32e de Finale: c'est fini !

Tu aimes les salles obscures, tu veux parler du dernier film qui t'a fait hurler, crier ou mourir de rire. Fais-nous partager ton plaisir.

Modérateur : Ero-modos

Yoruiichi
Chunnin
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par Yoruiichi »

Jolie victoire de L'armée des 12 singes face à Shrek.
:bravo: :bravo:

Place maintenant au prochain versus opposant l'un des chefs d'oeuvres du cinéma, réalisé par Sir Alfred et le premier film d'une réalisatrice plus que prometteuse, fille elle-même d'un monstre du cinéma, je veux bien sûr parler de

Sueurs Froides contre The Virgin Suicides.

Place aux fiches.
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Sueurs Froides
Vertigo
Film américain de Alfred Hitchcock (1958)
Scénario: Samuel A. Taylor, Alec Coppel d'après l'oeuvre de Pierre Boileau et Thomas Narcejac
Image: Robert Burks
Musique: Bernard Herrmann
Casting:
James Stewart: John Ferguson (Scottie)
Kim Novak: Madeleine Elster / Judy Barton
Barbara Bel Geddes: Marjorie Wood (Midge)
Tom Helmore: Gavin Elster

Synopsis:
Scottie est sujet au vertige, ce qui lui porte préjudice dans son métier de policier. Rendu responsable de la mort d'un de ses collègues, il décide de quitter la police. Une ancienne relation le contacte afin qu'il suive sa femme, possédée selon lui par l'esprit de son aïeule. Scottie s'éprend de la jeune femme et se trouve ballotté par des évènements qu'il ne peut contrôler.

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La technique au service de la mise en scène
Pour illustrer les scènes de vertige, Alfred Hitchcock utilise la caméra subjective, mais d’une façon particulière : alors qu’il filme, vers le bas, la profondeur de la cage d’escalier que James Stewart est censé voir avec angoisse, la caméra opère deux mouvements simultanés : un mouvement d’appareil vers l’arrière (travelling arrière) et un mouvement optique vers l’avant (zoom avant). Le résultat de cet artifice technique appelé travelling compensé, utilisé ici pour la première fois dans un film, est une image qui se déforme, comme si la cage d’escalier s’allongeait.

Vertige et sexualité
Dans le roman de Pierre Boileau et Thomas Narcejac, D'entre les morts, le personnage principal est impuissant. Les auteurs écrivent explicitement, dès le premier chapitre, qu'il n'a jamais connu de femme alors qu'il a plus de 30 ans. Dans l'adaptation cinématographique Alfred Hitchcock s'amuse à multiplier les clins d'œil ironiques sur la sexualité de Scottie, incarné par James Stewart. Ainsi dès la deuxième scène, un dialogue interminable dans l'appartement de Midge, il joue avec une canne pendant que Midge fait allusion à leurs courtes fiançailles rompues parce qu'il ne s'est rien passé. Il la pointe même vers un soutien-gorge car Midge travaille dans la fabrication de lingerie féminine, ce qui contribue à érotiser encore plus la scène. Cette canne est donc un substitut de son sexe dont il ne sait que faire en présence d'une femme qui veut l'aimer charnellement. Midge lui parle comme à un enfant "you are a big boy now !". À la fin de la séquence, Scottie essaie de lutter contre le vertige en grimpant progressivement sur un escabeau. Hitchcock montre, dans un plan très bref, des dessins de femme au pied des marches. C'est une tentative d'érection qui est ainsi suggérée. Elle se termine par un fiasco dans les bras de Midge, éternelle insatisfaite.
L'ironie atteint son comble par l'utilisation de la tour Coit (un tel nom ne s'invente pas) bien connue par tous les habitants de San Francisco et dont l'érection (si ! si !) a été financée par une dame qui s'appelait Lillie Hitchcock Coit (aucun lien de famille avec Sir Alfred !). La tour, évident symbole phallique, représente une lance d'incendie car Lillie voulait rendre hommage aux pompiers de la ville. La tour apparaît constamment par la fenêtre de l'appartement de Scottie comme pour se moquer de son manque de vigueur sexuelle. Quand Madeleine, après sa tentative de suicide, vient le remercier de l'avoir sauvée, elle lui dit qu'elle a retrouvé son appartement grâce à elle. Scottie répond que c'est la première fois qu'elle lui est utile à quelque chose.
Quelques plans plus tard, ils finissent par coucher ensemble, scène suggérée et non montrée. Scottie est alors persuadé qu'elle est une réincarnation et c'est avec un fantôme, avec une morte donc, qu'il a une relation. Dans l'interview qu'il a accordée à François Truffaut, Hitchcock parle de nécrophilie du personnage. Scottie est convaincu de la réincarnation de Carlotta après la magnifique séquence dans la forêt de séquoias, arbres sempervirens comme il le souligne lui-même. Dans le plan suivant, ils s'embrassent au pied d'un arbre tortueux (symbole de la sexualité vacillante de Scottie comparé à la vigueur insolente des arbres millénaires) et le déferlement des vagues ne laisse aucun doute sur le fait qu'ils se connaissent au sens biblique du terme.

