The Town de Ben Affleck :
Un bon petit film qui confirme qu'
Affleck n'est jamais aussi bon que lorsqu'il se dirige lui même - et accessoirement, qu'il assure le travail derrière la caméra.
The Town, c'est un peu le film qu'on a déjà vu plus ou moins dix fois. Des casses, des personnages en marge, en quête de rédemption, de l'honneur, du déterminisme social et des relations amoureuses. Le film est super carré, se développe efficacement, enchaînant comme il faut les casses, l'investigation et la relation entre
Doug et
Claire.
Le truc, c'est que malgré une bonne exécution globale - réal' sobre mais efficace, histoire bien développée, bons acteurs et j'en passe - ça reste vachement en dessous des film qu'
Affleck prend pour modèle. Plus encore, y a quasiment aucune émotion du fait de personnages un peu quelconques. Soit tout l'inverse d'un film comme
HEAT, dont l'ombre plane par ailleurs sur tout le film.
Affleck n'étant pas
Mann,
The Town est à des milliards d'années lumières de
HEAT, film tentaculaire et crépusculaire. On peut très aisément faire un parallèle géographique pour illustrer le gouffre entre les deux films.
The Town, ça se passe plus ou moins à l'échelle d'un quartier, Charlestown ; c'est une tragédie de quartier.
HEAT, c'est un diamant noir, désespéré au moins aussi vaste que Los Angeles. Voilà. Et entre nous,
Ben Affleck, ça sera jamais l'équivalent de
De Niro.
John Hamm par contre,
houuuu, sexy, sexy !
Le problème de
The Town, c'est peut-être tout simplement son manque d'ambition, d'ampleur. C'est juste correct et ça fait le boulot. Point. Un bon petit film donc, histoire de voir quelque chose, mais pas quelque chose d'inoubliable. Loin de là.
Fast Five de Justin Lin :
"Wesh, Viiiin Diesel, Fast and Furiouuuus ! Trop un bô gosse ! Z'y va, comment c'est trop chanmé© !!"
Fast and Furious, c'est une des rares franchises non-horrifiques à s'être imposée durablement dans l'esprit collectif. Qui ne la connait pas ? Un, deux, trois, quatre, cinq et très prochainement six et sept films. Du gol', du beauf, au choix. Un produit renouvelable pour amateurs de caisses, de tuning et de culs en bikinis. Un truc qui cartonne à Lille - oui, ceci est cliché, mais c'est l'effet
Strip-Tease. Les deux premiers volets collaient parfaitement à cette description. Des films
chanmés !©, mais qui en fait étaient juste totalement
perraves.
Bien. Bien. Du coup, basta pour les suites. J'ai balancé aux orties les trois et quatre.
Fast Five procède à un renouvellement de la franchise carrément inattendu. Parce qu'il est effectivement assez
chanmé !©, mais pas
perrave, bien, bien. D'où ma surprise.
Hasta la vista le tuning,
Fast Five est comme un bon jambon bien dégraissé. Bien évidemment, c'est pas génial, ça dure deux heures et y a de groooosses longueurs parfois, mais globalement, ça se tient plutôt bien. La force de cet opus, c'est d'être un film de casse dans lequel les caisses ne sont pas là pour indiquer qui à la plus grosse. On est nettement plus proche d'un
Ocean's Eleven ou d'un
Braquage à l'Italienne - forcément un peu
d'jeunzs - que d'un
Fast and Furious premier du nom.
Ocean's Eleven, vous vous en souvenez ? C'est du cinoche à la cool, avec quelques bonnes vannes, quelques longueurs, mais qui permet de passer un moment assez agréable. Là, c'est pareil. On retrouve un peu les mêmes qualités et les mêmes tares qu'un
Ocean's.
Sauf qu'en plus d'être un film de casse, c'est aussi un actionner. Aux courses-poursuites s'ajoutent donc les poings, les gros flingues et le
fuckin' Dwayne Johnson AKA
The Rock. Soit cent-vingt kilos de testostérones, de tattoos et de sueurs. Du coup, j'ai pas boudé mon plaisir, écarquillant les yeux plus d'une fois tant ce qu'il y a à l'écran est parfois démesuré, abusé, bourrin et fun. Oui,
Fast Five, c'est du PG-13 mais ça fait vraiment passer les récents actionners pour... de la merde. Et Rio, c'est juste un excellent choix géographiquement parlant. Courses-poursuites et guns-fights dans les favelas ?
Y a bon.
Faut-il cracher sur ce
Fast and Furious 5 ? Non. Certes, c'est bourré de scènes à la con tendance cahier des charges - la paternité, la trahison, l'humour parfois hyper couillon - de dialogues qui te font te dire
"OMG ?", genre
"Hey, Dom... t'iras voir mon fils, (NDLR, le mec est en train de crever)
Nico... C'est un gentil gamin... on l'a appelé comme toi, Dominic (notes de piano, parce que c'est tragique)
." Wait, what ?! Malgré la balourdise globale, le film est assez attachant et s'avère être un divertissement jouissif avec des scènes d'action bien emballées. La course-poursuite finale, c'est juste 1/

, 2/

et 3/

. Abusé mais
hyper fun. Parce qu'en plus la réal', dont je n'ai pas parlé, tient bien la route. C'est pas sur-découpé mais clair, immersif et impressionnant. Par contre, à part être joli, ça ne transmet rien.
Du coup, je vais peut-être aller voir le six en fait. Car quitte à voir un truc con et régressif, je préfère aller voir
Fast and Furious 6 plutôt que les futurs
Expandables 3 ou
Die Hard 6. Pourquoi ? Parce que ça assume une certaine beauferie tout en tentant d'offrir un spectacle fun, généreux et visuellement assez bien fait. J'oubliais,
Gal Gadot en Bikini à Rio, c'est le bonheur.
Bien. Bien.