Sang et cendres

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Arakasi
Gennin
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Message par Arakasi »

Bon, fin de semaine plutôt cool pour une fois, donc j'ai le plaisir de vous avoir pondu un nouveau chapitre.
Entrée en scéne du village du son...




CH8 : Sasuke Uchiha.



La douleur lui ravageait les entrailles, déchirante, acérée, avalanche destructrice pulvérisant toutes choses sur son passage, sentiments, intelligence, humanité. Elle semblait vibrer dans chaque fibre de son corps. Il n’aurait jamais cru qu’un corps humain puisse contenir tant de souffrance.
Au tout début il s’était promis que, quoi qu’il arrive, quoi qu’il aille à endurer, il ne hurlerait pas. Il ne lui donnerait pas ce plaisir. Il garderait sa fierté intacte.
A présent il rugissait, gémissait comme une bête, se tordait en tout sens sans obtenir aucun soulagement.
Il aurait voulu pouvoir le tuer.
Il aurait voulu pouvoir se tuer.
N’importe quoi, n’importe quoi pour abréger cette agonie.
La douleur diminua brusquement, moins vive mais toujours présente, sourde et vibrante. Il ferma les paupières, tentant désespérément d’échapper quelques instants à la réalité. Il avait envie de vomir, avait envie de pleurer, mais ne pouvait faire ni l’un, ni l’autre. Il avait toujours méprisé les faibles, indignes de vivre, indignes de servir, mais ne prenait conscience qu’aujourd’hui de sa propre misérable et pitoyable faiblesse.
- Vous avez tort…
Il ouvrit difficilement les yeux, découvrant à quelques centimètres de son visage, ceux bleus et pâles de son bourreau. Un regard calme, dépourvu de pitié, dépourvu de haine ou de plaisir, vide, effrayant… L’homme répéta de la même voix à la fois douce et insensible :
- Vous avez tort… La fidélité est une belle chose et j’admire la votre mais vous ne gagnerez rien à tout ceci. Vous êtes déjà presque à bout.
Au prix d’un effort qui lui arracha un gémissement, il réussit à se redresser et à fixer son tourmenteur, il prit une inspiration semblable à un râle et cracha. Le jet écarlate s’écrasa sur la joue de l’autre.
- Va… Va crever, réussit-il à émettre.
Aucun signe de déception, d’impatience ou d’irritation, pas un battement de paupière, alors que l’homme levait une main machinale pour essuyer son visage.
- Vous avez tort, murmura-il pour la troisième fois, puis il ajouta d’une voix encore plus douce : sachez que je ne prends aucun plaisir à cela.
Il tendit le bras et, sans un tressaillement, l’enfonça jusqu’au poignet dans la large entaille qu’il avait ouverte dans le ventre du ninja, saisit à pleine main son sanglant travail et tordit.
La souffrance explosa à nouveau et il hurla, hurla à son déchirer les poumons. Et au milieu de cette tornade de douleur, presque miraculeusement il entendit murmurer à son oreille la même question inlassable, impitoyable :
- Où puis-je trouver Sasuke Uchiha ?



Il était fier de ce qu’il était, fier d’être un ninja, un jounin du puissant village du son devant lequel tous les autres s’écrasaient comme les misérables ramassis de cloportes qu’ils étaient, fier d’être un homme de confiance, un homme fort et brave.
C’était du moins le cas ce matin, alors qu’il sillonnait les environs du village, inspectant les troupes de surveillance qui parsemaient tout le pays. Il mettait à sa tâche un soin presque maniaque qui le faisait redouter de ses subordonnés. Il n’était pas naturellement cruel, pas vraiment, bien que de nombreuses rumeurs courussent sur certains de ses actes, mais le devoir était le devoir et il devait se rendre digne de la confiance placée en lui par Orochimaru-sama.
Un homme fort, un homme brave… Comme les illusions sont faciles à dissiper !
Alors qu’il traversait les bois gelés, la foudre s’était déchaînée et l’avait frappé. Un bruit étouffé, une ombre floue, suivis d’une douleur éclatante et puis plus rien. Il n’avait rien vu venir, rien entendu.
Quand il avait repris connaissance, il pendait à un arbre les mains liées au dessus de la tête, les pieds effleurant le sol et la première chose qu’il avait vu était ces yeux, des yeux tranquilles, placides plantés dans les siens, alors que son agresseur debout devant lui attendait patiemment qu’il reprenne connaissance.
- Où puis-je trouver Sasuke Uchiha ?
La question avait été posée sans colère, sans rage ; il était à présent incapable de se rappeler ce qu’il avait bien pu répondre, une insulte probablement, mais il se rappelait le léger haussement d’épaule qu’il avait reçu en réponse accompagné d’un regard étrangement lasse Pourquoi m’obliger à faire cela ?
Et l’autre s’était mis au travail, accomplissant chaque tâche avec une efficacité mécanique, indifférente.
Jamais il n’avait cru connaître une telle souffrance.


… Je n’y prends aucun plaisir…

… Où puis-je trouver Sasuke Uchiha ? …

… Personne ne vous entendra hurler…

… Où puis-je trouver Sasuke Uchiha ?...

… Vous avez tort de vous obstiner…

… Où puis-je trouver Sasuke Uchiha ?...

… Je peux encore vous faire longtemps souffrir, vous savez ? Je peux encore empirer la douleur, encore…

… Où puis je trouver…

… Où puis-je…

… Où…



- Où puis-je trouver Sasuke Uchiha ?
La douleur reflua alors que son bourreau reculait de deux pas, lui laissant le temps de reprendre son souffle, toujours dans l’attente d’une réponse. Un geignement aigué, bestial lui vrillait les oreilles, il lui fallut un certain temps pour réaliser qu’il en était lui-même la source. Il tenta de parler, mais ne put qu’émettre un râle étranglé.
- Oui ?
- Je… Je ne peux pas…
- Vous ne pouvez pas ? L’autre soupira et secoua la tête : Je ne le pense pas. Vous n’avez rien à espérer, aucun secours, aucune aide, rien… Un sort de genjutsu nous entoure, absorbant tous les sons, personne n’entendra vos cris, personne sauf moi. Si vous refusez de parler, je vais encore vous faire souffrir, longtemps, beaucoup, jusqu’à que toute raison vous ait quitté…
Un violent tremblement parcourut le jounin, au bord des larmes pour la première fois depuis qu’il avait dépassé ses dix ans.
- Vous savez que l’on peut devenir fou de douleur ? Quand la souffrance devient si atroce, si inhumaine que toutes choses s’effondrent sur son passage, alors la raison s’enfuit, cherchant un refuge dans les abîmes de la folie… Vous croyez souffrir ? Vous croyez réellement souffrir ?
La voix de l’homme s’était faite de plus en plus basse, réduite presque à un souffle :
- Vous vous trompez. Ce que vous avez ressenti jusqu’à maintenant n’est rien. Il existe des douleurs tellement plus horribles, tellement plus insupportables… Vous ne savez pas ce que c’est que la douleur.
Le ninja gémit et détourna les yeux, incapable de soutenir le regard mort et froid qui ne le lâchait pas.
- Je ne peux pas. Il… Il me tuera ! Les ordres… Personne… Personne ne doit savoir. Il me tuera si je parles !
- Un raisonnement absurde. Vous n’avez peut-être pas encore compris, mais votre mort n’est plus sujet à caution. Vous m’avez vu, je vais vous tuer quoi qu’il arrive ; mais vous avez la possibilité de choisir votre mort, ne la laissez pas vous échapper.
Il avait été fier, avait été brave, mais tout passe et tout se brise. Il arrive un moment où tout ce que l’on ose encore espérer est une mort clémente.
- Au sud du repaire du maître… cinq minutes environs de marche… Vous… Vous trouverez une clairière… Le gamin va s’entraîner là de six à sept heures… Tous les matins… Kabuto-sama le surveille…
- C’est bien.
L’homme abaissa la main vers sa ceinture avant de la relever armée d’un kunai.
- Et je vous remercie.
Un geste vif, l’éclat du métal.
- Je suis…
Un éclair rouge.
- vraiment…
La douleur, le goût du sang jaillissant de sa gorge.
- désolé.
La mort miséricordieuse, l’oubli, le néant.



* * * * * * * * * * * * * * * *


Sale gosse arrogant et prétentieux !
Kabuto retint un grincement de dents rageur : au nom du ciel et de l’enfer, pour qui donc le prenait Orochimaru-sama ? Un baby-sitter ??? Si encore il ne s’agissait que de garder l’œil sur le gamin, mais celui-ci s’était rapidement révélé insupportable à vivre.
Enfoirés d’Uchihas avec leur saloperie de fierté !
Les consignes avaient été plus que strictes, ne pas le lâcher d’une semelle, l’accompagner partout, superviser tous les entraînements que le sanin ne désirait pas diriger lui-même. En quelques jours, Kabuto était devenu le garde du corps attitré et le geôlier du nouvel et irascible élève d’Orochimaru, ce qui lui déplaisait terriblement. Le garçon ne se contentait pas d’être indocile, caractériel, il fallait aussi qu’il aborde en permanence un air supérieur, mêlé de froid mépris face au bras droit de son sensei. Et cet état des choses durait maintenant depuis plus de trois ans.
Il était puissant, il fallait le reconnaître et possédait un potentiel qui lui permettrait d’arriver à des sommets que lui, Kabuto n’avait jamais espéré atteindre. Mais il n’était en tout et pour tout qu’un futur réceptacle ambulant, un cadavre en puissance qui n’aurait pas du montrer une telle arrogance.
Il aurait du être humble, rampant, reconnaissant de l’attention qu’on lui portait… C’était sans compter la force de caractère du jeune homme et son obstination stupéfiante. Kabuto ne l’aimait pas et était même bien prés de le haïr, mais quelque chose dans le caractère têtu et intraitable du jeune ninja forçait le respect. Si celui-ci avait été capable de réguler sa propre haine, sa propre colère, il aurait probablement pu monter haut, très haut même.
Un sourire mauvais glissa sur les lèvres du jounin. Trop tard. Trop tard maintenant. Certaines routes ne peuvent être prises à contresens et tu seras bien forcé de l’apprendre, jeune crétin d’Uchiha… Kabuto haïssait Sasuke Uchiha pour la supériorité écrasante qu’il aurait un jour sur lui, comme pour l’intérêt que lui portait Orochimaru-sama, mais il savait aussi qu’il y avait de fortes chances pour que le gamin n’ait jamais l’occasion d’atteindre cette supériorité. Il rongeait donc son frein et patientait, pour l’instant…
Son œil entraîné capta un mouvement flou quelque part sur sa droite. Avec un grognement, il leva vivement le bras, arrêtant presque en catastrophe un kunai jailli de nulle part qui avait bien failli lui transpercer la poitrine.
- Vous rêvassez, Kabuto ?
Pas de « Kabuto-san » ou « Kabuto-sama », son nom lâché d’un ton froid, dépourvu de respect. Il foudroya du regard l’adolescent qui se dressait à présent devant lui, bras croisés sur la poitrine, visage de glace, les yeux sombres impassibles et durs. Petit salopard orgueilleux… Bien que sa puissance éxéde encore celle de l’Uchiha, du moins l’espérait-il, celui-ci le considérait toujours comme un sous-fifre.
- Je ne t’avais pas demandé de m’attaquer, mais de t’entraîner sur les deniers jutsus d’invocation ! cracha-il.
- J’ai déjà terminé, répondit froidement le garçon sans cacher son dédain. Si il ne s’agissait que de ça, vous auriez aussi bien pu ne pas venir et me laisser en paix, pour une fois…
La garde rapprochée dont il était l’objet irritait l’Uchiha, autant qu’elle énervait Kabuto. C’était d’ailleurs la seule consolation de celui-ci.
Le ninja aux cheveux gris décocha un sourire ironique à son cadet :
- Qu’est ce que tu veux que ça me fasse ? Orochimaru-sama a décidé du programme de ton entraînement, si tu as des réclamations à faire, vas le voir ! Je suis sur qu’il sera ravi de t’écouter.
L’Uchiha serra les dents, pâlit un peu et n’ajouta aucun commentaire avant de se détourner pour se diriger vers le centre de la clairière, le dos raide. Petit con, vas… Toujours à faire le fier sauf quand il s’agit de se retrouver face au maître, hein ? Malgré son caractère particulièrement rebelle et obstiné, le gamin n’avait tenté qu’une seule fois de se révolter contre son nouveau maître, une occasion qui était resté gravée dans la mémoire de Kabuto. A ce souvenir, un nouveau sourire encore plus malveillant que le précédent illumina son visage.
Et disparut aussitôt.
Le jounin bondit sur ses pieds, tournant la tête vers l’Est et vers la forêt qui s’étendait autour d’eux.
Un certain nombre de piéges parsemaient les alentours destinés à prévenir les occupants de la clairière d’une intrusion dans le périmètre sécurisé qui servait de centre d’entraînement au jeune élève du sanin. Il n’avaient jamais eu l’occasion de se déclencher jusqu’à maintenant, personne au village du son ou ailleurs n’étant assez fou pour s’approcher si prés du repère du redoutable maître des serpents.
Les clochettes pendues à l’arbre dressé au centre de la clairière teintaient follement, emplissant le silence de leur bruit strident. Im… Impossible ! Qui pourrait oser… ?
- Que se passe t-il ?
Kabuto ne prêta aucune intention à l’interrogation du gosse, mais se dirigea rapidement vers les bois épais dans la direction où un piége avait été déclenché. Ce devait être une erreur, il ne pouvait s’agir que de cela, une erreur, un ninja ou un jounin qui s’était égaré loin de son poste… Probablement…