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Scottie Pygmalion
Quand Scottie découvre par hasard dans la rue Judy, le sosie de sa regrettée Madeleine, il entreprend de la transformer à l'image de son amour disparu. Il ignore que c'est la même personne et qu'il est victime d'une machination diabolique. Une fois la transformation terminée, il l'aime à nouveau. Or Madeleine n'a jamais existé. Il est donc amoureux d'une image qu'il a créée lui-même. Quand il découvre la vérité la jalousie le submerge et il cause la mort de Judy. C'est aussi un châtiment divin, Hitchcock est très moral, car une religieuse contribue à provoquer l'accident. La question que l'on peut se poser c'est les causes du malaise de Scottie. Est-il malade parce qu'en définitive il a eu des relations avec une femme de chair et de sang ? Ou bien est-ce d'Elster qu'il est jaloux ? Ce que Scottie a fait en créant Madeleine, Elster l'a fait avant lui mais sans tomber amoureux de sa création. Son but machiavélique était qu'un autre succombe à ses charmes et tombe dans son piège maléfique.

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Virgin Suicides
The Virgin Suicides
Film américain de Sofia Coppola (2000)
Scénario: Sofia Coppola d'après l'oeuvre de Jeffrey Eugenides
Image: Edward Lachman
Musique: Air, Richard Beggs
Casting:
James Woods: M. Lisbon
Kathleen Turner: Mme Lisbon
Kirsten Dunst: Lux Lisbon
Josh Hartnett: Trip Fontaine

Synopsis:
Dans une ville américaine tranquille et puritaine des années soixante-dix, Cecilia Lisbon, treize ans, tente de se suicider. Elle a quatre soeurs, de jolies adolescentes. Cet incident éclaire d'un jour nouveau le mode de vie de toute la famille. L'histoire, relatée par l'intermédiare de la vision des garçons du voisinage, obsédés par ces soeurs mystérieuses, dépeint avec cynisme la vie adolescente. Petit a petit, la famille se referme et les filles reçoivent rapidement l'interdiction de sortir. Alors que la situation s'enlise, les garçons envisagent de secourir les filles.

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Une affaire de famille
Outre Francis Ford Coppola, Sofia a fait participer des membres de sa famille au film. Ainsi a-t-elle engagé son frère Roman et ses cousins Chris Neil et Robert Schwartzman.

