques excellentes fics pour me rappeler que, chére amie, y a encore pas mal de chemin à faire... :roll: )

Tayuya:
Ce genre de shots me mettent toujours un peu mal à l'aise
Bah.. Moi aussi à l'origine, ce genre de scéne me perturbait un peu mais aprés avoir lu un certans nombres de scénes assez hum... chaudes ou malsaines dans de trés bons romans, j'ai fini par pouvoir aprécier.

J'ai eu un peu de mal à terminer cet OS, je savais quelle impression je voulais laissé à la fin de la suite, mais ne savais pas comment la traduire. Dans ce genre de situation, je laisse tout tomber, sachant par expérience que l'obstination ne me mène jamais à rien et je reprend le lendemain ou quand l'envie m'en prend.
Une méthode payante si on exepte tous les débuts de OS non terminés qui trainent sur mon ordi...

Hitto-sama:
En tout cas, tu m'ôtes une belle épine du pied XD J'avais en cours d'écriture une fic similaire (mais sur Gai, histoire de changer un peu)
Dommage, j'aurais bien voulu voir ça, moi ^ ^
Gai au bordel, ça ne doit pas être triste... :roll:
En espérant que tu iras un de ces jours jeter un coup d'oeil à mes autres fics. .. Et oui, j'aime les commentaires, comme tout auteur vaguement narcissique qui s'assume.

Edit:
Vouais! Jainas m'a laissé un commentaire pendant que je m'auto-reviewais!
J'ai bien aimé écrire le point de vue de la courtisane, une femme douce et compatissante à sa façon trés particuliére.
Pov'Kakashi, il faudra un de ces jours que je subisse une psychanalyse sur la maniére obsetionnelle dont je m'acharne sur ce pauvre garçon... Ca doit cacher quelque chose...
Image
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Message par Jainas »

A l'origine de ce drabble il y a un dessin fait dans le métro, que je vous montrerais peut-être quand j'aurais le temps de le scanner.

---

Ad Vitam Eternam

Ils ont l’habitude de dire qu’Orochimaru fait montre du talent d’un ninja de deux fois son âge, que c’est un génie comme on en a pas vu depuis des siècles.

Pourtant, ce jour là, lorsqu’ils l’ont ramené, il parait terriblement plus jeune que ses quinze ans, et son regard d’habitude perçant passe sur les ninjas dans la pièce comme s’il ne les voyait pas. Quelqu’un l’a débarrassé de son kimono souillé, et l’a à la place enroulé dans un yukata blanc trop grand pour lui.
Orochimaru n’est pas fluet pourtant. Sa musculature est longiligne et sèche, celle d’un vrai ninja, et non celle de l’érudit qui passe des heures en bibliothèque. Le yukata doit appartenir à un Akimichi, parce que le jeune homme paraît minuscule et fragile au milieu.
D’un côté le tissu de mauvaise qualité repose sur son épaule, mais de l’autre l’encolure à glissé, révélant une épaule et une moitié de torse qui sont presque aussi livides que le yukata. La peau à une teinte inquiétante, presque cireuse.
Mais c’est toujours moins inquiétant que les sécrétions noirâtres qui s’échappent de la bouche d’Orochimaru lorsqu’il tente de se relever, et qu’à la place il se retrouve plié en deux le front contre le sol.

L’anbu qui l’a déposé lui jette un regard en coin.
« Poison, » dit-il. « La coupure sur son torse, c’est parce qu’il a essayé d’évacuer le sang vicié avant qu’il n’atteigne le cœur. » Il y a dans sa voix quelque chose qui ressemble à du respect.
Il se détourne du jeune homme affalé sur le sol de l’infirmerie, et disparaît.

Malgré la quinte de toux et la nouvelle giclée de bile sombre qui vient maculer le devant du tissu blanc, Orochimaru s’est finalement redressé en s’agrippant à l’infirmière qui vient l’aider à se relever. Celle ci à un moment de recul très bref lorsque son regard rencontre celui exorbité du jeune homme. Ses traits sont tirés dans une expression qui oscille entre la stupéfaction et la certitude la plus profonde.
« Il me faut un drain, » ordonne t-il entre deux quintes. « Et Tsunade. Je ne peux pas mourir ici. »

C’est un patient, pourtant. Mais le ton de commandement, la note incrédule subjuguent la jeune femme, et elle obéit sans un mot après l’avoir assis dans le dernier fauteuil de libre. Tout autour les ninjas vont et viennent dans le chaos le plus organisé qu’on puisse imaginer, les infirmières débordées s’activent autour des blessés. S’il les suit des yeux, c’est sans doute plus au son qu’autre chose parce que son regard s’est de nouveau brouillé, mais lorsque Tsunade arrive, les pupilles reptiliennes se braquent sur elle et ne la lâchent plus.
« Poison, » articule t-il, et il attrape la main de Tsunade pour la plaquer contre son torse, sur l’infime estafilade qu’il a élargi au kunaï et qui dégouline dans le yukata.
Sa main aux longs doigts nerveux tremble autour du poignet de la jeune fille, et il est pris d’un nouveau spasme de toux.
« Peux pas… mourir. »
Tsunade à renoncé à jurer à haute voix à l’instant ou elle a sentit la main de son équipier trembler –ce doit être là fin du monde. C’est forcément la fin du monde,- mais à la place elle sert les dents.
« Bien sur que non. Tu sais ce qu’il a utilisé ? »
« Sais pas. Mort. L’ai tué avant de réaliser. Pas de cadavre… Je ne peux pas mourir ici ! »
La main autour du poignet s’est refermé dans une poigne de fer, et il a attiré Tsunade si brutalement vers lui qu’elle n’a pas pu résister. Ses pupilles sont dilatées –état de choc- et l’expression dans son regard est terrifiante d’intensité et presque démente.
Tsunade a vu beaucoup d’homme en train de mourir, mais aucun ne lui a fait aussi peur que l’impassible Orochimaru à cet instant précis.
« Pas grave, ça aurait pu être utile de savoir mais on va faire sans. » D’un geste sec elle dégage sa main, et la plaque juste au dessus de la plaie tailladée, tandis que de l’autre, la droite, elle ajuste le drain.
Orochimaru ne mourra pas tant qu’elle aura son mot à dire.