Après deux ou trois minutes de marche et de recherches inutiles, le jounin du son s’apprêtait à retourner sur ses pas ; aucun ennemi n’était visible, tout ceci n’avait du être qu’une erreur, un malentendu. Il serait toujours temps de mettre la main sur le maladroit qui avait déclenché et probablement abîmé, les piéges qu’il avait si soigneusement dissimulé.
Maladresse ou curiosité, ces deux défauts n’avaient pas leur place au sein des forces d’Orochimaru, et l’idiot qui s’était aventuré trop loin de son poste, regretterait fortement son erreur. Kabuto espérait bien que son maître le laisserait se charger personnellement de cette affaire…
Des craquements retentirent soudain dans son dos. Il fit volte-face, hésitant sur l’attitude à adopter. Quelle que soit l’identité du visiteur, celui-ci ne tentait nullement de dissimuler son approche et Kabuto crut même un instant que le jeune Uchiha s’était lassé de l’attendre et lui avait emboîté la pas. Mais la silhouette qui apparut entre les arbres n’était pas celle de Sasuke. L’homme qui s’était immobilisé en rentrant dans le champ de vision du shinobi n’était plus un adolescent depuis longtemps et semblait avoir entre quarante et cinquante ans, mais ses traits creusés et tirés par l’épuisement ou peut-être maladie, le vieillissaient et rendaient toutes véritable approximation impossible. C’est une plaisanterie ? Comment un type dans cet état a-t-il réussit à pénétrer si loin à l’intérieur de nos frontières ? La réponse se trouvait peut-être dans les deux sabres fixés dans le dos du visiteur qui n’avait pourtant fait aucune tentative pour s’en emparer en apercevant Kabuto.
- Qui êtes-vous ? Et que croyez-vous faire par ici ? Vous vous trouvez aux abords de la demeure d’Orochimaru, le sanin le plus puissant de tous les villages cachés !
Mais cette déclaration pompeuse n’amena pas la réaction de terreur et d’angoisse attendue, juste un vague acquiescement de tête.
- Aaaah. Tout est pour le mieux alors, c’est justement ma destination. Peut-être pourriez-vous me renseigner…
Kabuto le fixa avec stupeur, comme il aurait regardé un fou ou un imbécile :
- Peut-être pourrais-je vous…, s’étrangla-t-il. Vous n’avez pas compris ce que je vous ai dit ? Celui qui pénètre dans ce domaine est puni de mort !
- Ah, je comprends. Mais je crains que ce ne soit pas possible, vous m’en voyez sincèrement navré, répondit l’autre gravement. J’ai reçu des ordres très strictes et entre autres, l’interdiction de me faire tuer tant que ma mission ne serait pas remplie.
Palissant de rage, le jounin se pencha en avant et deux kunais aiguisés comme des scalpels apparurent dans ses mains, alors qu’il sifflait :
- Vous vous foutez de moi !!!
- Absolument pas…
- Vous ignorez qui je suis ! Si vous le saviez, vous…
- Ne seriez vous pas celui que ces hommes appellent Kabuto-sama ?
Le ninja se redressa de toute sa hauteur, l’œil étincelant.
- Tout à fait ! Je suis le bras droit du maître de ces lieux et vous allez regretter amèrement cette rencontre.
Un lueur d’intérêt s’alluma en réponse dans le regard vague de son adversaire.
- Vraiment ? C’est donc vous qui avez la garde de Sasuke Uchiha. J’imagine que vous n’avez pas l’intention de me laisser l’emmener ?
- Vous… quoi ?! Sasuke est l’élève d’Orochimaru-sama, qu’est ce que…
L’autre lâcha un soupir.
- Je m’en doutais… C’est dommage, mais dans ce cas, vous me faites obstacle et je vais être forcé de vous tuer.
Avec un cri de colère, le jounin bondit en avant, les deux kunais tranchant l’air devant lui. L’intrus bondit sur le côté avec une vivacité inattendue chez un homme de toute évidence amoindri et fatigué, évitant sans difficulté les deux armes et présentant dans le même mouvement son dos découvert au clone du son embusqué dans les fourrés. Trois scalpels sifflèrent, et s’enfoncèrent dans son bras relevé alors qu’il pivotait au dernier moment, alerté par le bruit.
Une demi seconde plus tard, Kabuto était sur lui. Ou aurait du l’être. Le ninja leva les yeux, juste à temps pour voir son adversaire s’envoler d’un seul bond au-dessus de sa tête, pirouetter dans les air, dégainant les deux sabres fixés dans son dos. L’enfoiré ! Il est rapide ! Il se jeta en arrière, tentant de se mettre hors de portée, mais aussi excellents que fussent ses réflexes, ils se révélèrent insuffisants. Les deux sabres s’abattirent simultanément, et une douleur violente lui déchira l’épaule, alors que le sang jaillissait éclaboussant ses habits et le sol. Trop rapide… Kabuto réussit à éviter le coup suivant, et refit face à l’ennemi.
Il avait encore plus d’un coup en réserve et le combat venait à peine de commencer, il avait toutes ses chances de l’emporter, malgré la rapidité et l’agilité monstrueuses de l’autre shinobi.
Il croisa le regard de celui-ci et avec une exclamation étouffée recula en chancelant, un regard qui n’était plus celui d’un bleu de glace qui l’avait jauger avec indifférence au début de leur rencontre, mais rouge, brûlant, aussi débordant de haine, de rage et de folie qu’il avait été calme et vide, un regard qui n’avait plus rien d’humain.



* * * * * * * * * * * * * * *


Que diable pouvait bien faire ce maudit binoclard ?
Sasuke Uchiha serra les dents, résistant à la tentation qui montait en lui de pénétrer dans les fourrés, pour voir ce qui avait bien pu attirer Kabuto. Il ne se souciait pas de lui outre mesure, mais pour que le bras droit d’Orochimaru se décide à le laisser seul un instant et parte lui-même en reconnaissance, la chose devait être grave. Personne ne lui disait jamais rien, et toute interrogation était inutile, Kabuto ne répondait jamais à aucune question et Orochimaru…
Un frisson proche du tremblement le traversa, il se contrôla avec un mouvement de rage impuissante. Le nom de son nouveau maître éveillait comme d’habitude en lui un mélange de haine, d’admiration mêlée de dégoût et de répugnance, et surtout le rappel humiliant de son écrasante infériorité. Pour cette puissance démesurée dont jouissait le serpent, il aurait donné sans hésiter vingt ans de sa vie, mais ne pouvant les offrir, il avait sacrifié son âme.
A cette pensée, un nouveau frisson courut le long de son dos. Il ne voulait pas s’appesantir sur ce genre de pensées, inutiles et déstabilisantes. Il avait un but, sa vie n’avait jamais eu qu’un seul but et tous les moyens étaient bons pour y parvenir. Tous ? Il y en a pourtant un autre. Un autre que tu as refusé, tu ne te rappelle pas ? Tu aurais pu le tuer, tout simplement le tuer, alors que tu en avais l’occasion…
Dans un mouvement inconscient il secoua la tête. Non, ce n’était pas cela, pas cela du tout ! Il n’avait pas épargné l’idiot parce qu’il s’était rendu compte au dernier moment qu’il ne pouvait pas, qu’il en était incapable, que même à cet instant suprême, même pour la vengeance, même pour sa haine, il était incapable de tuer un am.. Non, il ne pouvait s’agir de cela ! C’était juste que, juste que…
Pourquoi fallait-il qu’il pense à cela maintenant ? Pourquoi le passé ne pouvait-il s’effacer ?
Il en aurait hurler de frustration.
Il n’éprouvait pas de remords, un Uchiha ne revient pas sur ses décisions, n’éprouve pas ce genre de sentiments, mais à cet instant précis et pour une fois, il aurait aimé que Kabuto revienne. Le bon côté de la présence constante du toutou d’Orochimaru était qu’elle l’irritait assez pour tenir à l’écart les pensées qui l’assaillaient dés qu’il se retrouvait seul. Des pensées inutiles, sans importance, inutiles, inutiles, inutiles…
Il s’arracha en sursaut à ses réflexions, alors qu’un homme émergeait soudain des arbres. Ce n’était pas Kabuto. Plus par réflexe que pour autre chose, Sasuke adopta aussitôt une position de défense. Le nouveau venu ne montrait pourtant aucune agressivité, à moitié dissimulé dans l’ombre des arbres, il fixait en silence le jeune ninja. Sasuke ne pouvait distinguer de lui que la forme de ce qui devaient être deux sabres ou katanas fixés dans son dos, l’homme tenait également quelque chose de la main gauche qui pendait le long de sa jambe.
- Sasuke Uchiha ?
L’adolescent fronça les sourcils et abaissa une main jusqu’à sa hanche où étaient fixés plusieurs kunais d’entraînement.
- C’est bien moi, qui êtes vous ? Que me voulez-vous ?
A sa grande satisfaction, sa voix était ferme et assurée, ne montrant ni peur, ni inquiétude.
L’autre ne répondit immédiatement mais, balançant le bras, lança au milieu de la clairière l’objet que le jeune ninja n’avait pu identifier. Malgré, toute sa maîtrise de soi, celui-ci ne put s’empêcher de reculer de quelques pas, ses yeux écarquillés fixés sur la tête de Kabuto qui roula sur la neige immaculée laissant derrière elle un filet sanglant avant de s’arrêter à ses pieds.
- Je me nomme Teshiro Nihame et je souhaite que vous me suiviez.



* * * * * * * * * * * *



Vala!!!
J'espére que cela vous a plu, mais critiques positives ou négatives, sachez que j'accueille tout avec reconnaissance!


Pour la premiére partie du chap, je rends hommage à mon homonyme Arakasi des Acomas, que personne ne connait mais je m'en fous. Vive lui! :mrgreen:
Dernière modification par Arakasi le lun. 30 janv. 2006, 22:52, modifié 4 fois.
lebibou
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Message par lebibou »

Tout simplement superbe.

Chapitre très bien géré, avec un style de plus en plus travaillé. Le personnage de Teshiro me fait penser à un vieux valet d'une quelconque famille riche (qui a dit Alfred de Batman ? )
Par contre, la psychologie de Kabuto m'a un peu surprise. Tu l'as rendu un peu plus humain avec un caractère assez bonne enfant. Je l'imaginais plus robotisé, agissant sans se poser trop question. Mais ton Kabuto est bon, même très bon.

