J'ai pas encore matté
Magniola, mais ça ne saurait tarder.
Wall Street : Money Never Sleeps est très bien, quand bien même il a été décrié.
"Stone s'est assagi, il est en mode pantouflard et raconte rien, blablabla...". Le premier
Wall Street était un très bon film. Il était enraciné dans son temps, donc fortement daté 80's. On avait des requins sous les yeux, shootés à la coke, aux dollars et pour qui rien de semblait interdit. La fin n'en était donc que plus noire.
Money Never Sleeps est à la fois dans la continuité de
Wall Street tout en étant très différents. C'est là que réside le talent de
Stone. Il s'adapte, remet en question son cinéma, ses moyens d'expression et ce afin d'être en phase avec son temps, avec ce qu'il attaque. La critique n'en est que plus acerbe. Au formatage social et à la léthargie dans laquelle se trouve les personnages répond une mis en scène beaucoup moins fiévreuse que dans l'opus de 86. Le monde à changer, les requins ont changé. Stone met au centre de son histoire un grand drame familial car il en fait l'élément déclencheur des drames économiques. Les interactions entre individus ont pour conséquences les fluctuations financières. Le film est bien shooté, le casting est impeccable et l'histoire se suit avec plaisir. J'ai tout autant aimé ce savoureux mélange d'intrigues familiales et financières dans le premier que dans le second.
Le retour de
Gordon Gekko, c'est juste fabuleux.
"Stop telling lies about me and I'll stop telling the truth about you."
J'ai revu
The Box ce week-end. Première fois depuis le ciné. Tu vas être déçu nataku vu que je ne sais pas trop quoi en dire
.
Je vais faire du point par point, un peu en vrac. Déjà, je trouve que
Kelly est le réalisateur le plus intéressant et intriguant apparu durant cette première décennie cinématographique. Avec
Donnie Darko, il m'a offert mon 2001 (je l'ai vu cette année là). Un choc que je n'ai pas expliqué. Tout me fascinait dans ce film. Ensuite,
Southland Tales. Nouveau choc. le meilleur film que j'ai pu voir ces dix dernières années. Ça peu paraitre aberrant, mais c'est pourtant vrai. Ce sont donc deux films que je tiens en très haute estime. De ses trois longs métrages,
The Box est clairement celui que j'aime le moins et ce quand bien même je trouve vraiment très bon. Personnellement, je pense que c'est tout simplement une question d'alchimie. J'y suis moins réceptif. Je l'ai re-regardé hier et j'ai ressenti durant l'ensemble du film le même sentiment d'oppression que j'avais eu au cinéma. Le film me met mal à l'aise. C'est la combinaison
Matheson /
Sartre /
Lynch /
Hitchcock qui est à la source de ce malaise. À cela s'ajoute le fait que je n'arrive pas à avoir d'emprise sur le film.
Je pense qu'il fonctionne sur la base d'échelons, entre univers et entre individus. Les références bibliques chères à
Kelly sont une nouvelle fois présentes. Il croise l'Enfer biblique avec celui énoncé par
Sartre dans
Huis-Clos. Reste à savoir ce que sont le Purgatoire et le Paradis.
Norma et
Arthur en vienne peu à peu à penser que leur vie de tout les jours est le Purgatoire tandis que la Paradis englobe tout ce qui leur échappe et en particulier tout ce qui est relatif aux extraterrestres. La nouvelle pose la question de tuer ou non quelqu'un que l'on ne connait pas pour notre - supposé - bonheur personnel. Le dilemme réside dans le fait d'appuyer ou non sur le bouton.
Kelly, élude la question, faisant de la femme l'instigatrice de l'engrenage. Il couple ici symbolique biblique et féminisme 70's.
Kelly puise abondamment dans
Huis-clos. Les personnages sont dans une pièce. On fait automatiquement le lien avec le discours que tient
Stewart à l'agent de la NSA sur le pourquoi de la boite : les hommes vivent dans des boites, se déplacent avec, etc. Une pièce est une boite. Les personnages vont tentés de s'en sortir en vain. Après avoir commis l'acte d'appuyer sur le bouton, ils vont être rattrapés et engloutis par des puissances qui les dépassent. Ce sentiment de fatalité me met aussi sacrément mal à l'aise. Une fois la machine lancée, on ne peut l'arrêter. Ils découvrent à la fin la porté du célèbre
"L'Enfer, c'est les autres". Donc en fait, ils sont en Enfer et non au Purgatoire (peut-être à ce moment là que le portail temporel dont je n'ai jusque là pas réussi à comprendre l'intérêt symbolise le Purgatoire ou ce qui s'en rapproche, sachant qu'Arthur contemple
Norma au dessus d'elle, tout en étant dans la pièce/ boite/Enfer) et "les autres" dont on doit supporter le regard englobe à la fois les être humains et à un échelon supérieur encore, les extraterrestres.
SPOIL
Comme dans la pièce, ils ne peuvent fuir, du fait de l'omniscience de Stewart et à la fin, ne peuvent se suicider. Arthur doit la tuer, telle est la règle.
Après, le film finit quand même sur une note d'espoir, même si l'on reste dans le flou quant au devenir des personnages. J'aime énormément le film. On est en plein dans l'univers du cinéaste avec cet aspect mystique et métaphysique. Peu-être que ce goût d'inachevé que tu ressens résulte de la volonté d'avoir un film probablement moins méta et plus terre à terre (avec une conspiration humaine) où appuyer sur le bouton est l'enjeu fondamental autour duquel s'articule toute la tension.
J'ai le crâne en surchauffe.