[FANTASY] La voie du sabre, de Thomas DAY

Un peu de repos dans ce monde à 200 km/h. Y a-t-il plus grand plaisir que de lire et relire son livre de chevet ? Parle-nous donc ici de tes coups de coeur littéraires, ainsi que de tes BD & Comics favoris.

Modérateur : Ero-modos

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pyjama
Jounin
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[FANTASY] La voie du sabre, de Thomas DAY

Message par pyjama »

Ca faisait longtemps que je n’avais pas posté de fiche de lecture et je suis persuadée que cela vous a beaucoup manqué (si, si… souvenez vous, ça vous manquait…). Alors, afin de satisfaire vos attentes, voici la présentation d’un bouquin très sympa qui devrait plaire aux passionnés du Japon et de Fantasy que vous êtes…


La Voie du Sabre de Thomas DAY


Alors les petits chiffres :
280 pages
9 chapitres + un prologue et un épilogue
3 parties
publié en 2002

Couverture :

Image

Jolie couverture, non? Moi j'aime bien en tout cas.
Et il est super facilement trouvable dans la plupart des bonnes librairies.

Résumé :
(4ème de couverture en fait...)

Pour parfaire l'éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître de sabre qu'ait connu l'Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six longues années, le maître et l'apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu'à la capitale Edo, où l'Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux.
Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l'archipel en ligne droite : de la forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les souffrances du combat, et la douceur perverse de la trahison.

Avec La Voie du Sabre, Thomas Day plonge ses lecteurs dans un Japon de fantasy, un Japon du XVIIe siècle qui ne fut jamais, où la magie et les dragons existent, où le métal météoritique des sabres est trempé dans le sang.


Mon avis:

Beaucoup d'entre vous le savent sans doute déjà, moi je l'ai appris avec ce livre : Miyamoto Musashi a vraiment existé. En gros, c'est un super escrimeur (aussi fort que d'Artagnan!) avec en plus une touche de philosophie. Et il parait aussi qu'il était particulièrement peu hygiènique.

Bref, ce mec est devenu une vraie légende.

Thomas Day a choisit de placer ce personnage historique (un peu retravaillé quand même) dans un Japon imaginaire dirigé par l'Empereur-Dragon et où la magie existe.
Mais on est loin de Harry Potter car dans cet Empire des quatre Poissons-Chats, tout l'exotisme et les traditions du Japon du 17ème siècle sont conservés. Et finalement, la magie s'inscrit dans cet exotisme.
De là, on peut se demander si cette histoire est réellement de la Fantasy ou si elle appartient plutôt au fantastique, voire au roman historique fantastique... En fait, on s'en fout un peu. L'important, c'est ce bouquin.

Ce roman est la seconde version d'une histoire que Thomas Day avait publié sous forme de nouvelle dans l'anthologie Fées et Gestes. J'avais adoré cette histoire d'une cinquantaine de page. Alors en voyant que l'auteur en avait fait un roman, je n'ai pas hésité 2 secondes à me plonger dedans (surtout qu'il est sorti sirect en poche...)

Et là, aucune déception. C'est un très joli univers que nous peint Thomas Day. Et dans une écriture très fluide.

En suivant les traces de son maitre, le jeune Mikédi va tenter d'apprendre lui aussi La Voie du Sabre. Il espère que celà lui permettra de devenir un jour l'époux de l'Impératrice-Dragon. Mais cette ambition est-elle vraiment compatible avec la Voie du Sabre qui repose avant tout sur le respect et l'acceptation de l'autre?

En réalité, le vrai pesonnage principal de cette histoire n'est évidemment personne d'autre que Miyamoto Musashi. Comment il va tenter de guider son disciple sur la Voie du Sabre et finalement échouer. Ce personnage a un charisme monstre qui marque vraiment le lecteur.

Puis ce livre alterne passages violents, bucoliques ou érotiques qui lui procurent un réel souffle épique. On a parfois l'impression de lire une estampe japonaise.