Voici voilou.
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Smog ShadowSeth
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Message par Smog ShadowSeth »

Pas grand chose à dire depuis la dernière fois; l'histoire suis son cours, mais on sens que ça commence à rentrer dans le concret^^.

Quelques petite remarques, par contre:

- Ce sont surtout les nouveaux personnages qui sont à l'honneur dans cette fic; on a eu droit à une exposition du "mental" de l'équipe 7 lors d'un chapitre, mais pour les autres, on a l'impression qu'ils sont occultés... En même temps, c'est de ces nouveaux personnages que part l'intrigue, donc il est normal de les avoir presque dans ces proportions au début. Mais il faudra songer à équilibrer la suite, sauf si les personnages originaux ne font que "subir" comme c'est le cas dans les premiers chapitres puisque qu'ils n'étaient pas encore liés à Ohira & Cie. Pour le moment (et c'est peut-être l'effet voulu, après tout), on les sens presques comme impuissants face à ce qu'il va se dérouler, et seuls les soupsons de Tsunade nous laisse voir qu'il y a une réelle inquiétude. Le summum de cet aspect "impuissance" étant atteind dans ce dernier chapitre, où Kabuto se fait raccourcir (voire dépecer) par Teshiro. Ce qui m'ammène à la seconde remarque.

- Attention au facteur "Über-personnage". Teshiro est puissant, certes, ce n'est que le début, certes encore, et on va croire que je fait encore des avertissement pour rien, et ce ne sera sans doute pas faux non plus; bref ce que je veux dire, c'est que si ton Teshiro continue dans cette voie dans des confrontation éventuelles avec d'autres personnages, on se raprochera dangereusement de l'ÜberKid sur certain points. Un personnage puissant est très difficile à gèrer, n'en déplaise aux fanboys, et j'espère (non, pour être franc, je pense même, mais j'écrit ça juste pour être sûr) que tu lui a prévu des faiblesses exploitables par la suite pour les héros. C'est qu'il fait peur, ce type, une machine à tuer encore plus impitoyable et insensible qu'un Uchiha, ça fait peur; on dirai qu'il est invincible. Remarque, c'est peut-être l'effet voulu.

Bien que, vu la qualité de la fic, je me doute que ces problèmes on sans doute déjà leur solution, ça me titillais suffisamment pour t'en faire part, Arakasi^^. On est jamais trop prudent; quite à écrire 100 lignes pour rien, autant être sûr.

Smog, seconde review live.
L'Univers et la bêtise humaine sont infinis. Pour l'Univers, je ne suis pas sûr.
Albert Einstein
Arakasi
Gennin
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Message par Arakasi »

Yahou!!!!!!!
Revoilà Smog!!!! :grin:
Tu sais que tes critiques commencaient à me manquer?
Tu devrais venir me voir plus souvent!
Comme je me sens ravie, je vais prendre le temps de bien répondre.
Smog ShadowSeth a écrit :- Mais il faudra songer à équilibrer la suite, sauf si les personnages originaux ne font que "subir" comme c'est le cas dans les premiers chapitres puisque qu'ils n'étaient pas encore liés à Ohira & Cie. .
En effet, j'ai l'intention d'exploiter plus les personnages d'origine dans la suite de la fic, mais il faut s'attendre à que l'histoire reste étroitement liée aux "méchants", même si les points de vu des "braves gens" apparaitront plus souvent que les leurs.
C'est un parti pris d'exploiter à fond les personnages mauvais, ça peut paraître un peu particulier, mais ça durera toute la fic, autant être prévenu. Mais rassurez-vous, je ne négligérai pas pour autant les autres.
D'ailleurs, je pensais ne pas tellement l'avoir fait , les chapitres où ils apparaissent ne font peut-être pas tellement avancer l'action, mais il ne me parraissent pas sans importance pour autant...
j'espère (non, pour être franc, je pense même, mais j'écrit ça juste pour être sûr) que tu lui a prévu des faiblesses exploitables par la suite pour les héros.
T'inquiétes Smog , des faiblesses, il en aura...
Les pires faiblesses ne sont pas forcément physiques.
Plus qu'Ohira, parce qu'Ohira est un "monstre" (ce qui est pourtant peut-être une faiblesse en sois... ). Malgré son indifférence et son insensibilité, j'éspére avoir montré que ce n'était peut-être pas tout à fait le cas de Teshiro (chap 5 )... De plus tout deux sont méchamment instables, si vous n'avez pas encore remarquer.
Mais vais pas vous spoiler la suite!!!
Pour le moment (et c'est peut-être l'effet voulu, après tout), on les sens presques comme impuissants face à ce qu'il va se dérouler, et seuls les soupsons de Tsunade nous laisse voir qu'il y a une réelle inquiétude
t'as déjà entendu parler de la bonne vieille théorie de la balle?
Si tu balance quelqu'un par terre avec assez de force et d'acharnement, il finira bien par rebondir...
Chuis une adepte.
:twisted:


Lebibou:
Par contre, la psychologie de Kabuto m'a un peu surprise. Tu l'as rendu un peu plus humain avec un caractère assez bonne enfant. Je l'imaginais plus robotisé, agissant sans se poser trop question
Ben, j'avais pas vraiment cette vision de lui, je trouvais son attitude envers Orochimaru assez ambigu et pas forcément trés docile... C'est pourquoi il m'intéressait assez au début du manga, mais rapidement vu qu'il ne montrait aucune évolution, à part devenir de plus en plus léche-bottes, il a vite commencé à m'emmerder.
Ce qui explique en partie sa mort cruelle et tragique.
Mais je me trouve assez correcte sur ce coup-là, je lui ai quand même consacré un demi-chapitre et en essayant de ne pas le bâcler, pas mal pour un mec que je peux pas encadrer, je trouve...
Pas vous? :lol:

Grand GRAND Merci à vous deux!
Kazekage le 3e
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Message par Kazekage le 3e »

Ou est la suite ? :shock:
Trop puissante cet fic , et c'est qui ce type ?
Il n'y a pas de mort , il y a la force.
Jainas
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Message par Jainas »

Tu sais quoi Arakasi ?
C'est excellent :)

JE vais aller me coucher ('tain, l'est tard, j'aurais pas du m'attarder ^^)et je reviewrais plus trad, mais saches que tu as plus que jamais mon attention pour la suite (si elle a une quelconque valeur l^^ ):D.
Arakasi
Gennin
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Message par Arakasi »

Nouveau chapitre, suis un peu beaucoup à la bourre; donc pas de commentaire mais je vous souhaites une bonne lecture!


CH9 : Tensions.



A environ trois jours de marche de Konoha, un groupe de cinq personnes avançait dans la neige, laissant derrière eux une traînée de blanc sali, là où les pas faisaient fondre la fine couche de poudre.
Le temps s’adoucit, nota distraitement Sakura, avec un peu de chance, d’ici leur retour la neige aurait entièrement fondu et le voyage ne serait pas si désagréable que cela. Mais le ciel restait d’un gris sale et morne et le vent froid ne montrait aucune amélioration. Un temps triste, déprimant, bien en harmonie avec son état d’esprit, et avec celui de l’ensemble du groupe.
Elle ignorait s’il s’agissait d’une illusion due à sa propre fatigue, mais elle n’avait jamais trouvé Kakashi-sensei aussi silencieux. Le jounin n’avait jamais été très bavard, mais elle l’avait toujours connu dégageant , du moins en compagnie de ses élèves, une aura de chaleur et de bienveillance au prés de laquelle il était bon de se réchauffer. Mais en ce moment, cette aura semblait s’être volatilisée. Quand était-ce arrivé ? Durant ces trois ans où elle avait si peu eu l’occasion de le voir ? Au début de cette étrange mission ? Elle n’aurait su le dire et ne savait pas vraiment comment réagir. La part compréhensive et maternelle qui avait toujours existé en elle la poussait à faire un geste vers son professeur, lui prendre la main, lui serrer l’épaule…
Mais elle n’osait pas. Une jeune femme, à peine sortie de l’adolescence pouvait-elle prétendre réconforter un homme adulte, de plus son professeur ? Elle y voyait une étrange inversion des rôles.
Si elle ne savait pas comment s’adresser au jounin, le cas de Naruto l’embarrassait et l’inquiétait encore plus. Le mutisme n’était pas chose si étonnante chez Kakashi, mais chez le genin cela tenait du miracle ou plutôt de la catastrophe.
Naruto muet et grave, c’était le monde à l’envers ! Le sol au plafond, et la terre au ciel !
Or, le jeune homme n’avait pas prononcé plus de cinq phrases construites depuis le début de la mission, elle se rappelait aussi avec malaise la manière dont il avait rabroué leur professeur quand celui-ci s’était inquiété de lui. Il paraissait à la fois nerveux et de mauvaise humeur, lui qu’elle avait toujours connu optimiste et enthousiaste.
De temps en temps, lorsqu’il ne se savait pas observé, elle avait pu remarquer des tics nerveux qui lui déformaient le visage : froncements spasmodiques de sourcils, frémissements, tremblements, grincements de dents vite étouffés, une veine bleutée battant sur sa tempe. Elle n’avait jamais remarqué ni envisagé que Naruto puisse souffrir de ce genre de tics.
Elle avait bien tenté à quelques reprises de s’enquérir doucement de son état, mais n’avait reçu en réponse que des marmonnés : « Je vais bien », « laisse tomber » ou un simple son inarticulé. Elle avait posé une fois une main amicale sur l’avant-bras de son ami, celui-ci avait alors poussé un grognement étouffé et s’était dégagé de quelques pas sur le côté. Il s’était repris aussitôt et avait paru embarrassé et l’avait laissé se rapprocher mais elle n’arrivait pas à oublier ce premier mouvement de recul.
Quelqu’un poussa un gémissement à ses côtés, elle se tourna à temps pour voir Hijo manquait de s’étaler en se prenant les pieds dans une branche morte. Elle détourna vivement la tête pour cacher son sourire. A tout prendre elle aimait bien le calamiteux chuunin qui les accompagnait, bien qu’elle se demanda souvent l’utilité de sa présence.
Quelqu’un de gentil et probablement le seul de l’expédition qui ne semblait pas trop touché par l’atmosphère lugubre.
Un pas ferme se fit entendre derrière elle. Non, en fait il n’était pas le seul.
L’homme la dépassa sans un regard et accéléra sa marche pour se diriger vers le chef de l’expédition qui marchait à la tête du groupe. Alors que le manteau sombre la frôlait au passage, elle retint un frisson, le même frisson qui l’avait traversé lorsqu’elle l’avait vu pénétré pour la première fois dans le bureau de Tsunade-sama, le même frisson qui la reprenait dés qu’il s’approchait d’elle, même alors qu’il était évident qu’elle ne lui inspirait qu’indifférence.
Elle n’aimait pas cet homme.
Et du plus profond d’elle-même, elle avait peur de lui.



