Un enfant sur le champ de bataille TERMINE

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

naivybe
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Message par naivybe »

Eh ben en voyant la taille du premier chap j'avais pas trop envie de lire . j'ai decidé de lire juste le debut et finalement j'ai pa pu m'areter.
Ton histoire et ton deroulement sont vraiment excellent .
On a beau savoir ce qui va se passer a la fin on la lit avec une curiosité grandissante a chaque chapitre. C'est super bien ecrit si bien qu'on ressent parfaitement les emotions des persos.

Vraiment : BRAVO J'ai hate e lire la suite

:respect: :respect: :respect: :respect: :respect: :respect: :respect:
Arakasi
Gennin
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Message par Arakasi »

Qu'est ce qu'il ce chapitre???

Il est trés bien ce chapitre!!!

Je ne supporte pas les gens qui se dévalorisent... :evil: :evil: :evil:
;-)

Toujour trés triste sinon...
M'est avis que ça va pas s'arranger... Je vote POUR!
M'est avis aussi que l'autoculpabilisation forcenée tient plus ou moins lieu de trait de caractére familial chez les Hatake...
M'est avis également que l'autoflagellation est tellement contagieuse que même l'auteur est affectée!!! ;-)
toz
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Message par toz »

Heyy il est cou ce chap ?? :evil: :evil:
Non je rigole bien sur mais a quand la suite Tayuya !!
On l'attend avec impatience ma chère !!
Aller balance la vite !! Ciao !!
ImageBy ArAtOrU!!!
Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

bon j'ai mis du temps mais je pense être arrivée à un bon résultat :grin: si si, cette fois promis, je l'aime bien ce chapitre :lol: me tappez pas me tappez pas

Chapitre V
Abandonné


Une clairière entourée d’arbres sombres. Pas un bruit. Pas un souffle. Presque pas de lumière. Et puis soudain, deux ombres qui se jettent l’une sur l’autre. Son caractéristique de l’acier heurtant l’acier puis un cri de douleur. Du sang qui gicle. Et à nouveau le silence.
Kakashi essuya d’un geste brusque le sang qui maculait son visage avant de se pencher vers son adversaire qui haletait à ses pieds. C’était un garçon, cheveux blonds, yeux noirs, à peine plus vieux que lui. Un ninja de Kiri. Tapi dans l’ombre, il avait attaqué Kakashi alors que le garçon effectuait une mission de reconnaissance avec son équipe. Il s’était bien battu. Mais il avait fait l’erreur de sous-estimer Kakashi, justement à cause de sa taille et de son âge. Et ça lui avait été fatal. Certes Kakashi n’était pas grand mais comme tous les ninjas de petit gabarit, il compensait ce handicap par une vitesse supérieure à la moyenne. Sa tactique favorite ? Rompre sans cesse l’engagement et changer d’angle d’attaque afin d’obliger l’adversaire à modifier constamment sa garde. Kakashi savait par expérience, que tôt ou tard, une ouverture apparaissait. Il avait hésité un bref instant en voyant l’apparence juvénile de son adversaire ; mais cette hésitation avait brusquement cédé la place à une froide résolution quand il avait vu que le ninja ennemi n’avait, lui, aucun scrupule à attaquer plus jeune que lui. Instinct de survie oblige, il avait paré puis rendu les coups sans laisser la moindre chance au blond. C’était l’un ou l’autre. Pas d’alternative possible. C’était toujours comme ça. Et malgré la réticence qu’il éprouvait à combattre un garçon qui aurait pu être son frère, il fit son devoir. Et au bout d’à peine cinq minutes de combat, le blond s’était écroulé.
Kakashi s’accroupit devant lui et planta son regard froid dans les yeux vitreux du vaincu. Il n’aurait plus du respirer. Il aurait du mourir à la seconde où Kakashi avait frappé, visant le cœur avec précision. Seulement voilà, il n’était pas mort. Kakashi se mordit les lèvres. Il n’avait pas assez appuyé son dernier assaut. Il était obligé de l’achever s’il ne voulait pas passer la nuit à entendre dans ses rêves le gargouillement caractéristique de quelqu’un qui s’étouffe dans son sang. Il dégaina un kunaï et l’approcha de la gorge de son ennemi. Les yeux noirs se levèrent vers lui. Ils n’exprimaient rien d’autre que la résignation… et la peur peut-être aussi. Kakashi déglutit avec difficulté. Le poignard trembla légèrement.
- Pardon.
Les prunelles noires du jeune blond n’eurent même pas le temps de tressaillir de surprise. La lame d’acier entailla profondément sa gorge, le plongeant dans les ténèbres pour toujours. Kakashi le regarda fermer les yeux et s’affaisser doucement sur le côté avec un goût étrangement amer dans la bouche. C’était la première fois qu’il tuait quelqu’un d’aussi jeune. La sensation était très étrange. Une sorte de mélange entre… le dégoût… et la douleur. C’était comme si… il s’était tué lui-même. Il plaqua inconsciemment sa main droite sur son cœur. Pourquoi est-ce que ça faisait si mal tout à coup ?
- Kakashi ?
Le petit garçon releva légèrement la tête. En temps normal, il se sentait soulagé quand il entendait cette voix ; mais cette fois… cette fois il en était presque mécontent. Depuis quelques temps, il avait tendance à rechercher la solitude et à fuir les discussions. Or, il y en avait une qui s’amorçait derrière cet appel, il en aurait mis sa main à couper. Il se retourna.
- Oui, sensei ?
Si Arashi détecta le soupçon de sècheresse dans la voix de Kakashi, il n’en montra rien.
- Tu vas bien ?
- Oui.
- Sûr ?
- Oui, je vous dis. C’était un combat comme un autre.
Arashi fronça les sourcils avant de s’agenouiller devant son élève.
- Tu me le dirais si tu avais un problème, non ? Tu sais que je suis prêt à t’écouter si jamais tu as un souci.
Et voilà… ça n’a pas loupé.
- Je sais oui.
Il n’ajouta rien d’autre. Ça faisait maintenant quelques semaines depuis la dernière grosse attaque de Kiri mais la guerre n’en était pas finie pour autant. Elle avait même redoublé de vigueur depuis une ou deux semaines et le rythme des missions s’en ressentait douloureusement. Et si on ajoutait à cela les regards chargés d’animosité dont Kakashi était indirectement victime quand il se trouvait en compagnie de Sakumo, on ne pouvait pas vraiment dire que le petit garçon menait une vie très épanouie. Arashi savait tout cela mais il savait également que Kakashi se sentirait humilié s’il lui en parlait ouvertement.
Kakashi soupira intérieurement. Il savait très bien ce qui se passait dans la tête de son maître. Arashi n’était pas idiot et dans un sens, il ressentait les choses. Mais il n’avait pas envie d’en parler avec lui. Il n’était pas sûr de garder son calme. Plusieurs personnes étaient déjà venues le voir pour parler de Sakumo et pas toujours en des termes très élogieux. A croire qu’ils essayaient de le monter contre lui, et cela, Kakashi ne le tolérait pas. Il ne comprenait pas le sois disant bien fondé de leur stratégie. Et même s’il considérait Arashi comme un ami, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la méfiance à son égard. Il s’efforça donc de mettre un terme à la discussion.
- Où sont Rin et Obito ? dit-il d’un ton brusque.
Arashi comprit aussitôt le message et se releva.
- Ils vont bien. Ils nous attendent un peu plus loin ; je leur ai dit de nous attendre.
Kakashi hocha la tête et emboîta le pas à son sensei. Ils n’étaient qu’à quelques kilomètres de Konoha. Le Village de la Feuille regagnait peu à peu du terrain sur Kiri et des missions de sécurisation des zones récupérées, comme celle-ci, étaient régulièrement assignées à leur équipe. C’était dangereux mais Kakashi ne s’en plaignait pas. Ça lui permettait de se changer les idées, de sortir du village. La seule chose qui le dérangeait un peu, c’était…
- Obito ? C’est nous.
Un petit garçon aux cheveux bruns et le visage affublé d’énormes lunettes sortit aussitôt d’un buisson, un sourire soulagé sur le visage. En le voyant agir ainsi, Kakashi secoua la tête, partagé entre l’exaspération et la lassitude.
Pathétique. Un vrai novice…
- Et si ça n’avait pas été « nous », tu aurais fait quoi ? fit-il d’un ton cassant.
Pris au dépourvu, Obito rougit violemment. Arashi soupira.
- Kakashi a raison. Fais attention, s’il te plait.
- Mais comment ils auraient su mon prénom ? bredouilla le garçon en guise de défense.
Kakashi leva les yeux au ciel.
- Les ninjas négligent rarement les détails lors de missions de ce genre, expliqua patiemment Arashi. Ils auraient aussi pu nous entendre t’appeler.
- D’accord, j’ai compris, marmonna le jeune Uchiwa. Rin est deux cents mètres vers l’est, ajouta-t-il, espérant sans doute se sortir de cette situation gênante.
- Très bien. On va la chercher et ensuite, on rentre à Konoha. Arashi approcha de sa bouche l’émetteur radio qu’il portait au cou Equipe de relais ? Equipe 7 au rapport. Périmètre B54 sécurisé. … Très bien, je vous retrouve au point de ralliement. Bon, dit-il après avoir coupé la communication, allons chercher Rin.

