Enfin tres bonne fic !!
la suiteuh !!
La "fameuse" suite : A la recherche de Gaara
Modérateur : Ero-modos
la suite c'est plus un délire qu'ot chose mais j'avais envie de rigoler
spéciale dédicace à mon Tinton à moi, affectueusement
Chapitre III
Témari trouble Kakashi !
Kakashi cilla.
- Votre père ?! Vous êtes sûre ?
Témari lui lança un regard furibond.
- Evidemment que je suis sûre ! J’ai quand même passé 13 ans de ma vie avec lui ! Je suis encore capable de le reconnaître quand je rêve de lui !
- Bon, bon, ne vous énervez pas. Est-ce que vous vous souvenez d’autres détails ?
- Oui euh… Elle fronça les sourcils. Il était habillé bizarrement… Un manteau noir avec…
- Des nuages rouges ?
- Oui. Oui voilà.
Kakashi pencha légèrement la tête sur le côté pour voir si elle réagissait puis quand il vit que ce n’était pas le cas :
- « Habillé bizarrement »… Vous avez une drôle de façon de décrire l’uniforme de l’Akatsuki…
Témari afficha une mine horrifiée.
- De l’Akatsuki ?? Vous êtes sûr ?
- L’un d’entre eux m’a mis la raclé donc je pense être bien placé pour en parler.
- Mais… ça n’a aucun sens ! Mon père est mort il y a plus de trois ans. Et il n’a jamais fait partie de l’Akatsuki !
Kakashi croisa ses bras et s’appuyant contre le mur d’une maison, il leva la tête pour regarder les étoiles.
- C’est vrai, dit-il comme s’il n’attachait aucune importance à ce qu’elle venait de dire. Ça n’a pas de sens.
Témari fronça les sourcils.
- Dites-le moi si je vous ennuie surtout. Ne vous gênez pas.
- C’est vrai, je peux ? répondit Kakashi en se tournant légèrement vers elle, le sourcil droit levé.
Témari serra les poings et devint rouge comme une pivoine. Alors qu’elle ouvrait la bouche pour crier, Kakashi la coupa net dans son élan.
- Non ! S’il vous plait, par respect pour ceux que vous n’avez pas réveillés, taisez-vous.
Témari resta un instant la bouche ouverte puis choisit d’obéir. Soulagé, Kakashi s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule.
- Vous savez, tout rêve n’a pas forcément de portée prophétique. Celui-ci n’était peut-être qu’un cauchemar.
- Mais… ! Vous avez dit vous-même que ce n’était pas un rêve ordinaire.
- Je ne suis pas extralucide, Témari. Je peux très bien me tromper.
- Je suis sûre que ce…
- Bon écoutez. Je crois qu’on devrait retourner se coucher. J’ai besoin de dormir et vous aussi. Si vous voulez, on en reparle demain.
Témari lui lança un regard étrange. Déception. Perplexité. Colère. Peur. Difficile de déterminer lequel de ces sentiments était le plus présent en elle. Mais il était certain qu’elle aurait voulu parler encore.
Je ne l’avais encore jamais vue dans un tel état. Peut-être que je me trompe finalement.
- Demain, on énoncera le problème devant le conseil de votre village, d’accord ? En attendant, retournons dormir.
Témari le regarda longuement puis elle baissa les yeux et hocha lentement la tête.
- D’accord.
- Vous voulez que je vous raccompagne ?
Elle se frotta les épaules et murmura d’une voix à peine audible.
- Je veux bien.
Quand ils furent arrivés devant la porte de la chambre de Témari, elle marqua un temps d’hésitation. Kakashi fronça les sourcils.
- Qu’y a-t-il ?
- Euh… Je… Elle se gratta la gorge pour affermir sa voix. Vous… vous dormez où, vous ?
Si Kakashi fut déconcerté par cette question, il se garda bien de le montrer.
- J’aurais bien aimé que ce fût dans un endroit silencieux. Puis voyant l’air exaspéré de Témari, il sourit. Au bout du couloir.
- Vous… euh… vous ne voudriez pas euh… rester avec moi ? marmonna la jeune femme le teint cramoisi.
Mon Dieu ! Si Shikamaru m’entendait…
De son côté, Kakashi commençait à perdre contenance.
- Rester… avec vous…
- Oui. Enfin… rester pour s’assurer que je ne fasse pas d’autres cauchemars.
Kakashi haussa un sourcil.
Mais qu’est-ce qu’elle a ? Je ne vais quand même pas passer la nuit dans sa chambre !
- Vous voulez que je vous prête un de mes chiens ?
Et avant que Témari puisse répondre, il se mordit le doigt, fit quelques signes et posa sa main contre le sol.
Kuchiyose no jutsu !
Un chien ridiculement petit – plus que Pakkun – apparut aux pieds de la Jounin. Pétrifiée de surprise, Témari ne put cependant s’empêcher de rire.
- Attendez. C’est ça que vous voulez m’assigner comme…
- Ne vous fiez pas à sa taille. Il est très hargneux. Je l’ai appelé Ed.
- Ed ? Elle éclata de rire. Votre clebs fait à peine 20 centimètres de hauteur.
Le chien à la taille lilliputienne se mit alors à crier.
- Eh la blonde ! Qui est-ce que tu traites de grain de riz tellement petit qu’on peut l’écraser avec le doigt !!
La bouche de Témari s’ouvrit de stupéfaction. Kakashi réprima mal un éclat de rire. Sacré Ed. Finalement, la jeune femme se redressa et regarda Kakashi.
- Il n’est pas question que je dorme avec ça.
- Comment ça avec… ! commença Ed avec indignation avant de disparaître dans un nuage de fumée.
Kakashi se tourna vers Témari, cette fois vraiment perplexe.
- Témari… Mais enfin de quoi avez-vous peur ?
Elle se détourna.
- Vous pouvez pas comprendre. Ce que j’ai vu… c’était la chose que je n’aurais jamais voulu voir arriver. Je ne veux plus… Peut-être que si je sens une présence rassurante, je ne ferai plus de…
- Bon, bon, ça va. J’ai compris.
Témari eut un sourire imperceptible et ouvrit la porte de sa chambre. Elle alluma la lumière. Kakashi ferma derrière eux. Puis il croisa à nouveau ses bras et s’appuya contre le mur. Témari le regarda un instant. Le Jounin haussa les épaules.
- Quoi ?
- Vous… vous allez rester debout toute la nuit ??
- Vous voudriez que je fasse quoi ? Que je danse la salsa ?
- Bien sûr que non, je… Oh et puis zut.
Elle enleva son manteau et apparut vêtue simplement d’une chemise de nuit légère. Par réflexe, Kakashi détourna la tête tandis qu’elle se glissait entre les draps. Puis il éteignit la lumière. Dans l’obscurité, il y eut quelques secondes de silence puis la voix de Témari retentit.
- Kakashi…
- Mm… ?
- Merci.
Il n’y eut pas de réponse mais Témari savait qu’il avait entendu. Elle ferma les yeux, perplexe mais détendue.
Quel type bizarre…
De son côté, Kakashi…
Nom de dieu… Si jamais ça se sait… C’est plus le ninja copieur qu’on m’appellera, c’est le ninja voyeur ! Ohlàlà…Le scandale avec la famille Nara en plus !
Il se passa la main sur le front.
Qu’est-ce que je fous là ?
spéciale dédicace à mon Tinton à moi, affectueusement
Chapitre III
Témari trouble Kakashi !
Kakashi cilla.
- Votre père ?! Vous êtes sûre ?
Témari lui lança un regard furibond.
- Evidemment que je suis sûre ! J’ai quand même passé 13 ans de ma vie avec lui ! Je suis encore capable de le reconnaître quand je rêve de lui !
- Bon, bon, ne vous énervez pas. Est-ce que vous vous souvenez d’autres détails ?
- Oui euh… Elle fronça les sourcils. Il était habillé bizarrement… Un manteau noir avec…
- Des nuages rouges ?
- Oui. Oui voilà.
Kakashi pencha légèrement la tête sur le côté pour voir si elle réagissait puis quand il vit que ce n’était pas le cas :
- « Habillé bizarrement »… Vous avez une drôle de façon de décrire l’uniforme de l’Akatsuki…
Témari afficha une mine horrifiée.
- De l’Akatsuki ?? Vous êtes sûr ?
- L’un d’entre eux m’a mis la raclé donc je pense être bien placé pour en parler.
- Mais… ça n’a aucun sens ! Mon père est mort il y a plus de trois ans. Et il n’a jamais fait partie de l’Akatsuki !
Kakashi croisa ses bras et s’appuyant contre le mur d’une maison, il leva la tête pour regarder les étoiles.
- C’est vrai, dit-il comme s’il n’attachait aucune importance à ce qu’elle venait de dire. Ça n’a pas de sens.
Témari fronça les sourcils.
- Dites-le moi si je vous ennuie surtout. Ne vous gênez pas.
- C’est vrai, je peux ? répondit Kakashi en se tournant légèrement vers elle, le sourcil droit levé.
Témari serra les poings et devint rouge comme une pivoine. Alors qu’elle ouvrait la bouche pour crier, Kakashi la coupa net dans son élan.
- Non ! S’il vous plait, par respect pour ceux que vous n’avez pas réveillés, taisez-vous.
Témari resta un instant la bouche ouverte puis choisit d’obéir. Soulagé, Kakashi s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule.
- Vous savez, tout rêve n’a pas forcément de portée prophétique. Celui-ci n’était peut-être qu’un cauchemar.
- Mais… ! Vous avez dit vous-même que ce n’était pas un rêve ordinaire.
- Je ne suis pas extralucide, Témari. Je peux très bien me tromper.
- Je suis sûre que ce…
- Bon écoutez. Je crois qu’on devrait retourner se coucher. J’ai besoin de dormir et vous aussi. Si vous voulez, on en reparle demain.
Témari lui lança un regard étrange. Déception. Perplexité. Colère. Peur. Difficile de déterminer lequel de ces sentiments était le plus présent en elle. Mais il était certain qu’elle aurait voulu parler encore.
Je ne l’avais encore jamais vue dans un tel état. Peut-être que je me trompe finalement.
- Demain, on énoncera le problème devant le conseil de votre village, d’accord ? En attendant, retournons dormir.
