Un monument du cinéma avec le plus mythique des couples mythiques, Vivien Leigh et Clark Gable.
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Synopsis :
Géorgie, 1861. La guerre de Sécession entre les États du Nord et du Sud est sur le point d’éclater. À Tara, dans la plantation de la famille O’Hara, Scarlett se prépare pour le bal donné aux Douze Chênes, la propriété des Wilkes. Elle est certaine d’y rencon-trer Ashley, dont elle est amoureuse. La jeune fille attire tous les regards, et notamment celui de Rhett Butler, un richissime homme d’affaires. Mais Scarlett n’a d’yeux que pour Ashley. Or, on annonce les fiançailles d’Ashley avec une autre, la jeune Mélanie Hamilton. Au cours d’une entrevue avec lui, Scarlett lui déclare néanmoins son amour, mais il la repousse. Bientôt, la guerre éclate…
Je t’aime, moi non plus
Monument couronné par dix Oscars, Autant en emporte le vent peut être considéré comme le film d’amour le plus célèbre de l’histoire du cinéma. Sa mise en scène (à laquelle ont participé George Cukor et Sam Wood) n’a pas pris une ride. Côté spectacle, quelques trouvailles visuelles remarquables : le plan de la charrette passant à travers un gigantesque incendie ; le travelling arrière partant de Scarlett et faisant découvrir un immense champ de soldats blessés pour s’arrêter sur un drapeau flottant au vent. Côté scénario, il s’agit d’un drame romanesque, aux costumes superbes et aux décors éblouissants, servis par un magnifique Technicolor, dans lequel évolue le flamboyant couple Clark Gable-Vivien Leigh au rythme d’une passion plus qu’orageuse… À noter : Hattie McDaniel, qui interprète la servante Mammy, fut la première actrice noire à recevoir un Oscar – celui du meilleur second rôle féminin.
La critique :
Cette gigantesque fresque épique, qui reste un des moments forts de l'histoire du cinéma, est marquée par sa modernité, sa justesse, sa perfection et sa beauté. Les décors, les costumes, les acteurs, la mise en scène rythmée, tout concourt au succès de ce chef d'oeuvre hollywoodien. Rien n'a manqué pour faire de ce film un modèle commercial et artistique. Un tournage de cinq mois, une inoubliable première à Atlanta, en Georgie, le 15 Décembre 1939, trois réalisateurs prestigieux (Victor Fleming, George Cukor - très vite remplacé pour incompatibilité d'humeur avec la star du film, Clark Gable - et Sam Wood), une Scarlett idéale (Vivien Leigh) recrutée parmi 14000 prétendantes. L'engouement fut à la hauteur des attentes.
Même si, aujourd'hui, notre sensibilité quant à la présentation d'un film a quelque peu changé, on demeure nostalgique, dès l'ouverture de celui-ci, devant ce générique déroulant sur des scènes de vie du Sud, au milieu de champs de coton où des esclaves noirs s'échinent sous un soleil radieux. A cela s'ajoute le célébrissime thème musical qu'on ne peut s'empêcher de fredonner et nous voilà plongés dans le tourbillon romanesque de l'aristocratie georgienne. Certes l'amour et ses tourments sont au centre de l'intrigue mais le fond historique de la guerre de Sécession, même s'il paraît jouer le simple rôle de décor confère du réalisme à ce drame. Les tenants et les aboutissants de cette guerre ne figurent qu'en filigrane car le but n'est pas la fresque historique néanmoins, il est aisé de comprendre les changements qui s'opèrent et force est de constater que la jeune génération a fait les frais de cette insurrection.
Quant aux personnages, sur lesquels toute l'oeuvre repose, ils sont haut en couleurs tant leur psychologie se trouve fouillée. Leur caractère, soumis aux épreuves de la vie, se forge sous les effets de la torture des émotions. D'un passé insouciant empreint de la plus grande sérénité, ils tombent sans répit dans le chaos de la crise. Dès lors, on comprend mieux ce qui a valu à Vivien Leigh l'Oscar de la Meilleure actrice car son interprétation de la belle Scarlett est criante de vérité et de justesse. Jeune femme fière et volontaire de la haute société sudiste, elle déploie tous ses charmes et son espièglerie pour arriver à ses fins quelles soient sentimentales ou financières. Ses minauderies de coquette du Sud, ses caprices d'adolescente, ses grands airs, son irritabilité font sourire et son caractère entier surprend. Mais, plus encore, durcie par la guerre, les privations, rongée par les regrets, elle nous brosse le portrait d'un être dur avec les autres mais aussi implacable avec elle-même. C'est de la terre de Tara qu'elle tire sa force et son impétuosité, cette terre rouge, bouillonnante de sang irlandais, qui ne devient plus que sa seule raison de vivre. Mais cette progression dans la construction de sa personnalité, elle la doit aussi à celui qui, à chaque nouvelle rencontre, lui fait franchir une étape supplémentaire dans son apprentissage d'elle-même. D'ailleurs, même si Clark Gable n'a reçu aucune récompense pour ce rôle, il faut reconnaître qu'en beau cynique son interprétation de Rhett est grandiose. Ce grand brun au regard inquiétant, ce ténébreux à l'air supérieur qui perce la moindre pensée, la plus infime émotion a de quoi séduire et de quoi faire enrager. Tous ses défauts font de lui un être attirant au charme ravageur et, même si elle s'en défend, la belle Scarlett ne peut que succomber à ses yeux pétillant de malice et à ce sourire perpétuel qui se dessine à la commissure de ses lèvres. D'ailleurs, au fond, même si elle s'y refuse, n'est-il pas son propre reflet au masculin ? Mais il ne faut pas s'arrêter à l'aspect extérieur et ne voir en cet homme vaniteux au comportement scandaleux qu'un être perfide et endurci, sa fragilité est également abordée tout au long de cette aventure car c'est au contact de cette personne, à la fois fragile et têtue, qu'il trouve la femme qui le touche dans sa plus grande fragilité sentimentale. Une belle interprétation qui ne peut laisser insensible.
Reste quand même à rendre également hommage à tous les autres acteurs sans lesquels les vedettes du film ne pourraient exister. Ainsi chacun participe tantôt à l'intensité dramatique de l'histoire tantôt apporte sa contribution aux scènes dont le registre est plus léger voire comique.
En conclusion :
Même si il date de 1939, Autant en emporte le vent conserve toute cette grande richesse et cette beauté qui font de lui un incontournable film du paysage cinématographique qu'il faut découvrir ou revoir sans tarder. Porteur de nombreux messages, il satisfera les attentes du tout public.
Mot perso :
Je vous ai finalement présenté l'un de mes films préférés qui m'a profondément touché lorsque je l'ai vu la toute première fois (j'étais alors âgée de 8 ans). Mais je vous conseil aussi de vous jeter sur le livre du même nom écrit par la main ingénieuse de Margaret Mitchell qui est un pure délice de la littérature américaine !