Bon, la semaine dernière :
Peur(s) du Noir :
Avec cette (habile) succession de six courts métrages, les réalisateurs parviennent à dresser un portrait saisissant de leurs propres angoisses personnelles - mais pourtant tellement communes - en s'auto analysant, et en traduisant (de manière plus ou moins réussit) la notion même de "peur". Celle-ci revêt divers apparences, mais la finalité demeure toujours la même : l'angoisse et le mal-être. Ces mêmes sentiments résultent d'un profond sentiment d'impuissance, face a des situations dépassant (ou non) les limites de l'entendement.
Le résultat est là. Les conventions sont ébranlés; la peur ne touche pas seulement les enfants, mais chacun d'entre nous. Ses visages sont multiples. Elle est horrifique, social, fantastique, politique. Ses contours sont nets ou incertains. Son apparence demeur inconnue. Elle nous hante, nous vampirise.
Parmi ces courts, trois se démarquent réellement. Le premier étant celui réalisé par
Blutch. A mon goût le plus réussi. La fragmentation du récit permet de maintenir de façon constante une atomsphère, une angoisse palpable. Véritable tableau au visuel et à l'histoire terrifiante, il nous laisse suivre, avec impuissance, le parcours d'un homme, sinistre et lugubre accompagné par quatre chiens. Gracile, semblant dépourvu d'une quelquconque humanité, le visage figé dans une terrifiante expression de jouissance, il jète ses fauves sur quiconque croise son chemin. Le crime est brut et profondémment malsain car dénué de tout mobile. Est ainsi mise en avant la notion de mal intemporel (en témoigne ce macabre XVIIIe), se répendant et pouvant frapper à tout moment. Face à lui, la victime est seule, aveuglée et terrifiée.
Dans un style qui lui est propre,
Burns, lui aussi, marque nos mémoires durablement avec un court où le fantastique se mèle à notre quotidien. Métaphore d'une peur de l'engagement, il traite habilement de l'angoisse d'un futur à deux; un futur perçu tel un long emprisonnement durant lequel l'homme est consommé, assujetti.
Le dernier, de
McGuire, développe un sujet réutilisé maintes fois : la maison hanté. Oppressant, ultra contrasté, ce court captive. L'homme est perdu dans l'inconnu, submergé par les sons. L'esprit s'affole, les visions deviennent cauchemardesques.
Peur(s) du Noir est beau, fouillé, et étonnamant compact malgré la grande diversité de ses créateurs. Reste que je ne peux définitivement pas blairer la voix de
Nicole Garcia.
(connasse).
Cette semaine :
Jumper de Liman :
Ô rage, Ô désespoir, ce film est presque raté. Si la prestation de
Christensen est acceptable, la mise en scène de
Liman pèche à de nombreuses reprises. Faussement Greengrassien par moment, certaines scènes demeurent parfaitement illisibles, dénotant ainsi le même problème que l'indigeste
Transformers de
Bay : la gestion de l'espace. Où est le dantesque ? Où est le rêve ? Trop souvent absent car jamais réellement mit en avant. A cela s'ajoute un
Jackson à la prestation aussi mauvaise que que sa coupe de cheveux. Je parle même pas du scénar de
Goyer, reflet éclatant de son intelligence digne d'un bulot (pour le coup. Nan parce que ces autres scénars sont quand même cool).
Méga blasé. Ce n'est pas le blockbuster que j'espèrais.
Par contre, l'affiche est superbe

J'adore les couleurs (et la verrais bien dans mon apppart'...quoi que...vu la qualité du film, on viendra dire après que j'ai des goûts de chiotte).
Redacted de Brian de Palma :
Bonjour le bazar pour trouver une salle le projetant. Le dernier
de Palma est ambigü (mais dans l'ensemble, très bon). Sur le plan formel, c'est parfait. Une tentative osée offrant une nouvelle vision du cinéma et faisant apparaitre de nouvelles possibilités de narration. Après, on aime ou l'on n'aime pas. Même si je n'en suis pas un grand fan, je ne peux que saluer l'effort. Le fond en revanche laisse dubitatif. Remake évident de son film
Outrages,
Redacted semble se résumer à une simple actualisation. Un nouvel emballage pour dire les mêmes choses en somme.
Faut que j'y revienne au moins dans un topic tellement cet aspect formel est intéressant.
Il va de soit que c'est un film à voir, au milieu des merdes genre
Gates ou
Astérix.