lecture des trois premiers tome dont 11 parus chez glénat
Say hello to black jack, ça m'a fait penser au jeu de mot en anglais, qui n'a pas d'équivalent en français, de jack l'éventreur...( le nom de la BD "from Hell")
Résumé: Manga phénomène au Japon."SHBJ" narre le parcours chaotique d'un jeune interne nouvellement admis dans l'un des hopitaux les plus prestigieux du pays.Pétri d'idéaux et animé par une inébranlable foi en l'humanité, il va pourtant découvrir l'envers du décor...
Débutons, tout d'abord, par les détails ou les prises de positions qui pourraient heurter ma sensiblité... heu... c'est-à-dire redhibitoire:
-L'auteur a voulu ouvrir les yeux des lecteurs sur la situation déplorable de la santé dans son pays , un secteur gangréné par un libéralisme galopant.
--D'ailleurs il a fait mouche la série étant devenu un acte civique.
Il faut donc se débarasse de ce contexte pour lire la série, afin de voir si le sujet est réellement bien traité par l'auteur.Etape d'autant plus délicate que nombre de critique sont élogieuse( voire à la limite de l'hagiographie) à l'encontre de cette saga.
S'il est facile de s'attacher à un héros qui vient de débarquer dans un immense hopital tout blanc, et qui en plus n'est pas très dégourdi.Le fait qu'au bout de 3 tomes et de plusieurs déboires il continue de chialer comme une madeleine à tout bout de champ, devient lassant pour ne pas dire chiant . Bien entendu cela permet l'empathie avec le patient , on se dit qu'un bon medecin c'est celui qui se met à la place du patient ...enfin il y a des limites au recours lacrymal.
Autre obstacle ( le bel athlète !)à une lecture sans reproche , la hiérarchie narrative. Pour toucher le public , l'auteur use de la figure de style la plus répandue celle du maitre et de l'élève. Chaque service correspondant à autant d'étapes sur le chemin de la connaissance , chaque mauvais maitre se révélant plus diabolique que la précedent ( et dénonçant un travers de la société) et lié au décision de masse .A contrario, chaque bon maitre possèdera un trait de caractère particulier ( douleur sentimentale, en proie au doute,...) pour finalement se révéler etre un individu hors norme et hors pair .Ainsi les individus qui vont manifester leur bon coté , font se regrouper contre la multitude anonyme et sans visage de l'administration.Or cette technique , quoique louable, fait trop appel à la fiction pour vraiment proposer un propos ne serait-ce que 2 secondes crédibles.
Outre ces quelques difficultés alors la série en a t-elle dans le ventre !?
Tout d'abord , le sujet en lui-meme, c'est-à-dire le fonctionnement du système de santé nippon, et par là-meme de l'hopital est bien traité.De façon objective, par l'intervention de donnée chiffrée qui mettent en relief la situation. Malgré des réactions parfois impossible, les valeurs annoncées nous replongent aussitot dans la réalité.Le mélange entre cas individuels et généralité ne permet pas à le critique d'avoir de prise tangible.La mécanique de gestion des biens et du personnels est telle que les patients et les toubibs en patissent. Ne serait-ce que de cette manière de voir le manga en est passionnant.
Subséquemment le dessin de Sato est très porté sur les émotions et leur impact.On peut lui reprocher de donner un peu trop place aux chialantes reste qu'il a le bon gout de mélanger les approches .Les scènes de discutions sont traités sur un mode réaliste dans des cadrages assez large, on cerne facilement les évènements à venir et la position des personnages. Dès que l'action est plus intense le cadrage s'en ressent , on colle plus au personnages et à leur mouvements, le trait ne se modifie pas mais on ressent cette modifications.Il en va de meme pour les prises de décisions.Quand aux décisions émotionnelles de tout cela , elles se résument souvent en quelques dessins, plus marquant , porté uniquement sur le sentiment moment ...souvent bien fade !
Sato nous montre de cette manière comment les sentiments humains évoluent à l'intèrieur d'un espace inconnu et deshumanisé ( on pense à Kafka avec le chateau...!) de part sa taille et ses ramifications. Il s'en dégage , paradoxalement un sentiment de gêne, de claustrophobie malsaine et bienvenue.
C'est grace à cela que le lecteur va vraiment rentrer dans l'histoire.Nous l'avons vu la hierarchie narrative du récit dépasse souvent le cadre rationnel ce qui nous empeche de vraiment ressentir de la pitié ou de la compassion pour ce jeune héros . Si ce n'est par ses réactions positives ou son attachement ( malsain!) aux patients , c'est par la teneur de ses mésavantures que naitra notre commisération. ( le tragique n'est pas loin !)
En effet si la surabondance pathologique sied mal à la rigueur du propos, et en plus ne permet pas un récit bien huilé ( les figures de styles étant trop prévisibles dans la hiérarchisation des personnages.Il n'en reste pas moins que la difficulté dont elle est issue est véritablement monstrueuse.L'humain le vivant en général, devient une valeur marchande ( Bidoche Business !).Le marché et ses impératifs gouvernent entièrement la morale hospitalière! Un constat qui fait froid dans le dos . Si parfois Sato défonce des portes ouvertes, il a le mérite de ne rien lacher bien que conjecturable sa hierarchisation narrative n'en est pas moins en parallèle avec les stades d'apprentissages d'un jeune médecin.
Aucun service ne sera épargnés par ce constat affligeant .La cabale qui s'exprime autour du héros est elle aussi traité de façon utile ( utilité publique !), elle n'en reste pas moins crédible . Plus encore ces stades servent à accumuler des connaissances par le biais de l'expèrience ; or ce qui est effrayant c'est que cet empirisme a comme propriété principale de se fonder sur une idée brutalisant l'autre( lorsque l'animal ne peut plus etre bete en acte il devient bete en esprit !) , le savoir venant peu à peu se substituer à la conscience morale...
Ces considérations se retrouvent, dans le portrait de ce jeune medecin boulimique au père medecin d'un autre temps dont on nous propose le portrait . Un portrait tout en finesse qui , moins manichéen qu'a l'accoutumé, laisse le lecteur seul avec ses propres opinions.
Au final, c'est une oeuvre vaniteuse et par la meme paresseuse mais qui a le mérite de décrire notre propre système de santé, et peut nous permettre de réflèchir aux sophismes du quotidien qui abreuves les discussions de comptoir à son sujet...
Je vous remercie de votre écoute
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(et hop encore unepreuve flagrante de ma non culture 
)
(même si le manga a rien à voir ^^)