* * * * * * * * * * * * * * * *



- Apathique ?
Clignant des yeux, il abaissa le rempart de son livre pour jeter un regard surpris par-dessus la couverture. Il avait décroché de la conversation depuis un certain temps déjà, mais le mot lâché sans prévenir par son ami l’avait brusquement ramené à la réalité. Il battit des paupières, se redressant un peu de sa pose affalée sur le divan de la salle réservée aux jounins de Konoha, tentant vainement de se rappeler sur quoi avait bien pu porté les propos de l’autre, pour en arriver à cette déclaration.
- Moi, je suis apathique ? Comment ça, apathique ? répéta-il, sentant un début d’irritation montait en lui.
Gai sourit d’une oreille à l’autre, précisant d’un ton joyeux :
- Hé bien oui, apathique ! Déprimé, mou, lymphatique… Une vraie larve, conclut-il aimablement.
Les mâchoires Kakashi se crispèrent un peu et son sourcil invisible se fronça. Ce qui le gêna un peu : depuis des années, Gai le sermonnait sur son indifférence apparente, son flegme irritant, et sa capacité à flemmarder de longues heures sans la moindre petite pensée pour un entraînement. Il avait depuis longtemps appris à ignorer les remarques incessantes de celui qui s’était autoproclamé « son meilleur rival ».
Gai aimait s’entendre parler et n’accordait la plupart du temps pas beaucoup d’importance au degré d’attention de son interlocuteur, il parlait donc. Kakashi avait également depuis longtemps acquis la capacité d’ignorer tout ce qui dans une conversation ne l’intéressait pas, il hochait vaguement la tête, quand son attention était de toute évidence sollicitée et attendait patiemment la fin du monologue en cours. Tout le monde était très content comme cela.
Alors pourquoi cette brusque poussée d’agacement ? « Apathique » était loin d’être le nom le plus vexant dont l’avait affublé Gai, durant toutes ces longues années passées ensemble. Alors pourquoi s’en irriter maintenant ? Il fit de son mieux pour ignorer la petite voix qui murmurait au fond de son esprit que son énervement était probablement du au fait que, pour une fois, il savait la reproche de Gai parfaitement justifiée… Il sourit, haussa les épaules, marmonnant en replongeant le nez dans son livre :
- Si c’est tout ce que tu as à me dire, on pourrait peut-être remettre ça à plus tard.
Le livre lui fut ôté prestement des mains et avant qu’il ai pu protester, Gai l’avait glissé dans son dos.
- Gai… S’il te plait, on n’est plus des gosses, soupira-t-il.
- Tout à fait d’accord, répondit tranquillement le ninja brun. Mais toi, tu as toujours tendance à te conduire comme un môme.
Cette fois, la copy ninja sursauta bel et bien légèrement, levant les yeux une seconde fois sur le visage inhabituellement grave et calme de son rival :
- Ca te va bien de me dire ça…
- Ce n’est pas de ça dont je parle, répondit le ninja, son visage bronzé prenant une impression particulièrement butée et obstinée.
Kakashi secoua à nouveau les épaules en signe d’ignorance.
- Bon ben, de quoi tu parles, Gai ? finit-il par demander, voyant clairement qu’il ne pourrait de toute façon pas y couper.
- Et si tu arrêtais un peu de jouer les imbéciles, Kakashi ?
Nouveau tressaillement.
Mais de quoi…
- Depuis trois ans, tu n’est plus même. Si tu pense que personne ne s’en ai aperçu, tu es un idiot.
… Il se mêle ???
- Tu parles de moins en moins, tu te forces à sourire, à rire et à plaisanter. Tu ne fais quasiment plus rien en dehors des missions ; quand tu n’es pas au combat, tu es ou isolé dans ton coin ou avec nous, mais isolé dans tes pensées, continua gravement le jounin sans réagir au regard vaguement indigné de son ami. Depuis le départ de Sasuke, tu…
Il s’interrompit brusquement devant l’éclair menaçant qui avait traversé soudain l’œil visible de copy ninja, plus parlant que n’importe quelle exclamation, mais repris avec une certaine douceur :
- Depuis le départ de Sasuke et la disparition de l’équipe sept, tu à l’air… perdu. Comme si tu ne savais plus trop ce que tu fais ici et pourquoi tu le fais. Tu es de plus en plus apathique, passif. Je ne suis pas le seul à m’inquiéter pour toi, je ne sais pas si tu t’en rends compte, mais ton comportement commence à devenir… malsain.
- Depuis quand… La voix du jounin aux cheveux gris grinça étrangement et Gai hésita. Depuis quand te mêles-tu de MES AFFAIRES ???
Sa voix avait brutalement monté sur les derniers mots et il se fit violence, la réduisant à un murmure rageur :
- Quand t’ai-je demandé de te soucier de moi ? Pourquoi tu ne me traites pas de cinglé, tout simplement, tant que tu y est ? Si j’avais besoin d’un « psychologue » ou de quelqu’un de sensé à qui m’adresser, tu peux être sur que ce n’est pas à toi que j’irai me confier, à personne d’ailleurs.
Gai n’avait rien dit mais une étrange expression avait glissé sur son visage et sans ajouter un mot, il s’était détourné et s’était éloigné. Les mots étaient à peine sortis de sa bouche que Kakashi les regrettaient déjà, mais il ne réagit pas.
Se penchant en avant, il ramassa le livre que l’autre avait laissé tombé à terre en s’en allant. Dans le même mouvement, son regard croisa celui de Kurenaï appuyée au bras d’un Asuma assez embarrassé à l’autre bout de la salle. La kunoichi brune entraîna son compagnon dehors, lâchant au passage un glacial :
- Tu sais que tu deviens de plus en plus chiant, toi ? On ne parle pas comme ça à son meilleur ami.





Apathique…
Mou…
Déprimé…
Passif…
Perdu…
De plus en plus chiant…
Le jounin soupira en esquissant pour lui-même une petite grimace ironique d’autodérision, il passa d’un mouvement machinal sa main dans ses cheveux gris, accomplissant le petit exploit de les ébouriffer encore plus qu’ils ne l’étaient déjà. Eh bien, on ne pouvait pas dire qu’ils l’avaient épargné, mais ils n’avaient probablement pas eu tord non plus.
Il avait réussi à blesser Gai et il était bien placé pour savoir que la chose relevait presque du miracle, peu de personnes pouvaient se vanter d’avoir réussi à seulement égratigner l’armure de bonne humeur et d’optimisme inusable du jounin le plus expansif de tout Konoha. Lui, Kakashi avait le triste honneur d’en faire partie.
Par conséquent, je ne me suis pas contenté d’être dur et froid, mais tout simplement… exécrable ? Oh merde… Quel salopard je fais. Et quel crétin… Brillant, Kakashi Hatake ! Vraiment brillant ! Continue sur cette voie et les rares personnes encore capables de t’encadrer, vont tous foutre le camp !
« Et voilà !!! C’est reparti pour un tour ! Quand je te dis que tu commences à devenir malsain ! » se mit à brailler sous son crâne une voix qu’il ne connaissait que trop bien. Il manqua de s’étaler en trébuchant sur une racine.
« Reprends-toi, andouille, la flamme de la jeunesse est en toi !!! »
Kakashi fit de beaux efforts pour rester impassible et se persuader qu’entendre Gai beugler et l’insulter à l’intérieur de sa tête était une chose tout à fait normale. Malgré tout, un demi-sourire se dessina sur ses lèvres, fichu Gai ! Pas capable de le laisser déprimer en paix, même à plusieurs kilomètres de distance. Au fond, peut-être que cette séance de gifles verbales, conclue par le magnifique direct de Kurenaï, était nécessaire : il était peut-être plus que temps de se reprendre en mains. Plus que temps d’enterrer la passé…
Et la première action qu’il devrait envisager était d’aller s’excuser de son mieux au prés de Gai, dés la fin de cette mission. Une action dont il n’avait guère l’habitude et Gai n’avait jamais été rancunier, il semblait oublier les affronts du jour au lendemain. Mais Kakashi n’avait pas cette heureuse faculté, il s’en voulait et si il comptait vraiment reprendre du poil de la bête, autant éviter de remâcher éternellement un nouveau sentiment de culpabilité vis-à-vis de son meilleur ami.



- Plongé dans vos pensées, Hatake-san ?
Kakashi se retourna avec toute la nonchalance dont il était capable. En plein dans mon angle mort encore une fois. Si c’est une coïncidence, moi, je suis la grand-mère du chef de l’Akatsuki !
Le copy ninja se força à poser un regard neutre sur celui qui avait interrompu ses pensées. Meiyamoto Ohira souriait, il semblait au shinobi qu’il n’avait presque jamais cessé de sourire depuis le début de la mission et son sourire n’avait rien de réellement réconfortant et sympathique. En fait, la bonne humeur de leur client semblait augmenter en proportion de la dégradation de l’atmosphère du groupe et n’était certes pas pour rien dans l’état de tension et de nervosité qui régnait dans l’équipe.
Outre cette bonne humeur constante, le désir évident qu’avait l’homme d’entamer la conversation et son sans-gêne, un autre détail commençait à vraiment porter sur les nerfs du chef de l’expédition : depuis trois jours de voyage, leur client avait pris l’habitude et le plaisir pervers de se positionner à chaque fois qu’il en avait l’occasion dans l’angle mort du copy ninja. La chose avait pu passer pour une simple coïncidence, les premières fois mais Kakashi avait rapidement du se rendre à l’évidence, Meiyamoto ne se contentait pas de participer inconsciemment au climat de tension, il s’en réjouissait et s’amusait même à aggraver les choses.
- Vous n’avez rien à craindre pour votre sécurité, nous sommes vigilants, dit-il sans répondre à la question, quel droit cet homme avait-il de toute façon de la poser ?
- Je n’en doute pas un seul instant, Hatake-san. Puis enchaînant s’un ton léger : L’atmosphère de ce voyage est plutôt lugubre, vous ne trouvez pas ? J’ai cru remarquer une certaine… nervosité au sein de votre groupe, mais peut-être il y a-il une… ?
Il laissa durer sa phrase, invitant son voisin à continuer la conversation. Sans résultat.
- Mmmh…
- … une explication ? s’obstina-t-il.
- Mmmh. Possible.
Le désir du jounin d’abandonner la discussion était plus qu’évident mais semblait se heurter à la plus parfaite incompréhension. Il était chargé de l’escorte de Ohira, mais rien ne le forçait à répondre à toutes les remarques de celui-ci, remarques qui ressemblaient bien souvent à des provocations. L’autre le considéra un instant, avant de demander, sautant allégrement du coq à l’âne :
- Vous ne m’aimez pas, hein ?
Kakashi lui rendit froidement son regard et lâchant le bride à son agacement :
- En effet, je ne vous aime pas et je n’apprécie pas non plus de discuter avec vous.
- Ah, je m’en doutais, dit Meiyamoto ignorant la dernière partie de la réponse du copy ninja. Puis-je savoir pourquoi ?
- Parce que je n’apprécie votre attitude, parce que je n’aime pas que l’on se foute de moi, ni que l’on me prenne pour un imbécile, parce que je ne vous fais pas confiance, parce que cette mission est tout sauf normale, et enfin parce que vous nous mentez.
- Je vous mens ? En quoi…
- Vous mentez en affirmant tout d’abord que vous n’êtes ni un ninja, ni un combattant…
- Je vous arrêtes tout de suite, l’interrompit Meiyamoto secouant la tête, effectivement je ne suis pas un ninja, je ne mens pas sur ce point.
Ce qui signifie qu’il le fait sur d’autres points ? Le jounin fronça les sourcils :
- Je crois vous avoir signaler que j’avez horreur que l’on me prenne pour un imbécile, nous nous sommes serrés la main à Konoha, vous rappelez-vous ? Votre main porte des cals, des cals formés par l’utilisation d’un sabre, d’un katana ou d’une autre arme de ce genre, des cals qu’un paisible voyageur n’aurait aucune raison d’avoir.
Ohira écarquilla les yeux, l’air pour une fois sincèrement surpris :
- Vous avez remarqué cela ? Pas mal ! Mais ces cals n’ont pas été forcément causés par une arme. Un paysan en magnant sa fourche ou sa faux peut…
- Oh, bien entendu ! Suis-je idiot ! rétorqua du tac au tac le ninja : vous êtes un pauvre paysan, gagnant difficilement votre vie dans les champs avec votre faux et votre fourche, et ayant réussi pour quelque obscure raison à exciter à la fois la « rancune » de tout un groupe de ninja et accessoirement celle d’une des kages les plus puissant du pays et de sûrement beaucoup d’autre monde ! Tout s’explique !
Cette fois, l’autre s’immobilisa presque et le regarda quelques instants fixement avant de rejeter la tête en arrière avec un bruyant éclat de rire
- Haahahaha ! Elle n’est pas mauvaise… Ahaha, peu probable, hein ?
Une fois son rire éteint, il regarda à nouveau le copy ninja :
- Peu probable. Mais je vous jure que je ne suis affilié à aucun village, par conséquent je ne suis pas ninja.
Devant le regard du jounin, il ajouta :
- Et je ne suis pas un déserteur, non plus. Je n’ai jamais été affilié à quoi que ce soit. Mais vous parliez de la mission… ?
- Vous avez demander une escorte pour Iwa, nous y seront dans moins de deux jours et aucune agression n’a eu lieu, comment cela se fait-il ? Etes-vous vraiment menacé ?
- Je vous assure que oui.
- Je ne vous crois pas.
Ohira se remit à rire, mais moins fort que la dernière fois :
- Libre à vous, j’imagine. Mais je n’ai pas menti non plus sur ce point. En parlant d’Iwa, je souhaiterais que nous nous arrêtions et que vous me laissiez dans un village de ses environs…
- Quel village ?
- Hashika à l’Est d’Iwa, un endroit tout ce qu’il y a de plus tranquille.
- Alors pourquoi souhaitez-vous y aller ?
Un haussement d’épaules désinvolte fut sa seule réponse, alors que l’homme accélérer le pas, mettant fin à la conversation, au grand plaisir de Kakashi.
« Vigilance et méfiance, mon cher rival !!! Ce type pu les ennuis à trois cent kilomètres à la ronde ! » Kakashi était tout à fait d’accord, mais il songea qu’au moment de présenter ses excuses à Gai, il devrait également se rappeler de lui demander d’être assez aimable pour foutre le camp de son crâne.



