

-Réalisé par : Martin Scorsese
-Avec: Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Jack Nicholson, Martin Sheen et Mark Wahlberg
-Durée du film : 2h30
-Sorti le : 29 Novembre 06
-Remake du polar Hong-kongais Infernal Affairs réalisé par Andrew Lau et Alan Mak

Boston. Pour stoper le parrain Frank Costello, la police décide d'y infiltrer un jeune flic issu des bas quartiers, Billy Costigan. Pendant ce temps, l'un des disciples de Costello, Colin Sullivan, rejoint les forces de police comme indic à son service. Risquant à tout moment d'être démasqués, Billy et Colin sont contraints de mener une double vie qui leur fait perdre leurs repères et leur identité.

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Très bon film dans l'ensemble même si je suis quand même légèrement déçu. Dès le début du film, Scorsese donne le ton. The Departed sera un polar brutal, nerveux et vicéral dans les bas-fonds de Boston. La réalisation est impeccable, Scorsese dirige parfaitement ses acteurs (hormis les petites impros de Nicholson), lesquels sont pour la plupart excpetionnels et rendent cet univers de mensonges et de trahisons toujours plus passionant. Autre gros point fort du film, les dialogues. Très vulguaire, The Departed est bourré de répliques cinglantes et jouissives à tomber, bref c'est que du bonheur(sur ce plan, mention spécial à Nicholson et à Wahlberg qui se lâchent sur répliques bien grincantes et foudroyantes qui claquent aux oreilles).
DiCpario est (encore un fois) éblouissant en flic issu d'une famille de la pègre.Il livre une performance d'une rare intensité, constamment en alerte et vivant avec la peur au ventre. Il se rapproche toujours plus du point de rupture et tente de se raccrocher au peu qu'il lui reste. L'un des gros point fort du film. Idem pour Nicholson dont le rôle est taillé sur mesure. Toujours aussi talentueux, sadique et captivant, une grande claque. Damon paraît en retrait par rapport à ces deux monstres et livre une prestation à mon avis moins intéressante que celle d'Andy Lau dans I.A. Ayant vu (et adoré) Infernal Affairs, j'attendais avec grande impatience la vision de Scorsese (l'un des parrains du cinéma). Cependant, le résultat est que le film se révèle un peu bancal. Alors que Scorsese se détachait du film original et nous livrait une vision personnelle, brutale et réellement bandante du conflit entre mafia et services de police, son film suit, dans une seconde partie, une toute autre direction puisqu'il reprend quasiement à l'identique la trame d'Infernal Affairs.
D'où le petit "jeu" des comparaisons qui s'avère ici assez inévitable, mais néanmoins intéressant. Premier point fort de The Departed par rapport à I.A : le duo Nicholson / DiCaprio. La relation entre ces personnages est nettement plus intense que celle de Leung et Tsang, pourtant tout deux très bons. Scorsese donne beaucoup plus de profondeur et de complexité à leurs rapports.
-Contrairement aux Infiltrés, Infernals Affairs donne un rôle plus important et nettement plus intéressant au commissaire responsable du sort de Costigan. Wong et bien plus intéressant que Sheen, même si ce dernier est très convaincant. Son personnage est encore plus travaillé dans Infernal Affairs II tout comme celui de Tsang qui confère à la série beaucoup de profondeur et pose de façon très réussit les bases de la saga I.A. Le rôle de Martin Sheen, est moins important qu'il aurait pu l'être, chose que j'ai trouvé dommage.
-Dommage également qu'il n'y ai aucune relation entre Sheen et Nicholson. Là aussi, I.A rend la chose plus intéressante. Les relations qu'entretiennent les protagonistes sont plus tortueuses dans I.A.
-Une fin qui joue trop sur la surenchère à mon goût. Mort de DiCaprio (fidèle à celle de Leung), le bon flic qui y passe plus la seconde taupe, et enfin Damon buté. Cela donne cependant au titre tout son sens "Les défunts".
-Le plan final du film sur le rat qui passe sur la rampe du balcon dans Departed...mouais, pas terrible comme scène de fin.
Au final, The Departed est un très très bon film, même si j'espérais quelque chose de plus innovant et de différent. Chaque version à des + et des - qui font que les films s'équilibrent. Le film de Lau et Mak se révèle plus soft, mais plus oppressant avec des relations entre les deux milieux plus travaillés. Celui de Scorses à l'odeur de la rue, est brutal et captivant. Je m'attendais néanmoins à être étonné par Scorsese, ce qui n'a pas totalement été le cas d'où cette petite déception. Le film est à voir absolument, même s'il m'a laissé un drôle de gout dans la bouche en sortant.
5/6