Enfin, ce roman montre magnifiquement qu'une bonne histoire de Fantasy n'a pas toujours besoin de s'étaler sur 10 tomes et qu'en moins de 300 pages, un bon livre peut plus marquer son lecteur que les séries à ralonge.
Cependant, l'auteur n'a pas résisté à faire une suite (marketing oblige), située dans le même univers mais à une autre époque. Je ne l'ai pas lue et ce n'est pas dans mes projets. Ce livre se suffit amplement à lui même et je ne veux pas risquer d'être déçue par une suite de toute façon dispensable.

Vous aurez compris que j'aime les histoires qui ont une vraie fin et celle là est suffisament magnifique.

Bref, j'ai adoré ce livre et pense qu'il est susceptible de charmer la plupart des membres du forum. :grin:



Enfin, pour lire des critiques des gens qui savent mieux parler de leur coups de coeur que moi, c'est ici:
http://www.noosfere.com/icarus/livres/n ... re=-321687
Arakasi
Gennin
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Message par Arakasi »

Je n'ai pas lu La voie du Sabre, par contre si tu as aimé Miyamoto Musachi je ne peux que te conseiller:
La pierre et le sabre suivi de La parfaite lumiére de Eiji YOSHIKAWA.

Un chef d'oeuvre de la littérature japonaise, une référence pour tout ce qui concerne le cape et d'épée japonais, publié en 1930 et édité à plus de 120 millions d'exemplaires(et également deux pavés impressionnants bien que trés faciles à lire, autant le savoir: le tout doit faire dans les 1600 pages).
Ce qui me fait penser qu'il doit probablement avoir inspiré Thomas DAI, car l'idée de cette fameuse voie du sabre est trés présente dans le récit.

Un livre qui nous fait suivre la vie de du jeune Takezo d'abords petite brute de village puis survivant et déserteur sur un champs de bataille suite à la mort de son seigneur.
L'huluberlu va décider d'emprunter la voie du sabre et changera de nom pour devenir bien plus tard (plus ou moins bon grés, mal grés selon les circonstance) Miyamoto Musachi, le samourai le plus connu et redouté du japon toujours invaincu (à quelques exceptions amusantes prés mais ce ne serait pas drôle sinon ;-) ).

On le suit dans son errance à travers le Japon du XVIIe siécle, allant d'école en école et à travers sa propre quête de soi.
Un trés beau portrait du Japon médiéval à la fois réaliste et poétique où l'on va croiser un nombre stupéfiant de personnages souvent haut en couleur.
Mention spéciale au moine boudhiste Takuan étrange mentor de Musachi, énigmatique et exentrique aux moeurs parfois un peu troublantes.
Et également à la vieille folle (Mea culpa j'ai oublié sans nom :oops: ), matriarche d'une grande famille de son village d'origine qui suite à un affront plus ou moins imaginaire passe tout le roman à donner la chasse au héros.
Adversaire des plus embarrassant car comment réagir au défi d'une petite vieille de 80 ans vocicérante et agitant un sabre sans s'humilier en public ou passer pour une canaille de la pire éspéce (surtout qu'à l'instard du lecteur, Musachi finit par éprouver une affection quasi-fillial pour son éternelle harceleuse).

Que dire... Un personnage principal des plus passionnant à l'évolution fascinante et assez surprenante et toujours assez humain pour suciter notre sympathie, voire notre amusement.
Roman de cape et d'épée, roman historique, roman épique, roman d'amour parfois... Et également comme déjà dit, une grande fresque culturelle, véritable mine de renseignement.