---

Orochimaru est allongé dans un lit d’hôpital, presque aussi pâle que les draps sous lui. Ses yeux sont fermés mais il ne dors pas. Tsunade vient de sortir. Ou plus exactement elle vient de chasser le Professeur et cet abrutit de Jiraya en déclarant s’une voix sans réplique qu’il a besoin de repos.
Mais ce n’est pas totalement vrai, le repos n’est pas ce dont il a besoin.

Il a failli mourir, hier. Lui. A cause d’un stupide jounin qui avait enduit le lame d’un kunaï de poison.
C’est tout simplement inacceptable.
Tout a failli être réduit à néant à cause d’un simple kunaï qui l’a frôlé de suffisamment près pour entamer la peau. Tout à failli disparaître. Il n’a du son salut qu’à Tsunade, qu’à l’anbu anonyme qui l’a ramené à temps.
C’est inadmissible. Les autres peuvent mourir, il le sait, il le prouve tout les jours. Mais lui ? Non, impossible. Il ne peux pas mourir, pas tant qu’il n’a pas terminé.
Il y a une faille, réalise t-il. Il aura beau apprendre chaque jutsu qui lui tombe sous la main, engloutir toutes les livres, maîtriser tous les ninjutsus, ce ne sera pas encore suffisant. Toutes les techniques du monde ne peuvent pas le protéger contre un kunaï perdu, et toute la puissance accumulée est inutile contre ça..

Mais cela il ne peut l’accepter. C’est une conclusion inenvisageable.
Il ne mourra pas. Il ne peux pas mourir. Il doit y avoir un moyen, un justu, quelque chose… N’importe quoi.
Si le moyen n’existe pas décide t-il, alors il le créera.

Parce qu’Orochimaru ne mourra pas tant qu’il aura son mot à dire.


-
Tayuya
Gennin
Messages : 322
Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

Joli :grin:

C'est court mais ça décrit parfaitement la panique que pourrait ressentir Orochimaru au moment de sa mort.
On en vient à souhaiter presque autant que lui l'arrivée de Tsunade (j'adore cette fille décidément ^^). Le choc causé par ce kunaï et la prise de conscience, comme quoi même les plus forts ne sont pas l'abri, est bien retranscrite.

C'est rigolo de penser à ce que Tsunade en viendra finalement à faire plus tard pour le même Oro
Arakasi
Gennin
Messages : 462
Inscription : dim. 11 sept. 2005, 09:57

Message par Arakasi »

Trés sympa cette OS :grin:

La quasi-panique ( :shock: ) d'Orochimaru est particuliérement fascinante à observer. Comme quoi, même les salauds les plus glacés peuvent par moment perdre leur sang-froid.
L'incrédulité face à la possibilité de sa mort est trés bien retranscrite, et trés réaliste également. On reconnait bien le personnage.

Un peu court peut-être... Je pense que tu aurais pu t'attarder un peu plus, comme tu le fais si bien, sur les sentiments et réactions des protagonistes. Mais drabble oblige ^ ^
Image
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Message par Jainas »

Retrospectivement je suis d'acord avec toi, mais l'idée me tournait dans la tête dans le bus (après le métro ou j'avais fais le dessin ^^), et j'ai écrit d'une traite en rentrant.

J'aurais effectivement du attendre un peu et relire à tête reposé... 'fin bon.
lebibou
Sannin
Messages : 3872
Inscription : mer. 14 sept. 2005, 23:06
Localisation : Qui t'as dis que j'existais ?

Message par lebibou »

Miam ! Une vrai tartine de nutella.

Pas grand chose à ajouter sur ce qu'on dit les autres. C'est très bien écrit et Orochimaru est absolument effrayant dans son rôle de vivant (?) à l'orée de sa propre mort.
On peut comprendre Tsunade lorsqu'elle le voit dans cet état, loin de son habituel impassibilité.
Tout comme tu cernes agréablement Orochimaru dans sa quête de l'immortalité. Ça ne serait pas surprenant que tout soit parti de là. Tout.

Comme tout le monde je regrette la maigre longueur du texte néanmoins, je sais ce que c'est de bondir sur son ordi pour mettre à l'écrit une idée.
(Malheursement dans mon cas, c'est loin d'être mes meilleurs texte. lebibou jaloux de jainas. /me boude.)
Image
Sakamoto Julietta
Gros boulet du forum
Messages : 650
Inscription : lun. 28 nov. 2005, 16:30
Localisation : Les filles,appelez le 0800/*** (gratuit). Les garcons, appelez au 0903/***(1.20€ la minute)

Message par Sakamoto Julietta »

Wow j'étais treès en retard, j'ai lu les trois derniere histoire.