Sofia Coppola, réalisatrice et scénariste
Actrice, elle a joué sous la direction de son père dans The outsiders (1983), Rusty James (id.), Cotton Club (1984), Peggy Sue s'est mariée (1986) et Le Parain III (1990), où elle tenait l'un des rôles principaux. Elle a également participé au Parrain (1972), où elle était le nourrisson baptisé dans une célèbre scène du film, et au Parrain II (1974), où elle ne faisait qu'une très brève apparition.
Styliste, elle a créé les costumes du sketch de Francis Ford Coppola de New York Stories (1990).
Virgin Suicides est son premier long métrage. Elle avait auparavant réalisé un court métrage, Lick the star (1998).

L'avis de l'auteur, Jeffrey Eugenides
« De toutes les adaptations, celle de Sofia était la mieux construite. Je pense qu'elle est plus intriguée par l'histoire des filles proprement dite que par le point de vue des garçons, ce qui donne ainsi des nuances différentes à l'histoire. En écrivant le roman, j'étais davantage concerné par les filles et Sofia l'a très bien compris. »

Un scénario convaincant
Lorsque Sofia Coppola débuta l'écriture du scénario, les droits du roman avaient déjà été cédés, ce qui n'entama en rien sa détermination. Son travail achevé, elle le soumit à son père, Francis Ford Coppola, qui avoue qu'il s'agissait de l'un des meilleurs scénarios qu'il avait lu depuis dix ans. Il décida alors de produire le film au travers de sa société American Zoetrope. La qualité du scénario convainc les ayants droits de changer d'avis. Ils cédèrent les droits du livre à la société de production.

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Adapté d'un roman
Virgin Suicides est l'adaptation du roman homonyme de Jeffrey Eugenides paru en 1995.

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Les votes se termineront le samedi 29 mars à midi.
Votez bien :fume:
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Gohan82
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par Gohan82 »

The Virgin Suicides

j'aime bien Sueurs Froides (meme si ce n'est pas mon Hitchcock préféré ^^) , mais la ca tombe face à un de mes films préférés donc je n'hésite pas ^^
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Symphony
Jounin
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par Symphony »

The Virgin Suicides !
WARNING
This show contains adult humour, strong language, random acts of violence, unrestrained flatulence and scenes of a sexually explicit nature between puppets and puppets which some viewers may find offensive.
Aizen
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par Aizen »

Vertigo sans l'ombre d'une hésitation. Le film de Hitchcock le plus abouti à mes yeux où tout son univers se mêle dans une perfection absolue du point de vue de la mise en scène. Et puis bon, il y a tellement à dire sur ce film, sur sa richesse, sur son jeu de miroir, sur ses dualités.

D'ailleurs ne travelling compensé, depuis c'est devenu un truc super à la mode notamment dans les films d'horreur où les anime japonais (il ne se passe quasiment pas un épisode de Naruto sans qu'on ait le droit à un travelling compensé :langue: ).
COCOTOUCH
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par COCOTOUCH »

Sueurs Froides , j'aime pas virgin suicides :razz:
Yiliboo
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par Yiliboo »

Virgin Suicides

Vertigo, j'ai moyennement aimé, pourtant je l'avais vu en plein dans ma période Hitchcock ^^ (mais j'ai pas adoré Virgin Suicides non plus, ca atteint pas Marie-Antoinette quoi :siffle: *pas taper*)
C'est pas l'Homme qui fait l'outil, c'est l'outil qui fait l'Homme, TINTINTIN
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Heaven smile
Agent Crockett
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par Heaven smile »

Vertigo
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nataku
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par nataku »

The Virgin Suicides. (je connais pas l'autre film)
Mon âme se compose et décompose
comme un puzzle mélancolique...
dont chaque pièce a sa propre tristesse.
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Akenehi
Jounin
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par Akenehi »

The Virgin Suicides
Rilakkuma
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par Rilakkuma »

Vertigo :yes:
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palmocorse
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par palmocorse »

nataku a écrit :The Virgin Suicides. (je connais pas l'autre film)
+1
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shinzo
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par shinzo »

Vertigo.

même si "Virgin Suicide" est un chef d'œuvre (en + je prefere "Lost In Translation" de S.Coppola, mais bon).
coup de cœur : "Persepolis" de Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud
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Gaara
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par Gaara »