Et j'espére que tu ne m'en veux pas d'avoir un peu squatter ton topic...
Si c'est la cas, je m'en excuse :oops:

Mais puisque ton livre semblait assez inspiré de YOSHIKAWA.
Affaire à vérifier. Comment? En lisant ce bouquin! :lol:
Enfin quand j'en trouverais le temps...
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istari
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Message par istari »

La pierre et le sabre suivi de La parfaite lumiére de Eiji YOSHIKAWA.
Moi qui pensait que le topic portait sur ceux la -__-
Mais ne t'en fais pas pyjama :mrgreen: je lirais un jour (un long jour) tout les livres que tu nous conseilles ...

Me faut une superbe liste ...
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pyjama
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Message par pyjama »

istari a écrit :Mais ne t'en fais pas pyjama je lirais un jour (un long jour) tout les livres que tu nous conseilles ...
A moins que tu lises vraiment super vite, t'as quand même interêt à sauter super haut le 20 juillet pour augmenter les jours hein...


Sinon, j'ai pas lu les bouquins de YOSHIKAWA mais Day les cite dès son avant propos. Dans ceux là visiblement, c'est des romans historiques. Une biographie romancée quoi. Ici, c'est pas du tout l'ambition de l'auteur. Il aurait même sans doute pu prendre un personnage avec un nom totalement différent (enfin, toujours à consonnance japonaise bien sûr, Charles ça aurait pas collé) mais il a choisit de rendre une sorte d'hommage à ce personnage qui a inspiré son histoire.

Mais il n'y a aucune vérité historique à l'intérieur de ces pages. D'où le balisage [FANTASY]

Et non Arakasi, je ne t'en veux pas du tout de squatter le topic.
Au contraire, si t'avais lu YOSHIKAWA et si tu l'avais gardé pour toi, là je t'en aurais vachement voulu...
Et ton résumé est super interessant. Je me pencherais peut être sur ce bouquin un jour (non, pas le même que Istari, promis!)

Vive le partage! :smiley-petite-fleur-qui-existe-pas:
yukiyoruno
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Message par yukiyoruno »

Ca a l'air intéressant, vos bouquins. Ca me donne envie de les lire.
Je les lirai bien un jour :mrgreen:

arakasi:
"Miyamoto" :hein: Ca me dit qq chose. Une fois de plus, tu es inspiré de ce perso pour en faire ton perso dans ta fic...


Pyjama, veux-tu bien qu'on crée un topic "la littérature japonaise" où on peut parler les livres japonais avec genres différents.(Policier, SF, Humour etc... mais uniquement les livres écrits par des japonais.)[/quote]
"Tuer la Monotonie" la devise des Imprévisibles
Arakasi
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Message par Arakasi »

Le topic "littérature japonaise" me parait une trés bonne idée, bien qu'il faudra surement que j'y fasse emmigrer ma critique de Yoshikawa (qui n'était déjà pas au bonne endroit, honte à moi...).



Yokiyoruno:
dans le mille!
Mais la comparaison s'arrête là : exepté la nom Miyamoto Musachi n'a quasiment aucun point commun avec Meiyamoto Ohira, ni avec Usama Musachi les perso de ma fic.
Un hommage discret à un personnage et à un roman que j'ai beaucoup aimé... ;-)
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pyjama
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Message par pyjama »

yukiyoruno a écrit :Pyjama, veux-tu bien qu'on crée un topic "la littérature japonaise" où on peut parler les livres japonais avec genres différents.(Policier, SF, Humour etc... mais uniquement les livres écrits par des japonais.)
C'est une super idée je trouve! Justement, j'y connais vraiment pas grand chose en littérature japonaise et un topic dessus m'interesserait beaucoup.

Je n'ai lu que la Submersion du Japon de je sais plus qui (oui, j'arrive vraiment pas à retenir les noms japonais... :oops: ) et ça me ferais plaisir de découvrir de nouveaux titres. Puis, y'a déjà plusieurs présentations de bouquins d'auteurs japonais donc ton topic aura certainement du succès! :grin:
Aizen
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Message par Aizen »

Je sais bien que ce n'est pas vraiment le propos du topic mais pour continuer la discussion, dans les auteurs japonais (en tout cas mes préférés), il y a Murakami Haruki, Murakami Ryu et Yasushi Inoué.