D'abord hyourinmaru

j'adore quand tu écris ce genre de drabble. Ils disent tout et d'une bien belle manière, assez pour laisser le lecteur reveur. Tu parviens à nous faire partager ces moments d'intimités ou de convivialité (je ne sais pas me décider) qui nous arrivent à tous et qu'on oublie à chaque fois. Bref, même si c'est fleur bleue, tu as ecrit ce drabble d'une telle manière que ce n'est ni lourd ni ridicule. On en redemanderait presque plus même si on sait que faire plus long gacherait l'effet produit...

Arakasi.

Hum... wow. Que dire de plus? hum... wow! Ce fut vraiment une très bonne surprise ce one shot. J'avais oublié que tu écrivais si bien. Les descriptions, les dialogues tout est bon pour moi. Tu es parfaitement parvenue a me faire ressentir jusqu'à l'ambiance du recit jusqu'a m'en faire oublié de compter les lignes et me faire voir la lignes de fin et ca, je ne crois pas que beaucoup de personne y arrive...

Jainas.

Que dire sur Jainas. Bah c'est du Jainas quoi. C'est court, c'est parfaitement possible dans le contexte du manga, les personnages font vrais. C'est bien écrit et tu parviens à nous faire prendre en pitié ce grand sadique d'orochimaru ce qui est déjà un tour de force en soi...


En tout cas, pour ces trois ecrits, quelque chose est sorti de ma bouche tout seul (comme un vieux ouais...) c'était quelque chose du genre:

"C'est moi ou bien, ils ecrivent de mieux en mieux..." et c'est encore plus flagrant quand on ne vous a pas lu depuis un certain laps de temps

En tout cas je suis bien content de m'être remis à relire des fanfics. (j'avais un peu délaissé la section fanfic, deso)
I Think I'm Dumb...(repeat)
Aizen
Sannin
Messages : 4107
Inscription : lun. 25 juil. 2005, 13:57
Localisation : Mieux vaut mobiliser son intelligence sur des conneries que sa connerie sur des choses intelligentes

Message par Aizen »

Bon allez j'y vais de mon petit OS \o/, ça faisait longtemps que l'idée me trottait dans la tête, et un jour l'illumination arriva et je me décidai à prendre mon courage à deux mains (et à taper avec mes dix doigts). Bref, j'espère que cela vous plaira... le problème c'est que j'ai la flemme de présenter ce que j'écris donc ça donne rarement envie de les lire :lol: ...

__________________________________________________________

Pour quelques mots...

