Les films que vous venez de voir

Tu aimes les salles obscures, tu veux parler du dernier film qui t'a fait hurler, crier ou mourir de rire. Fais-nous partager ton plaisir.

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Itachi-san
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par Itachi-san »

Ah oui tiens, parlant de comédies fromage-qui-pue, Guillaume à table machin, là, ça donne quoi en fait ? :hein:

Pour Supercondriaque, j'avais encore un petit doute, merci de me l'ôter. :mrgreen:
Nanarland, le monde des mauvais films sympathiques

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kito
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par kito »

Ah oui tiens, parlant de comédies fromage-qui-pue, Guillaume à table machin, là, ça donne quoi en fait ? :hein:
C'est pas mon genre de film donc j'ai pas énormément aimé mais c'est clair que ça ne rentre pas du tout dans la catégorie " comédies fromage-qui-pue", c'est bien foutu, bien interprété (et pourtant je déteste le coup du "1 acteur = 2 rôles). Disons que je trouve pas que son succès est exagéré.

De mon côté :

Filth :
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Complètement déjanté; trop surement (pour moi en tout cas), j'ai eu du mal à rentrer dedans et pourtant il y a des scènes assez excellentes :lol:

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C'est bien sur voulu mais c'est peut être dommage d'avoir choisit de prendre le point de vu du personnage principal (superbement interprété par James Mcavoy) pour la narration, car au final j'ai trouvé le film plus juste lors des séquences "rationnelles" et beaucoup moins appréciables celles où il est en plein bad trip.

Difficile à juger comme film mais au moins on s'ennuie pas.


The Wolf of Wall Street :

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Clairement le moins Scorsesien de tous les films de Scorsese :mrgreen:
Mais c'était très fun à regarder, le film entier est au rythme de la cocaïne, très peu de pauses et des scènes hilarantes (Leo au country club :kamool: ).
Là aussi les acteurs sont vraiment au top; et j'ai beau être dans les premiers à râler sur le fait que Di Caprio n'a toujours aucun oscar - c'est clairement pas le rôle où il l'aurait mérité le plus. Et j'ai bien aimé le petit rôle de Dujardin :redface:
Bon film, pas de regret.


The Hapiness Therapy :

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Mille an après tout le monde...
Plutôt sympatoche, ça montre qu'on peut faire une comédie romantique sans être complètement débile; les passages de crises sont particulièrement grandioses car pas du tout dans la caricature - à chaque fois ça commence de façon assez drôle pour progressivement devenir très sombre voir noir pour finir avec un vrai sentiment de malaise.
Quelque part le film en lui même est bi-polaire et ça c'est plutôt cool (avec 2 parties bien distinctes; je trouve la première partie (avant qu'ils ne commencent à danser en fait) bien meilleur par contre).

Par contre petit avis perso : Bradley Cooper m'a beaucoup plus impressionné que Jennifer Lawrence; qui est loin d'être mauvaise mais disons qu'il devait pas y avoir grand monde en face aux oscars en 2013 :hein: (Cooper c'est pas surprenant qu'il n'ait rien eu quand en face tu as un type qui se tape le biopic de Lincoln :roll: ).


J'ai aussi fait une petite soirée Joseph Gordon Levitt avec 500 Days of Summer, là aussi une comédie romantique de qualitay au très bon casting (JGL et Zooey Deschanel ça colle parfaitement) et Don Jon qui est moins romantique pour le coup ( :siffle: ) mais pas mauvais du tout même si le scénario méritait d'être un peu plus épais que ça (par contre j'ai aimé que le trailer n'en dise pas trop sur le film, notamment sur le personnage de Julianne Moore; ça permet vraiment de découvrir le film et de ne pas partir avec trop d'aprioris). Dommage, le film n'a pas fait un gros chiffre, j'espère que ça n'empêchera pas JGL de continuer sa double carrière :redface:



Et dés que j'aurais le temps faudra que je me fasse Philomena, American Hustle et 12 years a slave (Dallas Buyer club me tente pas du tout du tout du tout).
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Shinfei
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par Shinfei »

J'avais bien kiffé 500 days of summer aussi. J'aime en général assez les films de Gordon Levitt.
Si t'aimes tu devrais aimer 50/50 :grin:
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kito
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par kito »

Déjà vu, meilleur film de JGL à mon avis.
Le fait de traiter le cancer du point de vue des proches plutôt que de celui du malade c'était assez génial.

Et puis Anna Kendrick quoi...

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Shinfei
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par Shinfei »

Clair, vraiment bon ce film :grin:
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Heaven smile
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par Heaven smile »

J'ai un peu le même 'blème avec Filth. Ça a l'air sympathique, mais un chouïa trop fucked-up pour pas grand chose. Un peu forcé, pour faire genre quoi. Après, je me plante peut-être. Je le garde sous le coude pour le moment, sans trop savoir quand je vais le regarder - là, je suis clairement pas dans le délire. Happiness Therapy, c'est de la bonne came. J'avais passé un très bon moment en salle, alors que j'y allais un peu à reculons.