Sinon, je reconnais que j'ai un peu de mal avec la FANTASY ces derniers temps, ce sont des univers dans lesquels je n'arrive plus à me plonger =).
pyjama
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Message par pyjama »

En fait, je viens juste de me rendre compte que je n'ai jamais préciser que Thomas DAY est un auteur français. Il commence à être assez connu en SF et Fantasy, mais c'est pas forcément une évidence (pour la petite info, c'est le nom de plume de Gilles Dumay, un mec qui travaille dans l'édition SF depuis un bout de temps)

Mais ça ne l'empêche pas d'aimer le Japon d'où ce superbe bouquin.

Voilà, c'était juste une petite précision...

Sinon,
Aizen a écrit :Sinon, je reconnais que j'ai un peu de mal avec la FANTASY ces derniers temps, ce sont des univers dans lesquels je n'arrive plus à me plonger =).
De même, ça fait longtemps que j'ai pas lu de Fantasy... Cette lecture date de 2003 environ. A vous de faire le calcul je suis en mode flemme ce soir...

Mais ce bouquin est beaucoup plus original que la production moyenne actuelle de Fantasy (en même temps, y'a pas forcément à forcer :mrgreen: ) et pour 300 pages, il ne demande pas un plongeon olympique.

Les auteurs japonais, je connais vraiment pas en fait...

Mais il parait qu'ils sont très peu traduit. J'avais mis un liens qui en parlait je crois dans le topic sur la SF. En gros, il parait que les prix d'achats des droits sont super élevés, beaucoup trop pour la plupart des éditeurs français. Ajouté à la faible quantité de bon traducteurs français-japonais, ça motive pas les maisons d'éditions à les faire connaitre.

C'est certainement dommage... :???:


Dernier truc, j'ai vérifié et l'auteur de la Submersion du Japon c'est Sakyo Komatsu. Mais si, vous êtes contents de le savoir... :mrgreen:
kenyou
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Message par kenyou »

je sais pas si ca a été signalé mais thomas day a pondu un deuxieme roman se situant dans l'univers de la voie du sabre: "l'homme qui voulait tuer l'empereur".
Autant le premier opus m'avait charmé, autant le second m'a fait vraiment penser à un roman de gare, y a du sexe un peu près toutes les 2 pages, à vrai dire ça me gène pas mais c soulant à force; l'histoire est moins dépaysante que le premier:
un homme veut tuer l'empereur car il a perdu ses terres, sa femme et tous ces biens par sa faute, il sera aidé d'un démon pyrotechnique qui a pris l'apparence de sa femme (avec qui il copulera) et d'un gaijin tout droit issu de l'Occident.
C'est gore et méchamment prévisible :cry:
bref passez votre chemin
Rubaiyat - Quatrains:

Limite tes désirs des choses de ce monde et vis content. -
Détache-toi des entraves du bien et du mal d'ici-bas, - Prends la
coupe et joue avec les boucles de l'aimée, car, bien vite, - Tout
passe... et combien de jours nous reste-t-il ?
pyjama
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Message par pyjama »

Si si, je l'ai signalé Kenyou... Dans le blabla du premier post, là, vers la fin de mon avis. Mais j'avoue que je me suis pas étendue dessus...

J'ai hésité à le lire quand il est sorti. Mais j'ai finalement résisté en me disant que je verrais quoi faire selon les critiques. Et ton avis est la première que je lis. Comme quoi ça a pas l'air de valoir grand chose.

Je regrette pas d'avoir resisté. Puis, je me sens forte... C'est une drôle d'impression!