Combien de temps me reste-t-il à vivre ? Si je devais me fier à la mine du médecin, son visage renfrogné, ses propos évasifs, son regard fuyant, à peine quelques mois, sans doute moins. Comme il est horrible de vieillir, de sentir ce corps devenir un étranger vous dictant votre conduite, vous infligeant les pires souffrances, vous contraignant dans le moindre de vos déplacements. Je ne parviens même plus à uriner sans sentir cette horrible douleur me déchirant les entrailles. Un rideau noir tombe devant moi, ma tête tourne, le vide s’installe. J’aimerai que ce médecin me dise franchement la vérité, qu’il me réponde sincèrement, qu’à chaque question directe il n’entre pas dans des circonvolutions sans queue ni tête.
Pourquoi ai-je pris la plume ce soir ? Pourquoi ce sentiment irrépressible que je devais vous écrire pour être pardonné, que vous me compreniez ? Lorsque je contemple ma vie au seuil de la mort, les images de mon enfance, de mon adolescence, sont celles qui me reviennent avec le plus de force, avec le plus de netteté. Ces moments passés à vos côtés sans y être vraiment, l’esprit toujours ailleurs, tourné vers un autre objectif. Etrangement en m’interrogeant sur ces années, j’en viens presque à me demander si je fus moi-même l’auteur de ces actes, si je fus réellement cet adolescent imbu de lui-même et prétentieux. Je dois le reconnaître, si une affection légère à votre égard m’étreignait à cette époque, vos sentiments à mon encontre me laissait parfaitement indifférent. J’avais un but dans la vie et vous n’apparteniez pas à cette vie.
Je ne sais même plus pourquoi je ne t’ai pas tué Naruto. Par affection ? Par pitié ? Pour échapper à mon frère ? Ces questions posées derrière le voile obscure de ma conscience, ces mots écrits sur le papier, faiblement éclairés par la flamme de ma bougie, ne trouveront sans doute pas de réponses ce soir, mais elles méritent d’être posées.
De toute évidence, je ne méritais pas cette amitié que vous m’offriez sans ambages. Je ne pouvais supporter ces mains tendus, ces regards complices, je m’enfermais petit à petit dans cette haine, seule planche de salut pour l’enfant que j’étais. Je ne pouvais accepter la compromission, les rigolades alors que quelques années plus tôt ma famille mourait. Cela n’était pas envisageable, vous n’avez pas cherché à comprendre. Naruto tu n’as pas eu de famille, j’en ai eu une, et la voir reposer dans des mares écarlates est un sentiment qui vous poursuit sans cesse, qui vous poursuit dans chacun de vos rêves, au moindre de vos pas. Vous sentez derrière vous l’aura de vos parents, à chaque goutte de sang vous revoyez le carnage de cette nuit. Combien de fois ai-je pleuré en silence le soir ? Mes larmes auraient pu former une rivière mais honteux je les écrasais d’un revers de la main et en moi se bâtissait une forteresse autour de mon cœur pour que ces sentiments ne m’assaillent plus.
Sakura, Naruto, vous auriez pu la briser mais je suis resté seul pendant trop de temps et pas assez avec vous pour que les fissures, les brèches, les entailles que vous êtes parvenues à créer ne dissipent cette brume macabre autour de mon âme. Ces années passées à vos côtés furent sans doute les plus belles avec celles de ma petite enfance. Sur le dos de mon frère je partais m’entraîner, ma mère me souriait tendrement, je guettais un geste affectueux de mon père derrière ce visage sévère. Aujourd’hui cette muraille n’existe plus, la mort éveille en moi une force bienveillante où la vie m’apparaît comme merveilleusement belle. La senteur des fleurs, le chant des oiseaux, les enfants de mon village jouant au ballon ou dans les rizières avec la force de leur innocence.
Pourquoi avons-nous été embrigadés si jeune ? Pourquoi n’avons-nous pas eu d’enfance ? Pourquoi notre seule jeunesse fut celle du sang, des larmes et des armes ? Ces questions m’assaillent lorsque je contemple les mines radieuses de ces gamins près de chez moi. Mon frère n’était qu’un enfant lorsque l’on en a fait un soldat d’élite, une machine de guerre. Ils l’ont tué. Ce sont eux les vrais coupables, ceux qui ont entraîné mon frère, ceux qui l’ont débarrassé de tous sentiments humains, oui ! Ceux qui l’ont armé sont les vrais coupables. J’ai mis du temps à le comprendre, trop de temps. Et je n’ai même pas pu le sauver, ni même le tuer.
Te souviens-tu de son cadavre au pied d’un arbre ? Que mon frère paraissait beau dans la mort ! Immobile, figure impassible, beauté immortelle et éphémère ! Je n’ai même pas pu accomplir ma vengeance. Ce qui m’avait guidé durant toutes ces années était réduit à néant en quelques instants. Comment aurais-je pu accepter cette main tendue ? T’es-tu mis à ma place à cet instant là ? As-tu songé à ta réaction si je t’avais empêché d’être Hokage à vie ! Si j’avais brisé ton rêve en mille morceaux ? Alors certes tu n’es pas son meurtrier, mais qu’importe ! Tu n’avais pas le droit de venir vers moi avec ce sourire en m’affirmant que tout est fini, que l’on pouvait repartir comme avant.
En ce jour plus qu’un autre j’ai haï ma condition de ninja, j’ai haï ce monde où ma place n’était plus. Le seul but que je n’avais jamais eu venait de s’effondrer, je n’étais plus qu’un pantin désarticulé, sans ficelles.
Paradoxalement en voyant le corps de mon frère étendu, j’ai réalisé à quel point ma haine était de l’amour. Combien je l’avais détesté pour avoir trop aimé ce modèle de perfection. De ma plus tendre enfance, j’ai toujours voulu lui ressembler, devenir aussi fort que lui, lui montrer que je n’étais pas que le petit frère maladroit qu’il croyait avoir. Lorsqu’il me portait sur ses épaules, un monde s’éveillait et s’illuminait en moi. Je sentais son corps contre le mien, l’affection d’un frère pour son cadet. Aujourd’hui avec le temps, le recul, je suis persuadé qu’il m’aimait lui aussi. Peut-être que le lustre des souvenirs embellit ces moments mais au fond de moi, je sens qu’Itachi me portait en haute estime, qu’au sein de son cœur refroidi par les meurtrissures de la vie, une place m’était réservée.
L’amour et la haine sont trop proches pour que ma haine à son encontre ne soit pas de l’amour à mon égard. Pourtant il a tué notre clan, notre famille. J’avais sept ou huit ans, je ne pouvais comprendre ce geste.
Des années passées loin de ce monde, j’ai réalisé à quel point nous ne pouvions continuer d’exister, nous membres du clan Uchiha. Notre volonté de garder notre sang pur, nous poussait à une déchéance proche et inéluctable. Itachi les a tués pour les sauver, pour que les Uchiha parviennent au sommet de leur art avec comme derniers représentant voués à s’entretuer, lui et moi. Un combat fratricide, un Remus et Romulus au pays des Shinobi. Une apothéose finale pour une famille de consanguins vouée à la folie, à la dégénérescence ! Cela n’était pas envisageable, il fallait partir en beauté, notre mort commune dans ce combat devait être notre destin. Mais une brindille s’est immiscée, la machine s’est grippée et mon frère fut tué. Je devais donc être l’ultime survivant. Quel poids pour moi, le dernier représentant d’une famille disparue du temps de sa splendeur. La vie de shinobi n’était plus compatible avec mes aspirations, de plus ne pouvant revenir à Konoha, ni retourner chez Orochimaru qui tôt ou tard aurait pris possession de mon corps, je devais partir, loin, très loin de ce monde, me retirer, prendre ma retraite, voir d’autres choses, découvrir un autre univers, un univers où le sang ne coule pas à flot.
Ce que j’aime au sein de cette demeure est le silence qui y règne la nuit venue. Un calme sans pareil, une tranquillité apaisante, loin du fracas des armes, des nuits sur le qui vive.
Durant les cinquante années qui suivirent, j’ai parcouru l’ensemble de notre monde, regardant la diversité humaine, à la recherche de nouvelles cultures, de nouveaux savoirs. J’ai bien œuvré pour quelques basses besognes à mes débuts mais je devais bien vivre ! Et puis le goût du sang ne m’avait pas tout à fait quitté, c’est petit à petit que je m’y suis désintéressé, la mort me révulsait, ces victimes au nom du pouvoir et de l’argent me paraissaient inutiles. Comme les commanditaires ne servaient que leur propre intérêt, ces hommes emplis de vices, de mesquineries. A leur côté, j’ai perdu goût pour la nature humaine ambitieuse. Elle me parait toujours lié à l’écrasement de son prochain, au meurtre, à la guerre. Le pouvoir est lié au sang comme l’écriture aux mots.
En m’éloignant du monde ninja, mon horizon s’est ouvert. Je me suis plongé dans la lecture de tous les livres me tombant sous la main. En moi, une soif irrépressible de savoir me poussait dans cette quête. Je découvrais des mondes tellement éloignés de nos codes qu’une incroyable exaltation s’emparait de mon âme à leur contact. Confucius fut une révélation pour la personne obscure et sans but que j’étais, un mentor, un homme dont la présence éclairait ma route, illuminait mon chemin, embrasait mon cœur. A son contact, on ne peut plus haïr l’homme, on ne peut plus l’humilier, l’écraser, le tuer. Bien sûr, je ne vouais pas mes lectures à ses seuls écrits mais ils en devenaient le centre vital, la planche de salut flottant sur la mer, l’île au milieu de l’océan, l’oasis en plein désert. Je buvais ses paroles et les intégrais, elles devenaient miennes.
A la volée je pourrais t’en citer plusieurs, celle qui m’ont le plus marqué sont :
« L'homme de bien est droit et juste, mais non raide et inflexible ; il sait se plier mais pas se courber ».
Reporte cette phrase à la société secrète à laquelle appartiennent les shinobi, tu comprendras que nous ne serons jamais dans la voie de la bonté et de la sagesse quels que soient nos travaux, quelles que soient nos actions. Nous sommes éduqués pour les vils projets, nous sommes éduqués pour œuvrer dans l’ombre des seigneurs sans scrupules. Notre kunai n’est pas celui de la justice, il appartient à l’argent du plus fort, sur lui coule le sang du plus faible. Trop jeune nous ne pouvions comprendre, aujourd’hui à plus de soixante ans cela m’apparaît telle une évidence.
«La vraie faute est celle qu'on ne corrige pas. »
J’ai tenté de corriger mes fautes mais la tâche est rude et ce soir j’œuvre pour la dernière que j’ai commise, celle de vous avoir laissé au fond de mon cœur, de mon âme sans vous laisser la chance d’y pénétrer, de me comprendre. Ecrire ces mots, se révèle bien plus dur qu’escompté. Je sens mon estomac se nouer, mes yeux se mouiller, quelques larmes glissent et d’un revers de la main je tente une nouvelle fois de les effacer… comme quoi l’on ne corrige pas toutes ses erreurs… mais qu’importe, cette lettre est mon testament, celui d’une vie, celui d’un homme fatigué au seuil de la mort, préparé pour le grand voyage. Sans doute aurais-je dû mourir plus jeune mais le destin en a décidé autrement et m’a permis de découvrir le monde, ses joies et ses peines, ses merveilles et ses vices.
Une dernière phrase m’a marqué durant ma quarante cinquième année.
« Quand vous plantez une graine une fois, vous obtenez une seule et unique récolte. Quand vous instruisez les gens, vous en obtenez cent. »
Cela m’a poussé à me sédentariser, à arrêter mes voyages, à me poser. A la bordure d’un petit village, entouré par les rizières, je me suis lancé dans l’éducation des jeunes enfants voués à aider leurs parents dès le plus jeune âge, pour les récoltes. La vie paysanne me paraît bien plus dure, que l’enfance que nous avons vécu. Chez nous, notre métier nous excitait, suscitait une montée d’adrénaline sans pareil, alors que pour eux, il s’agit de la répétition infinie des mêmes gestes, une habitude abrutissant l’homme. Il fallait leur apprendre la valeur des mots, de la littérature, de la musique, ouvrir leur horizon sans orgueil, sans chercher une quelconque reconnaissance. Je devais prouver mon humilité face à ces enfants aux aspirations diverses. Mais quelle joie lorsque dans un sourire ils vous disent merci, le visage radieux. Cela vaut tous les feux réchauffant les chaumières durant les âpres soirées d’hiver.

