The Darjeeling Limited

Tu aimes les salles obscures, tu veux parler du dernier film qui t'a fait hurler, crier ou mourir de rire. Fais-nous partager ton plaisir.

Modérateur : Ero-modos

shinzo
Gennin
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The Darjeeling Limited

Message par shinzo »

The Darjeeling Limited

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Casting :

- réalisé par Wes Anderson (réa entre autre de : la vie aquatique / la Famille Tennenbaum)
- avec Owen Wilson ("Serial noceurs", excellent!), Adrien Brody ("Summer of Sam"de Spike Lee), Jason Schwartzman ("J'adore Huckabees" de David O. Russell, franchement enorme!), et Natalie Portman ("Garden State" de Zack Braff ^^)
- film américain.
- genre : Comédie
- durée : 1h 47min.
- titre Français : A bord du Darjeeling Limited

Site Officiel : http://www.darjeelinglimited-lefilm.com/

Synopsis :Trois frères qui ne se sont pas parlé depuis la mort de leur père décident de faire ensemble un grand voyage en train à travers l'Inde afin de renouer les liens d'autrefois.
Pourtant, la "quête spirituelle" de Francis, Peter et Jack va vite dérailler, et ils se retrouvent seuls, perdus au milieu du désert avec onze valises, une imprimante, une machine à plastifier et beaucoup de comptes à régler avec la vie...
Dans ce pays magique dont ils ignorent tout, c'est alors un autre voyage qui commence, riche en imprévus, une odyssée qu'aucun d'eux ne pouvait imaginer, une véritable aventure d'amitié et de fraternité...

____________________


Avis : Pas réellement d'avis construit sur cette dernière œuvre en date de Wes Aderson, par contre je trouve son "univers" fort sympathique et original que ce soit par cette touche très "lunaire", que par cette humour très décalé, très barge aussi et cette volonté de bizarté dans l'esprit, cette petite chose de zarb, cet ovni incompréhensible mais qui dépote par son style et son rythme très personnel et particulier. . N'ayant vu que la famille Tenenbaum, je m'abstiendrai donc sur la vie Aquatique, ce réalisateur ce conforte dans l'esprit libre de toute contrainte, formalité du cinéma contemporain, es bien ? Chacun ce fera ça propre opinion. Ici nous somme encore dans un condensé de vie pas si ordinaire que ça, un zeste de spiritualité avec ce voyage initiatique en Inde, il traîne tous trois (Jack, Peter et Francis donc), leur lourds passé à travers divers objets symbolique, et ne ce sont pas parlé depuis la mort de leur père (une trame qui rappel un peut celle de "Savage" je trouve), prennent le train comme un vaisseau pour la maturité, je pense que ce train va être comme le bar de "My Blueberry Nights", une sorte d'isoloir du monde extérieure, une protection au monde qui les entourent, une façon de ce complaire dans leur enfance pour ne pas accepter cette responsabilité d'adulte qui les attend au premier pas posé hors de ce train. Un petit quelque chose de l'excellent Little miss sunshine, je trouve, avec la camionnette, cette idée de confinement dans un lieu de protection, ici comme un vaisseau dans le temps un peut. Ce que j'aime dans les œuvres de Anderson ces que les destins qu'il "encadre", ne sont jamais montrés du doigt ou amplifié ou surligné de manière violente, il porte un regard humble et réfléchit sur ces sujets pas toujours très futés.
Une œuvre que je conseils à ceux qui ont aimé le genre "Garden State" ^^ (et yen à pas mal sur le forum ...) et les grands voyages profond, avec toute la panoplie, éléphants, dromadaire, tous le touti et plein d'émotions, de grosse marades et de beaux paysages avec un train et des gens zarb dedans.