Sinon, le cul et l'ultra violence semblent être une habitude chez Day. A ce niveau, la Voix du Sabre est sans doute le plus soft dans ce que j'ai lu de lui. Et c'est aussi le plus réussi.
C'est pas que ça me gène, mais y recourir systématiquement au détriment du reste du récit (histoire, décor, perso et cie) fait que le lecteur à toujours l'impression de lire plus ou moins la même chose...


Puis, comme j'ai pas pu le faire au bon moment, sois le bienvenu Kenyou dans ce formidable forum et plus particulièrement dans cette section Littérature, de loin la plus formidable du forum comme chacun le sait. :mrgreen:
lebibou
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Message par lebibou »

Bon, je viens de le finir. Et je peux dire que j'ai franchement apprécié.
Autant Thomas Day m'avait quelque part dessus dans le dernier livre que j'ai lu de lui (L'instinct de l'équarisseur.) à cause d'une fin un peu nul, autant ce roman m'a charmé par son exotisme.

Thomas Day sait écrire. Il ne se lance pas dans des description à la mord moi le noeud (même si cette notion reste très présente dans le livre. Comprendra qui pourra) et reste au final assez concis mais pourtant ça marche. L'écriture est fluide, charmeuse comme une Geisha. Assez bizarrement, et c'est quelque chose qui m'est apparu dans ce livre, je trouve que mon style a des ressemblances à celui de cet auteur (Tout narcissime mise à part, vraiment)
Bien que dire d'autre. Le personnage de Musachi est magnifique. On a aucune peine à l'imaginer dans ces différentes mimiques, tantôt un dieu de la guerre, tantôt sous les traits d'un mendiant.
Condamné à vivre seul, il parcourt la terre à la recherche d'un simple katana.

(Attention, la suite risque de spolier)
Son élève aussi est un personnage interessant. On voit la façon dont son caractère évolue au fil des années, il est attendrissant au début mais on en vient à le détester vers la fin. Tout vient d'un simple petit geste, d'une simple réprimande sur une femme (où il mangera la bâton de son maître la seconde d'après) mais déjà son avenir était déjà façonné.
Le personnage le plus triste reste sans aucun doute Musachi. J'ai l'impression qu'au final, personne n'a compris son héritage que ce soit son premier élève et son deuxième. Alors que l'un se laisse appater par le pouvoir, le second s'enfonce dans le Bushidô sans pouvoir en sortir.
Musachi était un personnage muet condamné à enseigner à des sourds.

Un très bon roman qui se dévore facilement. Un très bon souvenir pour ma part.
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pyjama
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Message par pyjama »

lebibou a écrit :Bon, je viens de le finir. Et je peux dire que j'ai franchement apprécié.
Autant Thomas Day m'avait quelque part dessus dans le dernier livre que j'ai lu de lui (L'instinct de l'équarisseur.) à cause d'une fin un peu nul, autant ce roman m'a charmé par son exotisme.
Cool si t'as aimé. Et je suis d'accord avec toi : tout le charme de ce bouquin est dans son exotisme. C'est un vrai dépaysement...
Thomas Day sait écrire. [...] Assez bizarrement, et c'est quelque chose qui m'est apparu dans ce livre, je trouve que mon style a des ressemblances à celui de cet auteur (Tout narcissime mise à part, vraiment)
Alors là, tu me rassures Lebibou. Et moi qui étais persuadée que tu te dévalorisais trop et que tu te faisais du mal... Heureuse de voir que tu assumes avec modestie et simplicité tes immenses talents :ange:
Son élève aussi est un personnage interessant. On voit la façon dont son caractère évolue au fil des années, il est attendrissant au début mais on en vient à le détester vers la fin. Tout vient d'un simple petit geste, d'une simple réprimande sur une femme (où il mangera la bâton de son maître la seconde d'après) mais déjà son avenir était déjà façonné.
Le personnage le plus triste reste sans aucun doute Musachi. J'ai l'impression qu'au final, personne n'a compris son héritage que ce soit son premier élève et son deuxième. Alors que l'un se laisse appater par le pouvoir, le second s'enfonce dans le Bushidô sans pouvoir en sortir.
Musachi était un personnage muet condamné à enseigner à des sourds.