Je ne me suis pas encore excusé pour mon attitude, Sakura. Lorsque nous nous sommes revus chez Orochimaru, vous n’apparteniez plus à ma vie. Vous étiez de vulgaires étrangers dont le visage m’était familier. Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris tes sentiments à mon égard, pourtant je ne peux aimer. Je n’ai jamais pu aimer une femme. Je n’écris pas que je n’ai pas connu d’aventures passagères, des relations sans importance, aussi légère et futile qu’une feuille de papier. Mais cet amour te possédant m’a toujours été étranger. A cela deux raisons sans doute, la volonté de ne pas perpétuer la famille des Uchiha, de la faire mourir en même temps que moi et l’impossibilité d’engager de relations sur le long terme, de révéler mes sentiments. J’ai toujours été un solitaire, ninja ou simple quidam, cela n’a pas changé.
Je me rappelle durant l’un de mes voyages à travers le monde, m’être arrêté à une auberge pour me sustenter et dormir. Je devais avoir 31 ou 32 ans à l’époque, encore jeune et emplit d’un frais espoir, je cueillais les richesses de la vie avec goût et optimisme. La soirée venue, je déjeunais avec l’ensemble des clients lorsque j’aperçus un homme isolé. Mon œil de ninja ne s’y trompait pas et malgré le camouflage du jeune homme, un shinobi de Konoha se trouvait à mes côtés. Je crus tout d’abord qu’il venait pour moi, après tout j’appartenais à la catégorie des déserteurs et mon Sharingan se trouvait être une arme ne devant pas tomber entre des mains ennemis. Et puis cet accès de vanité passé, je réalisais qu’il devait simplement effectuer une mission pour son village. Quelque peu nostalgique en songeant à ce lieu, je m’assis à ses côtés et engageait la conversation. Je ne me souviens pas exactement de ce que nous nous sommes dit mais en toute objectivité je vais tenter d’en retranscrire la teneure exacte.
« _Bonsoir, vous êtes un ninja n’est ce pas ?
_Non…
_Ne mentez pas, il y a quelque chose en vous qui ne trompe pas…
_Comment pouvez vous en être si sûr ?
_Mon père en a hébergé il y a quelques années… des ninja de Konoha… peut-être les connaissez-vous ?
_Peut-être…
_Vous êtes donc bien de Konoha…