Quelques minutes plus tard, ils étaient tous réunis et faisaient le point.
- Donc, tout s’est bien passé. A peine six ninjas dans la zone, c’est parfait, résuma Arashi. Obito, ça va mieux ?
Kakashi haussa un sourcil et se tourna vers son équipier. Apparemment il avait eu un problème, mais ce n’était pas vraiment une surprise en soi.
- Oui, je vais bien, bredouilla le brun. J’ai juste… juste un peu paniqué.
- Tu as eu peur, quoi. Qu’est-ce que ça a d’exceptionnel ?
Les regards d’Arashi, Obito et Rin convergèrent d’un seul coup vers le garçon aux cheveux argentés. Une lueur de mépris inhabituelle s’était allumée dans ses yeux bruns. Arashi fronça les sourcils. Rin écarquilla les yeux. Obito serra les poings.
- Je n’ai pas eu peur ! répliqua-t-il d’une voix mal assurée. Mais ils étaient nombreux et…
- C’est ça. Ils devaient être deux grands maximums…
- Kakashi, intervint Rin avec douceur, deux ninjas pour des Genins comme nous, c’est beaucoup tu sais…
Kakashi eut un sourire moqueur qui ne lui ressemblait pas.
- C’est vrai, j’oubliais, ricana-t-il. Il se tourna vers Obito. Tu portes le nom d’Uchiwa mais t’es loin d’avoir le niveau !
Obito tressaillit. Rin ouvrit la bouche de saisissement. Arashi eut une moue désapprobatrice. Qu’est-ce qui lui prenait tout à coup ? L’origine et le niveau d’Obito étaient des sujets tabous, ils s’étaient mis d’accord là-dessus. Alors pourquoi ?
- Comment… comment oses-tu dire une chose pareille ? bredouilla Obito, mais de rage cette fois.
Kakashi soupira et se détourna en haussant les épaules. A quoi bon leur répondre ? A quoi bon leur faire partager sa souffrance ? Ils ne comprendraient pas. Ils ne pouvaient pas comprendre. Ils appartenaient trop à Konoha. A ses habitants. A ses mœurs. Comment pourraient-ils comprendre sa souffrance ? Comment pourraient-ils voir un homme loyal et malheureux là où tous les autres voyaient un traître ? Non. Il était seul. Seul à soutenir son père. Seul avec sa souffrance.
Arashi se mordit les lèvres. Il aurait du y penser. Comment avait-il été assez idiot pour croire que le traumatisme psychologique dont Kakashi était victime ne se répercuterait pas sur l’ambiance au sein de l’équipe ? Il était bien trop jeune. Un autre enfant en aurait sans doute discuté. Mais ce n’était pas le genre de Kakashi. Il n’aimait pas parler de lui. Ça ne faisait pas de lui un garçon froid pour autant – il savait parfaitement rire et plaisanter lorsque les circonstances le permettaient – mais compte tenu des événements, il ne fallait pas s’étonner de sa violence.
Il détacha son regard de Kakashi pour regarder Obito. De toutes évidences, il était sous le choc. Ce n’était pas facile pour lui non plus. Détenteur d’un nom prestigieux mais l’honorant dans une très faible mesure, il vivait dans la crainte permanente de se faire humilier. Pour un rien et par tout le monde. Comme à l’instant. Arashi savait que ça n’aurait pas eu grande importance venant de quelqu’un d’autre. Après tout, on s’habituait à tellement de choses... Malheureusement, ç’a n’était pas venu de n’importe qui : Obito venait d’être insulté par celui qu’il admirait probablement plus que quiconque. Que devait-il ressentir à cet instant en voyant la moue dédaigneuse de Kakashi, Arashi n’osait même pas l’imaginer.
Les choses auraient été tellement plus simples si les deux garçons avaient pris conscience de leur souffrance respective. C’en était même ironique. Ils étaient là, si proches et pourtant si distants, souffrant dans leur coin en silence, attendant secrètement que l’autre fasse un pas en avant. Mais ils ne faisaient rien. Trop indépendants, trop fiers pour réaliser qu’ils n’étaient pas les seuls à avoir mal. Il aurait pourtant suffi d’un mot, d’un geste. Mais c’était probablement le geste en trop. Au fond, ils se ressemblaient beaucoup. Il aurait souhaité que Kakashi s’en rende compte.
Puis il regarda Rin. Paralysée, tendue, elle contemplait ses équipiers avec l’expression de quelqu’un qui sait qu’il ne peut rien faire. Le fossé était bien trop vaste, les deux garçons trop éloignés. Et elle, au milieu, elle ne savait plus quoi faire pour les réunir.
- Bon, finit par dire Arashi pour dissiper une ambiance qui commençait à devenir vraiment tendue, écoutez. On réglera ça plus tard, d’accord ? Vous, rentrez à Konoha. Moi, je dois attendre l’équipe de relais ici. Faites attention et s’il y a le moindre problème, on garde le contact par radio. Compris ?
- Oui, Sensei, répondit Kakashi tandis que Rin hochait la tête.
Les épaules affaissées et la tête basse, Obito ne répondit rien. Mal à l’aise à l’idée de les laisser partir seuls, Arashi donna cependant le signal et quelques secondes plus tard, ses trois élèves avaient disparu. Il soupira.
J’espère que tout se passera bien.