Témari le regarda longuement puis elle baissa les yeux et hocha lentement la tête.
- D’accord.
- Vous voulez que je vous raccompagne ?
Elle se frotta les épaules et murmura d’une voix à peine audible.
- Je veux bien.
Quand ils furent arrivés devant la porte de la chambre de Témari, elle marqua un temps d’hésitation. Kakashi fronça les sourcils.
- Qu’y a-t-il ?
- Euh… Je… Elle se gratta la gorge pour affermir sa voix. Vous… vous dormez où, vous ?
Si Kakashi fut déconcerté par cette question, il se garda bien de le montrer.
- J’aurais bien aimé que ce fût dans un endroit silencieux. Puis voyant l’air exaspéré de Témari, il sourit. Au bout du couloir.
- Vous… euh… vous ne voudriez pas euh… rester avec moi ? marmonna la jeune femme le teint cramoisi.
Mon Dieu ! Si Shikamaru m’entendait…
De son côté, Kakashi commençait à perdre contenance.
- Rester… avec vous…
- Oui. Enfin… rester pour s’assurer que je ne fasse pas d’autres cauchemars.
Kakashi haussa un sourcil.
Mais qu’est-ce qu’elle a ? Je ne vais quand même pas passer la nuit dans sa chambre !
- Vous voulez que je vous prête un de mes chiens ?
Et avant que Témari puisse répondre, il se mordit le doigt, fit quelques signes et posa sa main contre le sol.
Kuchiyose no jutsu !
Un chien ridiculement petit – plus que Pakkun – apparut aux pieds de la Jounin. Pétrifiée de surprise, Témari ne put cependant s’empêcher de rire.
- Attendez. C’est ça que vous voulez m’assigner comme…
- Ne vous fiez pas à sa taille. Il est très hargneux. Je l’ai appelé Ed.
- Ed ? Elle éclata de rire. Votre clebs fait à peine 20 centimètres de hauteur.
Le chien à la taille lilliputienne se mit alors à crier.
- Eh la blonde ! Qui est-ce que tu traites de grain de riz tellement petit qu’on peut l’écraser avec le doigt !!
La bouche de Témari s’ouvrit de stupéfaction. Kakashi réprima mal un éclat de rire. Sacré Ed. Finalement, la jeune femme se redressa et regarda Kakashi.
- Il n’est pas question que je dorme avec ça.
- Comment ça avec… ! commença Ed avec indignation avant de disparaître dans un nuage de fumée.
Kakashi se tourna vers Témari, cette fois vraiment perplexe.
- Témari… Mais enfin de quoi avez-vous peur ?
Elle se détourna.
- Vous pouvez pas comprendre. Ce que j’ai vu… c’était la chose que je n’aurais jamais voulu voir arriver. Je ne veux plus… Peut-être que si je sens une présence rassurante, je ne ferai plus de…
- Bon, bon, ça va. J’ai compris.
Témari eut un sourire imperceptible et ouvrit la porte de sa chambre. Elle alluma la lumière. Kakashi ferma derrière eux. Puis il croisa à nouveau ses bras et s’appuya contre le mur. Témari le regarda un instant. Le Jounin haussa les épaules.
- Quoi ?
- Vous… vous allez rester debout toute la nuit ??
- Vous voudriez que je fasse quoi ? Que je danse la salsa ?
- Bien sûr que non, je… Oh et puis zut.
Elle enleva son manteau et apparut vêtue simplement d’une chemise de nuit légère. Par réflexe, Kakashi détourna la tête tandis qu’elle se glissait entre les draps. Puis il éteignit la lumière. Dans l’obscurité, il y eut quelques secondes de silence puis la voix de Témari retentit.
- Kakashi…
- Mm… ?
- Merci.
Il n’y eut pas de réponse mais Témari savait qu’il avait entendu. Elle ferma les yeux, perplexe mais détendue.
Quel type bizarre…
De son côté, Kakashi…
Nom de dieu… Si jamais ça se sait… C’est plus le ninja copieur qu’on m’appellera, c’est le ninja voyeur ! Ohlàlà…Le scandale avec la famille Nara en plus !
Il se passa la main sur le front.
Qu’est-ce que je fous là ?
-
Scorpion771
- Boulet mort
- Messages : 636
- Inscription : dim. 24 juil. 2005, 11:34
- Localisation : J'en sais rien, demander a mon capitaine, Iori-sama.
- Contact :
ce que ça veut dire ?? que c'est moi qui ai la clé de l'énigme, mouahahaha ! hum hum la suite ^^ elle est pas très gaie mais c'est aussi le retour de Tashiya
Chapitre IV
Séquelles
Le lendemain, quand Sakura ouvrit les yeux, elle les referma avec un grognement. Quelle nuit ! Il régnait à l’hôpital de Suna une effervescence bien supérieure à celle de Konoha. Les blessés et les morts avaient afflué à un rythme effréné toute la journée. Apparemment, le village avait du mal à se remettre de l’enlèvement du Kazekage. Ça rappelait de mauvais souvenirs. Et d’après ce qu’elle avait entendu, les autres villages et peuples avoisinants en profitaient pour faire grimper la tension diplomatique et faire valoir leur suprématie militaire. De nombreux ninjas de Suna revenaient blessés de missions pourtant sans grande importance en zones sensibles. Le Conseil était désorienté. Face à cette situation totalement nouvelle pour eux – et c’est là que l’on se rendait compte du sentiment de sécurité que Gaara avait réussi à instaurer – les villageois ne savaient pas comment réagir. Désemparés. Suna était désemparée. Fallait-il partir à la recherche de leur chef ? Fallait-il en élire un nouveau ? Les avis étaient divers mais devant le danger que suscitait chacun d’entre eux, ils pariaient tout sur l’aide de Konoha.
C’est facile de compter sur les autres pour résoudre ses problèmes, songeait Sakura avec amertume tandis qu’elle se retournait dans son lit. Comme ça, si jamais il y a un pépin, c’est chez les autres qu’on compte les morts !
Et des morts, il risquait fort d’y en avoir au cours des prochains jours. Comment pourrait-il en être autrement ? Naruto, Kakashi-sensei et elle se lanceraient bientôt à la poursuite de l’Akatsuki ; et il y avait fort à parier qu’ils ne reviendraient pas tous. Ou qu’ils ne reviendraient pas tout court. La mort. C’était tout ce qui les attendait. Et puis après tout, peut-être que ce serait mieux comme ça…
Sakura soupira. Elle se sentait comme déconnectée du monde. Plus rien ne la touchait. Elle était devenue amère, pessimiste, agissait comme à regret. La vie, la mort, ça lui était égal. Sa raison de vivre, elle l’avait perdue à l’instant même où elle avait compris qu’il ne reviendrait jamais. Et parce qu’au contraire Naruto en avait trouvé une autre qu’elle depuis qu’il sortait avec Hinata, elle se sentait plus seule que jamais. Elle fourra son visage dans son oreiller. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ?
A sa grande exaspération, quelque chose d’humide roula sur sa joue. Une larme. Elle serra les poings. Elle s’était pourtant jurée de ne plus jamais pleurer, de ne plus se lamenter sur son sort ; en somme, de ne plus ressembler à la gamine futile et misérable qu’elle avait été. Et voilà qu’elle recommençait à se comporter en nunuche. Ne pouvait-on donc jamais changer ? Les caractères restaient-ils figés pour toujours ? Resterait-elle à jamais une fille incapable de fermeté ? Non. Non et non ! Il suffisait de regarder Gaara ; chez lui, le changement avait été spectaculaire. Mais c’était surtout parce qu’il l’avait voulu et qu’il avait travaillé pour obtenir ce résultat. Et si elle voulait qu’il en soit de même pour elle, il fallait qu’elle se secoue.
Elle se rappela alors qu’elle devait aller vérifier l’état de Kankuro. A priori, il n’y avait plus aucun risque mais mieux valait s’en assurer. Elle se leva avec lenteur et alla prendre sa douche. L’eau fraîche lui revigora l’esprit. Ragaillardie, elle s’habilla vite et sortit. Mais en longeant le couloir, elle entendit un bruit dans l’une des chambres et s’arrêta. Ce n’était pas un bruit, c’était… une voix. Une voix d’homme. Elle fronça les sourcils, mi inquiète mi perplexe.
Une voix d’homme dans la chambre de Témari ??
Un voleur ? Un voyeur ? Ou un assassin ? La panique la saisit. Elle s’apprêtait à défoncer la porte d’un coup d’épaule quand il lui vint à l’esprit qu’elle s’emballait peut-être un peu vite. Alors, approchant sa main de la porte, elle toqua.
Kakashi ouvrit un œil fatigué. Pour tout dire, il n’avait pas beaucoup dormi : au mieux avait-il fermé les yeux une heure. Après avoir regardé Témari s’endormir, il avait retourné son rêve dans tous les sens, cherchant une explication qui hélas, ne vint pas. Et quand il déposa les armes, son cerveau surchauffé eut bien du mal à se détendre. Il se leva lentement et étira ses membres ankylosés. Puis il regarda vers la lumière qui filtrait à travers les épais rideaux. Il devait être à peu près sept heures. Il était plus que temps qu’il reparte. Par acquis de conscience, il jeta un dernier coup d’œil vers Témari qui dormait toujours et se figea malgré lui.
- Wow…
Les draps complètement rejetés sur le côté, la jeune femme apparaissait dans toute la pureté de ses formes. Une des bretelles de sa chemise de nuit avait glissé de son épaule. Ses boucles blondes tombaient avec grâce sur son visage détendu. Ses cuisses étaient à peine couvertes par le bas du tissu léger. En contemplant ce corps à la peau laiteuse et aux muscles souples, Kakashi déglutit avec difficulté et eut toutes les peines du monde à détourner son regard. Non pas qu’il ait pris un plaisir certain à contempler Témari (quoique…) mais c’était un aspect d’elle qu’il n’avait jamais vu (le contraire aurait été alarmant) et dont il n’avait jamais soupçonné l’existence. Si calme, si jolie…
Mais qu’est-ce qui m’arrive ?? songea le Jounin éberlué par l’allure que ses pensées prenaient. Je déraille complètement !