Etant donné qu'y a vraiment que dalle d'intéressant en films relativement récents à l'épicerie à voir ou revoir - je fonde pas trop d’espoir sur G.I. Joe : Conspiration et j'ai un peu peur de revoir Gravity - je tape dans du plus vieux ou du carrément old-school.

Le Loup-garou de Londres de John Landis :

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Après Carpenter, autre exemple de cinéaste désormais artistiquement six pieds sous terre : John Landis. Bon c'est pas pour les mêmes raisons mais ça fait quand même bien chier. Ce mec, il avait un sens du rythme incroyable. Le Loup-garou de Londres, je l'avais jamais vu jusqu'au bout. Trop effrayant. J'étais pas à l'aise devant. Maintenant, ça passe nettement mieux, le film oscillant habilement en comédie et horreur pure. Pour l'époque, c'est encore bien impressionnant - la transformation de David est visuellement assez incroyable. D'autant qu'elle est extrêmement frontale.

Sur un pitch tout con à la base de road-trip entre potes, Landis accouche d'un film d'une heure et demi hyper carré, surprenant, amusant, angoissant et, dans le grand final, incroyablement hard-core - le début du massacre, en parallèle de la projection d'un porno, c'est tellement une pure idée ! C'est vraiment bien construit et ça vole grave au dessus de tout ce que j'ai pu voir en film de garou-garou.

Assaut sur le central 13 de Jean-Francois Richet :

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Un actionner assez sympathique à considérer comme un stand-alone plutôt qu'un remake du film-western de Carpenter. C'est clairement pas inoubliable comme film, mais ça n'en demeure pas moins agréable et efficace. Bon, sur la fin, c'est un peu chiant et répétitif, mais disons que le film fonctionne bien sur une heure vingt / une heure trente. Y a vingt-cinq minutes assez superflues qu'on aurait pu dégager aisément en remaniant un peu le script.

En tout cas, ça commence bien, avec un Ethan Hawke qui envoie bien la purée. La suite est pépère et plutôt cool. Y a quelques bonnes surprises, étonnante dans un actionner 'ricain de ce type ; y a aussi quelques trucs bien relouds et typiques d'un actionner 'ricain de ce type - un vrai bad-guy en carton, un cht'i twist poucrave, une ébauche useless de love story.
Le duo Hawke / Fat-Fishburne fonctionne bien et on s'emmerde pas (sauf sur la fin.) Après, Richet est un peu casse-couille dans sa mise en scène lors des stombs mais ça va, c'est pas non plus illisible. Donc voilà, du sympa®, de l'immédiat et un film au final agréable à suivre. Pis c'est moins chiant que le dyptique Mesrine qu'il a pondu par la suite.


G.I. Joe : Conspiration de Jon Chu :

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Hmm... On va pas se mentir, c'est quand même pas mal de la merde. Je me demande même pourquoi je l'ai regardé - Dwayne Johnson et Channing Tatum, peut-être. Le script est tout pourri, ça enchaîne moments nawaks daubés, moments nawaks golmons et, en bonus, ça tente de singer le style de Bay. Inutile de préciser pour ce dernier point que c'est raté. Voilà, donc dans l'ensemble, c'est assez ridicule et ce, des personnages aux plans qu'ils effectuent - soit pour dominer le monde, soit pour dominer les méchants.
Le pire dans tout ça, c'est qu'il y a un casting de ouf. Willis met ses fesses aux enchères une énième fois. Lee Byung-Hun, je comprends toujours pas. C'est un peu du #pokerface tout ça.

Reste que j'ai éclaté de rire à deux moments. Une grosse scène bien beauf entre Johnson et Tatum, alors que les gonzes jouent à CoD, posés dans un canapé. L'autre, c'est en définitif plus un personnage qu'un moment. Disons que ce sont tous les gros plans sur la gueule d'RZA, contrefaçon foireuse du maître asiatique tendance Shaolin, qui louche pour faire l'aveugle et qui sait pas faire le rire spontané et perçant des grands maîtres.

Hara-Kiri : mort d'un samourai de Takashi Miike :

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Harakiri de Kobayashi, c'est un putain de chef-d'oeuvre. Vraiment. C'est le genre de film qui marque à tous les niveaux et dont les images restent imprimées sur la rétine. Alors, forcément, est-ce que la version de Miike tient la comparaison ou même, plus simplement, a une utilité ? Carrément. Avec une filmographie aussi dense et anarchique, c'est parfois pas évident d'avoir une opinion sur Miike. Pour moi, c'est grand réalisateur et, une nouvelle fois, il le démontre avec ce remake.