Sakumo inspira à fond et levant une main légèrement fébrile, il frappa à la porte du manoir Uchiwa. Les trois coups portés contre le bois sombre eurent l’écho sinistre d’un gong sonnant une exécution. Sakumo frissonna. Il faisait froid en cette première journée d’hiver. Le ciel gris rendait le quartier terne et semblait se refléter sur le sol, plongeant l’espace dans une ambiance morne et triste. Des nuages sombres s’amoncelaient peu à peu. Il n’allait pas tarder à pleuvoir. Une bise froide se leva et vit tourbillonner des feuilles mortes autour du ninja. Au bout d’une minute ou deux, le lourd battant s’entrouvrit. Une vieille femme apparut dans l’embrasure. Reconnaissant Hatake Sakumo, elle hésita un bref instant puis s’inclina.
- Hatake-san. Que voulez-vous ?
- Je suis venu voir Tashiro. Est-il là ?
- Le maître est là, oui, répondit la servante en hochant la tête. Je vais l’avertir de votre présence.
Et avant que Sakumo ait pu dire quoi que ce soit, la porte se referma sous son nez dans un claquement sonore. Eberlué, Sakumo fit un pas en arrière. Ainsi, on laissait les gens à la porte maintenant ? Drôle de manière. Etait-ce une nouvelle mesure de sécurité ou bien… Son estomac se contracta douloureusement. Ou bien Tashiro avait-il donné des ordres le concernant ? Sakumo se mordit les lèvres. Il avait longtemps hésité à venir. Le fait qu’il n’ait pas été voir Tashiro durant sa convalescence ajouté à son actuelle impopularité ne le mettait pas vraiment en odeur de sainteté mais il ne pouvait plus rester sans rien faire. Il fallait qu’il lui parle. Il avait besoin de lui parler, de se confier à quelqu’un. Et après tout, Tashiro n’était-il pas son meilleur ami ? Ne s’étaient-ils pas jurés amitié et loyauté quoi qu’il arrive ? Si, bien sûr que si ! Il se rappelait même du jour. Avec Tashiro, c’était à la vie, à la mort. Il le savait. Alors pourquoi avait-il si peur de se retrouver face à lui ?
Une minute s’écoula. Puis deux. Puis cinq et dix. Et alors que Sakumo, déçu, s’apprêtait à partir, la porte se rouvrit enfin. Uchiwa Tashiro apparut sur le seuil. Sakumo eut tout d’abord un sourire. Il avait l’air d’aller bien. Mais en croisant son regard, il se figea. Jamais Tashiro ne l’avait regardé ainsi. Comme s’il avait fait face à un étranger ou pire… à un ennemi. Ses yeux noirs luisaient d’un éclat glacé et son visage n’exprimait aucune émotion particulière. C’était un masque d’impassibilité. Pétrifié, Sakumo resta sans voix.
Ce n’est pas possible. Pas lui…
Au dessus d’eux, le tonnerre se mit à gronder.
- Que veux-tu, Sakumo ?
Tashiro s’était finalement décidé à parler mais il aurait tout aussi bien pu garder le silence tant le ton de sa voix fut impersonnel.
- Euh… je te remercie, je vais bien, bredouilla Sakumo avec un petit rire nerveux. C’est gentil de demander.
- Je t’ai posé une question.
- Ce que je veux ? Sakumo fit mine de réfléchir. Oh ben, je ne sais pas. Te voir. Discuter avec toi, te raconter quelques trucs. Tu sais, le genre de choses qu’on fait entre amis… Mais apparemment, j’ai pas choisi le bon jour. Non seulement tu me fais patienter dehors dans un froid glacial mais en plus tu me parles comme si j’étais un étranger. A quoi tu joues ?
- Tu n’es plus le bienvenu chez les Uchiwa, Sakumo.
Quelques gouttes de pluie se mirent à tomber. Les yeux de Crocs Blancs s’agrandirent sous le choc. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre contenance.
- Q… Quoi ?
- Tu as bien compris.
- Mais… mais… Tashiro…
- Ne te présente plus ici. Ne parle plus avec nous. Disparais de nos vies.
Les mots étaient frappés, durs comme de l’acier. Le ninja tituba intérieurement.
- Attends, attends ! La panique lui nouait l’estomac à tel point qu’il en avait mal. Tu n’es pas sérieux ! Tashiro, je t’ai… je t’ai sauvé la vie ! Tu es mon meilleur ami ! J’ai besoin de toi ! Mon erreur de la dernière fois ne va quand même briser notre amitié ! Souviens-toi…
- Ton erreur de la dernière fois a fait bien plus que de briser notre amitié, répliqua froidement le Uchiwa. Il a brisé des vies, des centaines de vie. Et notre village. Par ta faute, il a été détruit. Quant à m’avoir sauvé…
Il détourna les yeux.
- Jamais je n’ai eu aussi honte d’être en vie, Sakumo. Jamais.
La pluie s’intensifia brusquement mais Sakumo n’y prit pas garde. Il était bien trop assommé.
- Je… je ne peux pas croire ce que j’entends… Sa voix n’était plus qu’un murmure. Tashiro, je t’en prie ! Je t’en supplie !! On est amis !
- On était amis. Tu n’es plus qu’un traître à mes yeux, Hatake. Et les Uchiwa n’ont pas d’affinité avec les traîtres.
Et sur ces mots, il lui claqua la porte au nez. Pour Sakumo, ce fut comme si la terre venait de s’ouvrir sous ses pieds. Son dernier espoir, la dernière main qui aurait pu le sortir du gouffre venait de disparaître pour toujours. Un éclair blanc zébra le ciel noir, accompagné de nouveaux coups de tonnerre. Le désespoir l’envahit. Il était seul. Après Tsunade, Tashiro venait lui aussi de l’abandonner.
Il l’avait craint sans vraiment y croire. Il avait sincèrement pensé que son ami le soutiendrait, qu’il l’aiderait. Mais il avait oublié qu’avant d’être un ninja, qu’avant d’être un ami, Tashiro était surtout le leader du clan Uchiwa. De fait, il devait se montrer ferme. Mais ça faisait mal. Très mal. Son meilleur ami l’abandonnait, tout le monde le méprisait. Il ne lui restait plus rien… hormis son fils. Mais à ce stade, était-ce encore suffisant ? Bouleversé, le cœur meurtri, il se détourna sans entendre les sanglots de l’autre côté de la porte de bois sombre.

