Ils ne sont que des bébés sous la présidence de Reagan, alors que la menace atomique plane et que les relations internationales sont moroses. Le groupe Cold War Kids voit le jour à l’automne 2004 dans un entrepôt situé au dessus d’un restaurant de Mullberry Street, à Fullerton, Californie. Leur panoplie des guitares ballantes, une rythmique faite à la main et un ampli Harmony. Lors des premières sessions, les quatre compères ne s’embarrassent pas d’instruments tant qu’ils peuvent se défouler, psalmodier et passer du bon temps. Ils frappent sur la robinetterie, cognent sur les murs en contre-plaqué, braillent dans un magnétophone et se fraient un chemin à travers les coursives et les juke joints du passé. Ils fantasment le Dust Bowl américain et la gloire maritime anglaise. Ils développent ainsi une sensibilité cultivée et un son bouillonnant, à la fois construit et sanctifié, léché et dépouillé.
Inspiré par les chansons de Bob Dylan, Billie Holliday et Velvet Underground, les membres de Cold War Kids ont suivi leur instinct pour arriver à trouver un style sincère. Puis, ils ont sorti 3 EP de six chansons (‘Mulberry Street’,’Up in Rags’ et ‘With our Wallets Full’) sur le label Monarchy Music. Ils ont aussi fait beaucoup de dates, sautant et se déchaînant sur les scènes nationales, offrant, soir après soir, un spectacle brut où ils mouillent le maillot.
Du coté des textes, les histoires de Cold War Kids traitent de différentes existences dans divers lieux :vergers, chambres d’hôtel, laveries automatiques, églises, ports de pêche et cours d’école. Les personnages sont à la fois drôles et sérieux, comme J.D. Salinger ou ‘Peanuts’. Qu’il s’agisse du type qui vole les billets de banque dans le panier de la quête le dimanche matin à l’église, ou de l’enfant surdoué qui est malheureux d’entendre sa mère lui demander d’admirer les beautés du Grand Canyon par la fenêtre du monospace, ce sont des personnages du quotidien, souvent misérables, qui essayent de s’en sortir et oscillent entre désespoir, autosatisfaction et joie.
A l’instar des artistes du label Blue Note dans les années 50, la musique du groupe se confond avec une conception graphique. Le bassiste Matt Maust s’occupe du graphisme et de la création de différents supports visuels. Il recueille sa matière première en suivant le groupe, leurs amis, les inconnus et leurs péripéties en tournée et chez eux. Cet aspect graphique de leur travail est présenté dans des galeries d’art, sur des sites Internet et certains ouvrages de design sortent en supplément en même temps que les albums.
En fin de compte, Cold War Kids n’est pas seulement un groupe constitué de quatre musiciens. C’est aussi un collectif d’artistes en pleine expansion qui invite le monde entier à les rejoindre.
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