Je lui souriais aimablement. A vrai dire je me surprenais moi-même, je ne me pensais pas capable de m’entretenir de manière affable avec un parfait étranger. Peut-être le contact avec les gens m’avait déjà ouvert sur le monde à cette époque ? En tout cas, je ne ressentais aucune gêne à lui parler… peut-être aussi parce que la personne à qu’il parlait n’était pas moi, mais un personnage créé par ma pensée, prêt à l’emploi, là pour jouer un rôle, celui du campagnard admiratif du métier de ninja. En tout état de cause, je poursuivais notre discussion.

_Mon père tenait une auberge au sortir de la forêt, nous avions souvent la visite de ninja rentrant ou partant en mission.
_Hmm… si vous le dîtes… c’est curieux je n’ai pas souvenir de cette auberge.
_Elle a été détruite il y a un peu moins de vingt ans, j’étais encore un enfant d’une dizaine d’année. Je me souviens d’y avoir croisé Hatake Kakashi… vous connaissez ?
_Oui… c’était un ninja légendaire…
_C’est vrai que dans mon souvenir quelque chose de spécial émanait de lui, mais pourquoi était ?
_Il est mort en mission il y a bientôt cinq ans.

Cette nouvelle m’estomaqua, je ne pus poursuivre la discussion. Une foule de souvenirs remontaient à la surface, comme si l’on ouvrait un trappe où s’étaient tapis des ombres malsaines endormis mais prêtes à bondir au moindre signe de faiblesse…

_Vous semblez affecté par cette nouvelle, vous le connaissiez si bien que ça ?
_Il venait souvent et malgré son mutisme et sa manière laconique de s’exprimer, mon père avait bien sympathisé avec lui… D’ailleurs, la dernière fois que je l’ai vu il entraînait un groupe d’élève de mon âge à l’époque. Naruto, Sakura et Sasuke. Vous avez de leurs nouvelles ?
_Vous êtes bien étrange monsieur et semblez en savoir plus que vous n’en avez l’air sur le monde ninja…
_Vous savez les gens parlent beaucoup, surtout dans une taverne où le vin embrouille les esprits et délient les langues.

Accompagnant le geste à la parole, je lui servais un peu de saké dans sa coupelle. J’avais remarqué depuis le début de notre discussion qu’il ne se réfrénait pas sur la boisson et tôt ou tard cela aurait son effet sur organisme.

_C’est vrai, mais quel plaisir que de sentir dans ces entrailles ce liquide libérateur.
_Sans doute, je bois très peu vous savez.
_C’est un tort, vous savez pas c’que vous loupez.
_Je supporte mal les alcools forts à vrai dire.

Moi dire ça ! Alors que je goûtais aux médecines de Kabuto et aux poisons d’Orochimaru avec une constante assiduité, aveuglé par ma haine. Il ne m’étonnerait pas d’ailleurs qu’il y ait un lien entre ce que j’ai ingurgité à cette époque et cette maladie m’étreignant actuellement. Tôt ou tard on finit par payer nos actions, notre corps ne possède pas la capacité de tout ingurgiter et d’éliminer comme si de rien n’était. Nous conservons éternellement ces traces. En tout cas pour mon interlocuteur, l’alcool avait déjà provoqué son effet.