Ses pas le portèrent devant le mur des Hokages. Il ne savait pas trop pourquoi et puis au fond, quelle importance ? Il leva les yeux vers les visages sculptés, un rictus amer sur les lèvres. Avaient-ils eux aussi subi un jour la calomnie ? Peu probable. Durant toute leur vie, ils avaient fait les bons choix, pris les bonnes décisions au bon moment ; ils avaient vraiment protégé leur peuple. C’est ce qui faisait la différence avec lui. Des larmes coulèrent de ses yeux gris, se mêlant à la pluie qui avait depuis longtemps trempé son visage et ses cheveux. Le découragement lui gonfla la poitrine. Pourquoi ? Pourquoi s’escrimaient-ils tous à ne pas comprendre ? Il avait agi dans le seul but de les sauver. Les sauver, nom d’un chien ! Bien sûr que ça n’excusait pas le résultat ! Il l’avait compris avant même qu’eux ne découvrent la vérité. Mais bon sang, il ne méritait pas tout cela. Pas après tout ce qu’il avait fait pour eux !!
- Je ne cherchais qu’à les protéger !!! hurla-t-il en levant le visage vers les cieux tandis que l’averse redoublait de violence.
Les visages de pierre restèrent impassibles, silencieux témoins du désespoir d’un homme. Seul le grondement furieux de l’orage lui répondit. Les rues s’étaient vidées. Quelques habitants surpris par la pluie coururent se mettre à l’abri mais aucun ne fit attention à Sakumo. Trempé, épuisé, crucifié par la douleur, il restait là. Il ne pouvait plus bouger. Il ne voulait plus se battre. C’était devenu trop dur. Il était écoeuré. Ecoeuré du manque de reconnaissance des habitants du village, écoeuré de sa propre bêtise, écoeuré de la vie. Ce n’était pas juste. Mais il n’y pouvait plus rien désormais.
Quand il rentra chez lui quelques heures plus tard, il découvrit Kakashi endormi sur le canapé du salon. Une assiette vide traînait sur la petite table. Sans doute l’avait-il attendu assez longtemps, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus résister au sommeil. Sakumo soupira. Pauvre gosse. La vie n’était pas juste avec lui non plus, et c’est ce qu’il supportait le moins. Kakashi n’avait rien fait pour mériter cela. Il était bien trop jeune. Soupirant de nouveau, il le prit dans ses bras, le souleva sans aucun effort et alla le porter jusqu’à sa chambre. Puis il alla se coucher à son tour. Peut-être se réveillerait-il demain en réalisant que sa dernière mission n’avait pas encore commencé…