Trois coups frappés à la porte suivis d’un grognement de Témari le convinrent de prendre la poudre d’escampette. Il plaça précipitamment ses mains et disparut dans un souffle. Une fraction de seconde plus tard, la porte s’ouvrait et Sakura entrait. Balayant la chambre du regard, elle fronça les sourcils avant de hausser les épaules et se dirigea vers le lit de Témari.
- Témari-san, murmura-t-elle en la secouant doucement. Témari-san, réveille-toi.
La ninja du sable s’agita un peu puis se dressa sur son lit dans un sursaut.
- Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?
- Du calme, du calme ! Tout va bien ne t’inquiète pas. Je venais juste te dire que je vais voir Kankuro. Ça te dit de venir avec moi ?
Témari se frotta les yeux. Les battements de son cœur s’apaisèrent doucement. Lentement, les souvenirs de la nuit passée lui revinrent. Elle jeta malgré elle un regard anxieux vers la porte. Apparemment, Kakashi était parti. Elle soupira intérieurement de soulagement.
La tête de Sakura si elle avait trouvé son sensei dans ma chambre !
Elle hocha la tête.
- D’accord. Je viens, donne-moi cinq minutes. Ou plutôt non. Vas-y, je te rejoindrai.
- Très bien, comme tu veux.
Sakura se leva et sortit. Mais au moment de fermer la porte, elle se retourna.
- Témari-san, tu es sûre que tout va bien ?
La jeune femme lui fit un clin d’œil.
- Pas de soucis.
- Aaaah !!
Dans un sursaut, Naruto se dressa sur son lit, tendant devant lui sa main droite comme pour saisir quelque chose ; ou quelqu’un. La respiration haletante, il resta un long moment sans bouger, puis ses yeux clignèrent et sa main retomba lentement, le vide sifflant entre ses doigts. Peu à peu, ses pensées se mirent en place, et il se souvint. Il était à Suna. Il était arrivé la veille avec Témari, Sakura et Kakashi-sensei. Sakura avait soigné Kankuro. Kakashi-sensei s’était fait agressé par une vieille folle à qui Naruto avait manqué de casser la figure. Mais il ne l’avait pas fait. Pas le droit ; pas le cœur ; pas nécessaire. Le reste de la journée s’était passé en discussion sur la décision à prendre quant à l’Akatsuki. Il avait écouté sans écouter vraiment. Les discussions ne l’intéressaient pas. Il était ninja ; il était là pour exécuter les ordres, pas pour prendre les décisions. Il ne voulait pas prendre de décisions. Il ne voulait plus. Il subissait encore, tout comme beaucoup d’autres, les séquelles de la dernière fois. Et il ne voulait plus prendre le risque. La douleur d’avoir causé la perte de quelqu’un de cher le brisait chaque jour un peu plus. Il aurait voulu l’oublier. Ne plus jamais la ressentir. Mais c’était impossible. Alors il attendait. Il attendait les ordres. Et quand quelque chose aurait été décidé, il pourrait enfin faire quelque chose d’utile. Rester ici sans rien faire le rendait fou. Il fallait qu’il fasse quelque chose. N’importe quoi ! Mais en attendant… en attendant l’étau de malaise et de regret broyait son estomac plus douloureusement à chaque minute. Un nuage épais et gonflé de pluie semblait avoir élu domicile dans son cœur et son âme. Chaque seconde qui passait rendait son chagrin plus lourd. Jamais il n’avait senti aussi vivement la vanité de l’existence humaine. Vivre. Combattre. Souffrir. Encaisser. Eventuellement être heureux et encore, pas longtemps. Et mourir. Plus ou moins sereinement.
Il baissa la tête. Il aurait voulu qu’Hinata soit là. Près d’elle, tout reprenait du sens, tout était beau. Près d’elle, il était heureux. Seulement voilà, elle n’était pas là et il fallait bien qu’il fasse avec. Il se leva lentement, prit sa douche et s’habilla. Puis il sortit. Dans le couloir, il croisa Kakashi qui manifestement n’avait pas beaucoup dormi et le rejoignit en silence. Le Jounin lui jeta un regard en coin.
- Tout va bien, Naruto ?
J’ai l’impression qu’il a aussi bien dormi que moi.
- Pas de soucis, répondit le jeune garçon toutefois sans grand enthousiasme. Et vous ? Bien dormi ?
- A merveille.
Tu parles...
- Et où est Sakura ?
- A l’hôpital avec Témari.
- Ah d’accord.
Silence.
- Kakashi-sensei…
- Mmm… ?
- On va bientôt partir sauver Gaara, hein ?
- Je ne sais pas, Naruto. On fera ce que le conseil de Suna décidera.
- Mais la Vieille nous a demandé de…
- Notre mission est d’aider Suna. Si le Conseil estime que ce n’est pas en sauvant Gaara qu’on les aidera, nous n’irons pas.
- Mais…
- Ecoute Naruto, ça ne me plait pas plus qu’à toi mais c’est comme ça. On doit obéir à ce qu’on nous demandera de faire.
Naruto baissa la tête, encore plus déprimé. Il détestait se sentir inutile, n’avoir rien à faire, être impuissant. Pendant qu’il restait ici, dieu seul savait ce que Gaara était en train de subir.
- J’en ai marre. Marre d’être un outil.
Le pas de Kakashi ralentit imperceptiblement.
- Je voudrais faire un peu ce que je veux. Aider qui je veux sans qu’on me prenne la tête. Je veux diriger ma vie, c’est tout…
- Je sais.
- … franchement, est-ce que c’est trop demandé ?
Kakashi ferma les yeux.
- Peut-être bien.
- Alors, quelles nouvelles ?
- Hatake Kakashi et les gamins sont arrivés à Suna. Tout porte à croire qu’ils vont bientôt partir à la poursuite de Sasori et Deidera pour remonter jusqu’ici.
- Il faut les retenir autant que possible là-bas. Dis à Akane et Kemuri d’appliquer le plan.
- Entendu. Je les préviens.
Devant les grandes portes de Konoha, Gaï et ses trois élèves se préparaient au départ. Le Jounin vérifia une dernière fois son équipement puis se redressa :
- Lee, Néji, Tenten, vous êtes prêts ?
- Oui Gaï-sensei, répondit aussitôt Lee.
Tenten hocha la tête mais à côté d’elle, le visage tourné vers Konoha, Néji resta silencieux. Un pli était apparu au milieu de son front et une légère inquiétude luisait dans ses grands yeux blancs. Lee eut un léger sourire mais Gaï fronça les sourcils.
- Néji ?
Le jeune homme se tourna vers son sensei.
- Oui ?
- Tout va bien ?
- Oui, répondit-il d’une voix pourtant maussade avant de se retourner vers le village.
Tenten s’approcha et posa une main sur son épaule.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle du ton voilé et tendre qu’elle employait pour s’adresser à son ami. Tu sembles nerveux…
- Ça va, répondit Néji, un air buté qui voulait tout dire sur son visage lisse. Y a rien.
- Tu me prends pour une bille ? Je suis pas bête, tu sais.
Néji fit claquer sa langue avec impatience. Manifestement, il devait se maîtriser pour ne pas crier.
- Je sais que tu fais ça dans une bonne intention mais ce n’est pas la peine. Merci.
Et il lui tourna le dos. Un peu peinée, Tenten recula et leva les bras d’un air perplexe en direction de Lee.
- Vas-y toi.
Lee hocha la tête et alla rejoindre le jeune Hyuuga. En réalité, il savait parfaitement ce qui se passait dans la tête de Néji. Tous les deux s’étaient considérablement rapprochés ; ils se parlaient plus, s’encourageaient mutuellement et se confiaient pratiquement tout. Dont…
- Elle est en retard, c’est ça ? murmura-t-il d’un ton malicieux à l’oreille de Néji.
- Oui, lui répondit l’autre d’une voix tendue. Sa mission aurait du prendre fin hier, j’ai demandé à Hokage-sama.
- Oh, carrément ! Tu te renseignes sur son emploi du temps ?
- Ce n’est pas drôle, Lee. Je suis inquiet. Tashiya n’est jamais en retard, d’habitude.
- C’est une dure à cuir, Néji. Je suis sûr que tout va bien pour elle. Cesse de t’inquiéter et…
Une explosion vers l’ouest suivie d’un grondement du sol lui coupa la parole. Gaï et Tenten laissèrent échapper un cri de surprise. Lee grogna et se rattrapa de justesse à son ami. Mais le visage de Néji s’illumina brusquement.
- Elle est rentrée !
- Ouais ben, dis lui d’être un peu plus discrète la prochaine fois, grommela Lee en époussetant les feuilles et la poussière qu’il avait dans les cheveux.
- J’y vais, fit Néji sans écouter. Toi, trouve une excuse et surtout, ne dis rien à Tenten.
Et il disparut.
- C’est drôle, fit Lee. Je ne me rappelle pas avoir donné mon accord ! Pfff…
Néji courut aussi vite qu’il put vers l’académie. S’il avait bien vu – et le contraire aurait été surprenant – elle y était. Ils se retrouvaient toujours là-bas. Et effectivement, lorsqu’il déboucha sur l’avenue qui longeait le bâtiment, il distingua au loin une mince silhouette reconnaissable à la couleur rouge vif de ses cheveux. Il accéléra sa course et lui fonça littéralement dessus. Mais au dernier moment, il la prit dans ses bras et la souleva, transporté de bonheur. Tashiya éclata de rire.
- Arrête abruti ! fit-elle en lui tapant gentiment sur la tête. Je pue la transpiration !
- Bof, c’est pas grave, j’ai l’habitude.
Furieuse, la jeune femme le frappa sur l’épaule. Souriant, Néji l’embrassa sur le front, la posa par terre et redevint sérieux.
- J’étais inquiet. Tu es en retard, que s’est-il passé ?
Tashiya pencha la tête sur le côté, attendrie.
- Tu sais que tu es craquant quand tu me fais ces yeux là ??
- Tashiya !
- Ça va, ça va ! Figure-toi que le ninja qui était censé nous guider pour le chemin du retour s’est perdu ! Du coup, on a mis un peu de temps à revenir. C’est con mais bon…
- Mouais.
