Tout d'abord, pourquoi un topic de ce genre ?
Et bien, tout simplement parce que, de plus en plus, j'ai l'impression qu'on finit par ne plus parler d'une console ou même d'un jeu et que l'on finit par avoir des réflexions beaucoup plus globale sur un genre, l'avenir des jeux vidéos ou son passé.
En effet, les jeux vidéos existent depuis une cinquantaine d'année et sont passé d'un loisir hautement confidentiel à un loisir de masse.
Cinquante, c'est long pourtant, si on prend comme équivalent le cinéma, en cinquante ans, on était pas encore allé très loin mais c'était un genre en plein expansion.
Citizen Kane, pour beaucoup le chef d'oeuvre parmi les chefs d'oeuvre, venait tout juste de sortir mais de très grand film attendait encore de sortir, comme, au pif, le Parrain, Apocalypse Now, 2001 etc...
Si on devait faire un comparatif avec le cinéma, les jeux vidéos n'en serait encore qu'à leur balbutiement par rapport à un art centenaire comme le cinéma, et serait de l'ordre d'une seconde si on compare avec la chanson, la littérature et moults autres petits loisirs.
Personnellement, je m'intéresse énormément au jeu vidéo en tant que média, évolution des moeurs. Je n'ai plus trop l'occasion de jouer pendant la période scolaire, mais pendant les vacances, je m'adonne à ce vice avec un plaisir non feint.
C'est pourquoi je me passionne pour tous les articles ou autres analyses du jeu vidéo par delà l'aspect simplement ludique.
Par exemple, j'avais trouvé passionnant le numéros spécial des Cahiers du Cinema sur les jeux vidéos, passionnant de bout en bout.
Si je le retrouve, je scannerais les articles qui m'ont plus pour les mettre ici.
Tout d'abord, j'aimerai revenir sur un article posté par Mizukage dans le topic sur MGS 4. Pour ceux qui suivent la série et ont peur d'être spoilé, rassurez vous, il n'y a pas le moindre mot sur le scénario.
Ce qui m'intéresse beaucoup dans cette article, outre l'aspect tristement pessimiste, sont deux choses.Une légende, un phénomène… Depuis son annonce en mars 2005 par Kojima lui-même lors d'une conférence de presse donnée à Berlin, tous les cœurs des joueurs se sont mis à battre à l’unisson. Avec son arrivé imminente, les tests pleuvent, les enjeux sont énormes. Mais quelque chose d’autre s’installe dans mon esprit, un sentiment personnel, certes, mais l’idée que la fin de cette quadrilogie signe aussi la fin d’une période.
Et si MGS 4 était la fin d’une époque, celle « des jeux à la PlayStation » ? Au-delà du débat de savoir si ce nouvel épisode de Snake va sauver la PS3, je m’interroge sur la place de ce dernier volet dans le monde du jeu vidéo actuel. Car mine de rien, et avant même sa sortie nous pouvons le qualifier de « jeu étape ». Mon but et de faire une projection de l'après MGS 4 dans l'histoire du jeu vidéo. Metal Gear Solid 4: Guns of the Patriots signe la fin de quoi et le début de quoi ? Pour cela nous allons d’abord nous interroger sur deux points importants qui sont le crépuscule des grands jeux solos scénarisés et la fin du jeu vidéo à la japonaise. Enfin, nous terminerons sur cette question : de quoi va-t-on parler maintenant que le suspense de plusieurs années s'est terminé ?
Toute personne qui traîne l’oreille sur Internet et qui a pu goûter aux saveurs du chouchou d’Hideo Kojima, sait que Metal Gear brille de par son scénario ultra poussé. Une qualité mais aussi un défaut. Une dualité dans un débat, pour ou contre l’hyper-scénarisation, qui peut servir de point focal par rapport à la situation du jeu vidéo actuel.
Lorsque l’on parle de MGS, on pense instinctivement au cinéma et aux cinématiques, mais aussi, aux grandes aventures solo, celle qui nous font vivre une histoire, qui transcendent le « jeu ». Par commodité j’y intègre aussi les RPG et les survival horror scénarisé. Un genre qui, mine de rien, pullulait sur PlayStation et PlayStation 2. Un genre qui tend à disparaître actuellement face au coup de développement de ceux-ci.
Les jeux solo à grande charge narrative coûtent très cher et se font rare. Lorsque Phil Harrison le nouveau PDG d’Infogrames Entertainment, annonce récemment la fin des jeux solo chez Atari, on comprend rapidement qu’une page se tourne. Les gros jeux scénarisés représentent un pari très dangereux car, par essence, ces jeux sont longs à développer, ils se doivent d’être beaux, assez longs et s’inscrivent dans la branche des hardcores gamers, et donc forcément, attirent moins de publics.