Je préfère l'original à tous les niveaux : pour la réalisation de Kobayashi, le noir et blanc, Tatsuya Nakadai, Tetsuro Tamba ou la musique monumentale de Toru Takemitsu. Cela dit, je dis quand même que le film de Miike est un grand film. Même un de ses plus grands. Le mec offre au spectateur une nouvelle facette de son travail. Il prend à bras-le-corps son sujet. Si je suis moins fan de la gestion du flash-back dans le remake (quasiment d'un seul bloc de plus d'une heure), j'adore la fin du film. Celle de Kobayashi était brutale, rageuse et laissait exploser la violence comme ultime tentative de déstabilisation. Celle de Miike, différente, est peut-être, sinon plus juste, plus adaptée à notre époque. Parce que Tsugumo, condamné, affronte le système avec un simple sabre de bambou. La rébellion suprême ici, c'est la honte et l'impression, sur l'autre, du déshonneur.

Un grand film que je ne peux que conseiller. À tout le monde.
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kito
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par kito »

(J'vais faire mon chieur mais je vais juste commenter sur le film de merde plutôt que le apparemment très bon Hara-Kiri :siffle: )

G.I Joe je suis tombé dessus par hasard sur Canal alors que j'avais rien de mieux à faire (enfin si, j'aurai pu faire quelque chose de mieux, comme...rien) et effectivement c'est de la belle grosse merde de compétition.
Disons que le rapport "film de merde" "gros budget" est assez impressionnant.

C'est nul mais nuuuuuuuuuuul, même les scènes d'action sont mauvaises, c'est dire ! Genre la scène avec les ninjas à la montagne; c'était mou... et long... et mou... et super mal fait en plus d'être d'une débilité profonde...

Niveau personnage c'est le néant total, en plus d'être limite incompréhensible (j'ai pas vu le 1) avec le coup du gentil ninja qui est en fait un méchant ninja mais non en fait ils sont deux et l'autre son maître est mort du coup en fait c'est un Sasuke ta vu tu vois.


La seule chose qui m'a fait aller au bout c'est que j'espérai voir le twist classique du méchant qui double son boss mais non même pas; le métamorphe, jusqu'au bout, restera la petite bitch du bad guy alors que bon, à sa place j'aurai pas hésité une seconde.


G.I Joe conspiration aura réussit à m'énerver, chose d'habitude réservée aux très mauvais films de zombies européens; ce qui est une putain de performance.
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Itachi-san
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par Itachi-san »

Va vraiment falloir que je creuse ma connaissance des réalisateurs japonais moi… :hein:
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Heaven smile
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par Heaven smile »

Ce qui est assez marrant, c'est qu'un mec comme Miike soit capable de varier les projets et les genres de manière proprement hallucinante - de Ichi The Killer à Crows Zero, en passant par le thriller horrifique à la Audition (♥) ou le jidai-kegi façon Hara-Kiri par exemple.

Oldboy de Spike Lee :

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J'ai une comparaison, , comme ça. Un truc à base de tatouage. Alors voilà. Dans Le Bon, La Brute et Le Truand, Tuco aime bien dire que toute chose peut être divisée en deux catégories. C'est un chouïa réducteur mais ça a le mérite d'être drôle - parfois - et de rentre le schmilblick plus easy. Ça marche pour les tatouages. Y a d'abord le vrai de vrai. Le truc plus ou moins discret, à l'encre, avec ou sans couleurs. Mais le truc vrai. Le truc qui peut être beau et que l'on prend - si on le souhaite - plaisir à montrer. Ça, c'est la première catégorie.
L'autre catégorie, c'est tout le reste. Le truc perrave au stylo, histoire de faire illusion face à un aveugle à une centaine de mètres ou, par exemple, la décalcomanie façon Malabar. Le truc faux par essence mais qui fait un petit-petit-petit peu vrai. C'est le truc que l'on peut faire parce que l'on a peur d'avoir un authentique tatouage. Ou parce que l'on ne connait rien aux tatouages et que "ça fait pareil", pendant quelques jours. Ou parce que l'on a dix ou onze et que l'on ne peut pas s'en faire un vrai, histoire de crâner fièrement le long de la Croisette.

Là où je veux en venir avec cette comparaison, c'est que Oldboy (2014), et non OLD BOY (2004), ça appartient à la deuxième catégorie. C'est une décalcomanie. C'est du faux. Ça peut paraître joli, avec une mise en scène chiadée et une belle photographie - c'est même le cas, Spike Lee étant tout sauf un manche. Reste que ramené à l'original, ça vaut pas grand chose. Mais vraiment pas. Oldboy, qui n'est donc pas OLD BOY, c'est OLD BOY pour les nuls. Comme pour le truc des tatouages. Ça fait pareil, ça copie-ça copie-ça copie, ça veut choquer, ça veut brasser mais en réalité ça fait rien.