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:fume: en verra bien le résultat.
coup de cœur : "Persepolis" de Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud
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Heaven smile
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Re: The Darjeeling Limited

Message par Heaven smile »

shinzo a écrit :N'ayant vu que la famille Tenenbaum, je m'abstiendrai donc sur la vie Aquatique, ce réalisateur ce conforte dans l'esprit libre de toute contrainte, formalité du cinéma contemporain, es bien ? Chacun ce fera ça propre opinion.
Surprise made in Steve Zissou

Je n'ai vu qu'un seul Anderson (pas celui qui fait des merdes, ni celui qui fait apparement des chefs-d'oeuvres), qui se trouve être The Aquatic Life with Steve Zissou. Avec La Vie Aquatique, Anderson livre un long métrage toujours juste, maintenant constamment l'équilibre entre comédie fantastique et drame (acessoirement fantastique lui aussi). Equipage de gens foutres, adeptes des répliques cinglantes, de la nonchalance et du bonnet rouge, la team Zissou se révèle instantanément atypique. Bras cassés cumulant les lacunes sur un sujet qu'ils sont supposés maitriser à la perfection, les Zissou, malgré leur caractère difficilement accessible, se révèlent, au cours d'une aventure fantastique et fantasmagorique qui n'est pas sans rappeler l'univers de Gondry (les trips carton-pâte relouds en moins), profondément attachants. On est embarqué dans une expédition où tout est possible, avec aux commandes, un Bill Muray tout simplement excellent (une fois de plus. Le voir se trémousser dans sa combinaison, c'est vraiment énorme :lol2: ).

Dépaysant, véritable ovni d'un cinéma américain indépendant auquel l'imagination ne manque pas, The Aquatic Life... s'est révélé être, pour ma part, une expérience extrêment plaisante et plus subtile qu'il n'y parait. Emplint de rêverie enfantine mais paradoxalement très mature, le film d'Anderson séduit par son style (très) atypique mais toujours équilibré.

En gros, c'est très bien (et c'est en solde à la Fnac :mrgreen: ).

Fin de l'avis (mais tu vas aimé shinzo).
shinzo a écrit :Une œuvre que je conseils à ceux qui ont aimé le genre "Garden State" ^^ (et yen à pas mal sur le forum ...)
Garden State est un chef d'oeuvre :mrgreen: Mais le film de Braff me semble relativement éloigné du dernier Anderson (mais je me base uniquement sur la bande annonce que j'avais vu juste avant No Country For Old Men donc je me fourvois peut-être totalement). Quoi qu'il en soit, je vais y aller. C'est une certitude.
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iori
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Re: The Darjeeling Limited

Message par iori »

hop hop!!!! :happy:

mini up pour ce topic :happy:


J'ai enfin vu ce film et je ne vois pas quoi en dire si ce n'est que c'est un vrai régal à plusieurs égards!!!


Des couleurs vraiment sublimes; l'Inde comme on aime à l'imaginer, à bord d'un train typique plein de charmes, des héros complètement à l'ouest, chacun à sa façon, à la fois différents et semblables dans cette différence et fausse indifférence qui les lie.

Des frères qui même perdus de vue n'en restent pas moins unis, presque malgré eux, et c'est d'autant plus touchant de les voir évoluer vers un retour "aux sources"

La musique est très bien utilisée, on se laisse même bercer par Joe Dassin en se disant que finalement "aux champs Elysées" colle très bien aux voyages en train à travers l'Inde (comme quoi on peut faire de sacrés grand écarts avec un peu d'imagination!)

Et cette façon de faire évoluer les personnages principaux en laissant le reste de la scène en suspens (ça doit avoir un nom ce procédé mais j'y connais rien) ça m'a souvent fait penser aux beatles d'ailleurs, sans doute l'Inde et les supers coiffures des persos ^^'
En tout cas chapal aux acteurs qui sont tous les trois excellents avec leurs airs de paumés


Enfin voilà, j'ai beaucoup aimé (ça se voit non??? )
Yoruiichi
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Re: The Darjeeling Limited

Message par Yoruiichi »

J'ai vu 2 fois ce film, à seulement quelques jours d'intervalle, et j'ai tout simplement adoré.

L'univers décalé d'Anderson, le jeu des 3 acteurs, chacun apportant une touche d'originalité à leur personnage respectif (mention particulière à Adrien Brody :love: et sa prestation de Pierrot lunaire), la fraicheur des décors, dans une Inde un peu pastiche, mais très savoureuse. Le jeu des cadrages, la musique qui accompagne le voyage spirituel de ses trois frères qui se redécouvrent, tout est là pour nous faire voyager et rire avec les tribulations de ses trois américains en Inde, à la recherche d'une mère absente.