voilà ! j'avais prévu de le faire plus long mais finalement je le laisse comme ça. je pense que le prochain sera le dernier consacré à Sakumo...
Dernière modification par Tayuya le dim. 16 oct. 2005, 18:08, modifié 1 fois.
Jainas
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Message par Jainas »

Wow...
again, superbe chapitre..

Le passage Obito/Kakashi m'a fait un peut penser à Sauke/Naruto... Juste une chose, je ne suis pas certaine que le passage avec le ninja de kiri ai été vraiment nécessaire, si ?

et tout le paragraphe sur Sakumo est vraiment somptueux... Certains passages sont de ceux qui restent à raisonner dans la tête tellement ils "coulent" bien...
Il détourna les yeux.
- Jamais je n’ai eu aussi honte d’être en vie, Sakumo. Jamais.
La pluie s’intensifia brusquement mais Sakumo n’y prit pas garde. Il était bien trop assommé.
Trempé, épuisé, crucifié par la douleur, il restait là. Il ne pouvait plus bouger. Il ne voulait plus se battre. C’était devenu trop dur.
Ghaaaa ! :cry:


prochain chapitre suicide je suppose ?
Tayuya
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Message par Tayuya »

Jainas a écrit :
Juste une chose, je ne suis pas certaine que le passage avec le ninja de kiri ai été vraiment nécessaire, si ?
non effectivement du point de vue psychologie des personnages, ça n'apporte rien. C'était surtout pour montrer une progression dans les événements que bien que Kakashi soit fort moralement, la situation le perturbe plus qu'il ne veut bien le montrer
prochain chapitre suicide je suppose ?
eh oui. c'est inévitable malheureusement :cry:

merci de ton commentaire :grin:
toz
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Message par toz »

Tu a raison d'être contente de ce chapitre il est comment dirais je ?? Magnifique bien que un shouya sombre et froid (si tu voi ceux que je veux dire).
(Par contre une petite chose c'est vrai que Obito était faible mais dans Kakashi gaiden il maitrise le Katon alor ce n'est pas rien donc je pense que il est un peu plus fort que ça et que un combat ne doit pas l'effrayer a ce point.)
Mais bon tu fais ceux que tu veux et puis c'est une fic alor je sais meme pas pourquoi je dis ça !!

Donc dans le prochain chap sayonara Sakumo !!

A oui derniere petite chose déjà que les freres Uchiwa présent dans le manga me tape sur le systeme vnr, la il y a leur pere qui s'y met !!
Quel bande d'abruti ces Uchiwa !!
Et aussi j'aime bien ta façon de decrire les sentiments surtout le passage ou yondaime analyse les sentiments de Obito

Bref en résumer excellent chap continue comme ça !!
Ciao ciao. :razz: :razz:
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Yiliboo
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Message par Yiliboo »

:happy: :happy: :happy:
Waaaaa c'est génial! Mais j'ai un reproche:



Pourquoi tu nous a fait attendre comme ça? J'ai cru mourir d'impatience!! Nous refais plus ça hein?? ;-) (je me doute que t'as pas que ça à faire, mais enfin, chuis égoïste, c'est comme ça!)

Et sinon... là les Uchihas m'ont déçue... Déjà que en général c'est pas la joie... Alors là... :gun:

Sinon comme d'hab :respect: :bravo: :bravo: :respect:
Arakasi
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Message par Arakasi »

Toujours aussi bon... ;-)
De mal en pire, bien sur, mais trés bien écrit.
J'étais déjà trés bien disposé à son égard mais Sakumo me plaît de plus en plus!
Bon, il va un peu mourir au prochain chapitre... Sigh...
J'ai hâte d'y être!!!

Ca c'est mon petit côté schizo... :roll:

Est-ce que ta fic continue aprés la mort de Sakumo?
Tayuya
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Message par Tayuya »

toz a écrit :A oui derniere petite chose déjà que les freres Uchiwa présent dans le manga me tape sur le systeme vnr, la il y a leur pere qui s'y met !!
Quel bande d'abruti ces Uchiwa !!
Et sinon... là les Uchihas m'ont déçue... Déjà que en général c'est pas la joie... Alors là...
bé ! personne a vu le petit moment où j'essaie justement d'humaniser Tashiro ? mince alors... ou alors c'est pas assez :bizzare: oui ça doit être ça
Pourquoi tu nous a fait attendre comme ça? J'ai cru mourir d'impatience!! Nous refais plus ça hein??
ben désolée, j'écrirais plus souvent si ça ne tenait qu'à moi. mais la fac me prend bien plus de temps que je ne le pensais :cry: mais merci, ça me fait plaisir :grin:
Est-ce que ta fic continue aprés la mort de Sakumo?
bien sûr ! :grin: jpense qu'àprès je traiterai les moments "post mortem Obito"
j'ai quelques idées bien sadiques pour notre pauvre Kakashi héhéhé :twisted:
merci à tous !! :grin:
toz
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Message par toz »

Le moment ou il pleure ?? Si si mais bon il la quand meme rejeter donc .... :lol:

Edit : je parle de Tashiro evidement vous m'avez compris ..
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Jainas
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Message par Jainas »

Moi j'ai vu, et j'ai beaucoup aimé ^^

Quand aux Uchiha... on avait déjç compris ce c'était au clan de coincés (je plaisante, je plaisante...) ils ont un standing à tenir... cela dit on peut se demander si les Hyuuga ne sont pas pire d'un certain point de vue... ^^
Tayuya
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Message par Tayuya »

yo c'est moi :grin: sorry c'est pas la suite de "Gaara" mais... je vais essayer de m'y remettre (ma soeur me met la pression, hihihi)

ce chapitre est un peu bizarre. Me suis longtemps demandée si je devais couper là ou enchaîner avec les réactions des personnages mais... me suis dit que ça gâcherait la chute héhé. nan je vous interdis d'aller direct à la fin, bande de tricheurs ! lol
allez bonne lecture !

