Motorway de Soi Cheang :
Hong Kong.
Rookie et tête brulée, l’agent spécial
Chung est un
pilote hors-pair -
soit-disant. Policier affecté à la circulation routière, il traque avec l’aide de son coéquipier
Lo les infractions au code la route. Bien que bénéficiant d’un véhicule banalisé
puissaaaant, il ne peut laisser libre court à son -
soit-disant - talent pour intercepter les criminels, la faute à un évident manque de
puissaaaance -
et ouais, nous en Europe on sait fabriquer des bagnoles... Mais c'est à peu près tout. Frustré face à l’inaction de son collègue et ami
Lo - pressé de partir à la retraite - et face à l’incapacité généralisée de la police à rivaliser avec ses malfrats de la route, il rend justice seul la nuit, hantant les rues de
Hong Kong au volant de son propre véhicule.
Ce quotidien vide de sens, inutile pour lui comme pour le spectateur, bascule le jour où apparaît
Sun, un fugitif insaisissable et accessoirement un -
soit-disant - as du volant. Ayant vu
The Dark Knight,
Sun élabore un plan retord visant à faire évader son ami
Tam, braqueur dans l’âme, en se faisant lui-même volontairement arrêter par
Chung pour excès de vitesse.
Pas con le mec, eh ! Malgré la témérité de
Chung, l’évasion de
Sun et
Tam est un succès après une course-poursuite nulle.
Chung est battu par les -
soit-disant - talents de pilote de
Sun, qui parvient à le semer dans une ruelle à angle droit ! Blessé et hébété par tant de -
soit-disant - maîtrise,
Chung apprend alors par ses supérieurs que
Sun a auparavant été traqué pour un cambriolage survenu en 1990.
Devenu cas d’école - pirouette scénaristique pour rendre le truc un peu plus palpitant - cette affaire a en réalité été mené par
Lo, le vétéran et coéquipier de
Chung !
Lo connait le vilain forban et son mode opératoire. Bien que préférant boire de la soupe tranquillement sur un banc - authentique dialogue du film -, bien qu’ayant raccroché les gants, bien qu’ayant cessé de palper le cuir du volant,
Lo décide de transmettre son savoir d’ancien pilote à
Chung. Pour battre
Sun,
Chung doit apprendre à effectuer un virage angle droit à 8000 tr/min et 2 km/h !
Wahou !
Ça fait pas trop envie, hein ? Normal. En plus, c’est quand même pas mal nul. Ça dure 1h25 mais malgré tout, on s’ennuie un peu vu que
c’est assez nul. Le scénar’ tient sur un quart de feuille de PQ – normal, faut pas gâcher – et contient à peu près tous les poncifs du genre, à savoir :
-
La tête brûlée. Communément appelé
petite bite mais qui veut montrer qu'il est un homme, "
un vrai !"
-
Le mec qui en a trop vu et qui préfère poser son cul sur un banc en buvant de la soupe, histoire de faire une pause dans sa journée de 48h.
-
Le voleur numéro un. Un mec stupide et tellement inutile qu'on le caractérise même pas.
-
Le voleur numéro deux. Normalement, il est intelligent mais là, le gonze ne réalise que des casses où il peut placer son foutu virage angle droit à 8000 tr/min et 2 km/h. Donc en fait, il est un peu con aussi.
-
Le... Gordon Lam. Le mec impuissant qui tourne dans 98 films chaque année et qui a toujours le même rôle.
- La bimbo. Bimbo qui, au passage, pète plus haut que son
jooooli cul en faisant la morale à
Chung au début du film en mode "
non mais toi tu fais le malin mais en fait t’es un crétin parce que tu aimes les voitures et tu roules n’importe comment ! Gamin, va, lol !" mais qui, à la fin du film – oui, entre-temps, on la voit pas – se fait chopper pour excès de vitesse au volant de sa
Mercedes Roadster je-sais-pas-quoi.
Élément notable, le
doublage français est génial. Aussi pourri que le projet en lui-même. Forcément, matter un film hongkongais en français, ça fait toujours drôle en plus de piquer un peu les oreilles. Cela dit, c’est assez marrant d’entendre des trucs genre "
Chung, tu m’entends, il se trouve sur Hong Chong Road ! Ah non, il se dirige maintenant vers Fat Kwong Street ! Ensuite, il va surement prendre Ma Tau Wai Street !!" Vu que c’est assez chaud à dire, t’entends juste une bande de frenchies baragouiner n’importe quel non en pseudo-chinois pour faire illusion.
C'est cool.
Les dialogues sont puissants et viscéraux : "
Ça sert à rien d’être le meilleur. Une voiture ça peut aller au garage, alors qu’un homme, ça s’répare pas toujours..." ; "
Tu ne dois jamais te laisser mener par la voiture que tu poursuis. Si tu es le maître de ton véhicule, tu peux lui faire faire ce que tu veux !" ; "
8000 tr/min et 2 km/h ! Donne tout c’que t’as !!"
J'ai pas parlé des cascades et courses-poursuites. C'est assez nul à ce niveau. Si mou que pendant le film j'avais l'impression que je pouvais tracer - à l'aise - cette bande de guignols avec mon ancienne
AX de 88 et ses
4CV. C'est dire. C'est monté n'importe comment et ça se déroule quasiment que la nuit.
P'têtre que bourré et avec un rab' de bières et de pizzas, ça peut passer. Mais je l'ai vu sobre - et sans pizza.