Malgré tout, il se sentait soulagé. Il avait eu beau se raisonner, se dire que Tashiya savait très bien se battre, il n’avait que peu dormi et s’était rongé les sangs une bonne partie de la matinée. Il leva une main hésitante. Il ne se sentait jamais très à l’aise lorsqu’il s’agissait de faire des câlins. Tashiya s’en aperçut et soupira.
- T’es vraiment un empoté !
Elle prit sa main et l’appuya contre sa joue. Néji rougit violemment. Il n’aimait pas trop la brusquerie de son amie, mais devait s’avouer qu’il aurait bien aimé avoir un doigt de son audace. Finalement, prenant son courage à deux mains, il se pencha vers elle et l’embrassa doucement. Il sentit Tashiya se détendre d’un seul coup entre ses bras. Cela dura quelques secondes, plus il recula. Tashiya lui sourit d’un air approbateur.
- Tu fais des progrès, c’est bien.
Néji secoua la tête.
- Je dois y aller, Tashiya. Lee et Tenten m’attendent.
Les sourcils de la jeune femme se froncèrent immédiatement ce qui était mauvais signe. Instinctivement, Néji recula.
- Tu m’as pas dit que tu repartais en mission aujourd’hui…
- Ça a été décidé il y a une heure. Si tu étais rentrée hier, on aurait pu se voir un peu plus…
- Je t’ai dit pourquoi je…
- T’aurais du étudier le terrain avant de partir, ça t’aurait éviter des problèmes.
- C’est ça, ça va être ma faute maintenant.
Et croisant ses bras, elle détourna le regard d’un air boudeur. Néji se mordit les lèvres.
- Il faut que j’y aille…
Tashiya leva son regard tranchant.
- Eh ben vas-y ! T’attends quoi ?
Néji la dévisagea, peiné, mais afficha instantanément un visage impassible. Il ne voulait surtout pas lui donner la satisfaction de l’avoir blessé. Il se détourna et s’apprêtait à partir quand la voix de son amie frappa de nouveau ses oreilles.
- Eh !
Il se retourna et haussa un sourcil dédaigneux.
- Quoi ?
- T’as intérêt à ramener tes fesses ici très vite et en un seul morceau ! Sinon je viendrai te chercher moi-même par la peau du cul !
Néji réprima un éclat de rire et lui fit une grimace.
- Voilà qui va me stimuler un bon moment !
- J’espère bien !
Chapitre IV
Séquelles
Le lendemain, quand Sakura ouvrit les yeux, elle les referma avec un grognement. Quelle nuit ! Il régnait à l’hôpital de Suna une effervescence bien supérieure à celle de Konoha. Les blessés et les morts avaient afflué à un rythme effréné toute la journée. Apparemment, le village avait du mal à se remettre de l’enlèvement du Kazekage. Ça rappelait de mauvais souvenirs. Et d’après ce qu’elle avait entendu, les autres villages et peuples avoisinants en profitaient pour faire grimper la tension diplomatique et faire valoir leur suprématie militaire. De nombreux ninjas de Suna revenaient blessés de missions pourtant sans grande importance en zones sensibles. Le Conseil était désorienté. Face à cette situation totalement nouvelle pour eux – et c’est là que l’on se rendait compte du sentiment de sécurité que Gaara avait réussi à instaurer – les villageois ne savaient pas comment réagir. Désemparés. Suna était désemparée. Fallait-il partir à la recherche de leur chef ? Fallait-il en élire un nouveau ? Les avis étaient divers mais devant le danger que suscitait chacun d’entre eux, ils pariaient tout sur l’aide de Konoha.
C’est facile de compter sur les autres pour résoudre ses problèmes, songeait Sakura avec amertume tandis qu’elle se retournait dans son lit. Comme ça, si jamais il y a un pépin, c’est chez les autres qu’on compte les morts !
Et des morts, il risquait fort d’y en avoir au cours des prochains jours. Comment pourrait-il en être autrement ? Naruto, Kakashi-sensei et elle se lanceraient bientôt à la poursuite de l’Akatsuki ; et il y avait fort à parier qu’ils ne reviendraient pas tous. Ou qu’ils ne reviendraient pas tout court. La mort. C’était tout ce qui les attendait. Et puis après tout, peut-être que ce serait mieux comme ça…
Sakura soupira. Elle se sentait comme déconnectée du monde. Plus rien ne la touchait. Elle était devenue amère, pessimiste, agissait comme à regret. La vie, la mort, ça lui était égal. Sa raison de vivre, elle l’avait perdue à l’instant même où elle avait compris qu’il ne reviendrait jamais. Et parce qu’au contraire Naruto en avait trouvé une autre qu’elle depuis qu’il sortait avec Hinata, elle se sentait plus seule que jamais. Elle fourra son visage dans son oreiller. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ?
A sa grande exaspération, quelque chose d’humide roula sur sa joue. Une larme. Elle serra les poings. Elle s’était pourtant jurée de ne plus jamais pleurer, de ne plus se lamenter sur son sort ; en somme, de ne plus ressembler à la gamine futile et misérable qu’elle avait été. Et voilà qu’elle recommençait à se comporter en nunuche. Ne pouvait-on donc jamais changer ? Les caractères restaient-ils figés pour toujours ? Resterait-elle à jamais une fille incapable de fermeté ? Non. Non et non ! Il suffisait de regarder Gaara ; chez lui, le changement avait été spectaculaire. Mais c’était surtout parce qu’il l’avait voulu et qu’il avait travaillé pour obtenir ce résultat. Et si elle voulait qu’il en soit de même pour elle, il fallait qu’elle se secoue.
Elle se rappela alors qu’elle devait aller vérifier l’état de Kankuro. A priori, il n’y avait plus aucun risque mais mieux valait s’en assurer. Elle se leva avec lenteur et alla prendre sa douche. L’eau fraîche lui revigora l’esprit. Ragaillardie, elle s’habilla vite et sortit. Mais en longeant le couloir, elle entendit un bruit dans l’une des chambres et s’arrêta. Ce n’était pas un bruit, c’était… une voix. Une voix d’homme. Elle fronça les sourcils, mi inquiète mi perplexe.
Une voix d’homme dans la chambre de Témari ??
Un voleur ? Un voyeur ? Ou un assassin ? La panique la saisit. Elle s’apprêtait à défoncer la porte d’un coup d’épaule quand il lui vint à l’esprit qu’elle s’emballait peut-être un peu vite. Alors, approchant sa main de la porte, elle toqua.
Kakashi ouvrit un œil fatigué. Pour tout dire, il n’avait pas beaucoup dormi : au mieux avait-il fermé les yeux une heure. Après avoir regardé Témari s’endormir, il avait retourné son rêve dans tous les sens, cherchant une explication qui hélas, ne vint pas. Et quand il déposa les armes, son cerveau surchauffé eut bien du mal à se détendre. Il se leva lentement et étira ses membres ankylosés. Puis il regarda vers la lumière qui filtrait à travers les épais rideaux. Il devait être à peu près sept heures. Il était plus que temps qu’il reparte. Par acquis de conscience, il jeta un dernier coup d’œil vers Témari qui dormait toujours et se figea malgré lui.
- Wow…
Les draps complètement rejetés sur le côté, la jeune femme apparaissait dans toute la pureté de ses formes. Une des bretelles de sa chemise de nuit avait glissé de son épaule. Ses boucles blondes tombaient avec grâce sur son visage détendu. Ses cuisses étaient à peine couvertes par le bas du tissu léger. En contemplant ce corps à la peau laiteuse et aux muscles souples, Kakashi déglutit avec difficulté et eut toutes les peines du monde à détourner son regard. Non pas qu’il ait pris un plaisir certain à contempler Témari (quoique…) mais c’était un aspect d’elle qu’il n’avait jamais vu (le contraire aurait été alarmant) et dont il n’avait jamais soupçonné l’existence. Si calme, si jolie…
Mais qu’est-ce qui m’arrive ?? songea le Jounin éberlué par l’allure que ses pensées prenaient. Je déraille complètement !
Trois coups frappés à la porte suivis d’un grognement de Témari le convinrent de prendre la poudre d’escampette. Il plaça précipitamment ses mains et disparut dans un souffle. Une fraction de seconde plus tard, la porte s’ouvrait et Sakura entrait. Balayant la chambre du regard, elle fronça les sourcils avant de hausser les épaules et se dirigea vers le lit de Témari.
- Témari-san, murmura-t-elle en la secouant doucement. Témari-san, réveille-toi.
La ninja du sable s’agita un peu puis se dressa sur son lit dans un sursaut.
- Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?
- Du calme, du calme ! Tout va bien ne t’inquiète pas. Je venais juste te dire que je vais voir Kankuro. Ça te dit de venir avec moi ?
Témari se frotta les yeux. Les battements de son cœur s’apaisèrent doucement. Lentement, les souvenirs de la nuit passée lui revinrent. Elle jeta malgré elle un regard anxieux vers la porte. Apparemment, Kakashi était parti. Elle soupira intérieurement de soulagement.
La tête de Sakura si elle avait trouvé son sensei dans ma chambre !
Elle hocha la tête.
- D’accord. Je viens, donne-moi cinq minutes. Ou plutôt non. Vas-y, je te rejoindrai.
- Très bien, comme tu veux.
Sakura se leva et sortit. Mais au moment de fermer la porte, elle se retourna.
- Témari-san, tu es sûre que tout va bien ?
La jeune femme lui fit un clin d’œil.
- Pas de soucis.
- Aaaah !!