Ce qu'offre Spike Lee, c'est, grosso modo, 80% d'OLD BOY mais en moins bien ou pas bien tout court. C'est qu'une pauvre série B, chiante pour seulement 1h40, décousue, pleine de "hey le coréen, t'as vu (?), je sais faire pareil que wat !" Ce a quoi pendant tout le métrage j'ai eu envie de répondre "'tain mais change de lunettes mec." Ça sonne faux et c'est truffé de facilités foireuses. Josh Brolin est impliqué à 100%, mais pas toujours très juste. Sharlto Copley est un guignol complètement à la ramasse. C'est pas un acteur ce mec en fait mais plutôt un camé qui carbure à l'hélium. Elizabeth Olsen par contre est vachement juste et très belle (comme d'hab.)
Poubelle, direct.
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Heaven smile
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par Heaven smile »

Je me voyais pas faire un trois à la suite donc je remodèle et complète le dernier message en date.

Le Hobbit : La Désolation de Smaug de Peter Jackson :

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Je vais pas en faire des tonnes, c'est dans la droite lignée du précédent épisode. C'est-à-dire pas très glorieux. D'autant que c'est quand même bien chiant - chose étonnante quand on voit qu'il y a l'ambition de faire un pur roller coaster. Ici, la machine Jackson continue d'être en pilotage automatique. "J'avais bien kiffé mettre ça dans Le Seigneur des Nanneaux alors je vais le refoutre là, ça va plaire (et me plaire.)" "Tiens, j'avais trouvé ça drôle et ludique© dans Caca Kong donc rebelote."

J'ai bien-bien senti les 2h40. Mais alors bien-bien. Principalement parce que je me suis bien emmerdé. Excepté Bilbon - Freeman est excellent - et son poto le vieux-plus-jeune Gandalf, j'ai toujours juste zéro empathie pour les personnages. Le pseudo-king, Thorïn, je peux pas le blairer donc dans l'absolu, je m'en balance qu'il réussisse ou non cette quête. Idem pour les onze autres zigotos.

Là, on a quatre grosses parties. Les araignées, c'était assez sympathique - j'ai bien aimé le pouvoir de l'anneau qui permet de piger ce que disent les araignées. Pas mal, quoi. Les elfes, c'était juste hyper reloud. Personnages à iech, personnages useless - Legolas, Tauriel -, dialogues, dialogues et dialogues. Pis voilà, écouter un elfes parler, c'est toujours hyper-casse couille. Y a toujours cette impression qu'on les a dérangé en plein milieu de leur séance quotidienne de lecture des "Plus beaux poèmes de Verlaine sélectionnés et commentés par Marc Lévy." Forcément, ça laisse des traces. Pis la scène des tonneaux, même avec quelques morceaux vraiment sympas, elle est carrément redondante car beaucoup trop longue. Lacville, c'était tout pourri. Indéniablement le passage le plus chiant de tout le métrage. Y a que Barde qui est vraiment cool comme personnage - mais il fait que sortir et rentrer de sa baraque.

Ensuite, c'est la Montagne.
Donc la conclusion de l'épisode. Dans cette partie, y a pour moi les meilleurs moments du film. Mais comme si c'était fait exprès, y a plein d'autres choses nullissimes. Tout le truc Bilbon/Smaug, c'était très bien, je dois le reconnaître. Cumberbatch est au top et ce juste avec sa voix. Là, pour le coup, je me suis amusé. Y avait de la tension et un échange intéressant. C'était vraiment bien - d'autant que le face-à-face s'inscrit constamment dans le mouvement. Mais comme si c'était trop bien, Jackson casse le truc avec des scènes pourraves de Lacville - la guérison du moins nain des nains, Tauriel, et Legolas VS un second couteau qui a un pet au casque. Le pire, c'est que pour l'exemple de Legolas, on a même pas la fin de ce combat tout ripave.

Après, ça se termine en série télé. À dans un an pour la "conclusion". Mais comme pour celui-ci, ça sera pas dans une salle de cinéma pour ma part.

About Time de Richard Curtis :

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En comptant ce métrage-ci, Richard Curtis a trois films à son actif, pas un de plus - du moins en tant que cinéaste. Moi, j'aime vraiment ce mec et j'aime ses films. À savoir, Love Actually et Good Morning England. Un nouveau film de Curtis, je vois toujours ça comme un beau petit cadeau et du coup, je l'attends avec impatience, un peu comme un gosse qui se languit de Noël.
Curtis, moi, il me touche toujours en plein cœur. Genre "Pan(!), je t'ai eu." C'est encore une fois le cas avec About Time qu’honnêtement j'ai adoré. J'étais un peu sceptique sur l'utilité du voyage dans le temps, craignant un côté gag potentiellement répétitif. Mais en fait pas du tout. C'est utilisé de manière très juste. Le film, c'est tout simplement une sacrée belle histoire d'amour doublée d'une ode à la vie.
Ça pourrait être mièvre, niais, sentir le réchauffé et tout le tralalala, mais non. Curtis, c'est un grand scénariste du quotidien et des petites choses qui font la différence. Le film est très bien écrit, très juste, émouvant, drôle et réellement triste. Y a vraiment une patte. La patte Richard Curtis. Chose que l'on retrouve également dans l'excellente direction d'acteurs - le casting est top, tout simplement.