A voir et à revoir pour le plaisir des zygomatiques et ne serait-ce que pour la courte apparition de Bill Murray, qui ouvre ce film avec brio.
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Aizen
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Re: The Darjeeling Limited

Message par Aizen »

Pour ceux qui ont vu le film (ou ceux qui n'ont pas envie de le voir :lol2: ).

Wes Anderson développe une idée principale dans ses films, celle de la famille réduite à un vase clos dans lequel les membres de celle-ci cherchent, à tout prix, à s’échapper de manière anarchique aux uns et aux autres.

Darjeeling Limited n’échappe pas à ce principe initial. Trois frères se retrouvent dans un train traversant l’Inde pour rencontrer une mère qui les fuit. Ces trois frères ne se sont plus vus depuis un an, ce qui coïncide avec l’enterrement de leur père. Cette fratrie, menée par Francis Whitman, interprété par un excellent Owen Wilson, aux horizons divers va se retrouver cloîtré dans l’espace limité du train. La mise en scène met en exergue cette « détention », notamment à travers un plan particulièrement symbolique où Jack Whitman après avoir vérifié les messages de son ex, est espionné par ses deux frères, la caméra dans un travelling latéral va se déplacer pour suivre la vie d’un autre couple pour se rattacher à Jack qui passe dans le couloir au fond pour revenir sur les deux frères toujours en train d’espionner. La distanciation et le mur que représente le wagon du train place le spectateur en situation de voyeur.
Voici trois frères que tout oppose, nous les avons placés dans une cage, voyons comment vont-ils réagir.
Si le sous-titre du film annonce que « cela aurait dû être une quête initiatique », la quête ne prend pas place dans la première partie planifiée par Francis. C’est l’expérience qui s’invite et nous dresse le constat implacable, sous la bouffonnerie de la situation, de l’impossibilité de ses frères de cohabiter. Cela passe chez Anderson par plusieurs éléments scénaristiques. Les informations qui se diffusent au sein de la fratrie ne parviennent jamais directement. Francis apprend que Peter attend un enfant, par Jack. Francis apprend que Jack a pris des billets d’avion pour repartir « au cas où », par Peter. Francis apprend que Jack vérifie les messages de son ex par Peter… Les exemples sont nombreux et appuyés au cours de cette première partie. Pourtant au-delà des fractures qui sont nées, leur atavisme ne les abandonne pas. Et en cela ils sont liés. Ils sont liés par leurs vêtements, ces costumes à la coupe identique mais aux couleurs différentes, par ces valises qu’ils traînent comme un poids paternel inexpugnable. Cela se manifeste également par la prise de médicament à outrance visant à provoquer diverses hallucinations ou sentiment de bien-être. La volonté d’échapper à la réalité intervient dans cet atavisme les reliant. C’est un point fondamental. La fuite. Leur mère a fui et fuit toujours. Jack tente de fuir avec son billet planqué, tout en fuyant son ex. Peter a toujours eu dans l’idée de fuir sa femme en divorçant et Francis a voulu fuir la vie en tentant de se suicider.

A ce stade, intervient une question fondamentale posée par Jack : « Est-ce que nous aurions pu être proches dans la vie ? Pas en tant que frère mais en tant qu’amis. »
Je cite de tête, l’exactitude n’y est peut-être pas mais l’idée globale, si. Car c’est une idée qui semble hanter Anderson depuis ses premiers films. De quoi est constituée la famille ? Est-ce seulement les « liens du sang », les similitudes physiques ou vestimentaires, les similitudes gestuelles et intellectuelles ou alors est-ce encore autre chose ? Serait-ce un lien proche de l’amitié, une entente basée sur la confiance et la solidarité ?

Anderson apporte sa réponse à cette question. Et elle émerge dans la seconde partie du film qui se libère de la première. Les plumes de paon ont chacune emprunté leur chemin, il n’en reste plus qu’une et elle va les souder. La séquence où ils sont assis avec leur torche dans le désert marque la fin de ce cycle où ces frères cessent d’être frères pour s’éloigner à nouveau les uns des autres.