Chapitre VI
Tu avais promis


Le lendemain, quand Kakashi quitta la maison, il ne se doutait pas que cette journée allait virer au cauchemar. A dire vrai, il était dans un tel état de lassitude physique et morale qu’il avait la sensation de ne plus appartenir à ce monde. Il était malheureux et il se sentait seul. Terriblement seul. Son père revenait chaque jour plus abattu de ses missions et ne parlait pratiquement plus. Arashi-sensei était trop occupé pour s’intéresser vraiment à ses problèmes. Quant à Obito et Rin… A ce que lui avait dit son père, ils n’étaient même pas au courant. On n’avait rien dit aux ninjas les plus jeunes. Mais cela ne changeait rien. Car, c’est bien connu, les enfants imitent leurs parents. De fait, Kakashi s’était progressivement retrouvé isolé. Personne à qui parler, personne à qui se confier, personne pour l’écouter. Personne. Il aurait pu dire qu’il s’en moquait, qu’il avait l’habitude et que les autres n’étaient que des idiots ; mais il n’y parvenait pas. Certes la solitude avait toujours fait partie de sa vie, mais pas à ce point là. Et cela lui faisait mal. Très mal.
- J’y vais, Papa, lança-t-il d’une voix forte.
A son grand étonnement, des pas claquèrent sur le plancher et Sakumo émergea de l’escalier. Il semblait épuisé. Ses traits étaient si tirés qu’il paraissait dix ans de plus. De gros cernes soulignaient ses yeux gris. Il avait encore plus mauvaise mine que la veille. Et pourtant, jamais il n’avait posé sur lui un regard aussi grave. Le garçon fronça les sourcils.
- Au revoir, Kakashi, murmura Sakumo d’une voix cassée. Soit fort, d’accord ?
- Euh… bégaya le garçon, décontenancé. Oui, d’accord.
Sakumo sourit. Un sourire triste. Un sourire désabusé. Kakashi se sentit soudain mal à l’aise.
- Papa…
- Oui ?
- Tu… tu es sûr que ça va ?
Silence. Sakumo ferma les yeux et sourit à nouveau, l’air attendri.
- Tout va bien, Kakashi. Ne t’inquiète pas pour moi, mon grand. Va maintenant.
Et il disparut derrière le mur de papier de riz. Perplexe, Kakashi resta un instant sans bouger puis haussa les épaules. A quoi bon essayer de comprendre ? Ça ne servait à rien. Son père était devenue une ombre après laquelle il avait cessé de courir ; une ombre qui s’enfonçait chaque jour un peu plus dans les ténèbres et qu’il n’avait même plus envie de chercher. Il avait certainement bu. Il serait remis à la fin de la journée.
Il sortit de chez lui et descendit la longue rue qui longeait sa maison. Deux enfants passèrent devant lui à toute vitesse en riant, poursuivis par celle qui devait être leur mère. Tout en courant, elle se mit à hurler qu’ils seraient privés de dessert s’ils ne venaient pas dans l’instant prendre leur bain. Le temps que Kakashi se retourne pour voir ce que les enfants avaient décidé, ils avaient tous les trois disparu au coin de la rue. Il soupira tristement. C’était dans ces moments-là qu’il regrettait la mort de sa mère. Il avait Tsunade bien sûr mais ce n’était pas pareil. Et elle était rarement là. Cela faisait même plusieurs semaines qu’il ne l’avait pas vue. Elle lui manquait.
Et tout à coup, il décida d’aller la voir. Il voulait parler à quelqu’un ; à un adulte, et puisque son père et son sensei ne le pouvaient pas dans l’absolu, Tsunade était la seule qui restait. Il se rendit donc directement chez elle, en périphérie du village, près des bains publics. Il marchait vite. Quelle joie ce serait de la revoir après tout ce temps ! Il avait hâte de lui parler. Elle, elle saurait quoi faire. Elle allait tout arranger. Il le savait. Un sourire heureux se dessina sur son jeune visage.
Mais en arrivant devant une maison blanche, un peu plus haute que les autres, il eut un coup au cœur. Un sac sur le dos, Tsunade venait de sortir de chez elle et refermant la porte, elle sortit une clé. Sa main tremblait légèrement. Le sol se déroba sous les pieds de Kakashi. Elle partait. Tsunade partait. La panique l’envahit. Il se précipita vers elle.
- Tsunade-nee-san !
La jeune femme sursauta et se tourna vers lui. Que faisait-il là ? Il aurait du être avec son équipe à l’heure qu’il était. Elle se redressa et essuya précipitamment ses yeux. Il ne fallait pas qu’il la voie pleurer. Mais elle aurait tout aussi bien pu espérer qu’Orochimaru se teigne en blond : arrivé près d’elle, Kakashi la regardait en effet comme s’il n’avait jamais rien vu de plus déroutant. Le visage de Tsunade était tiré par la fatigue et ses yeux rougis. Plus aucune lueur dans ses prunelles brunes. Plus de sourire. Plus rien. Elle semblait épuisée et surtout, terriblement malheureuse.