About Time, c'est beau et ça met du baume au cœur. Love Actually, ça reste mon préféré à l'heure actuelle, mais p'têtre avec le temps...

47 Blaireaux de Carl Erik Rinsch :

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Je sais pas trop quoi dire, à part que c'est vraiment mais alors vraiment très nul. Franchement, je comprends toujours pas ce que j'ai vu. Je crois que je suis partagé entre incompréhension et honte. Le massacre, il est pas dans le film. C'est le film en lui-même qui est un beau massacre.
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kito
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par kito »

AH bah mis à part About Time j'ai vu tout comme toi Heaven et je suis presque complètement d'accord.

45 no names, 1 japonais et 1 héros de Carl Erik Rinsch :

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Ah oui quand même.
En te lisant je me suis dis que tu faisais encore ton difficile et que ça pouvait pas être si nul que ça; après tout la bande annonce ne montrait pas un grand film, clairement, mais j'espérais au moins un bête divertissement où on pose son cerveau pour apprécier l'action. Bah même pas.

C'est mauvais, franchement mauvais. J'ai cru que ça pourrait être sympa par ce que plastiquement y a du budget (souvent mal géré mais y en a) et bien que ce soit pas une assurance de qualité j'avais de quoi espérer.

Sauf que comme je le disais c'est à chier; déjà parce que tu vas pas donner un gros film d'action à un novice (Rinsch j'ai regardé, il a rien fait on est d'accord ?) qui est probablement l'une des principales raisons de l'échec de ce film qui a été repoussé plusieurs fois (donc à mon avis le film à du être monté par quelqu'un d'autre que le réal' pour X raisons).

Mais comme c'est pas cool de cracher sans arguments voici mon top :

1/
Je rentrerai pas trop dans le détail mais comme on peut s'en douter le film lâche un énorme étron sur la culture japonaise en faisant mine de s'y intéresser. Illustration :
- Et les mecs vous savez les monstres de la forêt qui servent à rien dans notre film ? Bah maintenant on va les appeler Tengu, c'est un nom de démon dans le folklore jap. C'est mon fils qui me l'a dit, il lit Naruto.
Et c'est comme ça pour à peu près tout l'univers du film.

Il y a aussi le fait que tout le monde parle anglais du début à la fin, chose peu surprenante pour Hollywood mais merde.... déjà tous les acteurs ont un lourd accent qui agit comme une bonne grosse baffe que "ouais c'est des japonais, ouais ils parlent anglais, et alors ?" mais surtout l'ironie est assez excellente parce que Keanu a récemment sorti son premier film en tant que réal où il a fait le choix fou de laisser ses personnages parler...... dans leur langue maternelle :omg: (le film ayant ainsi les 2/3 de ses dialogues en mandarin).

2/
Les démons.
Dans le trailer on nous explique que l'histoire se déroule pendant le Japon féodal, et qu'en fait c'est méga cool pour nous autres occidentaux parce que déjà le héros c'est pas un niakwé mais un putain de ricain qui sait faire du kung fu, mais aussi parce qu'à cette époque là il y avait des démons badass qui foutent le bordel dans le pays (laul), un peu genre nos dragons à nous.

Alors j'ai compté, et dans le film on a 4 démons (je compte pas le garde du corps ou les autres Tengus pour des raisons évidentes).
Et c'est pas des mégas démons de la mort hein. Non non non non. On a en n°1 une espèce de chimerde qui aurait pu être remplacée par n'importe qu'elle bestiole sauvage un peu dangereuse (même un gros phacochère ça passait) qui est là pour nous introduire les méchants démons. Ensuite on a ce qui j'imagine est censé être un Ogre (?) mais qui aurait très bien pu être remplacé par un acteur en surpoids.
Et enfin on a les Tengus (des vieux ermites façon Kill Bill 2 ça passait) et la méchante sorcière (tu ferais mieux d'attendre calmement Pacific RIm 2 Mako). Et c'est tout.
Sachant qu'à part la sorcière et vite fait le grand méchant Tengu tout le reste ne dépasse pas les 2 minutes de présence à l'écran. Et justement puisqu'on parle de ça...


3/
Le point qui m'assure que ce film a été coupé par un gosse de 8 ans obligeant à supprimer peut être une bonne heure de film c'est le personnage de Rick Genest (l'homme le plus tatoué au monde) qui apparaît sur l'affiche officielle :

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Pas mal hein ? Il est le 2ème plus gros personnage sur l'affiche, en bon occidental il prend encore plus de place que la méchante japonaise, un signe qu'il a de l'importance. Tellement d'importance qu'il a même droit à son affiche de promo perso :

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Wow, elle est plutôt classe faut avouer, pour sur le personnage doit être super cool non !? Non ? Non...?