The Virgin Suicides ( je ne suis pas un grand fan d'Hitchkock )
Yoruiichi
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Re: 32e de Finale: Sueurs Froides vs The Virgin Suicides

Message par Yoruiichi »

Vertigo
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Yoruiichi
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Re: 32e de Finale: Les Affranchis vs Le Silence des Agneaux

Message par Yoruiichi »

Double post no jutsu :redface: (m'en fous, chuis modo :ange: )

Courte victoire de The Virgin Suicides face à Sueurs Froides, avec 7 voix contre 6.

Place maintenant au prochain versus qui opposera Les Affranchis au Silence des Agneaux (à ne pas confondre avec le Seigneur des Anneaux, qui malgré un titre assez proche, n'a rien avoir avec la choucroute :non: d'ailleurs, je me demande si Hannibal Lecter aimait la choucroute :hein:)

Ami voteurs, faites-moi part de votre opinion et dites-moi si oui ou non, Hannibal Lecter aimait la choucroute :yes:

Passons aux fiches maintenant.
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Les Affranchis
Goodfellas
Film américain de Martin Scorsese (1990)
Scénario: Nicholas Pileggi, Martin Scorsese, d'après l'oeuvre de Nicholas Pileggi
Image: Michael Ballhaus
Musique: Harry Nilsson
Casting:
Robert De Niro: Jimmy Conway
Ray Liotta: Henry Hill
Joe Pesci: Tommy DeVito
Lorraine Bracco: Karen Hill

Synopsis:
Depuis sa plus tendre enfance, Henry Hill, né d'un père irlandais et d'une mère sicilienne, veut devenir gangster et appartenir à la Mafia. Adolescent dans les années cinquante, il commence par travailler pour le compte de Paul Cicero et voue une grande admiration pour Jimmy Conway, qui a fait du détournement de camions sa grande spécialité. Lucide et ambitieux, il contribue au casse des entrepôts de l'aéroport d'Idlewild et épouse Karen, une jeune Juive qu'il trompe régulièrement. Mais son implication dans le trafic de drogue le fera plonger...

5e collaboration Scorsese / De Niro
Les Affranchis marque la cinquième collaboration entre Robert De Niro et Martin Scorsese. Tous deux ont déjà travaillé ensemble sur Mean streets (1973), Taxi driver (1976), Raging Bull (1980) et La Valse des pantins (1982). Ils se retrouveront par la suite pour les besoins de Les Nerfs à vif (1992) et Casino (1996).

L'entourage de Martin Scorsese
Pour les besoins des Affranchis, Martin Scorsese a fait participer son entourage au tournage. Ainsi, Catherine Scorsese, la mère du cinéaste, Charles Scorsese, son père, ainsi que l'acteur Frank Vincent, un de ses amis, ont fait partie de la distribution. La première y incarne la mère de Tommy De Vito, le second le personnage de Vinnie, tandis que le troisième y interprète le caïd Billy Batts.

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Un véritable District Attorney
Dans la scène où Henry et Karen Hill sont sur le point d'accepter le programme de protection des témoins, le District Attorney Edward McDonald a joué son propre rôle.

"You think I'm funny ?"
La fameuse scène You think I'm funny ?, dans laquelle Tommy (Joe Pesci) terrorise Henry (Ray Liotta), a été écrite par Joe Pesci à la demande de Martin Scorsese. Le réalisateur s'est inspiré d'une scène qu'il avait vécu dans sa jeunesse passée à Little Italy.

Le casse historique de la Lufthansa
Le film ainsi que le roman sont basés sur des faits réels, notamment lorsqu'il s'agit du casse historique de la Lufthansa en décembre 1978. Le butin ramassé par les gangsters s'élevait à 6,2 millions de dollars à l'époque (aujourd'hui 16,4 millions de dollars).