- Tsu… Tsunade-nee-san… murmura Kakashi, effrayé. Que… qu’est-ce qu’il y a ?
- Rien, répondit-elle d’une voix éraillée comme si elle n’avait plus parlé depuis un moment. Il n’y a rien.
- Mais… tu as pleuré ? Pourquoi t’es triste ?
- Je ne suis pas triste ! cria alors Tsunade, son visage se crispant soudain en une grimace furieuse. Tout va bien ! Tout va parfaitement bien !!
Effrayé, Kakashi recula. Pourquoi lui criait-elle dessus ? Il n’avait rien fait. Il voulait juste savoir pourquoi elle avait pleuré. Est-ce que c’était mal ? Son menton trembla un peu. Voyant qu’elle avait choqué le petit garçon, Tsunade s’adoucit.
- Excuse-moi, Kakashi-kun. Je suis… je suis un peu fatiguée, c’est tout. Et je suis très occupée, je ne peux pas te parler maintenant.
- Oh…
Kakashi ne parvint pas à dissimuler sa déception. C’était la première fois qu’elle refusait de l’écouter. Elle ne devait vraiment pas aller bien. Son regard se posa sur le sac de la jeune femme.
- Tsunade-nee-san… où est-ce que tu pars ?
Elle hésita, nerveuse. Elle aurait du s’en douter.
- Je… une mission importante. Je pars aujourd’hui.
Si Kakashi avait levé les yeux à ce moment là, il aurait vu qu’elle lui mentait. Mais il ne le fit pas.
- J’aurais voulu… commença-t-il d’une voix tremblante… j’aurais voulu te parler, je… Il se tut un instant puis releva la tête. Est-ce que je pourrai venir te voir après alors ? Quand est-ce que tu rentres ? Demain ?
Tsunade se mordit les lèvres et ferma les yeux. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Et pourquoi ce petit bout, le seul qui pouvait la faire hésiter ?
- Kakashi-kun… murmura-t-elle, je suis désolée mais… je ne pourrai pas te parler demain. Ni après demain, ni les jours qui viennent… Je quitte Konoha, ajouta-t-elle après un silence.
Pour Kakashi, ce fut probablement le plus gros choc de toute sa vie. Il ne réalisa même pas qu’elle venait d’avouer son mensonge. Et il s’en fichait. Mais cela… cela, il ne pouvait pas le croire. Tsunade… Partir ?
- Mais… bredouilla-t-il des sanglots dans la voix, mais… tu reviendras, hein ? Tu pars… tu pars pas longtemps ?
- Je ne reviendrai pas, Kakashi. Je ne veux plus rester ici. C’est terminé.
La détresse fit flamboyer le regard du petit garçon. Des larmes débordèrent de ses yeux. Jamais il n’avait été aussi malheureux.
- Mais pourquoi ? Sa petite voix se fit suppliante. Tsunade-nee-san… tu avais… tu avais promis ! Tu avais promis de rester avec moi !
Une larme perla à l’œil droit de Tsunade. Elle regarda ailleurs.
- Je sais. Elle baissa la tête. Je suis désolée.
A ces mots, Kakashi sentit la colère remplacer son chagrin. Désolé. Les adultes n’avaient que ce mot à la bouche en ce moment. Désolé. A croire que ça excusait tout. Désolé… Mais en quoi ça l’avançait de savoir qu’elle était désolée ? Elle partait ! Elle l’abandonnait ! Alors qu’il avait besoin d’elle plus que jamais ! Trahison. Un terrible sentiment de trahison l’envahit. Si Tsunade partait, que lui restait-il ?
- Je veux pas être tout seul… gronda-t-il d’une voix où le chagrin et la colère semblaient se déchirer pour savoir lequel des deux s’exprimerait en premier.
- Tu as toujours ton père…
Il explosa. De fureur, de frustration, de déception. Elle se défilait.
- Non ! hurla-t-il. Toi ! Je te veux toi ! Je veux ma mère !
Les yeux de Tsunade s’écarquillèrent. Tétanisée, elle resta sans bouger. Sa mère ? Il… Il la voyait comme sa mère ? L’émotion la submergea et elle pleura à son tour. Cela aussi, elle aurait du le prévoir. Elle voyait Kakashi en fils. Il était donc logique qu’il la voie en mère.
Elle s’agenouilla et le prit dans ses bras. Sans cesser de sangloter, Kakashi se pelotonna contre elle, sa colère laissant la place à sa détresse. Il ne voulait pas la perdre.
- Pars pas, hoqueta-t-il. S’il te plait, pars pas… Maman… ajouta-t-il plus bas mais d’une voix vibrante de chagrin.
Tsunade ferma les yeux. Pour rien au monde elle n’aurait voulu lui faire du mal. Elle l’aimait tellement. Mais ici, elle souffrait trop. Elle revoyait sans cesse son visage pâle, ses yeux vitreux et ses lèvres tordues dans un rictus de douleur tandis que ces derniers mots franchissaient sa bouche avec difficulté.