Non.
Encore une fois j'ai compté et............................................... 13 secondes (j'ai même compté celle où il parle hors champ parce que je suis un mec sympa). 13 secondes pour le personnage le plus présent sur l'affiche après Keanu.

:???:

(Comme je veux pas péter la connexion de chacun je vous épargnerai ma compilation perso de gifs facepalm, on en a pour 2-3 Go)





Le Hobbit : La Désolation de Smaug de Peter Jackson :

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Je sais pas si c'est parce qu'il passé à 47 Ronins mais ce 2ème épisode je l'ai trouvé pas si mal et pourtant j'ai beaucoup de mal avec la saga Tolkien façon Jackson.
Le premier m'avait ennuyé au plus au point (mon dieu que c'était chiant, j'imagine même pas la version un-cut...) mais là je trouve qu'il y a du mieux.

Déjà on nous montre le dragon, le seul méchant intéressant de toute la saga (encore que dans cet épisode on a un Sauron qui parle (un peu) ce qui le rend déjà un peu plus cool que son vulgaire rôle d'oeil inutile). Bennedict Cumberbatch fait effectivement du beau boulot, et pas qu'au niveau de la voix Heaven :razz:
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Il est a fond dedans, ça se sent et c'est toujours un plaisir de le voir avec Martin Freeman; surtout que même si j'aurai aimé voir leur échange duré un peu plus (à l'image du seul bon passage du film précédent, a.k.a la partie avec Golum) Smaug a quand même des lignes qui respirent la classe. C'est un dragon quoi, un vrai dragon. Jackson n'a pas fait à cette créature ce que cette génération a fait aux vampires donc +1.

Les elfes sont effectivement d'un ennui mortel mais on est à des années lumières de ce à quoi on a eut droit dans le film précédent et faut avouer que les scènes de batailles sont vachement cool (trop chorégraphiée à mon goût mais c'est toujours mieux que la méthode Jason Bourne). Par contre faudra m'expliquer comment Legolas est passé de monstrueux badass au combat dans Bilbon à "juste un bon archer" dans le Seigneur des Anneaux :roll:
Sérieusement à côté Aragorn il peut aller se rhabiller :lol:

Lacville par contre c'était naze, mais genre bien bien. On aurait pu s'en passer (on aurait pu se passer d'une trilogie également).

Ce qui m'a pas mal fait chier dans ce film en dehors des elfes hippies c'est qu'il n'y aucune surprise dans ce film (ni dans le suivant du coup), tout se passe comme prévu même quand rien ne se passe comme prévu pour les personnages. On sait déjà comment l'histoire du dragon va se passer et sa gâche le plaisir.

Il y aussi le fait (ça vaut pour toute la nouvelle trilogie ça ) que plus un nain est important pour la réussite commerciale du film, moins il ressemble à un nain (cf: les deux frères ou le roi connard); et ça c'est vraiment énervant.

J'ajouterai aussi un petit élément, anodin pour certains, mais que j'ai personnellement trouvé complètement stupide c'est l'utilisation de la caméra façon GoPro durant la scène des tonneaux dans la rivière.

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C'est tellement pas dans l'esprit de la saga ce genre de procédé ça m'a complètement fait sortir de la (pourtant plutôt bonne) scène de la fuite.


Perso j'ai trouvé ça bien meilleur que le premier mais effectivement c'est toujours pas fou fou.
_______________
Zikmu
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par Zikmu »

Il est a fond dedans, ça se sent et c'est toujours un plaisir de le voir avec Martin Freeman; surtout que même si j'aurai aimé voir leur échange duré un peu plus (à l'image du seul bon passage du film précédent, a.k.a la partie avec Golum) Smaug a quand même des lignes qui respirent la classe. C'est un dragon quoi, un vrai dragon. Jackson n'a pas fait à cette créature ce que cette génération a fait aux vampires donc +1.
Smaug était génial, ça aurait pu être un très bon moment si c'était sans cesse coupé par les passages de lacville qui déjà bien chiants le paraissaient encore plus en nous privant de la poursuite du climax du film. Avec la scène cliché du nain (enfin nain...) qui regarde sa nana amoureusement, avec la lumière toute magique qui émane d'elle, olalala coup de foudre. Franchement, cette romance, qu'est ce qui lui a pris, une trilogie c'était clairement une mauvaise idée, deux films ça aurait été très bien =x
Par contre faudra m'expliquer comment Legolas est passé de monstrueux badass au combat dans Bilbon à "juste un bon archer" dans le Seigneur des Anneaux :roll:
Il fait des trucs de fou dans la première trilogie, perso je trouve qu'il change pas à ce niveau là, ils ont toujours abusé avec ce personnage
Il y aussi le fait (ça vaut pour toute la nouvelle trilogie ça ) que plus un nain est important pour la réussite commerciale du film, moins il ressemble à un nain (cf: les deux frères ou le roi connard); et ça c'est vraiment énervant.
Heureusement que Gimli y a échappé à l'époque !