Les lieux de tournage
Le film fut tourné en extérieurs dans le Queens, le New Jersey, à Manhattan et Coney Island à Brooklyn. La jeunesse de Henry Hill a été filmée à Astoria, à New York.

Un milieu familier pour Scorsese
Avec Les Affranchis, Martin Scorsese effectue une plongée dans l'univers mafieux. Ce milieu lui est familier, puisqu'il avait réalisé en 1973 Mean streets, un drame dans lequel Robert De Niro et Harvey Keitel interprètent des petites frappes souhaitant rallier les rangs de la pègre.

Un Oscar et cinq nominations
En 1991, Joe Pesci remporta l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour sa prestation du gangster Tommy DeVito. Le long métrage Les Affranchis fut par ailleurs nommé cinq fois dans les catégories : meilleur film, meilleur scénario, meilleur second rôle féminin pour Lorraine Bracco, meilleur réalisateur et meilleur montage.

Robert De Niro et la mafia
Interprète d'Al Capone dans Les Incorruptibles, Robert De Niro poursuit son chemin au coeur du syndicat du crime. Il a ainsi incarné l'apprenti mafieux "Johnny Boy" Civello dans Mean streets (1973), le Parrain Vito Corleone dans sa jeunesse dans Le Parrain, 2e partie (1974), le gangster juif "Noodles" Aaronson dans Il etait une fois en Amerique (1984), l'inoubliable Jimmy Conway des Affranchis (1990), sans oublier le mafieux-rigolo et déprimé Paul Vitti, dans Mafia blues (1999) et Mafia blues 2 - la rechute (2002).

Echange de bons procédés
Dans Les Affranchis, Tommy (Joe Pesci) se charge d'éliminer Billy Bats (Frank Vincent). Dans Casino, c'est au tour de Frank Vincent de participer au meurtre de Joe Pesci.

Ray Liotta en tête d'affiche
C'est la première fois que Ray Liotta se retrouve en tête d'affiche d'un film qui lui apportera une consécration internationale et le fera davantage connaître du grand public.

Le personnage de Tommy DeVito
Le personnage de Tommy DeVito, interprété par Joe Pesci, n'est pas sans rappeler l'archétype cinématographique du gangster du début des années trente : violent, impulsif, arrogant, possessif et fanfaron. Les acteurs Edward G. Robinson, James Cagney et Paul Muni lui avaient donné ses lettres de noblesse.

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Le recours aux "freeze-frames"
Dans Les Affranchis, Martin Scorsese a eu recours à des freeze-frames ("images arrêtées" en français), une manière de rendre hommage au film Jules et Jim dans lequel ce procédé est largement utilisé.

246 fois "fuck" !
Le mot fuck a été prononcé 246 fois dans le film, la plupart du temps par Joe Pesci.

Imperioli dans "Les Sopranos"
Dans Les Affranchis, Michael Imperioli incarne Spider, le jeune homme qui se fait tirer dans le pied par Tommy (Joe Pesci). Dans la série télévisée Les Sopranos (1999), ce sera au tour de son personnage de tirer dans le pied d'un employé de banque qui le fera patienter trop longtemps.

Une référence à George Barnes
La séquence de générique de fin, où Joe Pesci tire avec son pistolet, fait référence à celle où George Barnes en fait de même pour L' Attaque du train rapide (1903).

Basé sur des personnages réels
Les personnages du film ont réellement existé. Le véritable Henry Hill, qui dénonça ses complices en mai 1980, bénéficia du programme de protection des témoins et dirigea par la suite un restaurant italien, appelé The Azores, à Redmond, dans l'Etat de Washington. Après la sortie du film, il dût s'installer ailleurs, dans un lieu tenu secret. Une de ses filles fut d'ailleurs figurante dans la scène du mariage. Tommy DeVito s'appelait en réalité Tommy DeSimone, tandis que le vrai nom de Jimmy était Burke. Ce dernier mourut d'un cancer du poumon en prison en 1996.