Un très bon roman qui se dévore facilement. Un très bon souvenir pour ma part.
Moi j'ai été beaucoup plus attristé par le sort de Mikédi que par celui de son maître. Enfin, c'est la joie pour personne, mais Mikédi se voit devenir petit à petit un monstre mais n'a pas la volonté suffisante pour revenir en arrière. Je trouve ça horrible pour lui.
Il respecte son maître jusqu'au bout en sachant qu'il l'a énormément déçu. Il veut à tout prix que son père le reconnaisse enfin ce qui n'arrivera jamais... Et son "père spirituel", le général en chef de son père (ou un truc comme ça) est hara-kirité sous ses yeux alors qu'il est encore enfant...

C'est le grand paumé de l'histoire quoi. Lui, il avait pas demandé grand chose à personne au début en plus.

Bref, son destin de perdant me touche vachement. Plus que celui de Musashi, le grand samouraï trop fort qui a une classe monstre ...

Mais les gouts et les couleurs, comme qui dirait je sais pas qui, hein...
lebibou
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Message par lebibou »

(Risque de spoil)
pyjama a écrit :Moi j'ai été beaucoup plus attristé par le sort de Mikédi que par celui de son maître. Enfin, c'est la joie pour personne, mais Mikédi se voit devenir petit à petit un monstre mais n'a pas la volonté suffisante pour revenir en arrière. Je trouve ça horrible pour lui.
Il respecte son maître jusqu'au bout en sachant qu'il l'a énormément déçu. Il veut à tout prix que son père le reconnaisse enfin ce qui n'arrivera jamais... Et son "père spirituel", le général en chef de son père (ou un truc comme ça) est hara-kirité sous ses yeux alors qu'il est encore enfant...

C'est le grand paumé de l'histoire quoi. Lui, il avait pas demandé grand chose à personne au début en plus.

Bref, son destin de perdant me touche vachement. Plus que celui de Musashi, le grand samouraï trop fort qui a une classe monstre ...

Mais les gouts et les couleurs, comme qui dirait je sais pas qui, hein...[/quote

A vrai dire, j'ai eu du mal à finir le livre à cause de Mideki. A la fin, j'ai fini par le détester complètement. Non pas parce qu'il faisait des erreurs et s'enfonçait dans une folie grandissante, ça, ça arrive et tant pis pour le héros. Non, ce qui me génait, c'était qu'il était parfaitement conscient de se planter et qu'il ne faisait rien pour s'en empêcher. Il continuait de creuser sa propre tombe avec ses dents, et le pire, c'est que ça lui plaisait. C'est comme un cocaïnomane conscient de sa dépendance mais qui ne fait rien pour s'en empêcher.
On ne peut pas en vouloir autant à celui qui ne se rend compte de rien qu'à celui qui en est parfaitement conscient.
Et on le voit bien vers la fin qu'il savait qu'il s'était planté lorsqu'il commence à se marier avec la geisha, il s'occupe bien de son fils pour ne pas répéter les erreurs que son père.
C'est cette conscience du mal qu'on ne peut lui pardonner. C'est pour ça que j'ai dû mal à être attrister par ses erreurs. Enfin, les goûts et la nature, tu sais ce qu'on dit…
Alors là, tu me rassures Lebibou. Et moi qui étais persuadée que tu te dévalorisais trop et que tu te faisais du mal... Heureuse de voir que tu assumes avec modestie et simplicité tes immenses talents
Le meilleur écrivain, c'est moi :ange:
Blague à part, ce que j'entendais par là, c'est que j'avais l'impression de retrouver la même rythmique que lorsque je me relis. Mais je n'ai pas son niveau, j'en suis parfaitement conscient.
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