_Baaaaaah, c’est une question d’habitude !
_Oui je n’en doute pas, et à propos des trois élèves de Kakashi ?
_QUI ? AH OUI ! NARUTO, SAKURA ET SASUKE !
_Oui, je ne suis pas sourd vous savez, vous pouvez parler moins fort… surtout que tout le monde nous regarde de travers…
_Hmmmmmmmmmmm, mmmouais vous avez raison. Sasuke est mort il y a près de quinze ans. Sakura est une jônin de Konoha, elle s’est mariée il y a quelques années et a aujourd’hui un enfant… quant à Uzumaki Naruto… c’est notre Hokage… Un Hokage dont je ne partage pas les vues mais que peut dire un simple Chûnin face au chef politique et militaire de notre village ? Il est trop gentil ! Trop impétueux et généreux ! Il ne veut pas comprendre que les ninja ne peuvent survivre que dans le chaos. Si tout le monde s’entend bien, comment voulez-vous qu’après nous ayons des missions ? Nous nous nourrissons de la trahison, on peut croire que c’est triste, malheureux… mais c’est comme ça… c’est la vie ! Il faut faire avec…Enfin… vous voyez ce que je veux dire…
_Tout à fait, mais cela fait longtemps que Naruto est Hokage ?
_Bah, cinq ans… peut-être six… je sais plus, je n’étais qu’étudiant en tout cas lorsqu’il a été nommé à ce poste. Il a pris la succession de la vieille je crois… ou peut-être pas… je m’en souviens plus à vrai dire… mais c’est pas très important non ?
_Non effectivement… et Sakura elle s’est mariée avec qui ?
_Vous êtes bien curieux je trouve pour un simple voyageur, je trouve ! Vous ne seriez pas un des ces espions de Suna ? De ces…

Dans ses yeux une haine farouche brûlait.

_Raaaah, rien que d’évoquer leur nom me met hors de moi ! Et dire qu’il a fallut que cet incapable d’Hokage passe une alliance avec ce village de dégénérés, incapable de se défendre tout seul !
_Merci.

Je n’ai pas poursuivi la discussion, ne voyant pas l’intérêt de discuter avec cet être aviné.
Tu t’étais donc mariée, quel choc ce fut pour moi. J’ai tellement de mal à imaginer le fait que tu ais pu passer ta vie avec un homme, que cet homme ait pu te toucher, te caresser, coucher avec toi… Pour être honnête j’ai toujours perçu ton amour à mon égard comme un entichement d’adolescente, de jeune fille fleur bleue en mal de sensations et vivant un vide affectif. Tu ne me connaissais pas, sans doute mon air de « beau brun ténébreux » t’attirait mais que savais-tu de moi à cette époque ? Rien. A tes yeux, j’apparaissais comme ces idoles dont on affiche les posters dans sa chambre. J’incarnais un fantasme.
En haut de cette montagne, j’aurais pu croire que tes sentiments à mon égard devaient être plus profonds… mais trop centré sur moi, je ne vous voyais plus. Je t’ai apprécié, sans doute. Peut-être aurais-je dû me montrer plus compréhensif, moins renfermé, mais à mes yeux tu n’étais qu’une amie, une amie faible dans ce monde sans pitié. Mes mots apparaissent sous cette plume sans doute plus durs, plus âpres que ma pensée réelle. Mais exprimer de manière intelligible la complexité de ma relation avec toi relève de l’impossible. Avec aucune femme d’ailleurs, je n’ai jamais pu me dévoiler, comme si il me manquait quelque chose, comme si une part de moi mourut durant mon enfance, une pièce d’un puzzle ne pouvant jamais être complété.
Sakura pardonne moi, je fus odieux et ne t’ai pas compris. Tu méritais mieux que mes regards condescendants, que ce coup de poing cette nuit là, celle de mon départ avec les quatre du Son. Nous fûmes proches en cet instant, ce soir en posant ces mots sur ce papier, je ressens la chaleur de ton corps contre le mien, le temps se suspendit pour cette nuit de noce éphémère.
Le jour pointe, ma nuit fut donc réservée à l’écriture de cette lettre ? Quelle étrange sensation… l’impression d’avoir écrit beaucoup de choses tout en n’ayant rien exprimé. Des mots inutiles, vains.

Pardon…

Sasuke


Sasuke, reposa sa plume dans son encrier, la flamme de sa bougie s’estompa, laissant place à une fine fumée grimpant jusqu’au plafond. Les premiers rayons du soleil pointait à l’horizon et éclairait subtilement sa demeure. Il se leva, et parti enfiler un kimono dans sa chambre, en revenant, la lettre avait fini de sécher. Il la plia soigneusement puis la glissa dans une enveloppe où il écrivit : « A Uzumaki Naruto & Haruno Sakura ». Délicatement, le dernier Uchiha la rangea dans une de ses poches et se saisissant d’un bâton sortit de sa demeure. La température fraîche, l’herbe humidifiée par la rosée, autant de sensations régénératrices pour ce corps malade.
Sa route commença, les yeux perdus dans le vide, contemplant l’horizon et la courbure de la terre. Quelques chants d’oiseaux agrémentaient son voyage, il souriait, de plaisir, d’humilité, goûtant le simple fait d’être là, au milieu de ces créatures vivantes… comme lui. Combien de temps dura cette marche ? Plusieurs heures probablement, lui-même ne le sait pas trop, avançant pas à pas vers un destin inéluctable.