* * * * * * * * * * * * * * * *


Meiyamoto sentit sans déplaisir le regard méfiant du copy ninja sur sa nuque. Un homme intelligent, un homme intéressant, il en avait rencontré si peu qui vaillent le coup d’œil.
Il avait toujours admiré avec sincérité certaines qualités chez les autres, la force, le courage, la perspicacité, la fermeté… Tsunade en aurait été la première surprise mais le respect moqueur qu’il lui témoignait n’était pas entièrement joué . Meiyamoto avait un respect un peu particulier pour les hommes ou les femmes pourvus de ces capacités : les hommes forts l’intéressaient car toute force se brise, les hommes braves le fascinaient car le bravoure s’use, les perspicaces se font un bandeau de leur propre lucidité, et la fermeté s’émousse.
Le groupe qui l’accompagnait montrait d’assez beaux spécimens, si on oubliait l’ahuri à l’air traqué que la kage avait cru bon d’envoyer en renfort.
La jeune fille ne manquait pas de potentiel, intelligente, vive , plutôt obstinée, elle lui faisait penser à Tsunade dans sa jeunesse. Le gamin… En fait peu lui importait le gamin, le seul intérêt qu’il présentait à son regard était ce qu’il cachait au fond de ses entrailles. Il l’avait observé tout de même, pour deviner par quels côtés il serait le plus facile à manipuler et son œil exercé avait noté un certain nombre de faits intéressants : de la générosité et de la bonté, allant parfois jusqu’à la niaiserie, mais aussi pas mal de colère, d’amertume, d’impuissance, d’ambition, de … jalousie.
Des sentiments enfouis, bien enfouis, mais qui ne seraient pas bien difficiles à débusquer pour un chasseur aussi aguerri que Ohira, sa seule présence semblant déjà les agiter. Des sentiments qui auraient leur importance dans la suite des événements et qui en de nombreux points étaient liés au jeune Uchiha.
L’Uchiha… Un gosse qui aurait pu être intéressant, si j’avais eu l’occasion de m’occuper de lui. Dommage, dommage… Il fallait bien faire des choix, il se serait penché avec intérêt sur les cas de Sasuke Uchiha et de Kakashi Hatake mais il devait se tourner entièrement vers le démon-renard, certaines distractions ne lui étaient donc pas permises. L’Uchiha était d’hors et déjà condamné, quant au copy ninja… L’équipe qui l’accompagnait comptait quatre personnes, c’est-à-dire trois de plus qu’il n’était nécessaire : quand ils quitteraient le village d’Hashika, ce problème devrait être régler.
Mais parce qu’il était dans sa nature profonde de se poser ce genre de question, il ne pouvait s’empêcher de se demander quelle fente dans la cuirasse et quel levier pourraient permettre de briser Kakashi Hatake. Tous les hommes ont des faiblesses, tous les hommes se brisent et le regard froid et noir de défi du copy ninja lui avait de façon surprenante rappelait celui de quelqu’un d’autre.
Amusant, vraiment amusant…




10 ans plutôt.



Deux hommes étaient assis face à face, leurs regards se croisaient au dessus des flammes dansantes d’un feu de camp. Le silence était tombé depuis quelques minutes déjà et aucun des deux n’avait tenté de le rompre, plongés chacun dans ses propres réflexions.
Le dernier à s’être tu, avait longuement parlé. Lorsqu’il avait élevé la voix, le soleil brillait haut dans le ciel d’automne. Il avait parlé longtemps de nombreuses choses : de destinée, de secrets enfouis, d’ambition, de pouvoir et de puissance. Il avait parlé de mort, de sang et de meurtres et ses yeux brillaient, reflétant la lueur rouge des flammes alors qu’il évoquait les massacres passés et à venir, et sa voix enjôleuse vibrait presque caressante.
Le soir était tombé, les heures s’étaient écoulées, mais il ne s’était pas tu pour autant. Au contraire, comme s’enivrant de ses propres paroles et des bruissements lugubres de la nuit, il avait parlé et parlé encore.
Mais au bout d’un long moment, il n’avait plus rien eu à dire, il avait alors souri de son sourire étrange, indéchiffrable et dans un murmure, avait fait une proposition. Il attendait à présent, un demi-sourire flottant toujours sur ses lèvres, les yeux fixés sur son compagnon.
Depuis le début de l’entrevue, celui-ci n’avait presque rien dit, seulement écoutait en silence, sans un signe, sans un mot, ne montrant ni approbation, ni quoi que ce soit d’autre. Même maintenant, il restait silencieux, impassible sous le regard un peu railleur, le visage détourné, contemplant le feu.
Enfin il se redressa, releva la tête et ses yeux bleus se posèrent sur le visage attentif de son interlocuteur, emplis d’un dégoût glacé.
- Allez vous faire foutre, Ohira.
L’homme insulté, loin de se formaliser de l‘injure, haussa un sourcil amusé et se rejetant en arrière, le dos confortablement appuyé contre un arbre tombé, commenta avec douceur :
- Vraiment ? Ce n’est pas ce que j’appelle une réponse très explicite… Vous n’avez rien d’autre à me dire ?
L’autre se leva, laissant tomber pour toute réponse eu regard encore plus froid et dur que le précédent et se détourna. Le voyant s’éloigner, le nommé Ohira éleva la voix, sans quitter pour autant sa position à moitié couchée sur le sol
- Vous faites une erreur…
- Une erreur ? interrogea sèchement l’homme qui s’était immobilisé, pivotant pour faire face une dernière fois.
Ohira admira en connaisseur les gestes assurés, l’œil clair et intelligent, le sourire où se mêlaient mépris et défi et répondit, sa voix tranquille et amicale contrastant avec celle presque agressive de son compagnon :
- Que croyez-vous donc être ? Un ninja ? Un homme ? Un être humain ? Si vous pensez vous illusionner longtemps, vous vous trompez. Tôt ou tard, votre nature vous rattrapera. Vous ne pourrez pas échapper éternellement à ce que vous êtes… Ce que je vous propose…
- Non, l’interrompit calmement l’autre et cette fois, il s’exprimait d’une voix grave et ferme. Non, c’est vous qui faites erreur. Je ne suis pas comme vous, je ne serai jamais comme vous, quoi qu’il puisse arriver. Vous vous trompez sur moi.
- Vraiment ? répéta Ohira. Il me semble pourtant que vous n’avez pas vraiment le choix, tel que vous êtes né…
- Vous vous trompez encore. On ne naît pas monstre, on le devient par ses actes. Je n’ai pas l’intention de devenir un monstre, je n’ai pas l’intention de devenir ce que vous êtes. Cette discussion s’arrête là. Adieu.
Et joignant le geste à la parole, il s’éloigna du cercle du feu, le dos droit et disparut dans les ombres. Les yeux de l’autre homme le suivirent un long moment, bien après qu’il soit devenu invisible dans l’obscurité au regard de tout autre personne. Il se demanda si il allait se retourner, jeter un regard en arrière, un doute ? Une hésitation ? Mais non, rien de tel. Ohira secoua la tête, amusé et un peu admiratif malgré lui, puis se laissant aller en arrière, allongé de tout son long sur le sol, les bras repliés derrière la nuque, adressa un sourire aux étoiles et murmura comme pour lui-même :
- « Adieu » ? Dites plutôt « Au revoir », Teshiro-san…
Dernière modification par Arakasi le mar. 07 févr. 2006, 17:56, modifié 1 fois.
Kydash
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Message par Kydash »

tiens, encore un bon chapitre d'Arasaki :).

il y a de nombreux points positifs sur ce chapitre comme par exemple l'entente ohira/kakashi ou ton expression : "d’être assez aimable pour foutre le camp de son crâne."

le style glisse tout seul et c'est très agréable de te lire. bonne continuation ;)
Jainas
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Message par Jainas »

*hystérie incoérente*

Et moi qui n'avais même pas reviewé le chapitre précédent !

Niveau style, que dire, c'est toujours aussi niquel je pense , et l'équilibre des différents paragraphes est bien maitrisé...


La scène de torture est particulièrement frappante.
La mort de Kabuto est surprenante, mais ne me fait pas trop verser de larme, par contre c'est dommage, car c'est le genre de perso à la personalité et à la loyauté tangeantes qui peut épicer un scénario (mais le tiens à l'air déjà pas mal tordu, donc ça devrait aller :) ) Par contre il parait un peu trop aisément dépassé par la situation...
Ensuite, ses rapport avec Sasuke, très bons... De l'exaspération, du mépris, un peu de jalousie et de peur...
L'argogance de Sasuke est très bien vue aussi... Hé oui, la fameuse fiereté des Uchiha, c'est la seule chose qui lui reste avec sa haine...


Décidément ton Teshiro devient de plus en plus interessant... :shock: 8-)


Ensuite : La conversation au tac au tac et le POV Ohira sont très très interessants, ils amènent pas mal de nouvelles informations ainsi que plus de nuances sur le personnage, et j'ai bien apprécié son interogation sur ce qui pourait bien briser untel et untel... :mad: On reconnait bien là ta prédilection pour les situations de craquage, je me trompe ? ^^

Et enfin, inutile de dire que j'ai particulièrement savouré les POV Kakashi avec les interventions de Gai... 8-) Un petit coup de fouet ne lui ferait effectivement pas de mal du tout, et tu écrit le tout avec crédibilité, nottament la partie ou Kakashi se conduit de manière exécrable...
« Vigilance et méfiance, mon cher rival !!! Ce type pu les ennuis à trois cent kilomètres à la ronde ! » Kakashi était tout à fait d’accord, mais il songea également qu’au moment de présenter ses excuses à Gai, il devrait également se rappeler de lui demander d’être assez aimable pour foutre le camp de son crâne.
tant qu'il ne parle pas en capitales... :siffle:

j'aime tes chapitres ^^
:bizou:
lebibou
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Message par lebibou »

Yeah !!! Un nouveau chap !

Ca va presque finir par devenir lassant, mais j'ai bien aimé !
Plus le temps passe, plus il m'éclate le Ohira. Mais au delà de son niveau, de sa toute puissance (du moins d'après ce qu'on en déduit) il est serviable. J'ai pas dit que j'aimais les personnages serviables, surtout quand ce sont des beaux salauds ? Ben voilà, c'est fait. On l'imagine, avec sa petite barbe de trois jours, en train de balancer les pires insanité un grand sourire au lèvres.
Pourquoi Naruto est il maussade ? M'a l'air d'avoir mal encaissé les reflexions de la Godaime celui là. Ou alors y'a autre chose.
Génial le POV (ou pov') Kakashi. Le personnage de Gai fait superbement son boulot de meilleur rival. C'est vrai quoi. Quelle intêrét de gagner si son meilleur rival est au plus bas.
Puis j'ai bien aimé la façon dont il est vexé par la petite remarque de Kakashi.
Ca va paraître con, mais au départ, pendant le flash back, je croyais qu'il s'adressait au Yondaime. Parce que tu avais précisé qu'il avait les yeux bleus. Belle erreur en tout cas. (ou pas. Sait on jamais.)
Enfin bref que du tout bon pour ce chap.
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Arakasi
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Message par Arakasi »

Merci à vous trois!
Je suis ravie de voir que vous continuer à suivre cette fic (surtout que le public a l'air de se rarifier... :roll: ) et qu'elle vous plait toujours.

