Aizen > T'es bien renseigné, dis donc

je préciserai tout ça au cours des chapitres suivants, pour que ce soit un peu plus clair pour tout le monde.
Tinton > Bien vu ... les choses sérieuses commencent dans ce chapitre =p
Désolé si j'ai laissé passé quelques fautes, mais je n'ai plus Word sur ce pc ... n'hésitez pas à poster vos critiques si vous en avez ^^
Quatrième Chapitre – Muse
Shigei poussa un hurlement de haine et lança Hurricane Flower sur Kakashi, de toutes ses forces. Kakashi s'affaissa sur le sol en position d'esquive et sentit le large shuriken de bois frôler le haut de son crâne. Il ne prit pas la peine de se relever et enchaîna directement quelques signes de ninjutsu : l'instant d'après, un large mur de pierre contrait la volée de flèches qui avaient suivi de près Hurricane Flower.
Toujours accroupi, il se retourna instantanément, sortit deux kunaï et contra les dagues de la jeune fille qui avait cherché à le prendre à revers. L'invocation lui lança un coup de pied rapide en plein visage qu'il ne put éviter ; il roula sur quelques mètres mais parvint à se remettre debout rapidement. Sa lèvre saignait ; mais étrangement, le coup était beaucoup moins puissant que ce à quoi il s'attendait.
* Plus rapide que puissante ? *
Kakashi renforça sa prise sur ses kunaï et lança un bref regard à la jeune fille, toujours souriante. Cette fois, il ne se laisserait pas surprendre. Elle s'élança vers lui à une vitesse incroyable ; mais Kakashi voyait chacun de ses mouvements. Il esquiva la première, la seconde, la troisième attaque ; elle accéléra le mouvement et l'obligea à se replier, à reculer de quelques pas. Kakashi passa sa manche sur sa lèvre qui saignait toujours. Le taijutsu ne marcherait pas, elle était bien trop rapide – ou lui bien trop lent.
Ses mains formèrent quelques signes rapides, et une demi-douzaine de Kakashi apparurent aux côtés du vrai. La jeune fille eut un petit rire cristallin et s'élança vers les clones de l'ombre. Elle en détruisit, un, deux, trois, les dépassant totalement en vitesse. Elle fit disparaître le sixième clone et se tourna vers Kakashi – mais c'était trop tard : il avait déjà formé le tao du tigre. Le temps d'une profonde inspiration, et une gigantesque boule de feu pulvérisait la jeune fille ; elle se consuma pendant plusieurs secondes avant de s'évaporer en une volute de fumée noire.
* Plus que deux ! *
Il bondit sur son côté droit et se rétablit avec une petite roulade : Hurricane Flower venait de frôler son flanc. A peine s'était il relevé qu'il sentit la pointe d'une flèche érafler sa cuisse et le sang couler contre le tissu.
* Merde ! *
La flèche venait de sa gauche. Il se tourna dans cette direction et aperçut l'archer aux yeux noirs – une vingtaine de mètres le séparait de Kakashi. Celui-ci sentit son pouls s'accélérer lorsque l'invocation de papier sortit rapidement de son carquois quatre flèches qu'il posa sur la corde tendue.
Kakashi poussa un juron et forma rapidement quelques signes. Il ne fallait pas perdre de temps. Un nouveau mur de pierre se dressa promptement à ses pieds et il entendit le son des pointes métalliques des flèches ricocher contre la roche. Il reprit son souffle l'espace d'une seconde, forma un signe rapide : deux clones de l'ombre apparurent à ses côtés. Il sortit de sa poche un kunaï qu'il entoura d'une note explosive, puis une petite sphère violette qu'il serra au creux de son poing gauche. Il n'avait pas le droit à l'erreur.
Ses deux clones s'élancèrent des deux côtés du mur de pierre, et une seconde plus tard, Kakashi bondissait dans les airs, le plus haut possible. Un premier clone se fit abattre, puis le second ; mais l'archer n'eut pas la possibilité de transpercer Kakashi de ses flèches. Le jounin lança son fumigène aux pieds de l'invocation, puis son kunaï armé d'une note explosive. Il se réceptionna au sol : au même moment, la note explosa, dissipant la fumée. Kakashi fonça vers l'invocation, sonnée par la déflagration, et lui enfonça un kunai dans le coeur. Une seconde plus tard, l'archer s'évaporait dans un râle d'agonie et une petite feuille de papier tombait doucement vers le sol, éventrée.
A cet instant précis, Kakashi se rendit compte de deux choses : premièrement, la lumière de la lune n'éclairait plus l'endroit où il se tenait ; deuxièmement, il remarqua qu'au dessus de sa tête, un bloc de pierre d'une taille incroyable allait le broyer vivant si il restait sur place.