Comment relier ces frères à nouveau alors ? En musique, il existe un terme qui détermine une phase d’un morceau qui permet de relier le thème B au thème A, cela s’appelle « un pont ». Dans ce film il y a un « pont » visible, entre la première et seconde partie. Il s’agit de la séquence de sauvetage des enfants par les trois frères où l’un des enfants va trouver la mort. Cette séquence permet d’amener Jack, Francis et Peter au sein du village et ainsi d’assister à l’enterrement. Là, intervient une notion fondamentale dans ce film. L’écho. La répétition. Le parallélisme. Ainsi la révélation du lien rejoignant les trois frères passe par l’enterrement de ce jeune garçon et cet enterrement est précédé de l’enterrement du père. Cet enterrement du père et son déroulement sont annoncés dans le train. Le texte que donna à lire Jack à Peter. Ce jeu de répétition d’un évènement, le contenu de l’enterrement et les relations que nourrissent les personnages, puis la répétition de deux enterrements à un an d’écart. Entraîne une réaction en chaîne. L’origine de l’écho, le cri initial est l’enterrement du père. De cet enterrement se répercute un ensemble d’évènements qui les a amené à se retrouver mais non à se lier. Aussi pour la première résonance, Peter se retrouve seul à pleurer dans les toilettes et Francis ignore le texte de Jack. Alors que la seconde résonance intervient comme une libération. Le premier enterrement les divisa, le second les soudera.

Cette nouvelle fraternité leur permet à présent d’achever leur voyage en allant voir leur mère. L’enterrement leur sert de révélateur et en allant chercher leur mère tente de ressouder complètement leur famille. Que leur mère refuse n’a rien d’étonnant, son parcours n’est pas le même et son apparition n’a pour but que de laisser les frères à eux-mêmes. Ils peuvent quitter leur mère comme ils pourront quitter les valises paternelles dans la séquence finale. Débarrassés de ce poids atavique, ils peuvent retourner chez eux avec la certitude d’avoir franchi un cap décisif. Celle de pouvoir aborder leur vie d’adulte pleinement, sans être en quête d’un père ou d’une mère.

Darjeeling Limited est un film sur l’adolescence (ou l’adulescence, grand terme à la mode) et le passage au « monde adulte ». Anderson sort ses personnages de cet univers castrateur, celui-ci les ayant tenu éloignés autant intellectuellement que physiquement les uns des autres. Par ce film Anderson s’offre une mue par rapport à ses derniers films, cette mue qui scinde le film en deux. Francis, Peter et Jack sont sortis de ce vase clos et peuvent rentrer chez eux, prêts à affronter leurs problèmes et à se faire confiance (la séquence où Jack abandonne l’idée de dire que ses personnages sont fictionnels est révélatrice dans ce sens. Il n’a plus besoin de se cacher, de se retrancher derrière la fiction pour admettre qu’il parle de lui, de ses frères, de ses amis, dans ses romans).
Une divine comédie en somme.
Heaven smile
Agent Crockett
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Re: The Darjeeling Limited

Message par Heaven smile »

Tiens je me suis commandé ça cette semaine :

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... :mrgreen:

J'ai personnellement beaucoup aimé. Tantôt drôle ou émouvant, le film d'Anderson établit dès les premières minutes une connexion entre le spectateur et les principaux personnages. Censé narrer une quête "initiatique", The Darjeeling Limited fait rapidement écho au précédent métrage d'Anderson et étudie des thèmes apparement récurrents chez l'auteur (n'ayant vu que The Aquatic Life, je ne me focalise que sur les deux longs métrages), à savoir, l'incapacité à vivre en société (idée renforcée par la situation géographique: une Inde quelques peu carte postale mais utilisée à bon escient), le besoin de renouer avec ses origines (la quête est paternelle dans The Aquatic Life et maternelle dans The Darjeeling Limited), et, paradoxalement, le cercle familial suffocant. De manière plus général, ce voyage est un moyen de s'élever, de pardonner, d'évacuer, de devenir adulte et de faire face à ses problèmes. A l'image de Bill Muray ratant ce train contrairement à Brody qui, lui, parvient à embarquer, ce voyage est celui d'un passage à l'âge adulte, avec tout ce que cette notion englobe.

The Darjeeling Limited est un très bon long métrage qui, néanmoins, s'apparente un peu trop au précédent de l'auteur. J'en suis sorti très content (d'où l'achat en dvd :mrgreen: ).

Je m'arrête là, Aizen en a dit plus et c'est nettement plus intéressant :redface:
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