Le film aurait pu être sympa mais y a trop de verre pillé dans la came (elfes chiants, lacvillechuant qui ruine le meilleur moment en le coupant régulièrement (faut qu'un fan fasse un cut de ces passages un jour !), la romance qui a eu que des moments long et nazes etc) pour avoir un bon trip, on saigne douloureusement du nez en essayant de prendre un peu de plaisir avec ce qu'on a =x
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Heaven smile
Agent Crockett
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par Heaven smile »

J'approuve les deux messages du dessus, d'autant qu'ils sont instructifs. Je sais pas pourquoi, j'avais dans l'idée que c'était Serkis AKA l'acteur-qui-tourne-le-plus-mais-qu'on-voit-quasiment-jamais-au-final qui jouait Smaug (physiquement parlant.) Cimer pour l'info kit kat.

Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese :

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Je me lance pas dans une longue diatribe, d'autant que je ne sais pas si j'ai la légitimité pour en parler - j'ai arrêté au bout d'une heure. Grosso modo, ce que j'ai vu, c'était pas ma came, mais alors pas du tout. J'ai très rapidement eu ce sentiment d'ennui tant tout n'est que connerie-cynisme-vulgarité. Ad nauseam. Pourtant, chose étonnante, d'habitude j'aime la connerie, le cynisme ou la vulgarité. Mais là, clairement, ça marche pas.
Ce qui m'inquiète et m'emmerde, c'est qu'à droite à gauche, on n'a pas cessé de me dire à quel point c'était drôle. Or - et ce quitte à passer une nouvelle fois pour un pisse-froid -, j'ai ri une fois en une heure de film. Une seule. Précisément lorsque Jonah Hill se pignole en pleine fête avant de se faire courser par sa femme le poireau à l'air. C'est tout. Si c'est une comédie, j'ai pas l'impression que Scorsese soit rodé au genre et à ses ficelles.

Je pense comprendre l'intention globale, de même que la critique plus ou mois sous-jacente du film. Montrer la vacuité de Wall Street comme monde dans le monde en jouant sur l'idée de grande farce, ok. D'ailleurs, McConaughey le balance cash dans les dix premières minutes. Dire que l'être humain est un monstre en puissance, un animal, et qu'il est aisé de le faire vriller, ok. C'est cooool. Mais y a vraiment besoin de trois heures pour dire ça ? D'autant que je pense pas trop viser à côté en supputant que ça déroule un smili-schéma de rise & fall comme les affectionne Scorsese (peut-être avec quelques variations.)

Bref, peut-être que je suis passé à côté, peut-être que c'est pas mon truc, peut-être que je rate un gros film mais, en l'état, ce que j'ai vu m'a saoulé à un tel point que je ne sais pas si je vais avoir le courage de me taper les deux heures restantes. Je comprends pas l'engouement global pour le film et les trois millions d'entrées (FRA) - surtout pour une sortie en fin d'année. P'têtre que c'est un coup monté de la confrérie des nains...

Real de Kiyoshi Kurosawa :

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La vache, ce que j'ai pu aimé. Premier ciné de l'année et premier coup de cœur (ça valait le coup d'attendre.) J'effectue un petit copier-coller du synopsis, histoire de planter un peu le décor ; Atsumi, talentueuse dessinatrice de mangas, se retrouve plongée dans le coma après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Son petit-ami Koichi ne comprend pas cet acte insensé, d'autant qu'ils s'aimaient passionnément. Afin de la ramener dans le réel, il rejoint un programme novateur permettant de pénétrer dans l'inconscient de sa compagne. Mais le système l'envoie-t-il vraiment là où il croit ?

Dans le genre film-étrange-tâtant-un-peu-de-tous-les-genres, Real, ça se pose là. À la base - et là est l'essence du film -, il y a une histoire d'amour. Forte, grande et pure. Y a également de la science-fiction avec l'idée de pénétrer dans l'inconscient de l'être aimé. Seulement, petit à petit, on bascule vers quelque chose de terriblement glauque, tandis que réel et irréel commence à se parasiter. Et là, Kurosawa s'y prend à merveille en utlisant tout ce qu'il a disposition - effets sonores, cadrage, mouvement de cam', effets visuels, regards. Bref, là, c'est du lourd. Ça m'amène à la grande question du film sur ce qu'est la réalité. Y a matière à brainstormer un moment.
En tout cas, le film est réellement (pour la blague) passionnant de bout en bout, hypnotique et anxiogène. On retrouve la tradition nippone en matière d'horreur. On flippe. On est pas toujours à l'aise. Chose que montre pas du tout la bande-annonce (très gentille.)