A l’heure où Nintendo prend les rênes de cette génération, avec un élargissement du public, des jeux orientés sur le multi-joueur et où les graphismes et les cinématiques sont remis au rang de décorum, Hideo Kojima fait un pied de nez à l’ère du casual et du tout cuit. Nintendo n’est pas l’unique responsable de cela et beaucoup se réjouissent de ce changement où un jeu n’avait de qualité que de part son scénario et ses cinématiques. MGS 4 c’est l’ultime pirouette, le baroud d’honneur d’un genre qui termine son cycle. Vous remarquerez d’ailleurs que petit à petit les notes de scénario et de durée de vie disparaissent des critères généraux de notation des jeux vidéo.
Pour ce dernier combat, cette dernière mission, le papa de Solid Snake a tenu à faire un jeu uniquement pour les fans, les néophytes peuvent passer leur chemin car cet épisode s’inscrit comme un nouveau tome de cette saga. Des milliers de questions sont sensées avoir, enfin leur réponse. Des annonces chocs ont été faites sur la longueur extrême des cinématiques qui battraient un record dans l’histoire du jeu vidéo. MGS 4 représente aussi l’adieu à l’une des meilleures histoires du jeu vidéo, celle qui vient immédiatement à l'esprit lorsqu'on évoque une adaptation en film.
Autre critère qui montre la fin d’un cycle, ce sont les nombreuses réflexions sur le manque de réactivité et l’enlisement des développeurs nippons. L’article d’Overgame du 14 mai 2008 nous montre le manque de renouvellement du secteur nippon et la volonté de Kojima de fonctionner à contre-courant face à la vague de la facilité du casual. Le constat de cette crise est aussi fait par le grand ponte de Nintendo, Shigeru Miyamoto. La crise se fait dans le domaine de la créativité mais aussi par une recrudescence de jeux jetables. Nous pouvons tous remarquer combien les RPG et gros jeux solo à la japonaise se font rares sur nos consoles next-gen.
Je pense que nous arrivons à la fin d’un cycle mené par les deux premières PlayStation. Nous retournons à la grande époque de Nintendo et de la Snes, les jeux vidéo redeviennent « simple jeu » dans leur côté le plus ludique qui soit. Les rpg et jeux à gros scénarios sont relégués à leur strict minimum. C’est le grand retour des jeux de baston, des beat them all, du fun immédiat et autres jeux d’action. Le multi et le casual gaming arrive en force et Snake fait sa révérence dans un monde où la guerre du jeu vidéo a changé. Que faire face à Gears of Wars, Mario Kart et Wii Fit ? Snake se fait vieux. Quand au genre infiltration, celui-ci bat de l’aile avec, par exemple, un nouveau report de Splinter Cell Conviction. Des licences comme Resident Evil ont su prendre ce virage où le joueur préfère agir qu’être spectateur. Les scénars des survival horror sont minés par une redirection vers l’action. Resident Evil 4 représente d’ailleurs une grande avancé vers l’action au détriment du scénario. L’immense innovation s’est d’ailleurs fait avec la vue à hauteur d’épaule qui est la marque de fabrique de tous les jeux d’actions modernes.
Est-ce que tous cela est une bonne chose ? Je vous laisse seul juge. Des exceptions existent mais là aussi cela vient plutôt du côté des concurrents de Nintendo et surtout de Sony. Le prochain Final Fantasy XIII ou les projets de la team Ico restent les quelques rares espoirs pour tout amoureux d’histoires prenantes et bien racontées. Chez Microsoft, on peut admirer le travail de Mistwalker qui essaie de perpétuer la tradition des RPG ou de jeux comme Bioshock qui montre que l’ambiance et le scénario sont encore importants chez les créteurs occidentaux.
Pour conclure, je tiens vraiment à appuyer sur l’audace de Kojima, qui est le seul à proposer un jeu, une histoire, une légende sur plusieurs volume se tenant sans fioriture. Il inscrit l’épitaphe d’une période où le joueur s’amusait mais vivait aussi une histoire. L’épaisseur de Snake et du scénario de la série à de quoi faire pâlir beaucoup de film du cinéma actuel. Est-ce que de par la décrépitude de Snake, Kojima a voulu montrer la fin de cette période ? Personne ne le saura… Il est clair que pour beaucoup de personnes qui suivaient l’élaboration du titre, le sentiment de vide qu’il va laisser après son arrivé sera assez grand. On ne va plus utiliser des balises « spoiler de scénario » avant longtemps dans le jeu vidéo...