Dans un sursaut, Naruto se dressa sur son lit, tendant devant lui sa main droite comme pour saisir quelque chose ; ou quelqu’un. La respiration haletante, il resta un long moment sans bouger, puis ses yeux clignèrent et sa main retomba lentement, le vide sifflant entre ses doigts. Peu à peu, ses pensées se mirent en place, et il se souvint. Il était à Suna. Il était arrivé la veille avec Témari, Sakura et Kakashi-sensei. Sakura avait soigné Kankuro. Kakashi-sensei s’était fait agressé par une vieille folle à qui Naruto avait manqué de casser la figure. Mais il ne l’avait pas fait. Pas le droit ; pas le cœur ; pas nécessaire. Le reste de la journée s’était passé en discussion sur la décision à prendre quant à l’Akatsuki. Il avait écouté sans écouter vraiment. Les discussions ne l’intéressaient pas. Il était ninja ; il était là pour exécuter les ordres, pas pour prendre les décisions. Il ne voulait pas prendre de décisions. Il ne voulait plus. Il subissait encore, tout comme beaucoup d’autres, les séquelles de la dernière fois. Et il ne voulait plus prendre le risque. La douleur d’avoir causé la perte de quelqu’un de cher le brisait chaque jour un peu plus. Il aurait voulu l’oublier. Ne plus jamais la ressentir. Mais c’était impossible. Alors il attendait. Il attendait les ordres. Et quand quelque chose aurait été décidé, il pourrait enfin faire quelque chose d’utile. Rester ici sans rien faire le rendait fou. Il fallait qu’il fasse quelque chose. N’importe quoi ! Mais en attendant… en attendant l’étau de malaise et de regret broyait son estomac plus douloureusement à chaque minute. Un nuage épais et gonflé de pluie semblait avoir élu domicile dans son cœur et son âme. Chaque seconde qui passait rendait son chagrin plus lourd. Jamais il n’avait senti aussi vivement la vanité de l’existence humaine. Vivre. Combattre. Souffrir. Encaisser. Eventuellement être heureux et encore, pas longtemps. Et mourir. Plus ou moins sereinement.
Il baissa la tête. Il aurait voulu qu’Hinata soit là. Près d’elle, tout reprenait du sens, tout était beau. Près d’elle, il était heureux. Seulement voilà, elle n’était pas là et il fallait bien qu’il fasse avec. Il se leva lentement, prit sa douche et s’habilla. Puis il sortit. Dans le couloir, il croisa Kakashi qui manifestement n’avait pas beaucoup dormi et le rejoignit en silence. Le Jounin lui jeta un regard en coin.
- Tout va bien, Naruto ?
J’ai l’impression qu’il a aussi bien dormi que moi.
- Pas de soucis, répondit le jeune garçon toutefois sans grand enthousiasme. Et vous ? Bien dormi ?
- A merveille.
Tu parles...
- Et où est Sakura ?
- A l’hôpital avec Témari.
- Ah d’accord.
Silence.
- Kakashi-sensei…
- Mmm… ?
- On va bientôt partir sauver Gaara, hein ?
- Je ne sais pas, Naruto. On fera ce que le conseil de Suna décidera.
- Mais la Vieille nous a demandé de…
- Notre mission est d’aider Suna. Si le Conseil estime que ce n’est pas en sauvant Gaara qu’on les aidera, nous n’irons pas.
- Mais…
- Ecoute Naruto, ça ne me plait pas plus qu’à toi mais c’est comme ça. On doit obéir à ce qu’on nous demandera de faire.
Naruto baissa la tête, encore plus déprimé. Il détestait se sentir inutile, n’avoir rien à faire, être impuissant. Pendant qu’il restait ici, dieu seul savait ce que Gaara était en train de subir.
- J’en ai marre. Marre d’être un outil.
Le pas de Kakashi ralentit imperceptiblement.
- Je voudrais faire un peu ce que je veux. Aider qui je veux sans qu’on me prenne la tête. Je veux diriger ma vie, c’est tout…
- Je sais.
- … franchement, est-ce que c’est trop demandé ?
Kakashi ferma les yeux.
- Peut-être bien.
- Alors, quelles nouvelles ?
- Hatake Kakashi et les gamins sont arrivés à Suna. Tout porte à croire qu’ils vont bientôt partir à la poursuite de Sasori et Deidera pour remonter jusqu’ici.
- Il faut les retenir autant que possible là-bas. Dis à Akane et Kemuri d’appliquer le plan.
- Entendu. Je les préviens.
Devant les grandes portes de Konoha, Gaï et ses trois élèves se préparaient au départ. Le Jounin vérifia une dernière fois son équipement puis se redressa :
- Lee, Néji, Tenten, vous êtes prêts ?
- Oui Gaï-sensei, répondit aussitôt Lee.
Tenten hocha la tête mais à côté d’elle, le visage tourné vers Konoha, Néji resta silencieux. Un pli était apparu au milieu de son front et une légère inquiétude luisait dans ses grands yeux blancs. Lee eut un léger sourire mais Gaï fronça les sourcils.
- Néji ?
Le jeune homme se tourna vers son sensei.
- Oui ?
- Tout va bien ?
- Oui, répondit-il d’une voix pourtant maussade avant de se retourner vers le village.
Tenten s’approcha et posa une main sur son épaule.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle du ton voilé et tendre qu’elle employait pour s’adresser à son ami. Tu sembles nerveux…
- Ça va, répondit Néji, un air buté qui voulait tout dire sur son visage lisse. Y a rien.
- Tu me prends pour une bille ? Je suis pas bête, tu sais.
Néji fit claquer sa langue avec impatience. Manifestement, il devait se maîtriser pour ne pas crier.
- Je sais que tu fais ça dans une bonne intention mais ce n’est pas la peine. Merci.
Et il lui tourna le dos. Un peu peinée, Tenten recula et leva les bras d’un air perplexe en direction de Lee.
- Vas-y toi.
Lee hocha la tête et alla rejoindre le jeune Hyuuga. En réalité, il savait parfaitement ce qui se passait dans la tête de Néji. Tous les deux s’étaient considérablement rapprochés ; ils se parlaient plus, s’encourageaient mutuellement et se confiaient pratiquement tout. Dont…
- Elle est en retard, c’est ça ? murmura-t-il d’un ton malicieux à l’oreille de Néji.
- Oui, lui répondit l’autre d’une voix tendue. Sa mission aurait du prendre fin hier, j’ai demandé à Hokage-sama.
- Oh, carrément ! Tu te renseignes sur son emploi du temps ?
- Ce n’est pas drôle, Lee. Je suis inquiet. Tashiya n’est jamais en retard, d’habitude.
- C’est une dure à cuir, Néji. Je suis sûr que tout va bien pour elle. Cesse de t’inquiéter et…
Une explosion vers l’ouest suivie d’un grondement du sol lui coupa la parole. Gaï et Tenten laissèrent échapper un cri de surprise. Lee grogna et se rattrapa de justesse à son ami. Mais le visage de Néji s’illumina brusquement.
- Elle est rentrée !
- Ouais ben, dis lui d’être un peu plus discrète la prochaine fois, grommela Lee en époussetant les feuilles et la poussière qu’il avait dans les cheveux.
- J’y vais, fit Néji sans écouter. Toi, trouve une excuse et surtout, ne dis rien à Tenten.
Et il disparut.
- C’est drôle, fit Lee. Je ne me rappelle pas avoir donné mon accord ! Pfff…
Néji courut aussi vite qu’il put vers l’académie. S’il avait bien vu – et le contraire aurait été surprenant – elle y était. Ils se retrouvaient toujours là-bas. Et effectivement, lorsqu’il déboucha sur l’avenue qui longeait le bâtiment, il distingua au loin une mince silhouette reconnaissable à la couleur rouge vif de ses cheveux. Il accéléra sa course et lui fonça littéralement dessus. Mais au dernier moment, il la prit dans ses bras et la souleva, transporté de bonheur. Tashiya éclata de rire.
- Arrête abruti ! fit-elle en lui tapant gentiment sur la tête. Je pue la transpiration !
- Bof, c’est pas grave, j’ai l’habitude.
Furieuse, la jeune femme le frappa sur l’épaule. Souriant, Néji l’embrassa sur le front, la posa par terre et redevint sérieux.
- J’étais inquiet. Tu es en retard, que s’est-il passé ?
Tashiya pencha la tête sur le côté, attendrie.
- Tu sais que tu es craquant quand tu me fais ces yeux là ??
- Tashiya !
- Ça va, ça va ! Figure-toi que le ninja qui était censé nous guider pour le chemin du retour s’est perdu ! Du coup, on a mis un peu de temps à revenir. C’est con mais bon…
- Mouais.
Malgré tout, il se sentait soulagé. Il avait eu beau se raisonner, se dire que Tashiya savait très bien se battre, il n’avait que peu dormi et s’était rongé les sangs une bonne partie de la matinée. Il leva une main hésitante. Il ne se sentait jamais très à l’aise lorsqu’il s’agissait de faire des câlins. Tashiya s’en aperçut et soupira.
- T’es vraiment un empoté !
Elle prit sa main et l’appuya contre sa joue. Néji rougit violemment. Il n’aimait pas trop la brusquerie de son amie, mais devait s’avouer qu’il aurait bien aimé avoir un doigt de son audace. Finalement, prenant son courage à deux mains, il se pencha vers elle et l’embrassa doucement. Il sentit Tashiya se détendre d’un seul coup entre ses bras. Cela dura quelques secondes, plus il recula. Tashiya lui sourit d’un air approbateur.
- Tu fais des progrès, c’est bien.
Néji secoua la tête.
- Je dois y aller, Tashiya. Lee et Tenten m’attendent.
Les sourcils de la jeune femme se froncèrent immédiatement ce qui était mauvais signe. Instinctivement, Néji recula.
- Tu m’as pas dit que tu repartais en mission aujourd’hui…
- Ça a été décidé il y a une heure. Si tu étais rentrée hier, on aurait pu se voir un peu plus…
- Je t’ai dit pourquoi je…
- T’aurais du étudier le terrain avant de partir, ça t’aurait éviter des problèmes.
- C’est ça, ça va être ma faute maintenant.
Et croisant ses bras, elle détourna le regard d’un air boudeur. Néji se mordit les lèvres.
- Il faut que j’y aille…
Tashiya leva son regard tranchant.
- Eh ben vas-y ! T’attends quoi ?
Néji la dévisagea, peiné, mais afficha instantanément un visage impassible. Il ne voulait surtout pas lui donner la satisfaction de l’avoir blessé. Il se détourna et s’apprêtait à partir quand la voix de son amie frappa de nouveau ses oreilles.
- Eh !
Il se retourna et haussa un sourcil dédaigneux.
- Quoi ?
- T’as intérêt à ramener tes fesses ici très vite et en un seul morceau ! Sinon je viendrai te chercher moi-même par la peau du cul !
Néji réprima un éclat de rire et lui fit une grimace.
- Voilà qui va me stimuler un bon moment !