Le jounin reprit rapidement ses esprits et combina une volée de signes : instantanément, une demi-douzaine de pilliers de terre surgirent du sol : le bloc de pierre les percuta dans un grand bruit sourd et fissura une bonne partie des pics de roche. Kakashi, les mains jointes sur le signe du chien pour renforcer les pilliers avec son chakra, se crut, l'espace d'une seconde, écarté du danger.
Juste avant d'entendre vers le haut du bloc un cri de fureur rauque, suivi d'un choc puissant contre la roche ; l'instant d'après, le bloc explosait en une myriade de petits rochers qui s'effondrèrent sur Kakashi. Le golem chuta du haut du bloc et détruisit une partie du sol dans son atterissage raté. Après, il ne bougea plus.
Comment définir son état d'esprit ? Il était né à la vie sous la plume du Maître, il avait grandi sous l'égide de Son esprit. Il s'était juré de le protéger et de combattre pour Lui. Lorsqu'il était né à l'Existence, lorsque son dessin avait été libéré dans le vent, il s'était promis de tuer cet étranger aux cheveux argentés qui avait fait souffrir le Maître. Oui, il le tuerait, et son Maître serait heureux. Son ami serait vengé. Maintenant, l'étranger était mort, enseveli sous des tonnes de roche. Il avait accompli son devoir. Il pouvait rester allongé là, sur le sol, et attendre paisiblement que le Maître lui demande de retourner au Néant.
N'était-ce pas là sa destinée ?
Il aurait voulu mourir lorsqu'il vit, debout, à côté de lui, l'étranger aux cheveux argentés qui le regardait de ses yeux de démon. Oui, il aurait voulu mourir, de honte, de désespoir, de haine. Il ouvrit la bouche pour crier quelque chose et ordonna à son bras de bouger – il n'était pas fini, sa mission n'était pas finie, la vie devait encore courir dans son corps. Alors que le poing de l'étranger se rapprochait de son visage, il se rappela celui du Maître. Et lui demanda pardon d'avoir échoué, pour lui et pour ses amis, du plus profond de son âme.
Kakashi observa silencieusement le golem s'évaporer après avoir broyé sa tête d'un coup de poing. La puissance de ces invocations avait largement dépassé ses calculs. Comment de simples dessins pouvaient-ils être aussi forts ? Il avait échappé à l'avalanche de rochers en se réfugiant sous la surface du sol grâce une technique Doton, mais il avait été touché à l'épaule droite et sentait du sang couler de son arcade sourcillière. Lui, il avait été blessé par de simples dessins ...
Shigei observa longuement Kakashi. Lui-même n'avait pas bougé, plongé dans son observation des capacités de combat du jounin, et surtout des couleurs de son âme. Il s'était fugitivement demandé si il avait déjà vu avant une âme aussi équilibrée : aucune teinte violente ne traduisait de réaction de peur, ou de colère. Une calme maîtrise de soi, un esprit de décision rapide ; pourtant, Shigei percevait une amertume dans l'agencement de ses couleurs. Une impression âcre de tristesse mêlée de mélancolie ... du regret ? Non, cette teinte pâle n'exprimait aucun regret. De la mélancolie, oui ... comment pouvait-il penser au passé à cet instant précis ? Il regrettait d'avoir tué Deidara ? Du regret ? Est ce qu'il se rendait finalement compte de l'ampleur de son erreur, de sa faute ?
« C'est trop tard ! »
Kakashi sursauta. Shigei avait hurlé en se saisissant de son boomerang. « C'est trop tard pour regretter ! Tu n'aurais jamais dû le tuer, tu aurais dû comprendre ! Comment quelqu'un d'aussi fort que toi a-t-il pu tuer un homme de sang-froid, sans se douter qu'il était innocent ! Répond-moi, Hatake Kakashi !! »
« Ferme-là » rétorqua froidement Kakashi, « Je ne regrette pas la mort de cette raclure ... je pensais juste à un vieil ami. »
Shigei ne pouvait en supporter davantage. Il lança Hurricane Flower sur Kakashi et se précipita sur lui en combinant quelques signes ; Kakashi évita le boomerang qui frôla sa main gauche, et enchaîna à son tour les signes de ninjutsu. Deux puissants pics de roche surgirent simultanément du sol et se contrèrent mutuellement. Shigei envoya une volée de shuriken sur Kakashi qui les contra facilement avec ses propres étoiles ninja.
« Tu ne sais faire que copier, hein ?! »
Kakashi ne répondit pas et esquiva rapidement le retour de Hurricane Flower, rattrapé avec agilité par Shigei.
« Tu sais ce qu'il disait, ton ami, Deidara ? » articula lentement Kakashi, en baissant les yeux, « Il disait toujours : ' L'art est ... explosion ' »
Shigei considéra le jounin quelques instants, interloqué. Il ne mentait pas ; son âme était sincère. En revanche, il pouvait y déceler une sobre satisfaction, le sentiment de contentement que l'on a lorsqu'un plan fonctionne comme on l'avait prévu.