Tant mieux si vous avez aprécié le POV de Kakashi, j'étais assez satisfaite de pouvoir faire intervenir un peu Gai, un personnage qui me plaît beaucoup et j'aime bien leur relation.
Ben, j'ai conscience qu'il n' y a pas eu beaucoup d'action dans ce chapitre mais je me rattraperai... en tout cas, je ferai de mon mieux!

Jainas:
On reconnait bien là ta prédilection pour les situations de craquage, je me trompe ? ^^
Ah... T'as remarqué aussi? :roll:
Je me demande pourquoi tous les personnages qui me plaisent, finissent par sombrer dans la névrose... Je n'avez pas l'intention de mettre Kakashi dans un tel état, mais c'est comme s'il s'y était glissé tout seul, tout compte fait, ça me convient trés bien.

Flash back assez long prévu pour le prochain chapitre avec des renseignements sur le passé de l'ami Ohira et sur ses intentions, probablement un peu sanglant mais on pouvait s'y attendre.
Il est en cours d'écriture, j'essaierai de le terminer avant la fin des vacances, d'ici moins d'une semaine surement.
Tayuya
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Message par Tayuya »

ahlala, j'ai pas reviewé aux deux derniers chapitres, toutes mes excuses. Mais tu sais pourquoi ? parce que j'étais sur le cul :lol: nan en toute franchise, c'est du grand truc que tu nous sors ces derniers temps, vraiment parfait. J'ai rien à dire ;-)
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Gennin
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Message par Arakasi »

merci Tayuya!
Et je compte bien continuer, du moins tant que l'inspiration sera là. Je connais les grandes lignes de l'histoire, mais c'est pas facile pour autant, hélas... ;-)
Nouveau chapitre, plutôt long par rapport à mes chaps habituels, mais je suis en vacances (plus pour longtemps d'ailleurs snif...) donc je peux me le permettre.
Consacré presque entiérement à un grand flash-back.
Bonne lecture!




CH10 : Rôdeurs.


Tsunade avait une sainte horreur de tout ce qui pouvait s’apparenter de prés ou de loin à de la paperrasse et ses nouvelles fonctions n’avaient pas arrangé les choses. Devenir Hokage avait été une décision difficile mais si Jiraya ou le conseil avait fait ne serait-ce qu’une allusion à la montagne de formulaires, de demandes et de contrats auxquels elle aurait à faire face ; elle serait probablement partie vivre en ermite dans la montagne, les laissant se débrouiller tout seuls, eux et leurs formulaires en trois exemplaires. Elle jeta un regard consterné à l’amoncellement de parchemins plus ou moins anciens qui couvrait tout son bureau, ne laissant presque aucune surface libre.
Salopard de pervers… Elle commençait à comprendre son refus obstiné de prendre les rênes du pouvoir.
Mais il ne s’agissait pas aujourd’hui de papiers ordinaires. Depuis six heures du matin, elle épluchait sans conviction des vieux parchemins et des livres de diverses époques, cherchant des renseignements, n’importe quels renseignements pouvant être mis en rapport avec un homme étrange aux yeux sanglants.
En vain, elle ne savait où commençer, n’avait aucune envie de mêler quelqu’un d’autre à ce qui pourrait passer pour un délire paranoïaque aux yeux de ses subordonnées. Elle avait lu et relu elle-ne-savait combien de lignes dépourvues d’intérêt et n’en avait retiré qu’une solide migraine et de violentes envies de meurtre contre le monde entier et particulièrement contre la personne de Meiyamoto Ohira.
Se laissant aller en arrière dans son fauteuil, elle ferma les yeux tentant d’apaiser son mal de tête. Des souvenirs lui revinrent en mémoire, de bien vieux souvenirs mais qui lui paraissaient dater seulement de quelques jours.
De vieux souvenirs…


« Vous n’avez rien pu faire aujourd’hui,… »


« … vous ne pourrez jamais rien faire contre moi… »



* * * * * * * * * * * * * *


11 ans plus tôt.



Un autre hiver, un autre matin tout aussi clair et froid, un autre temps.
La jeune femme foulait d’un pied léger, la route rendue glissante par le verglas. Elle avançait du pas rapide et assuré de qui se sait à la fois belle, sensuelle, intelligente et compétente, quatre qualités qui ouvrent comme chacun le sait toutes les portes de la vie, une vie qui s’étendait devant elle à présent pleine de promesses et libérée du passé. Peut-être quelques remords pesaient-ils sur sa conscience, peut-on vraiment tout abandonner, amour, famille, amis, patrie sans en éprouver de la douleur et un peu de honte ? Famille, amis… Son visage s’assombrit. Le soleil et l’ambiance lumineuse de ce début de journée lui avaient presque fait oublier : plus d’amour et plus de famille depuis longtemps déjà et probablement plus de patrie, ni d’amis d’ailleurs après ce qu’elle avait fait.
Mais elle ne voulait pas y songer, pas maintenant. Les amis abandonnés, la patrie désertée, tout cela faisait partie de passé et la journée était trop belle pour s’appesantir sur d’inutiles souvenirs. Aujourd’hui elle marchait vers l’avenir. Cette résolution prise, elle releva la tête d’un mouvement impatient et accéléra l’allure.
Elle avait marché presque toute le nuit et espérait pouvoir enfin se restaurer dans les environs. Deux jours auparavant, un paysan lui avait signalé un village à quelques kilomètres de la grande route, tout en faisant remarquer qu’une si charmante jeune femme ne trouverait jamais à se loger dans un trou perdu pareil. Il avait commencé à lorgner d’un œil ouvertement appréciateur la poitrine plus qu’abondante de sa visiteuse et avait proposé de… Elle fronça les sourcils en y repensant.
Après mure réflexion, sa réaction avait peut-être été un peu trop expéditive. Le bonhomme avait été grossier et insultant mais lui enfoncer la tête dans un fourré d’orties en le menaçant de lui enfoncer sa fourche dans divers orifices avait peut-être était un peu disproportionné. Elle grimaça et grogna un peu en pensant au flot de moqueries qu’aurait sûrement lâché l’autre imbécile, si il avait assisté à la scène et eu un nouveau rictus et un geste agacé en se rappelant que « l’autre imbécile » faisait justement partie des détails auxquels elle ne voulait pas penser. Même après cinq ans d’errance, fuir le passé est toujours difficile et certains souvenirs semblaient s’obstiner à rester accrochés à elle, comme des berniques à leur rocher ou Jiraya à ses sales bouquins de pervers.
RHAAAAAA !!!!! Mais c’est pas possible !!!
Quelqu’un éclata de rire, figeant la kunoichi sur place. Elle fit volte-face, foudroyant du regard l’insolent suicidaire qui avait osé se moquer d’elle et n’allait pas tarder à le regretter amèrement.
Sa fureur était attisée par sa propre inattention : trop absorbée dans ses pensée, elle n’avait même pas noté la présence d’un autre voyageur sur la route. Entre autres choses, elle avait horreur qu’on la mette en face de ses erreurs, y compris de façon accidentelle. Elle avait continué à avancer sans se douter de rien, ce qui avait donné à l’autre tout loisir d’observer ses gesticulations et ses marmonnements, jusqu’à se trouver incapable de contenir son fou rire devant les dernières mimiques de la shinobi.
- VOUS ! QU’EST-CE QUI VOUS FAIT RIRE ???
L’interpellé baissa les yeux avec amusement vers la petite femme féroce qui s’était plantée devant lui, blanche de rage. De grande taille, il mesurait bien une tête de plus qu’elle, ce qu’elle trouvait toujours extrêmement agaçant, en de telles circonstances. Il souriait et ses yeux gris acier brillaient entre les mèches sombres qui lui barraient le front.
- Aaaah… Toutes mes excuses, mademoiselle. Je ne voulais pas interrompre vos réflexions qui semblaient si fascinantes mais hum.. à l’avenir il serait peut-être préférable que vous arrêtiez de penser à voix haute, si vous ne souhaitais pas…
- Je ne divaguais pas à voix haute ! cracha-elle automatiquement. Je ne divague jamais à voix haute !!!
L’homme se fendit d’un large sourire, et leva les mains en signe d’apaisement devant le l’étincelle flamboyante qui s’alluma aussitôt dans le regard de la jeune femme.
- Bien entendu ! Je n’ai pas dit cela ! Vous teniez sûrement des propos extrêmement raisonnés que je n’étais juste pas destiné à entendre. Il s’empressa d’ajouter : prenez tout ceci comme un regrettable malentendu, je vous en prie et acceptez mes excuses, ainsi que ma compagnie si elle ne vous est pas trop désagréable. Je me sentirai honoré de faire un brin de route à vos côtés.
Le visage chaleureux, le ton poli, bien que légèrement hilare lui firent prendre conscience qu’une fois de plus sa réaction avait peut-être été excessive. Elle s’efforça donc avec effort de prendre un ton plus modéré :
- Vos excuses sont acceptées, quant à savoir si vous aurez l’honneur de ma compagnie… Où allez-vous ?
Un vague rappel de Sarutobi-sensei tentant de lui expliquer une notion aussi étrange qu’absurde appelée « politesse » la fit ajouter avec un temps de retard :
- Si ce n’est pas indiscret.
- Oh… Par-ci, par-là… Je ne sais pas trop. Disons que j’aime à voir du pays, je suis d’un naturel curieux.
- Par-ci, par-là ? répéta-elle d’un ton septique. Et aujourd’hui où vous rendez vous ?
- Mon Dieu, l’homme lui sourit gaiement sans la moindre trace de gêne, j’imagine que je me rends où se dirige une charmante kunoichi que je viens de croiser à l’instant…
Elle le dévisagea fixement pendant quelques instants, deux choses semblaient possibles : ou il se payait ouvertement sa tête, ou elle était tombée sur un deuxième Jiraya. Dans les deux cas, deux solutions évidentes se présentaient à elle : elle pouvait d’une part le planter là et continuer son chemin dans un silence digne et réservé, ou d’autre part adopter l’attitude inverse, celle qu’elle avait toujours privilégié à l’égard du pervers aux cheveux blancs, à savoir lui flanquer son poing dans la figure et démolir méthodiquement son sourire épanoui.
- Vous pouvez envisager également d’accepter ma proposition.
Elle battit des cils, il dissimula son amusement.
- Vous êtes une jeune femme étonnamment expressive. Je vous assure que je ne demande que les honneurs de votre conversation et une aimable compagnie pour passer le temps. Cela fait un certain temps que je marche seul. Mon dernier compagnon était un estimé marchand, un individu très sociable, vraiment… très sociable...
Il esquissa une grimace, avant d’ajouter d’un ton exagérément dramatique :
- Hélas cet excellent homme, suite à un malheureux incident, n’a pas pu finir de me raconter la tragique histoire de la tante de la belle-mère de la chèvre de la sœur de son beau-frère qui, voyez-vous, n’a jamais eu de chance et qui…
Malgré son irritation, elle ne put s’empêcher de rire devant l’expression douloureuse affichée par son compagnon.
- Pauvre de vous ! Et que lui est-il arrivé ? ne pu-elle s’empêcher de demander.
- A la tante de la belle-mère de la chèvre… ? Je suis navré mais comme je vous l’ai dit, je n’ai pas eu l’occasion d’entendre la fin de cette passionnante histoire…
- A votre marchand ! répondit-elle en riant.
Le sourire de l’homme aux longs cheveux noirs s’élargit lui fendant le visage presque d’une oreille à l’autre, alors qu’il répondait avec légèreté :
- Oh, je crois bien l’avoir laissé planté sur un arbre.
Quelque chose dans la formulation de cette réponse, dans les yeux brillants et dans le large sourire, peut-être un peu trop brillants et un peu trop large, de son interlocuteur la fit hésiter. Elle lutta contre une étrange vague de malaise et haussa les épaules, tendant la main :
- Koichi Tsunade.
« La politesse est la vertu de la noblesse, elle différencie l’homme honorable du vulgaire. Elle est l’apanage… » marmonna une voix nasillarde quelque part au fond de sa mémoire :
- Enchantée de faire votre connaissance, ajouta-elle avec mauvaise grâce.
L’homme saisit la main tendue, quand la paume musclée effleura la sienne un étrange frisson la parcourut. Pressentiment ? Méfiance instinctive ? Elle n’aurait su le dire, mais une choses était certaine, elle dut faire violence sur elle-même pour ne pas retirer aussitôt sa main, comme si un fer brûlant y avait été appliqué. Ridicule, vraiment ridicule.
- Heishi Yamate, moi de même.