Le village de Konoha apparut au détour d’une rangée d’arbres. Une violente émotion l’étreignit, plus de cinquante ans qu’il n’avait pas revu cet endroit et malgré les années, demeurait inaltérable, semblable, immuable. Deux gardes veillaient, puis s’endormirent. Sasuke entra de la même manière que son frère quelques temps avant son départ. Le village malgré la journée finissante paraissait calme. Peu de monde dans les allées, le vent balayait le sable créant des volutes cinglant le visage des quelques passants. Ses longs cheveux blancs immaculés, son visage pâle, ses traits tirés, attiraient l’attention. Quelques habitants le fixèrent, devant ces regards il répondait par un sourire mélancolique, poursuivant sa route.
La voilà, la stèle des shinobi morts en mission. Il se posta devant. Le rouge, l’orange, le rose du coucher de soleil embrasait l’horizon, créant des reflets mordorés sur ce monument. Au milieu de cette liste, deux noms figurent, ceux de ses amis, Naruto et Sakura. Une larme glissa le long de sa joue. Sa main se saisit de la lettre et la posa devant la stèle.
Las, il s’adossa contre elle et ferma les yeux…
lebibou
Sannin
Messages : 3872
Inscription : mer. 14 sept. 2005, 23:06
Localisation : Qui t'as dis que j'existais ?

Message par lebibou »

Dire que je suis super jaloux n'est pas un mensonge. Loin de là. Dire que je suis admiratif est aussi une simili vérité. Etrange mélange, si on rajoute la pointe colère m'habitant, alors que je suis en pleine écriture d'un chapitre que je maîtrise relativement peu, donc voir un chapitre aussi bien maîtriser narrativement me fout un peu les boules.

Bon que dire ? C'est extrêment bien écrit avec un vocabulaire des plus variés et des tournures stylistiques agréable.
L'histoire est touchante bien qu'assez étrange. Pourtant elle reste assez crédible.
Sasuke, après la mort de son frère si j'ai bien compris (tu n'es pas très clair sur ça et ce n'est pas le genre de texte que je lis en diagonal.) parcourt le monde pendant près de quarante ans avant de s'arrêter dans un petit village.
Son regard sur son passé est lucide. Lorsqu'il dit qu'il a l'impression de voir un autre homme, c'est probablement parce que c'est le cas. Sasuke n'est plus, d'ailleurs je suis surpris qu'il n'est pas pensé à changer de nom. S'il tient tellement à être le dernier des Uchiwa, n'aurait il pas mieux valu qu'il abandonne son nom pour s'en contenter d'un être.
Quoique, ça peut être le cas mais ce n'est pas référencé dans le texte.
Bref.
Un autre détail qui m'a interloqué, c'est la façon dont Sasuke perçoit la mort de son clan.
Certes, je veux bien croire en la thèse : « Le clan des Uchiwa, une fois qu'il a péri, reste un clan de combattant ad vitae eternam. » Mais quand même, y'avait pas que des combattants dans le clan, les femmes, les enfants tout ça… 
Bref, ce n'est pas tant au niveau de la forme qu'au niveau du fond que j'ai quelques divergences d'opinion.

Enfin, un dernier point que je voudrais aborder, c'est ton inclusion dans le récit. Du moins, c'est à peu près comme ça que je l'ai vu. Assez étonnamment, lorsque Sasuke commence à parler, j'ai plutôt l'impression que c'est l'écrivain qui parle derrière et qui observe d'un oeil critique le monde de Naruto (ce qui est assez normal. Est-ce moralement acceptable de présenter une histoire traitant de la militarisation infantine comme un écrit orienté vers les enfants un histoire ? Grande question.)
Je sais que l'écrivain transparaît beaucoup dans ses textes mais cette fois, j'ai presque fini par oublier que c'était Sasuke qui parlait. Je me trompe ?

La fin est assez jolie et poétique.

En conclusion, un très bon texte, très riche stylistiquement. L'histoire est maîtrisé et très agréable à lire.
Un bon One-shot assurément.
Image
God of Baka
Gros boulet du forum
Messages : 1474
Inscription : jeu. 17 août 2006, 12:53

Message par God of Baka »

Ta fiction est trés bien écrite. Les idées retranscrites sont bien pensées.
Je trouve ta vision "futur" de Sasuke trés originale. Et tu poses une question intéressante?
Que ferait Sasuke si Itachi n'était pas tué de ses propres mains?
le suicide? le retour à son ancienne vie? la continuation de l'oeuvre d'Orochimaru? l'exil?
Tu as donc choisi l'exil (cela change un peu).
On n'y voit Sasuke délaissant sa vie de ninja pour une vie de "découverte".
la nature humaine ambitieuse. Elle me parait toujours lié à l’écrasement de son prochain, au meurtre, à la guerre. Le pouvoir est lié au sang
J'aime bien le fait qu'à travers le personnage, tu donnes ton avis sur le monde des ninjas.
Et c'est bien de faire remarquer que le pouvoir (dans de bonnes ou mauvaises intentions, qui sait) amène à la destruction d'autrui.

Et lorsque sa fin approche, Sasuke (comme la plupart des personnes) est rempli de regrets.
En conclusion, un très bon texte, très riche stylistiquement. L'histoire est maîtrisé et très agréable à lire.
idem (rien à redire).
Répondre