Alors. Spoile inside.
Le dernier
Burton est une œuvre à double tranchant. Dés la première gamme,
Burton nous dévoile une vision d’un Londres endormi, crépusculaire, sal et répugnant, jonché de macros, tueurs ou prostituées, une vision magnifié par la créativité récompensé d’ailleurs aux oscars, de
Dante Ferreti.
Burton, s’approprie l’œuvre de
Sondheim de manière très personnelle, on remarque sur chaque plan un élément cher à cet univers, une rayure noire et blanche part ci, une spirale par là etc… mais dans cet œuvre
Burton ne distille pas de bombons roses, mais fait gicler le sang sur un parquet recouvert de poussière et le sang, il sait le faire giclés, comme en démontre le plan final de Todd, magistral.
La prestation de Depp dans le rôle de Todd est tout à fait excellente, cette capacité de ce transformer à chaque rôle, on ne compare à aucun moment Todd à Sparrow ou Wonka, ici il ne se contente pas de paroles acérées mais coupe dans le vif avec cette présence hypnotique, à la fois humaine, sensible par moment, et quasi démoniaque et morte à d’autre, Todd a ce flegme rappelant d’ailleurs beaucoup les acteurs mythique de la Hammer. Le maquillage et assez expressif, rendant l’œuvre encore plus énigmatique, froide, glauque, car on ne distingue plus réellement le visage des morts de celui des vivants. La trame est simple, une vengeance, mais ne porte pas à préjudice, car cette vengeance radicale n’est autre que le fruit d’un homme déjà mort, dont les seules pensés sont : « mourir, mais mourir avec l’homme qui m’a tout pris ». Voilà comment un personnage déshumaniser traverse un film sans être réellement présent, comme un corps mécanique ôté de toute âmes, je trouve, comme un fantôme.
Tous les seconds couteaux sont excellents, en particulier
Helena Boham Carter (rematage de "Fight Club" oblige), l’égale, de Todd, une femme elle aussi énigmatique, faisant preuve d’un instinct (ouai ici on parle d’instinct ^^) maternelle et à d’autre, transforme des types en quiches Lorraine.
Faire des quiches à base de viande humaine, pourquoi pas, avec des plans kiffant de bonne bidoche dégueu' en attente de cuisson ^^, du
Burton comme on en avait pas vu depuis "Sleepy Hollow".
En cela cette dernière œuvre et réjouissante, car le faite que le réalisateur prenne de la maturité ne veux pas dire qu’il est distant de sa vision sombre des choses, car "Charlie" c’est bien, "Big fish" c’est beau, un moment (respect totale), ok, on va au ciné avec les petits cousins et frangins casse nouilles, mais le rose bonbons, et les choco' oiseaux à rallonge, ne font pas tout de même, un buzz immanquable, en un seul mot, « tamponnage »^^.
Mais ici, la « touche »
Burton est en place, on retrouve cette soif de créativité gothique, cette approche unique qui réside à faire magnifier l’horrible et le rendre exceptionnel aux yeux de tous. Cette liberté artistique tellement bienfaisante, d’un réalisateur qui continue à nous faire voyager (oh yeah) dans les très fonds de son cerveau.
"Sweeney Todd" est sans nul doute, l’une des œuvres musicales la plus originale vu au cinéma, et je pèse mes mots. Le faite de voir une œuvre d’animation musicale n’est pas particulièrement originale de nos jours, habitué au
Disney dans notre enfance, mais un film (adaptation certes mais film avant tout) contemporain avec des acteurs de chaire et de sang, cela est différent ("Dancer in the dark" de Lars Von Trier reste je pense le dernier grand choc musicale, pour ma part). Cette œuvre, ose prendre le pari d’intégrer dans un concept horrifique, une narration chanté (plus ou moins bien, fonction des goûts de chacun, pour ma part ce fut long à certains moments ^^), ce qui fait une certaine opposition dans un sens, sur le faite qu’un chant quelqu’il soit et mélodieux, raffiné, et le faite de le mettre sur un visuel de meurtre, permet de minimisé l’impact de la scène violente, vis-à-vis du jeune publique, cette démarche donc est un pari risqué.
Je pourrais finir sur le deuxième tranchant donc, du faite que cette œuvre, n’est pas, dans un sens la meilleure de son réalisateur, je pourrais dire que l’overdose de chant passe sur la fin, parce que nos oreilles sont tellement HS quelles se sont immanquablement adaptés à ce défouloir de casse oreilles à répétition (j'extrapole beaucoup enfaite, il yen a peut que je trouve boff mais il yen a), en particulier l’insupportable boulet blondinet transit. Ou ce manque aussi de profondeur dans l’approche du récit beaucoup trop linéaire et monosyllabique de certaine prestation pas si faramineuse que cela (
Rickman, Baron Cohen en tête), où ce manque total de pitié ou de ressentiment vis-à-vis des épreuves de Todd, où encore ce final un peu trop « banal » enfin dans l’originalité du réalisateur bien sur, parce que le final visuellement bishh grave.
Je n’en ferais rien car ces petits détails ce perdent dans le plaisir d’une telle œuvre radicale, vivement le DVD.