Le voyage fut bien plus agréable que tout ce qu’elle aurait pu prévoir. Son nouveau compagnon prenait de tout évidence beaucoup de plaisir à discuter de tout et de rien, il souriait beaucoup, riait souvent et semblait enchanté de la ballade. Il fournissait à lui seul et sans efforts apparents les trois quarts de la conversation. Et si parfois son rire sonnait un peu étrangement, trop fort ou trop moqueur, si parfois son sourire constant semblait un peu tordu et avait quelque chose d’indéfinissable, à la fois d’inquiétant et d’un peu déplaisant, elle mettait cela sur le compte de sa propre fatigue ou d’une nervosité sans véritables causes. Oui, c’est ça, tu es fatigué… Il est charmant et même plutôt bel homme, non ? Si on aime le genre je-m’en-foutiste.
Ils marchaient côte à côte sur la route baignée de soleil. Il parlait, plaisantait et l’interrogeait avec une curiosité aimable. Elle riait, répondait à ses questions les moins personnelles et commençait à détailler d’un œil plus complaisant la haute stature et les larges épaules de son compagnon.
Le jour avait filé à toute allure et la nuit tombé, ils n’avaient toujours pas vu trace du fameux village indiqué par le fermier. Elle avait juré, pesté à voix haute contre le butor, regrettant de ne pas lui avoir fait subir des sévices plus graves qu’une solide raclée qui lui vaudrait sûrement de ne plus pouvoir s’asseoir sans geindre comme le cochon qu’il était durant les trois semaines suivantes. Yamate avait de nouveau éclaté de rire, puis devant l’œil noir de la kunoichi, s’était empressé d’assuré qu’il connaissait un endroit où passer confortablement la nuit, enfin… dans un confort relatif.
Effectivement, il l’avait mené à une caverne proche de la route, abandonnée depuis longtemps par ses précédents occupants qui avait l’avantage malgré son exiguïté de protéger en partie les voyageurs des rigueurs de la nuit.
Ils avaient mangé, ri et bu dans la chaleur de feu. Tsunade partait du principe que l’absorption régulière d’une ou deux coupes de saké, ainsi que de n’importe quelle boisson alcoolisée, faisait partie des besoins naturels de tout être humain équilibré au même titre que manger, dormir et uriner. Elle avait donc en permanence une bouteille remplie dans ses sacoches.
Il avait pourtant à peine bu et elle n’était pas si ivre quand il glissa son bras autour de sa taille, comme si c’était la chose la plus naturelle de monde et l’attira tranquillement à lui. Elle aurait pu très facilement le repousser et tout aussi facilement l’envoyer valser à travers la grotte et s’écraser sur la paroi opposée. Mais elle n’en fit rien. Au lieu de cela, elle lui passa les bras autour du cou et le laissa l’embrasser.
Pourquoi ? Elle n’en savait rien, mais cela faisait longtemps, bien longtemps qu’aucun homme ne l’avait embrassé, qu’aucun homme ne l’avait caressé, n’avait promené ses mains sur elle.
Et pour une nuit, rien que pour une nuit, avec un parfait inconnu, est-ce que cela avait vraiment de l’importance ?
Elle le laissa la dévêtir, sans empressement, sans hâte, son étrange demi-sourire aux lèvres. Elle n’aimait pas vraiment ce sourire trop froid qui ne ressemblait en rien à celui qu’il avait arboré jusqu’à là, ni la façon dont les yeux gris la détaillaient de la tête au pieds, s’attardant sur sa poitrine un peu haletante, mais surtout sur son visage avec une attention troublante. Mais les mains de Yamate étaient sans contexte habiles, et elle éprouva à peine un pincement de remord et de douleur en repensant à Dan, le dernier homme à l’avoir caressé ainsi. Un pincement de remord et le même étrange frisson, angoisse et malaise mêlés, quand la peau de son compagnon effleura la sienne pour la première fois.
Mais ces deux impressions disparurent vite. Il était habile, plus qu’habile.
Elle ferma les yeux, plongeant les mains dans les cheveux noirs, se dissimulant le sourire narquois qui ne s’était pas effacé du visage du voyageur, alors même qu’il roulait sur elle. Pendant tout le temps que cela dura, il ne cessa jamais de sourire, et ce sourire ne reflétait ni passion, ni tendresse, ni même une réelle excitation, juste une ironie amusée, distanciée. Mais elle n'en vit rien.



Lorsqu’elle avait ouvert les yeux au matin, il était déjà levé et habillé. Il lui avait sourit et l’avait salué de quelques paroles joviales, sans faire allusion à ce qui s’était passé dans la soirée. Ils avaient repris la route sans un mot sur la nuit et Yamate s’était remis à bavarder, peut-être un peu plus familièrement qu’avant.
Elle n’avait presque rien dit.
La nuit avait été agréable, très agréable même, mais c’était bien cela qui la tourmentait. Elle s’en voulait d’avoir pris autant de plaisir à ces quelques heures, s’en voulait d’avoir céder si facilement. Ils atteindraient sûrement le village dans deux ou trois heures à peine, ils se sépareraient là et ce serait une bonne chose. Une nuit sans lendemain, une erreur d’un soir dans les bras d’un inconnu qu’elle pourrait facilement effacer de sa mémoire.
Le malaise qui l’avait à peine effleurer le jour précédent ne la quittait plus. Elle avait hâte à présent de se séparer de son compagnon de voyage. Si celui-ci s’en rendait compte, il n’en montrait absolument rien.
Ils marchaient depuis prés de deux heures, quand elle s’immobilisa soudain.
- Attendez ! Vous ne sentez rien ?
L’homme s’arrêta pour humer l’air :
- Aaaah… Effectivement, il y a comme une odeur…
- J’ai déjà senti cette odeur, souffla la jeune femme, de la fumée, une odeur de brûlé, de pourriture, une odeur de mort. Qu’est ce que… ?!
Avant que son compagnon n’ai pu réagir, elle s’était précipitée, coupant à travers les bois et les buissons, guidée par l’odeur âcre du souffre et de la fumée. Elle courut peu de temps, dévorée par un horrible pressentiment avant de déboucher au milieu d’un petit village isolé de la route, le village dont on lui avait indiqué la position quelques jours auparavant.
Ce qu’il en restait du moins.



Elle n’aurait su dire ce qui était le plus horrible et le plus révoltant dans l’affreuse scène de carnage qui s’étendait sous ses yeux : partout où le regard se portait, se dressaient des ruines fumantes, pas une pierre qui tienne encore debout, pas une porte qui ne soit éventrée.
Nul être vivant, pas même un chat, pas même un enfant, mais à chaque endroit où se posaient ses yeux, gisaient entassés, massacrés, déchirés les corps des habitants. Des corps à peine identifiable, asexués, formant des amas sanglants où l’on pouvait parfois identifier le cadavre d’un enfant reconnaissable seulement à sa petite taille. Les flammes s’étaient éteintes depuis longtemps et le silence régnait, écrasant.
Et par-dessus tout, il y avait la puanteur…
Une puanteur affreuse, qui vous prenait à la gorge, vous coupant presque la respiration, cette puanteur qu’elle avait pu sentir à plusieurs centaines de mètres mais qui maintenant la cernait de tout côtés.
Odeur de corps en décomposition à moitié brûlés par les flammes, odeur de sang entêtante et écoeurante, odeur de merde et d’urine, d’intestins vidés aux quatre vents.
Elle était ninja depuis maintenant de nombreuses années, elle avait vu plus d’un massacre, y avait parfois même participé, mais à ce moment, devant cette scène, le souffle lui manqua et ses jambes plièrent sous elle.
Elle avait envie de vomir, submergée par l’horreur et la nausée.
Envie de trouver ceux qui avaient commis cela.
De leur arracher les tripes.
De broyer leurs visages.
Les détruire, les tuer.
Pour les faire payer, leur faire payer ce qu’ils ne pourraient jamais payer assez cher.
Ce n’était que des civils !
Des femmes ! Des enfants ! Des vieillards !
RIEN QUE DES CIVILS !!!