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Scorpion771
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J'attends d'arriver au châp 8 (là où ça s'était arrêté je crois) mais j'ai relu avec grand plaisir les précédents 
J'avais pas remarqué tout de suite la référence à Ed de FMA (je dois bien être le seul XD) 
C'est trop mignon de voir Neji devant un caractère plus fort que le sien, je m'en lasserai jamais
J'avais pas remarqué tout de suite la référence à Ed de FMA (je dois bien être le seul XD) C'est trop mignon de voir Neji devant un caractère plus fort que le sien, je m'en lasserai jamais
Nanarland, le monde des mauvais films sympathiques
Reflexions of fear make shadow of nothing...
Shadow of Nothing...
You're still blind if you see winding road
'cause ther's always a straight way to the point you see.
Pour arrêter le hoquet, prendre un sucre avec du vinaigre : dégueu mais efficace
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COCOTOUCH
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- Inscription : mer. 27 juil. 2005, 16:01
- Localisation : Isère
C'est vrai que tu es le 1er fan de TashiyaScorpion771 a écrit :cool la suitej'adore, en plus y a Tashiya
mais c'est trop cour
( c'est moi qui dit ça
) pas grave, par contre kakachi a quelques pulsions en voyant temari
quel pervers
Sinon comme d'habitude trés bon chapitre
Trop fort le Ero-Kakashi mais bon on s'en doutais un peut avec ces lectures
Vivement la suite!!
HS
Enfille ma veste verte:je suis passer Chunin ahaha ! Kakashi en pervers, c'est vrai que c'est rigolo à écrire. Malheureusement, ça n'arrivera plus je le crains (il aura pas vraiment le temps de matter Témari )
merci merci ! la suite ! ya toujours pas d'action mais je pose les bases don't worry, ça viendra ^^
Chapitre V
Une réunion tendue
Naruto étouffa très (très) difficilement un bâillement. Le Conseil de Suna n’était pas ce que l’on pouvait qualifier d’assemblée amusante : une table entourée de cinq ninjas, vieux pour la plupart dont la Vieille folle, avec une expression de chiots apeurés ; ou de gâteux, ça dépendait des têtes. Et leurs bavardages… semblables à un murmure dans le vent, un bourdonnement sans aucun sens qui se prolongeait sans qu’il comprenne pourquoi. Il nota également la présence d’une dizaine de Jounins.
Pffeu ! Bande de pleutres. Et c’est vous les plus puissants du village ?
Une goutte de sueur perla à son front. Quelle chaleur, même à l’intérieur de ces bâtiments dits isolants ! Il se surprit à fantasmer sur un simple verre d’eau. Mêlée à la fatigue, cette atmosphère lourde l’engourdissait. Fatigué… si fatigué… Naruto sentit malgré lui ses paupières se fermer. A sa grande horreur, il réalisa ensuite qu’il lui était impossible de les rouvrir. Mais la douce langueur qui s’empara de lui lui fit très vite oublier ce qu’impliquait un somme en pleine séance. Sa tête bascula un peu sur le côté. Manque de bol, elle se posa sur l’épaule de Kakashi. Le Jounin n’eut même pas à le regarder pour comprendre. Atterré, il ferma son œil visible.
Il n’en rate vraiment pas une !
Il allait le réveiller en lui marchant sur le pied quand la voix de Hugako Jin, le leader par intérim par de Suna retentit brusquement.
- Témari … Je ne pense pas que votre rêve ait une quelconque portée d’ordre prémonitoire. Ce que vous avez vu n’est que la résultante de l’enlèvement de votre frère par l’Akatsuki qui fait ressortir de mauvais souvenirs.
Témari grogna et secoua la tête, peu convaincue. Elle se tourna vers Kakashi dans le vague espoir d’y chercher un soutient, mais le Jounin était apparemment trop occupé à essayer de cacher Naruto en train de ronfler pour faire attention à elle. Frustrée, exaspérée, elle eut cependant l’intelligence de ne pas aggraver la situation des deux ninjas de Konoha.
- Ce n’était pas un rêve comme les autres, insista-t-elle d’une voix sourde de colère contenue. Lorsque je me suis réveillée, il a fallu que Kakashi m’électrocute pour que je me rende compte que j’avais les yeux ouverts ! Est-ce le genre de choses qui arrive fréquemment ?
- Certes, non. Mais cela n’implique pas forcément l’usage de techniques ninjas, Témari-sama.
- Vous trouvez ? répliqua-t-elle d’un air sardonique.
Des regards désapprobateurs fusèrent d’un peu partout autour de la table. Manifestement, on n’appréciait pas l’insolence au conseil de Suna – ce qui était pour le moins compréhensible – même lorsqu’il s’agissait de la sœur aînée du Kazekage. En face d’elle, Jin fronça les sourcils. Sakura remarqua la légère crispation de ses doigts. Pourtant quand il parla, sa voix était toujours aussi calme et posée.
- Ecoutez, je conçois tout à fait que vous soyez bouleversée, nous le sommes tous. Mais ne laissez pas votre propre peur altérer votre faculté de jugement.
Témari serra les dents, réprimant avec difficulté une réplique cinglante qui lui aurait probablement valu une expulsion de la salle. Elle écumait littéralement de rage : elle savait parfaitement que Jin avait le conseil derrière lui, et qu’en cas de joute verbale, elle était perdante. Et elle savait aussi qu’il savait qu’elle savait.
- Très bien, grinça-t-elle d’un ton qui ne présageait rien de bon. Je m’incline.
Kakashi, tout en prenant bien soin de soutenir la tête de Naruto qui menaçait d’entraîner tout le reste du corps, lança un regard inquisiteur vers la fougueuse ninja. Le contraste avec la jeune fille en chemise de nuit – il se sentit rougir à ce souvenir – était saisissant. Son beau visage tout à l’heure lisse et détendu, était à présent rouge et crispé par la colère. Apparemment, son rêve l’avait vraiment choquée. Et lui, il commençait sérieusement à douter.
Bon, c’est pas tout ça, Naruto, mais ta tête commence à peser lourd alors si tu pouvais te réveiller…
Et si Témari disait vrai après tout ? Il y avait peut-être matière à creuser…
Je commence sérieusement à avoir une crampe, là !
Mais la décision ne lui appartenait pas. Tout au plus pouvait-il donner son avis.
Je le donnerais bien mon avis mais… oups !
Et au final, il n’était même pas certain que le Conseil en tienne compte.
Ce con a failli tomber ! Un peu plus et on était grillés !
Oui mais quand même… Il avait promis à Témari d’en parler.
Bon ça suffit
Et levant légèrement le pied, Kakashi écrasa les orteils de Naruto. Pendant une seconde, il ne se passa rien puis…
- Aaaaaou….. !!
Vive comme l’éclair, la main de Sakura se plaqua sur la bouche de Naruto, étouffant un laborieux « cchhhdarmmmttebagffyo ! ». Kakashi sourit. Sacrée gosse. Quel sens incroyable de l’observation. Il observa un instant Naruto roulant des yeux furibonds et essayant en vain de retirer la main de Sakura puis prit la parole.
- Si je puis me permettre, Jin-sama… commença-t-il.
Témari se tourna aussitôt vers lui, pleine d’espoir.
- Je conçois tout à fait que vous accordiez peu de crédit au récit de ce rêve, d’autant plus qu’il y a peu de chance pour qu’il symbolise quoi que ce soit…
Témari, furieuse, ouvrit grand la bouche pour protester mais d’un regard, Kakashi l’en dissuada.
- Toutefois, dans un souci d’objectivité, je pense qu’il conviendrait de ne pas mettre de côté cette piste. Nous devons étudier toutes les possibilités et…
- Kakashi-san, interrompit Jin, vous avez la réputation d’être un fin stratège mais en l’occurrence, cette affaire concerne exclusivement Suna. Vous n’avez pas votre mot à dire.
Kakashi n’en montra rien mais accusa le coup silencieusement. Indignée d’un tel irrespect, Sakura lâcha Naruto et voulut parler mais la main de son sensei étreignit brièvement son poignet, signe qu’elle devait se taire. Elle se mordit les lèvres, furieuse.
- A votre guise, Jin-sama, murmura Kakashi. Mais dans ce cas, qu’attendez-vous de nous ?
- Oui, approuva Naruto, cette fois complètement réveillé. Quand allons-nous partir sauver Gaara ?
Témari releva la tête. Sakura sourit. Pour une fois, il faisait avancer le débat. Tout le monde sembla attendre la réponse. Il y eut un grand silence puis la voix de Jin claqua dans l’air, avec la même intensité qu’un fouet.
- Nous n’allons pas sauver Kazekage-sama.
Ce fut si inattendu que Naruto lui-même fut pris de court. Le souffle coupé, Témari ouvrit de grands yeux, interdite. La foudre lui tombant sur la tête ne lui aurait pas fait plus d’effet. Horrifiée, Sakura plaqua ses mains sur sa bouche, les larmes aux yeux. Kakashi haussa un sourcil. Il y eut un long silence. Mais le plus choquant était de voir qu’hormis les ninjas de Konoha et Témari, nul ne semblait furieux, ou même surpris. Les visages étaient impassibles. Tremblante, Témari jeta des regards éperdus de panique de tous les côtés. Et finalement, elle explosa :
- C’est une plaisanterie ??! Dites-moi que c’est une plaisanterie !!!
Jin secoua doucement la tête. Une infinie tristesse se peignait sur son visage. Des larmes de rage se mirent à ruisseler sur les joues de la jeune femme. Elle frappa si fort sur la table que le marbre se fissura.
- Comment osez-vous ?? hurla-t-elle. Mon frère ! Le Kazekage !! Comment osez-vous l’abandonner !!!!
- Calmez-vous Témari-sama, fit un des ninjas en posant une main apaisante sur son épaule.
- Me calmer ??? Alors qu’on vient de m’annoncer qu’on ne partait pas sauver mon frère ? Vous voudriez que je fasse quoi ?