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Le Silence des Agneaux
The Silence of the Lambs
Film américain de Jonathan Demme (1991)
Scénario: Ted Tally, d'après l'oeuvre de Thomas Harris
Image: Tak Fujimoto
Musique: Howard Shore
Casting:
Anthony Hopkins: Dr Hannibal Lecter
Jodie Foster: Clarice Starling
Scott Glenn: Jack Crawford

Synopsis:
Clarice Starling, jeune stagiaire du FBI, est désignée pour enquêter sur une série de meurtres épouvantables commis dans le Middle West par un tueur de femmes psychopathe connu sous le nom de Buffalo Bill.

Dix-sept ans après sa sortie, l’œuvre a gardé toute la puissance de ses effets ou plutôt de son atmosphère angoissante qui va crescendo. Jonathan Demme a pris le parti de suivre de très près le roman de Thomas Harris et de n’y rien rajouter sinon son talent de cinéaste. Donc pas d’histoire d’amour collée susceptible de nous distraire de cette plongée dans les abysses de l’âme humaine recelant autant de traumas que de terreurs et d’autres monstruosités.
Demme se concentre sur le face à face Starling / Lecter, pierre angulaire du film. Comme dans les contes de notre enfance, Clarice va devoir affronter des monstres. Ce ne sont plus ces ogres fantasmagoriques de la littérature enfantine mais des êtres de chair et de sang bien plus terrifiants comme le sont aussi les cauchemars de son enfance toujours bien vivants. Comme le Petit Poucet qui retrouvait son chemin en suivant ses petits cailloux, Clarice va suivre les indices de « l’ogre Hannibal » en même temps qu’il va « évaluer » si elle est digne de la psychanalyse qu’il lui « offre », ce cadeau pouvant aussi bien se révéler empoisonné comme la pomme de la sorcière ou bénéfique comme la citrouille de la fée en fonction de la spiritualité (ou de la dignité) de l’héroïne. Toujours comme dans les contes, Clarice va devoir passer des épreuves qui décideront de son sort… Savoir si elle sera dévorée ou bien si elle deviendra princesse… Au final, on comprend qu’elle a gagné l’estime de l’ogre parce qu’elle a réussi les épreuves qu’il lui imposait et qu’il « sent littéralement » (et il la touche du doigt au travers des barreaux) qu’elle est à présent devenue assez forte pour (enfin) affronter cet autre monstre qui a pour surnom Buffalo Bill…
Le soin qui a été apporté à la photo volontairement sous-exposée, comme celui s’astreignant à éradiquer costumes ou fioritures risquant de nous égayer un instant, sont remarquables (Clarice-Foster est constamment habillée couleur vert-de-gris et on a assombri sa chevelure afin qu'elle ne soit pas trop lumineuse). Tout à été conçu par Demme pour descendre toujours plus profondément dans un monde où suinte l’ennui comme à « Belvédère » dans l’Ohio… C’est la morose accalmie annonciatrice, comme l’est le silence avant la tempête, de l’épreuve finale. Clarice va, au sens propre comme au figuré, s’enfoncer dans les tréfonds d’une cave symbolisant cette âme humaine cachant dans ses coins et recoins autant d’horreurs et de peurs que notre cerveau a de neurones…
Clarice devient elle-même un peu monstrueuse, comme si elle héritait des dons d’Hannibal. Lorsqu’il s’échappe de sa prison, elle « sait déjà », et elle le confie à son amie Ardelia, qu’elle n’a rien à craindre de lui… Lors des toutes dernières séquences, elle garde pour elle-seule son entretien téléphonique avec Hannibal en regardant s’éloigner Crawford, son supérieur, qui l’a déçue à plusieurs reprises et elle sait qu’elle doit sa promotion plus à Hannibal qu’à son patron, son estime ne peut donc aller qu’à une seule personne…

