

- Réalisé par : Jan Kounen
- Avec : Jean Dujardin, Jocelyn Quivrin, Patrick Mille, Elisa Tovati et Vahina Giocante
- Durée du film : 1h 40
- Adapté de : 99F, roman de Fédéric Beigbeder
- Date de sortie : 26 Septembre 2007

Octave, jeune concepteur-rédacteur dans une agence de pub parisienne, blasé pas les coulisses peu recommandables de son métier, va tout mettre en oeuvre pour se faire licencier. C'est là que tout va basculer...

99 F est un film violent. 99 F est violemment drôle. Mais 99 F est aussi violemment violent. Dès les premières minutes, le nouveau long métrage de Kounen (à qui l'on doit notamment Dobermann et Blueberry) se démarque des productions cinématographiques française habituelles. Images kaléidoscopique, publicités, et au milieu, Octave Parango. Octave est une merde (il le dit lui même). Il est le fruit d'une époque cynique et pourrit tout ce qu'il touche.
99 F est un film drogué à la publicité et à la coke. La vie d'Octave ne se résume qu'en une succession de fêtes, de poudre, de femmes, de publicités. Seulement voilà. Au bout de 10 années dans le métier, Octave est làs. Làs de cette prison dorée qu'est la Ross & Witchcraft. Il décide donc de tirer sa révérance, mais de le faire avec classe.
Comme je l'ai dis, 99 F est drôle. Il est truffé d'un humour corrosif, noir, extrêment efficace et terriblement jouissif. Les séquences s'enchainent efficacement, captive, et nous pètent à la gueule. Les connaissances acquisent par Kounen lors de ses expériences cinématographiques sur le chamanisme et l'utilisation des psychotropes à des fins thérapeutiques sont intelligements misent à contribution. Dès lors, 99 F apparaît tel qu'il est. Une oeuvre cinématographique impressionante d'un point de vue technique qui n'est pas sans rappeler le travail d'un Fincher ou d'un Aronofsky. Kounen prend son pied et livre un film hargnieux et inventif (la séquence d'animation à Miami retranscrit encore mieux la défonce des deux personnages principaux), (les rêves psychédéliques d'Octave ponctués d'images christiques sont énormes).
Car hargnieux, 99 F l'est. Pas étonnant (au vu de son sujet) que les portent des chaînes de télévisions se soient fermées les unes après les autres, lorsqu'il a fallu trouver des financements pour le film. Seules deux chaînes ont répondu présentes (Arte et Canal+) et ont acceptées de contribuer au finacement du projet. Et quel projet. Dujardin y trouve ici son plus beau (et plus complexe) rôle. A ses côtés, un Jocelyn Quivrin impressionant qui s'en donne à coeur joie. Du Cinéma Français comme on en voit peu et dont on peut être fier. Comprenez que 99 F se démarque des suites lourdingues (genre les Bronzés 3), des films sur 4, 5, 6 ou 8 trentenaires qui ne savent plus ils en sont...a ce cinéma et aux publicités qui prennent les gens pour des cons, Kounen adresse un joli fuck.
J'ai über kiffé le film. Par ailleurs, la présence de l'équipe après la projection, c'était super cool.