- Témari … murmura alors Jin en se levant. Il y a maintenant deux semaines que Kazekage-sama a été kidnappé et nous savons très bien pourquoi. Toutes les équipes que nous avons envoyées sont revenues en morceaux ou pas du tout. De plus, Chiyo s’est renseignée : l’extraction d’un démon prend en moyenne une semaine et provoque la mort du porteur. Il n’y a aucune chance pour qu’il ait survécu…
- Qu’est-ce que c’est que ce raisonnement ?? gronda alors la voix de Naruto. Qui vous a dit qu’il était mort ? Qui vous a dit que c’était trop tard ? Vous n’êtes que des lâches ! Votre propre Kazekage… Franchement je suis sur le cul. Il s’est sacrifié pour vous sauver ! Et c’est comme ça que vous le remerciez ??
- Naruto-kun, ne te mêle pas…
- Je me mêle de ce qui me regarde au contraire ! Comment pouvez-vous tenir un raisonnement pareil ? Quand on aime quelqu’un, on fait tout pour le sauver, non ? Gaara est mon ami ! Pas question que je le laisse mourir, vous entendez ? Il est de Suna, je suis de Konoha et alors ? Et me regardez pas comme si j’étais cinglé ! C’est vous qui devriez vous inquiéter. Quand on commence à raisonner comme ça, c’est qu’on devient sénile !
Jin rougit de colère. Un grondement indigné s’éleva du cercle de ninjas mais Naruto n’y prêta aucune attention. Ce qu’il avait entendu le mettait hors de lui. Derrière lui, Kakashi dissimula un sourire. Jusqu’à aujourd’hui, Naruto n’avait guère démontré de motivation particulière. Son visage habituellement si enjoué était devenu en quelques jours maussade et triste. Etant donnés les récents événements, Kakashi pouvait tout à fait comprendre ; mais ça l’avait inquiété. Et le voir réagir de la sorte le rassurait terriblement. Jetant un coup d’œil à Sakura, il vit qu’elle aussi semblait réconfortée. Mais il vit également que la dernière intervention du garçon n’avait pas du tout été du goût de certains, en particulier de Jin qui lui lança un regard furieux. Retenant un sourire, Kakashi se contenta de hausser les épaules.
De son côté, Sakura…
Si c’est ça la politique de nos jours, non merci ! Et dire qu’ils sont censés représenter le peuple…
Elle prit la parole.
- Pourquoi nous avoir envoyé un message d’aide si vous ne voulez pas que nous allions sauver Gaara ?
- Nous voudrions que vous nous aidiez à stabiliser notre position aux yeux des villages alentours qui profitent de la situation pour accroître la pression au niveau diplomatique. Le village de la Pluie nous envoie chaque jour des messages plus inquiétants, et le village de l’Herbe ne répond pas à nos appels ce qui est tout aussi alarmant. Comme je vous l’ai dit, Suna a jeté beaucoup de ses forces dans de vaines expéditions pour sauver Kazekage-sama. La situation devient trop dangereuse ici pour qu’on persiste dans cette voie.
- Et vous croyez peut-être que lorsque l’Akatsuki aura récupéré le Shukaku ça ira mieux pour vous ?? explosa Naruto. Vous l’avez obligé à vivre avec ce monstre en lui ! Vous avez essayé de le tuer ! Il a assumé ! Maintenant à vous d’en faire autant ! Bougez-vous nom d’un chien !!
- Gamin, fit alors Chiyo d’une voix triste. As-tu seulement entendu ce que Jin-sama vient de dire ? Nous ne sommes pas restés les bras croisés. Nous avons essayé de sauver Gaara-kun. Et ce faisant, nous avons gaspillé toutes nos forces dans cet effort inutile. Nous n’avons plus les moyens de continuer. Et si nous vous avons appelés, ce n’est pas pour le sauver mais pour nous aider ici, à Suna. Si Ame et Kumo nous attaquent, nous serons incapables de nous défendre. Il faut agir tant que nous le pouvons encore.
- Si on sauve Gaara, il écrasera tous ces abrutis en deux secondes, insista Naruto.
- Malheureusement, l’attaque d’Ame est imminente, intervint Jin. Le temps de sauver Gaara-sama et Suna sera rayée de la carte. On ne peut attendre.
Il regarda Kakashi droit dans les yeux.
- Je vous en supplie. Aidez-nous.
Kakashi ne répondit pas immédiatement. Les arguments de Chiyo étaient tout à fait recevables. Mais d’un autre côté, il n’y avait aucune preuve confirmant la mort de Gaara. Il fallait vérifier. Le Jounin fit discrètement signe à Sakura d’empêcher Naruto d’intervenir. La jeune fille hocha la tête.
- C’est entendu, fit finalement Kakashi en s’adressant à Jin et Chiyo tandis que Sakura murmurait précipitamment quelques mots à l’oreille de Naruto qui s’était raidi de colère. Nous allons vous aider.
Un intense soulagement se lut sur le visage des deux leaders du Conseil mais Témari arbora un air furibond. Jin s’inclina profondément.
- Au nom de Suna, merci infiniment.
Témari eut une exclamation méprisante que personne ne releva. Pour la plupart des personnes présentes, c’était réglé et c’était tant mieux. Jin posa sa main sur la table.
- Séance levée. Je vous expliquerai votre première mission tout à l’heure.
Kakashi et Sakura s’inclinèrent. Naruto croisa ses bras et fit la moue. Tandis que les ninjas de Suna sortaient, provoquant un gros mouvement de foule, Témari s’approcha de Kakashi et lui saisit le bras.
- Qu’est-ce que vous avez fait ?? Je croyais que…
- Du calme, Témari. J’ai promis à Jin d’aider Suna de la façon qu’il souhaitera mais je n’abandonne pas Gaara-kun pour autant. D’ailleurs pour ma part, je doute fortement qu’il soit mort.
Témari ressentit alors une vague d’affection si forte pour Kakashi et un soulagement si intense qu’elle ne put retenir un sourire radieux. Le Jounin lui fit un clin d’œil avant de l’entraîner avec ses deux élèves vers la sortie. Appuyé contre le mur, Jin les regarda partir, le visage fermé. Et lorsque son regard se posa sur Kakashi, son poing droit se contracta convulsivement.
)merci merci ! la suite ! ya toujours pas d'action mais je pose les bases
don't worry, ça viendra ^^Chapitre V
Une réunion tendue
Naruto étouffa très (très) difficilement un bâillement. Le Conseil de Suna n’était pas ce que l’on pouvait qualifier d’assemblée amusante : une table entourée de cinq ninjas, vieux pour la plupart dont la Vieille folle, avec une expression de chiots apeurés ; ou de gâteux, ça dépendait des têtes. Et leurs bavardages… semblables à un murmure dans le vent, un bourdonnement sans aucun sens qui se prolongeait sans qu’il comprenne pourquoi. Il nota également la présence d’une dizaine de Jounins.
Pffeu ! Bande de pleutres. Et c’est vous les plus puissants du village ?
Une goutte de sueur perla à son front. Quelle chaleur, même à l’intérieur de ces bâtiments dits isolants ! Il se surprit à fantasmer sur un simple verre d’eau. Mêlée à la fatigue, cette atmosphère lourde l’engourdissait. Fatigué… si fatigué… Naruto sentit malgré lui ses paupières se fermer. A sa grande horreur, il réalisa ensuite qu’il lui était impossible de les rouvrir. Mais la douce langueur qui s’empara de lui lui fit très vite oublier ce qu’impliquait un somme en pleine séance. Sa tête bascula un peu sur le côté. Manque de bol, elle se posa sur l’épaule de Kakashi. Le Jounin n’eut même pas à le regarder pour comprendre. Atterré, il ferma son œil visible.
Il n’en rate vraiment pas une !
Il allait le réveiller en lui marchant sur le pied quand la voix de Hugako Jin, le leader par intérim par de Suna retentit brusquement.
- Témari … Je ne pense pas que votre rêve ait une quelconque portée d’ordre prémonitoire. Ce que vous avez vu n’est que la résultante de l’enlèvement de votre frère par l’Akatsuki qui fait ressortir de mauvais souvenirs.
Témari grogna et secoua la tête, peu convaincue. Elle se tourna vers Kakashi dans le vague espoir d’y chercher un soutient, mais le Jounin était apparemment trop occupé à essayer de cacher Naruto en train de ronfler pour faire attention à elle. Frustrée, exaspérée, elle eut cependant l’intelligence de ne pas aggraver la situation des deux ninjas de Konoha.
- Ce n’était pas un rêve comme les autres, insista-t-elle d’une voix sourde de colère contenue. Lorsque je me suis réveillée, il a fallu que Kakashi m’électrocute pour que je me rende compte que j’avais les yeux ouverts ! Est-ce le genre de choses qui arrive fréquemment ?
- Certes, non. Mais cela n’implique pas forcément l’usage de techniques ninjas, Témari-sama.
- Vous trouvez ? répliqua-t-elle d’un air sardonique.
Des regards désapprobateurs fusèrent d’un peu partout autour de la table. Manifestement, on n’appréciait pas l’insolence au conseil de Suna – ce qui était pour le moins compréhensible – même lorsqu’il s’agissait de la sœur aînée du Kazekage. En face d’elle, Jin fronça les sourcils. Sakura remarqua la légère crispation de ses doigts. Pourtant quand il parla, sa voix était toujours aussi calme et posée.
- Ecoutez, je conçois tout à fait que vous soyez bouleversée, nous le sommes tous. Mais ne laissez pas votre propre peur altérer votre faculté de jugement.
Témari serra les dents, réprimant avec difficulté une réplique cinglante qui lui aurait probablement valu une expulsion de la salle. Elle écumait littéralement de rage : elle savait parfaitement que Jin avait le conseil derrière lui, et qu’en cas de joute verbale, elle était perdante. Et elle savait aussi qu’il savait qu’elle savait.
- Très bien, grinça-t-elle d’un ton qui ne présageait rien de bon. Je m’incline.
Kakashi, tout en prenant bien soin de soutenir la tête de Naruto qui menaçait d’entraîner tout le reste du corps, lança un regard inquisiteur vers la fougueuse ninja. Le contraste avec la jeune fille en chemise de nuit – il se sentit rougir à ce souvenir – était saisissant. Son beau visage tout à l’heure lisse et détendu, était à présent rouge et crispé par la colère. Apparemment, son rêve l’avait vraiment choquée. Et lui, il commençait sérieusement à douter.