« Je suis désolé, Murasaki Shigei. »
Celui-ci remarqua trop tard la note explosive sur Hurricane Flower et se prit la déflagration de plein fouet : il fut projeté contre un mur de roche dans un hurlement de douleur. Brûlé sur une partie du visage, sa veste sombre totalement calcinée laissant apparaître un petit pendentif émeraude ; il tenait toujours de sa main tremblante le boomerang de bois, qui était maintenant irrémédiablement endommagé. Sans pouvoir les esquiver, il encaissa une volée de kunaï dans les épaules. Un filet de sang échappait de ses lèvres serrées.
« La partie est terminée. »
Kakashi le considéra quelques secondes et tourna les talons.
« Pourquoi ?! Pourquoi tu ne me tues pas ? » haleta Shigei, alors que les larmes commençaient à couler sur son visage, « Tu as pitié de moi ? Tu veux me faire souffrir davantage ? »
« Non. » Kakashi ne se retourna pas et continua à s'éloigner. « Je veux que tu comprennes les raisons de ta défaite et l'absurdité de ce combat. Ton ami est mort, c'est comme ça. Va de l'avant ... »
De l'avant ? Il ne comprenait vraiment rien. Shigei baissa les yeux et laissa couler ses larmes. Il était trop faible. Il n'avait pas pu venger Deidara parce qu'il était trop faible. Il ne pourrait jamais vivre en paix, parce qu'il était trop faible. Jamais plus il ne reverrait son meilleur ami, jamais plus il n'entendrait son rire, jamais plus il ne lui confierait un secret. Il ne pouvait même pas mourir. Il n'avait pas la force de se tuer. Il ne l'aurait jamais. Il n'avait pas non plus celle de se battre ...
Se battre ?
Et si la force n'était qu'imagination de l'esprit, aberration de l'âme ? Une envie, une passion, un souhait ? Et si rien n'était impossible ? Et si trouver la force en soi n'était qu'une simple formalité motivée par l'amour et la haine ?
Le visage de Kakashi.
Le visage de ses parents.
Le visage de Deidara.
Le visage de son frère.
Se battre ...
Kakashi se retourna brusquement lorsqu'il sentit un frisson parcourir son échine. Une immense quantité de chakra hostile venait d'émerger derrière lui. Il sentit le souffle du vent décoiffer ses cheveux et ses yeux s'écarquiller sous l'effet de la terreur primitive qui parcourait chaque fibre de son corps. Shigei s'était relevé, ses blesssures se guérissaient les unes après les autres, sous l'effet d'un chakra bien dense et puissant que celui de Kakashi. Le pendentif sur son torse nu semblait incandescent et déversait dans le corps de Shigei un chakra infini, immense, terrifiant ...
A des centaines de lieu de là, Naruto sentit son regard se porter vers le nord. Il avait froid. Le vent septentrionnal glaça le sang dans ses veines. « Mauvais ... pressentiment ... » Il n'avait fait que murmurer, les yeux perdus dans le vague.
Le bureau de Kazekage était encore éclairé, malgré l'heure tardive. Mais Gaara ne travaillait pas. Il plongeait son regard dans le paysage de Suna, vers le Nord. Sans s'en rendre vraiment compte, il se dit pour lui-même : « Quelque chose de sombre se prépare ... »
Sur le versan du pic de Sadoyashi, deux silhouettes sombres, vêtues de longues robes noires parsemées de nuages rouges, observaient avec attention le chakra qui s'échappait librement du corps de Shigei. L'un des deux portait un masque ; il se pencha vers l'autre, et chuchota rapidement : « Qu'en pensez vous, Deidara-san ? »
Le jeune homme blond ne détacha pas son regard du combat, mais répondit à Tobi d'une voix calme.
« Aucun doute. Le sceau a été dissout. Il s'est finalement libéré ... »
Kakashi sentit en lui la peur monter. Il n'avait pas vu un tel chakra depuis que Naruto avait failli perdre le contrôle de Kyuubi. Les blessures de Shigei guerrissaient à une vitesse incroyable, son chakra devenait plus puissant à chaque instant.
« Yu ... yuma ... »
Le sharingan avait prévenu Kakashi du choc imminent d'un poing contre sa joue droite ; mais son corps, paralysé par le chakra surnaturel qui émanait du corps de Shigei, n'avait pas pu réagir à temps. Projeté au sol, crachant un peu de sang sur la roche ; il se releva et tenta de reprendre son calme. Shigei se plaça en position de combat et lança un regard de haine pure à Kakashi.
« Yuma ? » répondit Shigei, « C'est plus, beaucoup plus qu'un simple yuma ... »
Sa voix tremblait, néanmoins, lorsqu'il termina sa phrase, son regard signifiait qu'il avait de nouveau confiance en sa force.
« Les anciens de mon clan l'appellent Muse. »