Allez je vois que la section musique roupille (hormis pour mettre ce que l'on écoute en ce moment

), il est donc temps de ressusciter un topic tombé dans les catacombes du forum. Et attention ce retour s'effectue en grande pompe avec un jazzman particulièrement charismatique et... controversé

.
Ce qui me marque dans le jazz et le son de la trompette de
Chet Baker, c'est sa fragilité. Cette manière d'être perpétuellement en rupture, au bord du gouffre. Difficile d'ailleurs de ne pas lier sa musique à sa personnalité et au junkie qu'il fut. Il retrace d'ailleurs ce parcours dans une autobiographie très sèche d'une quarantaine de pages, où il narre ses journées passées à chercher de la came, à aller voir les dealers. La musique de
Chet doit également être associé à un mouvement plus général du jazz naissant sur la côte Ouest durant les années 50, le
"bebop". Intégré dans l'orchestre de
Charlie Parker en 1952, il put y faire ses premières classes de jazzman à l'âge de 23 ans. Capable d'alterner avec cet esprit "bop" et celui de Miles, plus cool, plus intimiste, dont la sonorité de sa trompette peut être assimilé sur certains titres. La fragilité de sa voix, ce timbre léger, presque androgyne, cette trompette calme semble sortir des profondeurs de la nuit pour vous bercer. Le registre de jeu n'est pas large, la palette des sonorités et des émotions l'est nettement plus.
Place à la musique :
Almost Blue (Chet au chant)
Beatrice (live à Tokyo en 1987, son dernier grand concert)
Four (composé par Miles Davis et joué par Chet durant ce même concert)
My Funny Valentine (avec Gerry Mulligan au sax, enregistrement datant sans doute de la première moitié des années 50)
Moon Love (une ballade)
Allez zou ! En espérant que vous aimerez (sachant que c'est comme tous les musiciens, tout n'est pas bon dans sa production

mais qu'il n'en demeure pas moins un jazzman important ^^).