Tout d'abord, la notion de scénario dans le jeu vidéo est personnellement quelque chose qui m'a toujours passionné.
En effet, pour moi, dans une certaine mesure, le jeu vidéo, c'est l'anti scénario.
J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour les auteurs de jeu vidéo qui réussissait à combiner un scénario intéressant avec une impressionnante liberté de mouvement (bon MGS n'en fait pas parti mais c'est une autre histoire.)
Un jeu vidéo c'est quoi ? C'est une histoire dont on est de manière plus ou moins prononcé, le héros. Et c'est en qualité de héros et donc d'acteur et de décideur du jeu, que l'on aborde un jeu.
Et comme on est décideur, on devrait pouvoir faire tout ce qu'on veut, comme, par exemple, ne pas suivre le scénario à l'avance.
Combien de fois s'est on retrouvé dans un jeu vidéo, avec l'envie de faire certaine chose pas toujours dans l'esprit du jeu ou du scénario. Pourtant, c'est impossible.
Un exemple : dans Zelda Oot, j'ai toujours rêvé, pendant la courte phase d'infiltration dans le château d'Hyrule, de tuer les gardes pour pouvoir passer tranquillement.
Ben c'est impossible.
Et c'est malheureusement là où quelque part, les jeux vidéo font face à leurs propres limites, par ailleurs consécutif des envies qu'ils font naître en nous.
Et c'est pourquoi, quelque part, et comme beaucoup, j'aime beaucoup les jeux où la liberté d'action est proche de l'absolu, avec des jeux comme Fallout (même si je ne suis pas fan des RPG en général), dans une certaine mesure GTA etc...
Parce qu'au final, c'est jeux vidéos se rapprochent le plus possible du concept même offert par les jeux : une histoire dont on est le héros.
Cependant, je me rend bien compte que faire un jeu vidéo où la liberté est absolu est irréalisable. Pour la simple et bonne raison que l'on est libre que dans un contexte (MGS 2 en rend très joliment compte et je lui dois mon 13 au bac de philo). Et ce contexte, c'est le jeu vidéo qui le précise.
Car au final, même si les jeux cherchent souvent à nous faire croire que c'est une histoire dont on est le héros (il suffit de lire les 4e de couv' de certain jeu) on incarne non pas nous même mais un personnage. Et c'est l'histoire de ce personnage dont il est question et non de la notre.
Et par conséquent, les seules gestes réalisables sont envisagé par le personnage (et dans une plus large mesure, par le game designer) et non par nous même.
Pourtant, je n'en perçois pas moins le jeu vidéo comme, à la base, un anti scénario plutôt que plutôt que comme un support pour un scénario. Parce qu'on devrait pouvoir ne pas respecter les règles établi et pouvoir sortir du scénario.
N'empêche qu'au final, j'aime autant les jeux avec un super scénario que les jeux avec un scénario que l'on doit établir nous même, avec un simple postulat de départ mais qui nous laisse toute latitude pour réussir ou l'ignorer. Cependant, il n'en reste pas moins vrai que j'en perçois certains comme un bon film interactif avec un peu que d'autre que je trouve beaucoup plus jeuvidéotesque et quelque part, proche de la réalité.
Pour continuer sur ma lancée sur les scénario, j'écoute avec beaucoup d'attention les personnes qui pensent que l'avenir des jeux vidéo sont les MMO, parce jamais au grand jamais l'ordinateur ne remplacera l'intelligence d'un humain.
On peut ajouter à ce postulat le fait que l'on fait face à des jeux dont on est vraiment le héros, avec personnalisation du personnage et tout ce qui va avec.
Cependant, si cette approche remplit avec brio l'aspect liberté que j'évoquais auparavant, je ne pense pas que ce genre de jeu soit la panacée car le principal problème des jeux où tout le monde est le héros, et ben, c'est que tout le monde veut l'être.
On perd l'aspect unique du héros, de la personne qui sort du lot pour faire je-sais-pas-quoi, à un univers où, au lieu de trouver ce qu'on cherche (être le héros), on se retrouve au contraire dans le quotidien de la vie de tous les jours, où l'on est un personnage au milieu des autres.
C'est pourquoi, quelque part, je reste plus ou moins persuadé de la prévalence des jeux solo car il offre cet aspect unique au joueur et lui permet d'être le seul héros du jeu, le seul moteur de l'histoire.