Je veux pas mourir ici…Je… Tsunade…

Mais il était mort et elle n’avait rien pu y faire. Malgré tout son talent, toute sa force, elle n’avait rien pu faire. Elle devait partir ; même si ça signifiait abandonner Kakashi. En faisant cela, elle incarnait l’égoïsme dans toute sa splendeur. Mais tant pis.
- Excuse-moi, Kakashi-kun, chuchota-t-elle.
Elle sentit l’enfant s’agripper plus fort à elle dans un effort désespéré.
- Un jour on se reverra, ajouta-t-elle. En attendant… Elle se dégagea avec douceur mais fermeté et regarda Kakashi dans les yeux. … Deviens un homme bien. Et un excellent ninja pour que je sois fière de toi.
Elle l’embrassa sur le front avec tendresse. Elle s’en voulait terriblement. Mais en bonne égoïste qu’elle était, elle surmonta tout et se redressant, elle partit. Elle disparut si vite que Kakashi n’eut même pas le temps de lui répondre. Longtemps, il resta sans bouger, debout, à fixer le vide comme s’il s’attendait à la voir revenir un grand sourire aux lèvres et disant « Surprise !». Il était assommé. Il ne réalisait pas.
Combien de temps s’écoula tandis qu’il restait devant la porte de Tsunade, il n’aurait su le dire. De toutes façons, il n’avait pas envie de bouger. Le froid, le vent, la pluie, il ne sentait plus rien. Plusieurs heures passèrent. Ce fut finalement Arashi qui le trouva grelottant de froid, assis sous le porche de la maison, les genoux repliés contre sa poitrine.
- Kakashi !
Il courut vers lui et prit ses mains gelées.
- Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu es fou, tu vas attraper froid !
La nuque se souleva doucement, raidie par la température glaciale, et un regard vide se posa sur lui. Arashi déglutit. Jamais Kakashi n’avait eu un tel regard.
- Que… qu’est-ce qu’il y a ?
Il ne répondit pas. Il ne pouvait pas, et le voulait encore moins. Que lui dirait Arashi ? Désolé ? Il retint un ricanement. Il en avait assez des gens désolés. Assez de cette pitié misérable au fond de leurs yeux hypocrites. Assez de tout. Il se contenta donc de renvoyer à son sensei un regard dénué de toute expression, espérant vaguement qu’il ne poserait pas de question. Peine perdue. Le jeune homme fronça les sourcils. Que lui était-il arrivé pour qu’il soit dans un état pareil ?
- Kakashi… Dis-moi.
Rêve.
- Tu peux me faire confiance. Je suis là pour ça.
Mais oui.
- Ça te soulagerait d’en parler.
C’est ça.
- Dis-moi, s’il te plait. Ou au moins…
- Non.
La voix avait jaillie, glacée, dure, violente. Bouleversée. Et Arashi comprit tout de suite qu’il n’apprendrait rien d’autre. Dans ces cas-là – qui commençaient à devenir une habitude chez le garçon – il ne fallait pas insister. Il se leva et tendit la main à son élève.
- Viens. Je te ramène chez toi.
Kakashi leva les yeux vers lui. Ce n’était pas une demande. C’était un ordre. Et on obéissait aux ordres. Il se leva.

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant chez lui. Arashi s’arrêta sur le seuil, attendant peut-être que son élève ne se décide à parler. Mais Kakashi ne lui accorda aucune attention et ouvrant la porte, il entra. Mais en passant le seuil, il s’arrêta net. Quelque chose n’allait pas. L’atmosphère de la maison était différente. Plus froide, plus sombre. Comme si… la mort avait pénétré la maison. Il frissonna. Ses yeux se posèrent sur une enveloppe blanche posée sur la table du salon. Il y avait son nom inscrit dessus. L’écriture de Sakumo.
Son cœur rata un battement. Saisi d’un terrible pressentiment, Kakashi se précipita vers les escaliers et monta les marches quatre à quatre. Les pas d’Arashi résonnèrent derrière lui mais il n’y prit pas garde. Où était-il ? Où était son père ? Il déboula sans frapper dans sa chambre. Et là, il s’arrêta. Il eut l’impression que la foudre s’abattait sur lui : sa respiration se bloqua et ses mains tremblèrent **. Car face à lui, près de la fenêtre, se tenait Sakumo. La tête légèrement penchée sur le côté, il le fixait d’un air vide. Ses bras pendaient de chaque côté de son corps. Avec grâce et légèreté, il regarda vers la droite. Puis se retourna vers Kakashi. Vers la gauche. Face à Kakashi. Vers la droite. Face à Kakashi. On aurait dit un ballet. Ses pieds ne touchaient pas le sol.

Les genoux de Kakashi heurtèrent le parquet ciré. Il sentit les bras d’Arashi entourer ses épaules mais ne comprit pas ce qu’il lui disait. Ses yeux terrifiés ne pouvaient se détacher du corps de son père.
- Papa…
Il ne pouvait pas le croire. Il l’avait fait… Il l’avait abandonné. Des larmes débordèrent de ses yeux et roulèrent sur ses joues tandis qu’il baissait la tête.
Papa…
Les sanglots menacèrent de l’étouffer. Plusieurs larmes tombèrent sur le sol.
Pourquoi t’as menti ?

** la phrase est à Jainas qui m'a gentiment aidée à réécrire cette fin

Voilà !
je ne sais pas si c bien de déséquilibrer autant les passages kakashi/tsunade et kakashi/sakumo mais... tant pis ^^ encore un ot chapitre je pense et je passerai à "post mortem obito" :grin:
Dernière modification par Tayuya le dim. 20 nov. 2005, 22:26, modifié 2 fois.
lebibou
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Message par lebibou »

Très bon chap. Mais j'avoue que j'ai été surpris de voir Tsunade en maman. Mais comme c'est bien géré je vais pas me plaindre.
Mais elle aurait tout aussi bien pu espérer qu’Orochimaru se teigne en blond
La seule note d'humour du chapitre, bienvenu dans cette univers de larme.
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Sakoni
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Message par Sakoni »

Ces deux derniers chapitres (l'autre je l'avais pas vu sur ff.net, désolée ^^") sont magnifiques... désolée d'avoir la flemme de commenter les meilleures parties, hein, mais c'est vraiment bien mené...et surtout si triste TxT
Mais j'ai hâte de lire le post-mortem que tu annonces ;-)
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