
BRMC, c'est l'un des rares groupes à avoir émergé dans cette décennie qui parvient à progresser au fur et à mesure des albums. Ils ont commencé par un 1er disque prometteur, un peu inégal, un peu jeune, un peu vert, un peu trop proche de ses réferences (Velvet, Mary Chain et Lennon pour faire court) mais avec quelques singles excellents. Le second prenait une dimension sonique imposante, plus proche des prestations live, le son en plomb de T-Rex ("Stop", énorme single glam) avec les guitares de Spacemen 3. Puis "Howl", qui contrairement à ce que l'on pense n'est pas un virage à 180° mais une évolution naturelle vers les fondements de leur style, la même démarche que le Cobain du "Unplugged In New-York". Tout ça est cohérent. "Howl" est un disque fort, intense, politique. Ces mecs-là ont une vision, une démarche authentique, des références qu'ils maîtrisent et un vrai style. A une époque où les poseurs triomphent, où l'on tente de se réclamer de Bob Dylan par une coupe de cheveux, les BRMC sont l'un des derniers bastions de résistance pour les fans de rock insoumis...

"Baby 81" le nouvel album du Motorcycle Club sort début 5 mai, mais est déjà leaké, les mauvaises langues diront qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil californien du Black Rebel Motorcycle Club. Certes, mais ce n'est pas franchement un problème pour un groupe de rock'n'roll. "Baby 81" sonne comme un best-of des 3 précédents disques mais le son s'est épaissi, l'écriture s'est affinée et le mix s'avère redoutable de puissance et d'efficacité. L'ouverture de l'album est un démarrage saisissant, un T-Rex dans le moteur moulinant des guitares en béton armé, comme si Bolan et les Mary Chain se tiraient la bourre. Il faudra attendre la mi-album pour que le Motorcycle Club calme le jeu sur un titre shoegazing magistral "Not What You Wanted" qu'on jurerait échappé du "Going Blank Again" de Ride. Splendide. La suite est de ce haut calibre et offre peut-être la plus grande chanson du groupe, "All You Do Is Talk", une chanson au sombre psychédélisme, désespérée, dévastée. Leur "Darklands". Chapeau...