Il est un dieu dans un contexte (toujours ce fichu contexte) et pas un simple humain dans un univers moins contextuel.
(Et puis bon, les MMORPG, tu payes tout le temps.)
L'autre point que je voulais soulever dans l'article sus-cité, c'est ce pessimisme ambiant si propre au hardcore gamer ces derniers temps (mais dont je ne fais pas vraiment parti non plus).
Ce qui m'ennuie, c'est que le plus souvent, les personnes qui se plaignent de l'arrivé en force du casual, ce sont les mêmes qui se plaignaient hier du manque d'originalité des jeux vidéos depuis quelques temps.
Cependant, ce dont beaucoup ne se rendent pas compte, c'est que, depuis quelques temps déjà, l'originalité du jeu vidéo est au point mort. Quasiment aucun nouveau genre de jeu vidéo ne s'est créé ces dix dernières années, on fait face à la suite de la suite de la suite.
Si certain jeu font un peu évoluer un genre, c'est soit en piquant des idées dans un autre genre (introduction de l'aspect RPG dans de nombreux jeux même si j'aime beaucoup le concept, ce n'est pas non plus d'une originalité hors norme.) soit en rajoutant, par touche, de nouveau petits détailt.
Et quelque part, cet explosion du casual est aussi une façon de voir arriver, avec un peu de chance, de nouveau concept car les coups de dev des jeux casuals sont plus bas que la normal, donc les éditeurs ont moins peur d'essayer et peut-être verra t'on de nouveau genre arriver.
D'autre, faut pas non plus se taper des films. Le casual ne rapporte pas non plus énormément d'argent tant le marché est saturé ces derniers temps, qu'au final, les éditeurs ne gagnent que des clopinettes (de nombreux éditeurs de jeux de ce type ont finalement fermé boutique assez rapidement.) et tant que des jeux comme GTA ou d'autre se vendront par millions, et bien oui, le hardcore aura du bon jeu qui l'attendra.
Enfin, cette vague de casual, et surtout, l'augmentation des frais de développement sont peut-être une occasion de faire des jeux vidéos différemment.
J'en vois deux qui froncent les sourcils donc je m'explique.
Depuis toujours, les créateurs de jeux vidéos font tout le jeu de A à Zob. Ils partent d'un simple polygone pour arriver à sortir des jeux vidéos comme Resident Evil ou que sais je encore. Ça veux dire qu'il s'occupe des graphismes, des sons, de la musique, de l'IA etc...
Ces derniers temps, j'en viens à me demander s'il ne faudrait pas mieux sectorisé le secteur.
Ce que j'entends par là, c'est que je me demande s'il ne serait pas intéressant qu'il existe des sociétés qui se spécialise dans la conception d'IA par exemple.
Le If... Then (Si...Alors. C'est une technique de programmation d'IA. Si le personnage va vers la gauche, alors le NPC lui saute à la gorge et lui bouffe les poumons. C'est la technique la plus basique mais la plus utilisé et explique bien les erreurs des adversaires, ou pourquoi, selon une situation bien particulière, ils leur viennent à l'esprit de nous renvoyer la grenade.) pourrait alors être super bien développé, en créant une gigantesque base de donnée ou bien en créant de nouvelle façon de percevoir un IA ou que sais-je encore.
Le but serait que la société ne fasse que ça et les revendent à des créateurs de jeu, qui pourrait alors se concentrer sur le level design par exemple.
Et on pourrait élargir ce concept à beaucoup de chose. Le son par exemple. Plutôt que chaque équipe est un ingénieur du son, on pourrait créer une gigantesque boite de son etc...
Pareil pour les effets de lumière
Quelque part, c'est déjà un peu le cas avec les moteurs de jeu mais le but serait de le généraliser au maximum de secteur de façon à ce que les jeux se différencie sur l'originalité, le game design, le gameplay etc... plutôt que sur des critères dont on se passerait bien.
Ça aurait trois avantages : on diminue les coûts de production car on ne repart à zero à chaque fois (et les boîtes spécialisé sont vite rentabilisé) ; on augmente la qualité des jeux sur un certains nombres de points (IA en tête) ; et au final, c'est l'originalité qui devient le plus important car c'est elle qui fait la différence.
Bon, c'est tout ce que j'avais à dire pour le moment. En espérant pouvoir discuter jeu vidéo au sens large du terme avec vous tous.
Si vous avez des liens sur des réflexions sur les JV, n'hésitez pas à les mettre : par exemple, Grospixel.com, notamment la partie dossier.
Et surtout, évitez les troll à deux balles.
Voilà, bonne nuit à tous.