- Qui…
Sa propre voix n’était plus qu’un souffle étranglé :
- Qui…
Sa gorge était sèche, l’air lui-même semblait avoir un goût de charogne :
- QUI A PU FAIRE UNE CHOSE PAREILLE ???
Un pas dans son dos, des bruissements de feuilles alors que Yamate émergeait des buissons et s’immobilisait derrière elle, contemplant la scène en silence. Elle entendait sa respiration calme mais ne pouvait voir son visage, l’odeur de pourriture ne semblait pas vraiment le gêner. Alors qu’elle s’apprêtait à se retourner pour lui faire face, un gémissement rauque s’éleva des ruines fumantes. Oubliant son dégoût, elle se précipita dans les ruelles à la recherche d’un éventuel survivant. Son regard fut attirée par un faible mouvement quelque part sur sa droite.
- Yamate-san ! Il y a encore quelqu’un de vivant ! C’est une femme, venez m’aider ! s’écria-elle.
Elle entendit l’homme lui emboîter rapidement la pas, mais son attention fut détournée au dernier moment par un râle qui s’échappait de ce qui avait du être une demeure assez confortable. Elle obliqua immédiatement sa route, notant du coin de l’œil son compagnon qui se dirigeait toujours vers la femme gémissante et s’agenouillait souplement à ses côtés.
Elle trouva l’auteur du râle affalé contre un des murs à moitié écroulés. L’homme était dans un état pitoyable, couvert de sang séché et de ses propres excréments, une large blessure lui fendait la tête le défigurant à moitié. L’assassin l’avait sans doute considéré comme déjà mort et avait négligé de l’achever. Elle s’agenouilla auprès du mourant et rassemblant toutes ses forces, plaqua ses mains sur la poitrine qui ne se soulevait plus que faiblement. Il n’était pas encore mort et avait réussi à survivre malgré ses blessures jusqu’à leur arrivée : il y avait encore de l’espoir. Son propre chakra n’avait pas été sollicité depuis un bout de temps, elle pouvait le sauver !
Les yeux du blessé s’ouvrirent et il tenta avec effort de faire le point sur la kunoichi. Il voulut parler mais ne put produire qu’un nouveau râle, avant qu’elle ne le fasse taire d’un geste autoritaire.
- Qui a fait cela ? murmura-elle à moitié pour elle-même. Qui étaient-ils pour oser faire cela ?
A nouveau, un pas tranquille résonna dans son dos, elle sentit Yamate s’arrêter juste derrière elle.
- La femme ? interrogea-elle, se doutant déjà de la vérité.
- Morte.
La réponse tomba, froide et neutre. Elle ferma les yeux avec un soupir.
- La malheureuse… Mais celui-ci ne l’est pas encore tout à fait ! Je pense pouvoir le sauver, si vous m’aidez…
- Vraiment ?
Tout en parlant il se pencha par-dessus son épaule pour dévisager le blessé. Celui-ci aperçut le nouveau venu par la même occasion. Son visage déjà livide se décomposa, une horreur et un terreur innommables passèrent dans ses yeux, il ouvrit la bouche pour se mettre à hurler…
Le sang jaillit, éclaboussant les mains de Tsunade toujours posées sur sa poitrine.
Elle n’avait eu le temps de rien voir, rien de plus qu’un mouvement vif et indistinct au niveau de son épaule avant que l’homme ne s’effondre en arrière, la gorge tranchée, crachant et s’étranglant dans son propre sang avant de rendre l’âme dans une ultime convulsion.
Elle fit volte-face dans un rugissement. Yamate avait prudemment reculé de quelques pas et la considérait, calme et détendu. Elle le dévisagea avec horreur et incrédulité, ne pouvant croire à ce qu’elle venait de voir.
- Qu’est ce que… ? QU’EST-CE QUE VOUS VENEZ DE FAIRE ?
Il haussa les épaules, sans perdre sa tranquillité :
- N’est-ce pas visible ? Je termine le travail.
- Vous… Vous avez participé à CA ?
Il ne répondit pas directement mais sourit gaiement. Ce sourire léger et cette gaieté lui semblaient maintenant monstrueuses, inhumaines, des injures à tous les morts massacrés sans une once de pitié qui gisaient là. Elle n’avait jamais ressenti une telle haine, un tel dégoût pour qui que ce soit. Même l’attitude d’Orochimaru, même sa trahison envers elle, envers Jiraya, envers leur sensei ne lui avait pas paru aussi répugnante que cette indifférence joyeuse, que ce regard familier et direct.
La présence même de cet homme, dont les mains avaient parcouru à loisir son corps la veille, lui donnait envie de vomir.
- Qui… Qui vous a aidé… ?
- Je crois que vous faites erreur, l’interrompit-il.
- Je fais erreur ??? Comment osez-vous dire cela alors que vous venez…
Il se mit à rire :
- Ce n’est pas cela, je veux juste dire que je n’ai pas de complices. C’est moi qui est détruit de ce village, moi qui les ai tous tué, tout seul comme un grand…
Il n’avait pas terminé sa phrase qu’elle s’était déjà jetée sur lui avec un cri de rage incohérent. Lui arracher les tripes. Lui broyer le visage. Le détruire. Le tuer. Lui faire payer pas n’importe quel moyen. Il évita de justesse un coup qui lui aurait probablement arraché la tête si il avait atteint son but. Son rire ne cessait de résonner aux oreilles de la kunoichi. Le prochain coup fut paré avec aisance, ainsi que le suivant avant qu’il ne bondisse hors de portée, toujours hilare.
- La fureur vous aveugle, Tsunade-san. Je suis sur que vous êtes capable de faire bien mieux que cela.
Effectivement elle frappait trop vite, sans prendre le temps de réfléchir, de peser ses coups, de former le moindre plan d’action. Mais elle n’était pas en état de le faire : elle voulait le tuer, pas seulement le tuer, le réduire en pièces.
- COMMENT AVEZ-VOUS PU ?
Elle chargea à nouveau, fut évitée d’un bond sur le côté.
- COMMENT AVEZ-VOUS OSE ?
Elle s’arrêta enfin, tentant de reprendre son souffle, avant de se remettre à hurler :
- QUI ETES-VOUS POUR FAIRE CELA ?
A cette question, il s’immobilisa et la regarda sans mot dire quelques secondes. Puis lentement, une expression étrange naquit sur son visage : elle y distinguait toujours de l’amusement, mais aussi de la cruauté et autre chose… Les yeux de Yamate rougeoyèrent puis s’enflammèrent et cette fois ce fut lui qui marcha vers elle, bras ouverts, sourire aux lèvres, les flammes de l’enfer s’embrasant dans son regard. Sa voix sonna à la fois railleuse et solennelle alors qu’ils répondait :
- Ce que je suis ? Vous voulez vraiment le savoir, Tsunade-san ? Le croirez-vous, je suis un serviteur, un simple serviteur. Mais je n’échangerais ma place contre celle de personne d’autre. Oh non, j’y prends bien trop de plaisir… Avez-vous déjà entendu parler des ténèbres, Tsunade ? Pas celles qui se cachent, qui se dissimulent, mais celles qui dominent, qui écrasent espoir et lumière, qui broient courage et force. Je suis le serviteur des ténèbres, de ceux qui rodent dans les ombres, dans l’obscurité des temples oubliés et des lieux abandonnés de tous, de ceux que l’on a oublié mais qui eux n’ont jamais oublié, de ceux qui furent bannis mais ne purent jamais être détruis. Pouvez-vous bannir les ténèbres, la haine, la peur et la souffrance des cœurs des hommes ? J’en doute et tant qu’il en sera ainsi, j’aurai toujours l’avantage sur vous et sur vos semblables. Et à la toute fin, je serais destiné à gagner et vous à perdre. Retenez bien cela, Tsunade. Ne l’oubliez jamais. Vous ne pourrez jamais vous opposer à moi et faire réellement obstacle à mes plans, comme vous n’avez pu vous opposer à ce massacre. Il était nécessaire, je ne vois pas pourquoi je devrais vous expliquer précisément pour quelles raisons : ces hommes avaient vu plus qu’il n’aurait fallu. Vous n’avez rien pu faire aujourd’hui, vous ne pourrez jamais rien faire contre moi.



* * * * * * * * * * * * * * * *


Les poings de la l’Hokage se serrèrent froissant inconsciemment les feuilles de parchemins anciens qu’elle tenait, pendant que la rage et la fureur s’élevaient de nouveau en elle, malgré tout le temps écoulé. Tu te trompes ! Tu te trompes, maudit chien, et je le prouverai !
Elle fit effort sur elle-même et réussit tant bien que mal à retrouver un certain calme. Elle avez espéré en désespoir de cause retrouver un indice quelconque dans ces vieux souvenirs, mais les réveiller n’avait servi à rien, à rien qu’à lui remettre en mémoire sa honte et son impuissance.
La nuit passée auprès de cet homme.
Le massacre qu’elle n’avait pu empêcher.
Ses mains caressant sa poitrine.
Les enfants décapités gisant dans les rues.
Je te retrouverai Meiyamoto, Yamate, ou quelque que soit ton nom. Nous serons à nouveau face-à-face, je n’aurai plus de village à protéger, et je te ferai payer pour moi et pour les autres, je te tuerai.
Une phrase lui revint soudain en mémoire, une phrase qui sur le moment n’avait pas attiré son attention :
« Je suis le serviteur des ténèbres, de ceux qui rodent dans les ombres, dans l’obscurité des temples oubliés et des lieux abandonnés de tous »
« … ceux qui rodent dans les ombres… »

Où avait-elle pu lire cela ? Ces mains se mirent à chercher frénétiquement dans l’amoncellement de papier qui couvrait son bureau.
« … ceux qui rodent dans les ombres… »
Un parchemin isolé, échappé d’un autre ouvrage.
« … ceux qui rodent… »
Un vieux nom, un nom oublié.
Les Rôdeurs.
Elle se leva si violemment que son lourd fauteuil s’abattit avec fracas derrière elle. Mais elle n’y prit pas garde, se précipita vers la sortie de la pièce manquant de percuter Shizune qui avertie par le bruit retentissant s’apprêtait à pénétrer dans la pièce.
- Hokage-sama, qu’est-ce que…
- SILENCE ! REUNISSEZ UNE EQUIPE DE SECOURS SUR L’HEURE ! IL N’EST PEUT-ÊTRE PAS TROP TARD , CET ENFOIRE VEUT KYUBI !


* * * * * * * * * * * * * * *




Des noms, ils ont en eu de nombreux, presque tous tombés dans l’oubli en même temps que leurs propriétaires.
Mais il en est un qui n’a pas été entièrement oublié : le plus significatif et le plus étrange peut-être.
On les nomme… Rodeurs.



Dans le silence du néant, deux âmes, deux souffles, à peine deux idées continuent leur conversation muette. L’une geint :
- Isakara, Isakara… Cela sera-t-il encore bien long ? J’ai tant attendu… Tant attendu…
- Silence, Orahime ! Silence, t’ai-je dis. Ne peux-tu patienter encore un instant ? Quelques jours, quelques siécles, quel différence cela fera-t-il ?
- Mais peut-on vraiment lui faire confiance ?

Une ombre d’irritation résonne à nouveau quand l’autre répond dans un murmure inaudible :
- Nous ne lui faisons pas confiance, nous ne faisons confiance à personne, mais nous savons qu’ils arrivera à ses fins, qu’il nous ouvrira les portes du monde. Nous le savons.
- Mais n’est-il pas tout de même en partie humain ? N’est-il pas à craindre qu’il fasse preuve de…
- De pitié ?
souffle en réponse Isakara, songeur. J'y ai réfléchi… Le fait qu’il soit en partie humain n’est pas au fond un danger mais plutôt un atout. Et il nous est trop semblable pour que ce que les vivants nomment « pitié » entre en jeu.
- Je ne comprend pas
, soupire l’autre.
- Cela ne m’étonne pas… Moi-même, je ne peux les comprendre, ni comprendre leur motivations, mais lui le peut. Et c’est parce qu’une partie de lui-même est et restera humaine qu’il est réellement dangereux. Il nous ouvrira les portes du monde. Je le sais, je le dis et cela sera.



- De la patience… Juste un peu de patience…




* * * * * * * * * * * * *


Vala, j'espére que ça vous a plu!
J'ai un petit peu galéré pour l'écrire mais le résultat me plait assez.

Pour le massacre, on peut dire que je me fais assez influencer par mes lectures actuelles: aprés un énorme bouquin sur les horreurs de la Terreur pendant la Révolution française, j'ai directement enchainé sur une sombre histoire de vampires magnifiquement écrite mais un peu gore, avant de me mettre à lire Stephen King.
Serait peut-être temps que je change un peu de registre de lecture, tout ça commence à avoir une influence un peu bizarre...
Quand c'est qu'il sort le prochain Pratchett, ces crétins à la Fnac l'avaient prévu pour février!!! On EST en février!!! (HS, je sais, je sais...)
Dernière modification par Arakasi le dim. 19 févr. 2006, 16:38, modifié 7 fois.
lebibou
Sannin
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Localisation : Qui t'as dis que j'existais ?

Message par lebibou »

Qu'est ce que je peux dire quand je lis ça ?
Que le style est étonnament concis, précis et pourtant lyrique ?
Que des paragraphes sont, comme le dis Jainas, très bien géré ?
Que l'humour reste présent contre vents et marées ?
Que le personnage de Tsunade sonne juste, très juste ?
Que le chapitre apporte plus de question que de réponse ?
Que le personnage de Meiyamoto a touché le fond des ténèbres et creusent encore ?
Qu'il y'a une légère faute dans la dernière ligne de Tsunade
CET ENFOIRE EN VEUT KYUBI
En veut à Kyubi, ou veut Kyubi ? Comme tu n'arrivais pas à te décider, tu as choisi de couper la poire en deux. Par contre, le sens change selon la phrase que tu écris. Veux Kyubi signifie qu'il souhaite le capture, par contre, en veux à Kyubi a une connotation plus guerrières. Ca veux dire qu'il veut s'en prendre à lui.

Un très bon chapitre en somme.
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Neo Sky
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Message par Neo Sky »

Bon tout d'abord je dois dire que j'accroche à ton histoire, ton style... comme tout les autres quoi :grin:

J'aime bien ce Ohira(c vraiment un sadique pour tuer tout le monde comme ça mais bon il a ses raisons :-) ) et on sait maintenant comment il connaissait tsunade.
Sinon c vrai que voir naruto maussade et ne disant rien c'est peu banal.

J'espère que l'on saura bientôt pourquoi il est comme ça , ya aussi le fait que ohira veuille sasuke pourquoi?? (vu qu'il veut déjà kyubi apparemment) pas mal de questions en perspectives....

sinon bon courage pour la suite :-)
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