Bon, c’est pas tout ça, Naruto, mais ta tête commence à peser lourd alors si tu pouvais te réveiller…
Et si Témari disait vrai après tout ? Il y avait peut-être matière à creuser…
Je commence sérieusement à avoir une crampe, là !
Mais la décision ne lui appartenait pas. Tout au plus pouvait-il donner son avis.
Je le donnerais bien mon avis mais… oups !
Et au final, il n’était même pas certain que le Conseil en tienne compte.
Ce con a failli tomber ! Un peu plus et on était grillés !
Oui mais quand même… Il avait promis à Témari d’en parler.
Bon ça suffit
Et levant légèrement le pied, Kakashi écrasa les orteils de Naruto. Pendant une seconde, il ne se passa rien puis…
- Aaaaaou….. !!
Vive comme l’éclair, la main de Sakura se plaqua sur la bouche de Naruto, étouffant un laborieux « cchhhdarmmmttebagffyo ! ». Kakashi sourit. Sacrée gosse. Quel sens incroyable de l’observation. Il observa un instant Naruto roulant des yeux furibonds et essayant en vain de retirer la main de Sakura puis prit la parole.
- Si je puis me permettre, Jin-sama… commença-t-il.
Témari se tourna aussitôt vers lui, pleine d’espoir.
- Je conçois tout à fait que vous accordiez peu de crédit au récit de ce rêve, d’autant plus qu’il y a peu de chance pour qu’il symbolise quoi que ce soit…
Témari, furieuse, ouvrit grand la bouche pour protester mais d’un regard, Kakashi l’en dissuada.
- Toutefois, dans un souci d’objectivité, je pense qu’il conviendrait de ne pas mettre de côté cette piste. Nous devons étudier toutes les possibilités et…
- Kakashi-san, interrompit Jin, vous avez la réputation d’être un fin stratège mais en l’occurrence, cette affaire concerne exclusivement Suna. Vous n’avez pas votre mot à dire.
Kakashi n’en montra rien mais accusa le coup silencieusement. Indignée d’un tel irrespect, Sakura lâcha Naruto et voulut parler mais la main de son sensei étreignit brièvement son poignet, signe qu’elle devait se taire. Elle se mordit les lèvres, furieuse.
- A votre guise, Jin-sama, murmura Kakashi. Mais dans ce cas, qu’attendez-vous de nous ?
- Oui, approuva Naruto, cette fois complètement réveillé. Quand allons-nous partir sauver Gaara ?
Témari releva la tête. Sakura sourit. Pour une fois, il faisait avancer le débat. Tout le monde sembla attendre la réponse. Il y eut un grand silence puis la voix de Jin claqua dans l’air, avec la même intensité qu’un fouet.
- Nous n’allons pas sauver Kazekage-sama.
Ce fut si inattendu que Naruto lui-même fut pris de court. Le souffle coupé, Témari ouvrit de grands yeux, interdite. La foudre lui tombant sur la tête ne lui aurait pas fait plus d’effet. Horrifiée, Sakura plaqua ses mains sur sa bouche, les larmes aux yeux. Kakashi haussa un sourcil. Il y eut un long silence. Mais le plus choquant était de voir qu’hormis les ninjas de Konoha et Témari, nul ne semblait furieux, ou même surpris. Les visages étaient impassibles. Tremblante, Témari jeta des regards éperdus de panique de tous les côtés. Et finalement, elle explosa :
- C’est une plaisanterie ??! Dites-moi que c’est une plaisanterie !!!
Jin secoua doucement la tête. Une infinie tristesse se peignait sur son visage. Des larmes de rage se mirent à ruisseler sur les joues de la jeune femme. Elle frappa si fort sur la table que le marbre se fissura.
- Comment osez-vous ?? hurla-t-elle. Mon frère ! Le Kazekage !! Comment osez-vous l’abandonner !!!!
- Calmez-vous Témari-sama, fit un des ninjas en posant une main apaisante sur son épaule.
- Me calmer ??? Alors qu’on vient de m’annoncer qu’on ne partait pas sauver mon frère ? Vous voudriez que je fasse quoi ?
- Témari … murmura alors Jin en se levant. Il y a maintenant deux semaines que Kazekage-sama a été kidnappé et nous savons très bien pourquoi. Toutes les équipes que nous avons envoyées sont revenues en morceaux ou pas du tout. De plus, Chiyo s’est renseignée : l’extraction d’un démon prend en moyenne une semaine et provoque la mort du porteur. Il n’y a aucune chance pour qu’il ait survécu…
- Qu’est-ce que c’est que ce raisonnement ?? gronda alors la voix de Naruto. Qui vous a dit qu’il était mort ? Qui vous a dit que c’était trop tard ? Vous n’êtes que des lâches ! Votre propre Kazekage… Franchement je suis sur le cul. Il s’est sacrifié pour vous sauver ! Et c’est comme ça que vous le remerciez ??
- Naruto-kun, ne te mêle pas…
- Je me mêle de ce qui me regarde au contraire ! Comment pouvez-vous tenir un raisonnement pareil ? Quand on aime quelqu’un, on fait tout pour le sauver, non ? Gaara est mon ami ! Pas question que je le laisse mourir, vous entendez ? Il est de Suna, je suis de Konoha et alors ? Et me regardez pas comme si j’étais cinglé ! C’est vous qui devriez vous inquiéter. Quand on commence à raisonner comme ça, c’est qu’on devient sénile !
Jin rougit de colère. Un grondement indigné s’éleva du cercle de ninjas mais Naruto n’y prêta aucune attention. Ce qu’il avait entendu le mettait hors de lui. Derrière lui, Kakashi dissimula un sourire. Jusqu’à aujourd’hui, Naruto n’avait guère démontré de motivation particulière. Son visage habituellement si enjoué était devenu en quelques jours maussade et triste. Etant donnés les récents événements, Kakashi pouvait tout à fait comprendre ; mais ça l’avait inquiété. Et le voir réagir de la sorte le rassurait terriblement. Jetant un coup d’œil à Sakura, il vit qu’elle aussi semblait réconfortée. Mais il vit également que la dernière intervention du garçon n’avait pas du tout été du goût de certains, en particulier de Jin qui lui lança un regard furieux. Retenant un sourire, Kakashi se contenta de hausser les épaules.
De son côté, Sakura…
Si c’est ça la politique de nos jours, non merci ! Et dire qu’ils sont censés représenter le peuple…
Elle prit la parole.
- Pourquoi nous avoir envoyé un message d’aide si vous ne voulez pas que nous allions sauver Gaara ?
- Nous voudrions que vous nous aidiez à stabiliser notre position aux yeux des villages alentours qui profitent de la situation pour accroître la pression au niveau diplomatique. Le village de la Pluie nous envoie chaque jour des messages plus inquiétants, et le village de l’Herbe ne répond pas à nos appels ce qui est tout aussi alarmant. Comme je vous l’ai dit, Suna a jeté beaucoup de ses forces dans de vaines expéditions pour sauver Kazekage-sama. La situation devient trop dangereuse ici pour qu’on persiste dans cette voie.
- Et vous croyez peut-être que lorsque l’Akatsuki aura récupéré le Shukaku ça ira mieux pour vous ?? explosa Naruto. Vous l’avez obligé à vivre avec ce monstre en lui ! Vous avez essayé de le tuer ! Il a assumé ! Maintenant à vous d’en faire autant ! Bougez-vous nom d’un chien !!
- Gamin, fit alors Chiyo d’une voix triste. As-tu seulement entendu ce que Jin-sama vient de dire ? Nous ne sommes pas restés les bras croisés. Nous avons essayé de sauver Gaara-kun. Et ce faisant, nous avons gaspillé toutes nos forces dans cet effort inutile. Nous n’avons plus les moyens de continuer. Et si nous vous avons appelés, ce n’est pas pour le sauver mais pour nous aider ici, à Suna. Si Ame et Kumo nous attaquent, nous serons incapables de nous défendre. Il faut agir tant que nous le pouvons encore.
- Si on sauve Gaara, il écrasera tous ces abrutis en deux secondes, insista Naruto.
- Malheureusement, l’attaque d’Ame est imminente, intervint Jin. Le temps de sauver Gaara-sama et Suna sera rayée de la carte. On ne peut attendre.
Il regarda Kakashi droit dans les yeux.
- Je vous en supplie. Aidez-nous.
Kakashi ne répondit pas immédiatement. Les arguments de Chiyo étaient tout à fait recevables. Mais d’un autre côté, il n’y avait aucune preuve confirmant la mort de Gaara. Il fallait vérifier. Le Jounin fit discrètement signe à Sakura d’empêcher Naruto d’intervenir. La jeune fille hocha la tête.
- C’est entendu, fit finalement Kakashi en s’adressant à Jin et Chiyo tandis que Sakura murmurait précipitamment quelques mots à l’oreille de Naruto qui s’était raidi de colère. Nous allons vous aider.
Un intense soulagement se lut sur le visage des deux leaders du Conseil mais Témari arbora un air furibond. Jin s’inclina profondément.
- Au nom de Suna, merci infiniment.
Témari eut une exclamation méprisante que personne ne releva. Pour la plupart des personnes présentes, c’était réglé et c’était tant mieux. Jin posa sa main sur la table.
- Séance levée. Je vous expliquerai votre première mission tout à l’heure.
Kakashi et Sakura s’inclinèrent. Naruto croisa ses bras et fit la moue. Tandis que les ninjas de Suna sortaient, provoquant un gros mouvement de foule, Témari s’approcha de Kakashi et lui saisit le bras.
- Qu’est-ce que vous avez fait ?? Je croyais que…
- Du calme, Témari. J’ai promis à Jin d’aider Suna de la façon qu’il souhaitera mais je n’abandonne pas Gaara-kun pour autant. D’ailleurs pour ma part, je doute fortement qu’il soit mort.
Témari ressentit alors une vague d’affection si forte pour Kakashi et un soulagement si intense qu’elle ne put retenir un sourire radieux. Le Jounin lui fit un clin d’œil avant de l’entraîner avec ses deux élèves vers la sortie. Appuyé contre le mur, Jin les regarda partir, le visage fermé. Et lorsque son regard se posa sur Kakashi, son poing droit se contracta convulsivement.