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Les deux acteurs, justement récompensés, tiennent de bout en bout le film sur leurs épaules… Qu’ils aient eu, chacun à leur façon, la préscience de ce qu’il fallait faire appartient au mystérieux sixième sens du comédien. On sait combien Jodie Foster s’est battue pour le rôle et que c’est elle qui a convaincu Demme d’ajouter cette séquence d’entraînement au début du film, comme si Clarice était soit « poursuivie », soit la « poursuivante » de quelque chose… Déjà, le début du conte… On se souviendra longtemps d’Anthony Hopkins, toutes babines retroussées, et de ses « ssssllluppps » d’ogre destinés à tester Clarice de l’autre côté de la paroi de plexiglas et de leurs reflets juxtaposés sur les invisibles murailles de l’indicible…

Adapté de Thomas Harris
Le Silence des agneaux est tiré d'un roman de Thomas Harris du même nom et met en scène deux personnages déjà existants dans Le Sixieme Sens de Michael Mann (1986), toujours adapté d'un ouvrage de Harris, Dragon Rouge, à savoir Hannibal Lecter et Jack Crawford. En 2002, Brett Ratner réalise une nouvelle adaptation de ce roman. Pour l'occasion, Anthony Hopkins reprend le rôle du psychiatre cannibale, tandis que Jack Crawford est interprété par Edward Norton.

Gene Hackman, Michelle Pfeiffer
C'est Gene Hackman qui à l'origine détenait les droits du film et qui désirait écrire, diriger et jouer dans le film. Quand Jonathan Demme reprit le projet, avec Ted Tally au scénario, il proposa d'abord le rôle de Clarice Starling à Michelle Pfeiffer, avant de s'orienter vers Jodie Foster.

Un long travail de préparation
La préparation du film se fit dans un grand souci de réalisme. En effet, Scott Glenn et Jodie Foster furent mis en relation avec des agents du FBI, et passèrent beaucoup de temps à se familiariser avec les techniques, mais également avec l'état d'esprit de ces personnes. Scott Glenn, alias Jack Crawford, a même visionné des photographies de scènes de crimes. "J'ai perdu un certain degré d'innocence ", dira-t-il plus tard (People magazine du 1er avril 1991). De même, afin de mettre en scène un psychopathe crédible, Demme et son équipe se sont lancés dans de longues recherches, qui ont abouti à la naissance de James " Buffalo Bill " Gumb, un mélange de trois tueurs en série ayant existé : Ed Gein, qui s'habillait avec la peau de ses victimes et se regardait régulièrement dans des miroirs, et qui avait également inspiré le personnage de Norman Bates dans Psychose d'Alfred Hitchcock. Le second était Ted Bundy, un étudiant, qui usait d'un faux plâtre au poignet afin de susciter la pitié des jeunes filles. Enfin, une troisième source d'inspiration est le tueur Gary Michael Heidnick, qui détenait des femmes dans une cave et les séquestrait.

Incohérence
La seule incohérence du film, selon les agents du FBI dépêchés auprès de la production, réside dans le fait qu'une stagiaire (Starling) se retrouve sur une mission aussi délicate et dangereuse.

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A sujet difficile, tournage détendu
Afin de réduire la tension amenée par le sujet du film, les équipes technique et artistique ont tenu à rendre l'atmosphère sur le plateau la plus légère et la plus détendue possible, avec des jeux et des blagues en continu.

Rafle aux Oscars
Le Silence des agneaux est le seul film, avec New York-Miami de Frank Capra en 1934 et Vol au-dessus d'un nid de coucou de Milos Forman en 1975, à avoir remporté les 5 oscars majeurs : meilleur film, meilleur réalisateur (Jonathan Demme), meilleur acteur (Anthony Hopkins), meilleure actrice (Jodie Foster) et meilleure adaptation (Ted Tally), et ce malgré la banqueroute de la maison de production Orion et le manque de budget publicitaire qui en découlait.

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Fin des votes le jeudi 3 avril à 21 heures.
Votez bien :fume:
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