Pour finir, c'est vraiment très bien écrit. Le film est lent - je préviens - mais c'est une sacrée plongée dans les méandres de l'inconscient ; un voyage perturbant où tout est possible. Gros coup de cœur.
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nataku
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par nataku »

Merci pour "47 Ronin", vous m'avez fait économiser des sous. :grin:
Mon âme se compose et décompose
comme un puzzle mélancolique...
dont chaque pièce a sa propre tristesse.
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Heaven smile
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Re: Les films que vous venez de voir

Message par Heaven smile »

La Vie rêvée de Walter Mitty de Ben Stiller :

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J'annonce... La douche froide. La douche trèèèès froide. J'avais sincèrement envie d'y croire à ce nouveau film de Stiller, en grand amateur de son cinéma - acteur, cinéaste. Grossière erreur, tant l'échec est cinglant et flagrant - au moins autant qu'une crise d'herpès buccal. Cet insuccès tient-il à un trop plein de sérieux ? C'est fort probable. Mais pas que.

"Pitch ôh mon pitch", La Vie rêvée de Walt', ça cause d'un mec tendance middle class relativement invisible, rêveur bien évidemment, manquant cruellement de confiance en lui, amoureux d'une collègue et forcé de prendre part à un simili-road trip au travers duquel il va #s'épanouir, #vivresavie, #devenirunhommeunvrai, #apprendrelalifeauxautres.
La force d'un filme comme Tonnerre sous les Tropiques résidait dans le fait de jouer constamment entre réel et irréel. C'est précisément à chaque fois que ces deux notions se confrontaient frontalement que le burlesque éclatait. Mes côtes s'en souviennent encore. Rien de tout ça dans la life ô combien aseptisée et booooring de Walter Mitty. Tout est bien rangé, bien fait, bien beau et au final, bien faux. Outre le fait que l'histoire est juste balisée de bout en bout - l'inverse d'un Tonnerre... en gros -, c'est véritablement la note d'intention, tendance-moralisatrice qui m'a clairement laissé un vieux goût dégueulasse dans la bouche.

Croquer la vie à pleines dents pour Walter, ça revient un peu à feuilleter un article calibré de GEO. C'est très mignon, ça titille, ça donne envie de partir mais c'est tout. C'est calibré, étudié et bien emballé. Génial. D'autant que cette real life, elle dure quand même bien une heure. Walter baroude ; Walter fait des trucs que même Bear Grylls y peut pas test' tsé ; Walter se laisse pousser la barbiche en vraiiii mec ; Walter vient faire la morale aux vilains capitalistes robotiques genre "moi j'ai vu la life façon technicolor-cinemascope, moi je saiiiis ce que c'est que le vraiiii monde, être humain et toutes ces conneries - d'ailleurs j'ai balancé toutes mes tof' de voyage sur mon Tumblr et mon Facebook. Toi, t'as déjà été en Islande ? T'as déjà fait du foot au ralenti avec des Népalais en fin de journée ? Non ? Alors la ferme." Ok...

Sur le moment, je dis pas, le film peut faire effet. Ça a la gueule d'un feel-good movie avec aventure, voyages, découverte de soi-même, etc. Mais je pense que rapidement, en repensant au film, l'enthousiasme dégringole au moins aussi promptement qu'un baromètre dans le Yukon.


Aimer Boire et Chanter d'Alain Resnais :

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"Adieu Resnais," chose étonnante à dire et à écrire. Aimer Boire et Chanter, c'est donc LE dernier film. LA révérence. Je le cache pas, ça me laisse pantois/sur le cul de le voir partir avec un tel film. À 91 ans, le mec montre juste à quel point il vole haut dans le paysage cinématographique français. Les autres à côté, c'est des petits joueurs. 91 piges et une folle envie de cinéma, une inventivité folle, un amour fou pour les acteurs, un humour fou, une puissance folle, une concision et une efficacité folles. Ouais, c'est fou.

Le film, c'est un peu trois couples en quête d'orage, pour reprendre un titre de Duroy. C'est une grande danse faite d'éloignements et de rapprochements. Ça a la gueule d'un authentique vaudeville transformé en superbe fable sur la vie, la mort et le couple par Resnais. Ça a l'efficacité straight to the point du muet ; ça mélange beauté du théâtre (les décors, les déplacements), beauté de la bande-dessinée (les dessins de Blutch (♥)) et beauté du cinéma (découpage, mise en scène.)

J'avais constamment le sourire aux lèvres durant la projection. Jusqu'aux dernières minutes où brusquement le film nous ramène à une réalité désagréable. Une scène d'enterrement étrange, annonciatrice, qui vient rappeler une chose bien triste : comme le personnage de George Riley, ami et amant invisible qui anime-réanime ces trois couples, Alain Resnais, cinéaste invisible qui animait ses acteurs, est parti.
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